[5] Ἅπαντα μέντοι τὰ οὕτως ἄσεμνα διὰ μίαν ἐμφύεται τοῖς
λόγοις αἰτίαν, διὰ τὸ περὶ τὰς νοήσεις καινόσπουδον, περὶ ὃ δὴ
μάλιστα κορυβαντιῶσιν οἱ νῦν· ἀφ´ ὧν γὰρ ἡμῖν τἀγαθά, σχεδὸν
ἀπ´ αὐτῶν τούτων καὶ τὰ κακὰ γεννᾶσθαι φιλεῖ. ὅθεν, ἐπεὶ φορὸν
εἰς συνταγμάτων κατόρθωσιν τά τε κάλλη τῆς ἑρμηνείας καὶ τὰ
ὕψη καὶ πρὸς τούτοις αἱ ἡδοναί, καὶ αὐτὰ ταῦτα, καθάπερ τῆς
ἐπιτυχίας, οὕτως ἀρχαὶ καὶ ὑποθέσεις καὶ τῶν ἐναντίων
καθίστανται. τοιοῦτόν πως καὶ αἱ μεταβολαὶ καὶ ὑπερβολαὶ καὶ τὰ
πληθυντικά· δείξομεν δ´ ἐν τοῖς ἔπειτα τὸν κίνδυνον, ὃν ἔχειν
ἐοίκασι. διόπερ ἀναγκαῖον ἤδη διαπορεῖν καὶ ὑποτίθεσθαι δι´
ὅτου τρόπου τὰς ἀνακεκραμένας κακίας τοῖς ὑψηλοῖς ἐκφεύγειν
δυνάμεθα.
ἔστι δέ, ὦ φίλος, εἴ τινα περιποιησαίμεθ´ ἐν πρώτοις
καθαρὰν τοῦ κατ´ ἀλήθειαν ὕψους ἐπιστήμην καὶ ἐπίκρισιν. καίτοι
τὸ πρᾶγμα δύσληπτον· ἡ γὰρ τῶν λόγων κρίσις πολλῆς ἐστι
πείρας τελευταῖον ἐπιγέννημα· οὐ μὴν ἀλλ´, ὡς εἰπεῖν ἐν
παραγγέλματι, ἐντεῦθέν ποθεν ἴσως τὴν διάγνωσιν αὐτῶν
οὐκ ἀδύνατον πορίζεσθαι.
| [5] CHAPITRE V. De l’origine du style froid.
Toutes ces affectations cependant si basses et si puériles ne viennent que
d'une seule cause, c'est à savoir de ce qu'on cherche trop la nouveauté
dans les pensées, qui est la manie surtout des écrivains d'aujourd'hui.
Car du même endroit que vient le bien, assez souvent vient aussi le mal.
Ainsi voyons-nous que ce qui contribue le plus en de certaines occasions à
embellir nos ouvrages : ce qui fait, dis-je, la beauté, la grandeur, les
grâces de l’élocution, cela même en d'autres rencontres est quelquefois
cause du contraire y comme on le peut aisément reconnaître dans les
hyperboles et dans ces autres figures qu'on appelle pluriels. En effet nous
montrerons dans la suite, combien il est dangereux de s'en servir. Il faut
donc voir maintenant comment nous pourrons éviter ces vices qui se
glissent quelquefois dans le sublime. Or nous en viendrons à bout sans
doute, si nous nous acquérons d'abord une connaissance nette et distincte
du véritable sublime ; et si nous apprenons à en bien juger, qui n'est pas
une chose peu difficile : puisque enfin de savoir bien juger du fort et du
faible d'un discours, ce ne peut être que l'effet d'un long usage, et le
dernier fruit, pour ainsi dire, d'une étude consommée. Mais par avance,
voici peut-être un chemin pour y parvenir.
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