HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Ps.-LONGIN, Le Traité du sublime

Chapitre 25

  Chapitre 25

[25] Καὶ μέντοι περίφρασις ὡς οὐχ ὑψηλοποιόν, οὐδεὶς ἂν οἶμαι διστάσειεν. ὡς γὰρ ἐν μουσικῇ διὰ τῶν παραφώνων καλουμένων κύριος φθόγγος ἡδίων ἀποτελεῖται, οὕτως περίφρασις πολλάκις συμφθέγγεται τῇ κυριολογίᾳ καὶ εἰς κόσμον ἐπὶ πολὺ συνηχεῖ, καὶ μάλιστ´ ἂν μὴ ἔχῃ φυσῶδές τι καὶ ἄμουσον ἀλλ´ ἡδέως κεκραμένον. ἱκανὸς δὲ τοῦτο τεκμηριῶσαι καὶ Πλάτων κατὰ τὴν εἰσβολὴν τοῦ Ἐπιταφίου· "ἔργῳ μὲν ἡμῖν οἵδ´ ἔχουσι τὰ προσήκοντα σφίσιν αὐτοῖς, ὧν τυχόντες πορεύονται τὴν εἱμαρμένην πορείαν, προπεμφθέντες κοινῇ μὲν ὑπὸ τῆς πόλεως, ἰδίᾳ δὲ ἕκαστος ὑπὸ τῶν προσηκόντων." οὐκοῦν τὸν θάνατον εἶπεν εἱμαρμένην πορείαν, τὸ δὲ τετυχηκέναι τῶν νομιζομένων προπομπήν τινα δημοσίαν ὑπὸ τῆς πατρίδος. ἆρα δὴ τούτοις μετρίως ὤγκωσε τὴν νόησιν; ψιλὴν λαβὼν τὴν λέξιν ἐμελοποίησε, καθάπερ ἁρμονίαν τινὰ τὴν ἐκ τῆς περιφράσεως περιχεάμενος εὐμέλειαν; καὶ Ξενοφῶν· "πόνον δὲ τοῦ ζῆν ἡδέως ἡγεμόνα νομίζετε· κάλλιστον δὲ πάντων καὶ πολεμικώτατον κτῆμα εἰς τὰς ψυχὰς συγκεκόμισθε· ἐπαινούμενοι γὰρ μᾶλλον τοῖς ἄλλοις πᾶσι χαίρετεἀντὶ τοῦ πονεῖν θέλετε "πόνον ἡγεμόνα τοῦ ζῆν ἡδέως ποιεῖσθε" εἰπὼν καὶ τἆλλ´ ὁμοίως ἐπεκτείνας μεγάλην τινὰ ἔννοιαν τῷ ἐπαίνῳ προσπεριωρίσατο. καὶ τὸ ἀμίμητον ἐκεῖνο τοῦ Ἡροδότου· "τῶν δὲ Σκυθέων τοῖς συλήσασι τὸ ἱερὸν ἐνέβαλεν θεὸς θήλειαν νοῦσον." Ἐπίκηρον μέντοι {τὸ} πρᾶγμα περίφρασις, τῶν ἄλλων πλέον, εἰ μὴ σὺν μέτρῳ τινὶ λαμβάνοιτο· εὐθὺς γὰρ ἀβλεμὲς προσπίπτει, κουφολογίας τε ὄζον καὶ παχύτητος· ὅθεν καὶ τὸν Πλάτωνα (δεινὸς γὰρ ἀεὶ περὶ τὸ σχῆμα κἄν τισιν ἀκαίρως) ἐν τοῖς Νόμοις λέγοντα "ὡς οὔτε ἀργυροῦν δεῖ πλοῦτον οὔτε χρυσοῦν ἐν πόλει ἱδρυμένον ἐᾶν οἰκεῖν" διαχλευάζουσιν, ὡς εἰ πρόβατα, φησίν, ἐκώλυε κεκτῆσθαι, δῆλον ὅτι προβάτειον ἂν καὶ βόειον πλοῦτον ἔλεγεν. Ἀλλὰ γὰρ ἅλις ὑπὲρ τῆς εἰς τὰ ὑψηλὰ τῶν σχημάτων χρήσεως ἐκ παρενθήκης τοσαῦτα πεφιλολογῆσθαι, Τερεντιανὲ φίλτατε· πάντα γὰρ ταῦτα παθητικωτέρους καὶ συγκεκινημένους ἀποτελεῖ τοὺς λόγους· πάθος δὲ ὕψους μετέχει τοσοῦτον, ὁπόσον ἦθος ἡδονῆς. [25] CHAPITRE XXV. De la périphrase. Il n'y a personne, comme je crois qui puisse douter que la Périphrase ne soit encore d'un grand usage dans le sublime. Car, comme dans la musique le son principal devient plus agréable à l'oreille, lorsqu'il est accompagné de ces différentes parties qui lui répondent: De même la périphrase tournant à l'entour du mot propre, forme souvent par rapport avec lui une consonance et une harmonie fort belle dans le discours. Surtout lorsqu'elle n'a rien de discordant ou d'enflé, mais que toutes choses y sont dans un juste tempérament. Platon nous en fournit un bel exemple au commencement de son oraison funèbre. "Enfin, dit-il, nous leur avons rendu les derniers devoirs, et maintenant ils achèvent ce fatal voyage, et ils s’en vont tous glorieux de la magnificence avec laquelle toute la ville en général, et leurs parents en particulier les ont reconduits hors de ce monde". Premièrement il appelle la mort, ce fatal voyage. Ensuite il parle des derniers devoirs qu'on avait rendu aux morts, comme d’une pompe publique que leur pays leur avait préparée exprès, au sortir de cette vie. Dirons-nous que toutes ces choses ne contribuent que médiocrement à relever cette pensée? Avouons plutôt que par le moyen de cette périphrase mélodieusement répandue dans le discours, d'une diction toute simple, il a fait une espèce de concert et d'harmonie. De même Xénophon. "Vous regardez le travail comme le seul guide qui vous peut conduire à une vie heureuse et plaisante. Au reste votre âme est ornée de la plus belle qualité que puissent jamais posséder des hommes nés pour la guerre et c’est qu'il n’y a, rien qui vous touche plus sensiblement que la louange" ! Au lieu de dire: Vous vous adonnez au travail, il use de cette circonlocution ; "vous regardez le travail, comme le seul guide qui vous peut conduire à une vie heureuse". Et étendant ainsi toutes choses, il rend sa pensée plus grande, et relève beaucoup cet éloge. Cette périphrase d'Hérodote me semble encore inimitable. "La déesse Venus, pour châtier l’insolence des Scythes qui avaient pillé son temple leur envoya la maladie des femmes". Au reste, il n'y a rien dont l'usage s'étende plus loin que la périphrase, pourvu qu'on ne la répande pas partout sans choix et sans mesure. Car aussitôt elle languit, et a je ne sais quoi de niais et de grossier. Et c'est pourquoi Platon qui est toujours figuré dans ses expressions, et quelquefois même un peu mal à propos, au jugement de quelques-uns, a été raillé pour avoir dit dans sa République. "Il ne faut point souffrir que les richesses d'or et d'argent prennent pied ni habitent dans une ville". S’il eût voulu, poursuivent-ils, interdire la possession du bétail; assurément qu'il aurait dit par la même raison, les richesses de bœufs et de moutons. Mais ce que nous avons dit en général suffit pour faire voir l'usage des figures, à l'égard du grand et du sublime. Car il est certain qu'elles rendent toutes le discours plus animé et plus pathétique : or le pathétique participe du sublime, autant que le sublime participe du beau et de l'agréable.


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Dernière mise à jour : 14/06/2007