HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XI

Vers 250-299

  Vers 250-299

[11,250] ὀφθαλμοὺς ἐκάλυψε κασιγνήτοιο πεσόντος.
στῆ δεὐρὰξ σὺν δουρὶ λαθὼν Ἀγαμέμνονα δῖον,
νύξε δέ μιν κατὰ χεῖρα μέσην ἀγκῶνος ἔνερθε,
ἀντικρὺ δὲ διέσχε φαεινοῦ δουρὸς ἀκωκή.
ῥίγησέν τἄρἔπειτα ἄναξ ἀνδρῶν Ἀγαμέμνων·
255 ἀλλοὐδὧς ἀπέληγε μάχης ἠδὲ πτολέμοιο,
ἀλλἐπόρουσε Κόωνι ἔχων ἀνεμοτρεφὲς ἔγχος.
ἤτοι Ἰφιδάμαντα κασίγνητον καὶ ὄπατρον
ἕλκε ποδὸς μεμαώς, καὶ ἀΰτει πάντας ἀρίστους·
τὸν δἕλκοντἀνὅμιλον ὑπἀσπίδος ὀμφαλοέσσης
260 οὔτησε ξυστῷ χαλκήρεϊ, λῦσε δὲ γυῖα·
τοῖο δἐπἸφιδάμαντι κάρη ἀπέκοψε παραστάς.
ἔνθἈντήνορος υἷες ὑπἈτρεΐδῃ βασιλῆϊ
πότμον ἀναπλήσαντες ἔδυν δόμον Ἄϊδος εἴσω.
αὐτὰρ τῶν ἄλλων ἐπεπωλεῖτο στίχας ἀνδρῶν
265 ἔγχεΐ τἄορί τε μεγάλοισί τε χερμαδίοισιν,
ὄφρά οἱ αἷμἔτι θερμὸν ἀνήνοθεν ἐξ ὠτειλῆς.
αὐτὰρ ἐπεὶ τὸ μὲν ἕλκος ἐτέρσετο, παύσατο δαἷμα,
ὀξεῖαι δὀδύναι δῦνον μένος Ἀτρεΐδαο.
ὡς δὅτἂν ὠδίνουσαν ἔχῃ βέλος ὀξὺ γυναῖκα
270 δριμύ, τό τε προϊεῖσι μογοστόκοι Εἰλείθυιαι
Ἥρης θυγατέρες πικρὰς ὠδῖνας ἔχουσαι,
ὣς ὀξεῖὀδύναι δῦνον μένος Ἀτρεΐδαο.
ἐς δίφρον δἀνόρουσε, καὶ ἡνιόχῳ ἐπέτελλε
νηυσὶν ἔπι γλαφυρῇσιν ἐλαυνέμεν· ἤχθετο γὰρ κῆρ.
275 ἤϋσεν δὲ διαπρύσιον Δαναοῖσι γεγωνώς·
φίλοι Ἀργείων ἡγήτορες ἠδὲ μέδοντες
ὑμεῖς μὲν νῦν νηυσὶν ἀμύνετε ποντοπόροισι
φύλοπιν ἀργαλέην, ἐπεὶ οὐκ ἐμὲ μητίετα Ζεὺς
εἴασε Τρώεσσι πανημέριον πολεμίζειν.
280 ὣς ἔφαθ᾽, ἡνίοχος δἵμασεν καλλίτριχας ἵππους
νῆας ἔπι γλαφυράς· τὼ δοὐκ ἀέκοντε πετέσθην·
ἄφρεον δὲ στήθεα, ῥαίνοντο δὲ νέρθε κονίῃ
τειρόμενον βασιλῆα μάχης ἀπάνευθε φέροντες.
Ἕκτωρ δὡς ἐνόησἈγαμέμνονα νόσφι κιόντα
285 Τρωσί τε καὶ Λυκίοισιν ἐκέκλετο μακρὸν ἀΰσας·
Τρῶες καὶ Λύκιοι καὶ Δάρδανοι ἀγχιμαχηταὶ
ἀνέρες ἔστε φίλοι, μνήσασθε δὲ θούριδος ἀλκῆς.
οἴχετἀνὴρ ὤριστος, ἐμοὶ δὲ μέγεὖχος ἔδωκε
Ζεὺς Κρονίδης· ἀλλἰθὺς ἐλαύνετε μώνυχας ἵππους
290 ἰφθίμων Δαναῶν, ἵνὑπέρτερον εὖχος ἄρησθε.
ὣς εἰπὼν ὄτρυνε μένος καὶ θυμὸν ἑκάστου.
ὡς δὅτε πού τις θηρητὴρ κύνας ἀργιόδοντας
σεύῃ ἐπἀγροτέρῳ συῒ καπρίῳ ἠὲ λέοντι,
ὣς ἐπἈχαιοῖσιν σεῦε Τρῶας μεγαθύμους
295 Ἕκτωρ Πριαμίδης βροτολοιγῷ ἶσος Ἄρηϊ.
αὐτὸς δἐν πρώτοισι μέγα φρονέων ἐβεβήκει,
ἐν δἔπεσὑσμίνῃ ὑπεραέϊ ἶσος ἀέλλῃ,
τε καθαλλομένη ἰοειδέα πόντον ὀρίνει.
ἔνθα τίνα πρῶτον, τίνα δὕστατον ἐξενάριξεν
[11,250] une douleur violente voila ses yeux, devant son frère
abattu. Il se mit de côté, avec sa lance, à l'insu du divin
Agamemnon, et lui perça le milieu du bras,
au-dessous du coude; la pointe de la lance brillante
traversa de part en part. Alors frissonna le roi de guerriers
Agamemnon; même ainsi pourtant, il n'abandonna
pas le combat ni la guerre, mais se jeta sur Coon avec
sa pique nourrie par les vents. Lui tirait Iphidamas, son
frère, le fils de son père, par les pieds, impatiemment, et
appelait à lui tous les plus vaillants. Comme il le traînait
à travers la foule, par-dessous son bouclier renflé au
centre Agamemnon le blessa, avec sa lance garnie de
bronze, et désunit ses membres; puis, sur le corps d'Iphidamas,
il lui coupa la tête. Là les fils d'Anténor, sous les
coups du roi fils d'Atrée, accomplissant leur destinée,
s'enfoncèrent dans la demeure d'Adès.
Alors Agamemnon parcourut les rangs des ennemis, les
attaquant à coups de lance, d'épée et de grosses pierres,
tant qu'un sang chaud coula encore de sa blessure. Mais
quand la plaie eut séché, et cessa de saigner, de perçantes
douleurs endolorirent l'ardeur de l'Atride. Comme les
douleurs de l'enfantement, traits aigus, transpercent une
femme, — traits déchirants, envoyés par celles qui font
accoucher dans la peine, les Ilithyes, filles d'Héra, maîtresses
des douleurs perçantes et amères — ainsi de perçantes
douleurs transpercèrent l'ardeur de l'Atride. Il
s'élança sur son char, et ordonna à l'écuyer de pousser
vers les vaisseaux creux, car son coeur était affligé; et
il cria aux Danaens d'une voix puissante :
« Amis, guides et conseillers des Argiens, à vous maintenant
d'écarter des vaisseaux coureurs de mer la mêlée terrible,
puisque le sage Zeus ne me laisse pas combattre
les Troyens tout le jour. »
Il dit : l'écuyer fouetta les chevaux à la belle robe,
pour aller vers les vaisseaux creux; tous deux volèrent
sans renâcler; ils blanchissaient leur poitrail d'écume,
et se couvraient le bas du corps de poussière, en emportant
le roi épuisé loin du combat.
Hector, quand il s'aperçut du départ d'Agamemnon,
exhorta Troyens et Lyciens en criant fortement :
Troyens, Lyciens, Dardaniens qui combattez de
près, soyez hommes, amis, rappelez-vous votre vaillance
impétueuse. Il part, le plus brave des guerriers;
et moi, j'obtiens une grande gloire de Zeus, fils de Cronos.
Allons, tout droit, poussez vos chevaux aux sabots massifs
contre les forts Danaens, pour remporter une gloire plus haute. »
Par ces mots, il excita l'ardeur et le courage de chacun.
Comme un chasseur lance ses chiens aux dents blanches
sur un sanglier ou sur un lion, ainsi contre les Achéens
lançait les Troyens magnanimes Hector fils de Priam,
égal au fléau des mortels, Arès. Lui-même, au premier
rang, fièrement, il marchait; et il tomba dans la mêlée
comme le souffle violent de la tempête fond sur la mer
violette, et la soulève.
Là, quel fut le premier. quel fut le dernier de ceux


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Dernière mise à jour : 13/03/2006