HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IV

Chapitres 60-69

  Chapitres 60-69

[4,60] Θυσίη δὲ αὐτὴ πᾶσι κατέστηκε περὶ πάντα τὰ ἱρὰ ὁμοίως, ἐρδομένη ὧδε· τὸ μὲν ἱρήιον αὐτὸ ἐμπεποδισμένον τοὺς ἐμπροσθίους πόδας ἔστηκε, δὲ θύων ὄπισθε τοῦ κτήνεος ἑστεὼς σπάσας τὴν ἀρχὴν τοῦ στρόφου καταβάλλει μιν, (2) πίπτοντος δὲ τοῦ ἱρηίου ἐπικαλέει τὸν θεὸν τῷ ἂν θύῃ, καὶ ἔπειτα βρόχῳ περὶ ὦν ἔβαλε τὸν αὐχένα, σκυταλίδα δὲ ἐμβαλὼν περιάγει καὶ ἀποπνίγει, οὔτε πῦρ ἀνακαύσας οὔτε καταρξάμενος οὔτἐπισπείσας· ἀποπνίξας δὲ καὶ ἀποδείρας τρέπεται πρὸς ἕψησιν. [4,60] LX. Les Scythes sacrifient de la même manière dans tous leurs lieux sacrés. Ces sacrifices se font ainsi : la victime est debout, les deux pieds de devant attachés avec une corde. Celui qui doit l'immoler se tient derrière, tire à lui le bout de la corde, et la fait tomber. Tandis qu'elle tombe, il invoque le dieu auquel il va la sacrifier. Il lui met ensuite une corde au cou, et serre la corde avec un bâton qu'il tourne. C'est ainsi qu'il l'étrangle, sans allumer de feu, sans faire de libations, et sans aucune autre cérémonie préparatoire. La victime étranglée, le sacrificateur la dépouille, et se dispose à la faire cuire.
[4,61] Τῆς δὲ γῆς τῆς Σκυθικῆς αἰνῶς ἀξύλου ἐούσης ὧδε σφι ἐς τὴν ἕψησιν τῶν κρεῶν ἐξεύρηται· ἐπειδὰν ἀποδείρωσι τὰ ἱρήια, γυμνοῦσι τὰ ὀστέα τῶν κρεῶν, ἔπειτα ἐσβάλλουσι, ἢν μὲν τύχωσι ἔχοντες, ἐς λέβητας ἐπιχωρίους, μάλιστα Λεσβίοισι κρητῆρσι προσεικέλους, χωρὶς ὅτι πολλῷ μέζονας· ἐς τούτους ἐσβάλλοντες ἕψουσι ὑποκαίοντες τὰ ὀστέα τῶν ἱρηίων. ἢν δὲ μή σφι παρῇ, λέβης, οἳ δὲ ἐς τὰς γαστέρας τῶν ἱρηίων ἐσβάλλοντες τὰ κρέα πάντα καὶ παραμίξαντες ὕδωρ ὑποκαίουσι τὰ ὀστέα· (2) τὰ δὲ αἴθεται κάλλιστα, αἱ δὲ γαστέρες χωρέουσι εὐπετέως τὰ κρέα ἐψιλωμένα τῶν ὀστέων· καὶ οὕτω βοῦς τε ἑωυτὸν ἐξέψει καὶ τἆλλα ἱρήια ἑωυτὸ ἕκαστον. ἐπεὰν δὲ ἑψηθῇ τὰ κρέα, θύσας τῶν κρεῶν καὶ τῶν σπλάγχνων ἀπαρξάμενος ῥίπτει ἐς τὸ ἔμπροσθε. θύουσι δὲ καὶ τὰ ἄλλα πρόβατα καὶ ἵππους μάλιστα. [4,61] LXI. Comme il n'y a point du tout de bois en Scythie, voici comment ils ont imaginé de faire cuire la victime. Quand ils l'ont dépouillée, ils enlèvent toute la chair qui est sur les os, et la mettent dans des chaudières, s'il se trouve qu'ils en aient. Les chaudières de ce pays ressemblent beaucoup aux cratères de Lesbos, excepté qu'elles sont beaucoup plus grandes. On allume dessous du feu avec les os de la victime. Mais, s'ils n'ont point de chaudières, ils mettent toutes les chairs avec de l'eau dans le ventre de l'animal, et allument les os dessous. Ces os font un très bon feu, et le ventre tient aisément les chairs désossées. Ainsi le boeuf se fait cuire lui-même, et, les autres victimes se font cuire aussi chacune elle-même. Quand le tout est cuit, le sacrificateur offre les prémices de la chair et des entrailles, en les jetant devant lui. Ils immolent aussi d'autres animaux, et principalement des chevaux.
[4,62] Τοῖσι μὲν δὴ ἄλλοισι τῶν θεῶν οὕτω θύουσι καὶ ταῦτα τῶν κτηνέων, τῷ δὲ Ἄρεϊ ὧδε. κατὰ νομοὺς ἑκάστους τῶν ἀρχέων ἐσίδρυται σφι Ἄρεος ἱρὸν τοιόνδε φρυγάνων φάκελοι συννενέαται ὅσον τἐπὶ σταδίους τρεῖς μῆκος καὶ εὖρος, ὕψος δὲ ἔλασσον· ἄνω δὲ τούτου τετράγωνον ἄπεδον πεποίηται, καὶ τὰ μὲν τρία τῶν κώλων ἐστὶ ἀπότομα, κατὰ δὲ τὸ ἓν ἐπιβατόν. (2) ἔτεος δὲ ἑκάστου ἁμάξας πεντήκοντα καὶ ἑκατὸν ἐπινέουσι φρυγάνων· ὑπονοστέει γὰρ δὴ αἰεὶ ὑπὸ τῶν χειμώνων. ἐπὶ τούτου δὴ τοῦ σηκοῦ ἀκινάκης σιδήρεος ἵδρυται ἀρχαῖος ἑκάστοισι, καὶ τοῦτἐστὶ τοῦ Ἄρεος τὸ ἄγαλμα. τούτῳ δὲ τῷ ἀκινάκῃ θυσίας ἐπετείους προσάγουσι προβάτων καὶ ἵππων, καὶ δὴ καὶ τοῖσιδἔτι πλέω θύουσι τοῖσι ἄλλοισι θεοῖσι· (3) ὅσους ἂν τῶν πολεμίων ζωγρήσωσι, ἀπὸ τῶν ἑκατὸν ἀνδρῶν ἄνδρα θύουσι τρόπῳ οὐ τῷ αὐτῷ καὶ τὰ πρόβατα, ἀλλἑτεροίῳ. ἐπεὰν γὰρ οἶνον ἐπισπείσωσι κατὰ τῶν κεφαλέων, ἀποσφάζουσι τοὺς ἀνθρώπους ἐς ἄγγος καὶ ἔπειτα ἀνενείκαντες ἄνω ἐπὶ τὸν ὄγκον τῶν φρυγάνων καταχέουσι τὸ αἷμα τοῦ ἀκινάκεω. (4) ἄνω μὲν δὴ φορέουσι τοῦτο, κάτω δὲ παρὰ τὸ ἱρὸν ποιεῦσι τάδε· τῶν ἀποσφαγέντων ἀνδρῶν τοὺς δεξιοὺς ὤμους πάντας ἀποταμόντες σὺν τῇσι χερσὶ ἐς τὸν ἠέρα ἱεῖσι, καὶ ἔπειτα καὶ τὰ ἄλλα ἀπέρξαντες ἱρήια ἀπαλλάσσονται. χεὶρ δὲ τῇ ἂν πέσῃ κέεται, καὶ χωρὶς νεκρός. [4,62] LXII. Telles sont les espèces d'animaux que les Scythes sacrifient à ces dieux, et tels sont leurs rites. Mais voici ceux qu'ils observent à l'égard du dieu Mars : dans chaque nome on lui élève un temple de la manière suivante, dans un champ destiné aux assemblées de la nation. On entasse des fagots de menu bois, et on en fait une pile de trois stades en longueur et en largeur, et moins en hauteur. Sur cette pile, on pratique une espèce de plate-forme carrée, dont trois côtés sont, inaccessibles ; le quatrième va en pente, de manière qu'on puisse y monter. On y entasse tous les ans cent cinquante charretées de menu bois pour relever cette pile, qui s'affaisse par les injures des saisons. Au haut de cette pile, chaque nation scythe plante un vieux cimeterre de fer, qui leur tient lieu de simulacre de Mars. Ils offrent tous les ans à ce cimeterre des sacrifices de chevaux et d'autres animaux, et lui immolent plus de victimes qu'au reste des dieux. Ils lui sacrifient aussi le centième de tous les prisonniers qu'ils font sur leurs ennemis, mais non de la même manière que les animaux ; la cérémonie en est bien différente. Ils font d'abord des libations avec du vin sur la tête de ces victimes humaines, les égorgent ensuite sur un vase, portent ce vase au haut de la pile, et en répandent le sang sur le cimeterre. Pendant qu'on porte ce sang au haut de la pile, ceux qui sont au bas coupent le bras droit avec l'épaule à tous ceux qu'ils ont immolés, et les jettent en l'air. Après avoir achevé le sacrifice de toutes les autres victimes, ils se retirent ; le bras reste où il tombe, et le corps demeure étendu dans un autre endroit.
[4,63] Θυσίαι μέν νυν αὗταί σφι κατεστᾶσι. ὑσὶ δὲ οὗτοι οὐδὲν νομίζουσι, οὐδὲ τρέφειν ἐν τῇ χώρῃ τὸ παράπαν θέλουσι. [4,63] LXIII. Tels sont les sacrifices établis parmi ces peuples; mais ils n'immolent jamais de pourceaux, et ne veulent pas même en nourrir dans leur pays.
[4,64] Τὰ δἐς πόλεμον ἔχοντα ὧδέ σφι διακέαται· ἐπεὰν τὸν πρῶτον ἄνδρα καταβάλῃ ἀνὴρ Σκύθης, τοῦ αἵματος ἐμπίνει, ὅσους δἂν φονεύσῃ ἐν τῇ μάχῃ, τούτων τὰς κεφαλὰς ἀποφέρει τῷ βασιλέι. ἀπενείκας μὲν γὰρ κεφαλὴν τῆς ληίης μεταλαμβάνει τὴν ἂν λάβωσι, μὴ ἐνείκας δὲ οὔ. (2) ἀποδείρει δὲ αὐτὴν τρόπῳ τοιῷδε· περιταμὼν κύκλῳ περὶ τὰ ὦτα καὶ λαβόμενος τῆς κεφαλῆς ἐκσείει, μετὰ δὲ σαρκίσας βοὸς πλευρῇ δέψει τῇσι χερσί, ὀργάσας δὲ αὐτὸ ἅτε χειρόμακτρον ἔκτηται, ἐκ δὲ τῶν χαλινῶν τοῦ ἵππου τὸν αὐτὸς ἐλαύνει, ἐκ τούτου ἐξάπτει καὶ ἀγάλλεται· ὃς γὰρ ἂν πλεῖστα δέρματα χειρόμακτρα ἔχῃ, ἀνὴρ ἄριστος οὗτος κέκριται. (3) πολλοὶ δὲ αὐτῶν ἐκ τῶν ἀποδερμάτων καὶ χλαίνας ἐπείνυσθαι ποιεῦσι, συρράπτοντες κατά περ βαίτας. πολλοὶ δὲ ἀνδρῶν ἐχθρῶν τὰς δεξιὰς χεῖρας νεκρῶν ἐόντων ἀποδείραντες αὐτοῖσι ὄνυξι καλύπτρας τῶν φαρετρέων ποιεῦνται. δέρμα δὲ ἀνθρώπου καὶ παχὺ καὶ λαμπρὸν ἦν ἄρα, σχεδὸν δερμάτων πάντων λαμπρότατον λευκότητι. (4) πολλοὶ δὲ καὶ ὅλους ἄνδρας ἐκδείραντες καὶ διατείναντες ἐπὶ ξύλων ἐπἵππων περιφέρουσι. [4,64] LXIV. Quant à la guerre, voici les usages qu'ils observent. Un Scythe boit du sang du premier homme qu'il renverse, coupe la tête à tous ceux qu'il tue dans les combats, et la porte au roi. Quand il lui a présenté la tête d'un ennemi, il a part à tout le butin; sans cela, il en sera privé. Pour écorcher une tête, le Scythe fait d'abord une incision à l'entour, vers les oreilles, et, la prenant par le haut, il en arrache la peau en la secouant. Il pétrit ensuite cette peau entre ses mains, après en avoir enlevé toute la chair avec une côte de boeuf ; et, quand il l'a bien amollie, il s'en sert comme d'une serviette. Il la suspend à la bride du cheval qu'il monte, et s'en fait honneur : car plus un Scythe peut avoir de ces sortes de serviettes, plus il est estimé vaillant et courageux. Il s'en trouve beaucoup qui cousent ensemble des peaux humaines, comme des capes de berger, et qui s'en font des vêtements. Plusieurs aussi écorchent, jusqu'aux ongles inclusivement, la main droite des ennemis qu'ils ont tués, et en font des couvercles à leurs carquois. La peau d'homme est en effet épaisse ; et de toutes les peaux, c'est presque la plus brillante par sa blancheur. D'autres enfin écorchent des hommes depuis les pieds jusqu'à la tête, et lorsqu'ils ont étendu leurs peaux sur des morceaux de bois, ils les portent sur leurs chevaux. Telles sont les coutumes reçues parmi ces peuples.
[4,65] Ταῦτα μὲν δὴ οὕτω σφι νενόμισται, αὐτὰς δὲ τὰς κεφαλάς, οὔτι πάντων ἀλλὰ τῶν ἐχθίστων, ποιεῦσι τάδε· ἀποπρίσας ἕκαστος πᾶν τὸ ἔνερθε τῶν ὀφρύων ἐκκαθαίρει· καὶ ἢν μὲν πένης, δὲ ἔξωθεν ὠμοβοέην μούνην περιτείνας οὕτω χρᾶται, ἢν δὲ πλούσιος, τὴν μὲν ὠμοβοέην περιτείνει, ἔσωθεν δὲ καταχρυσώσας οὕτω χρᾶται ποτηρίῳ. (2) ποιεῦσι δὲ τοῦτο καὶ ἐκ τῶν οἰκηίων ἤν σφι διάφοροι γένωνται καὶ ἢν ἐπικρατήσῃ αὐτοῦ παρὰ τῷ βασιλέι, ξείνων δέ οἱ ἐλθόντων τῶν ἂν λόγον ποιέηται, τὰς κεφαλὰς ταύτας παραφέρει καὶ ἐπιλέγει ὡς οἱ ἐόντες οἰκήιοι πόλεμον προσεθήκαντο καί σφεων αὐτὸς ἐπεκράτησε, ταύτην ἀνδραγαθίην λέγοντες. [4,65] LXV. Les Scythes n'emploient pas à l'usage que je vais dire toutes sortes de têtes indifféremment, mais celles de leurs plus grands ennemis. Ils scient le crâne au-dessous des sourcils, et le nettoient. Les pauvres se contentent de le revêtir par dehors d'un morceau de cuir de boeuf, sans apprêt : les riches non seulement le couvrent d'un morceau de peau de boeuf, mais ils le dorent aussi en dedans, et s'en servent, tant les pauvres que les riches, comme d'une coupe à boire. Ils font la même chose des têtes de leurs proches, si, après avoir eu quelque querelle ensemble, ils ont remporté sur eux la victoire en présence du roi. S'il vient chez eux quelque étranger dont ils fassent cas, ils lui présentent ces têtes, lui content comment ceux à qui elles appartenaient les ont attaqués, quoiqu'ils fussent leurs parents, et comment ils les ont vaincus. Ils en tirent vanité, et appellent cela des actions de valeur.
[4,66] Ἅπαξ δὲ τοῦ ἐνιαυτοῦ ἑκάστου νομάρχης ἕκαστος ἐν τῷ ἑωυτοῦ νομῷ κιρνᾷ κρητῆρα οἴνου, ἀποὗ πίνουσι τῶν Σκυθέων τοῖσι ἂν ἄνδρες πολέμιοι ἀραιρημένοι ἔωσι. τοῖσι δἂν μὴ κατεργασμένον τοῦτο, οὐ γεύονται τοῦ οἴνου τούτου, ἀλλἠτιμωμένοι ἀποκατέαται· ὄνειδος δέ σφι ἐστὶ μέγιστον τοῦτο. ὅσοι δὲ ἂν αὐτῶν καὶ κάρτα πολλοὺς ἄνδρας ἀραιρηκότες ἔωσι, οὗτοι δὲ σύνδυο κύλικας ἔχοντες πίνουσι ὁμοῦ. [4,66] LXVI. Chaque gouverneur donne tous les ans un festin dans son nome, où l'on sert du vin mêlé avec de l'eau dans un cratère. Tous ceux qui ont tué des ennemis boivent de ce vin : ceux qui n'ont rien fait de semblable n'en goûtent point ; ils sont honteusement assis à part, et c'est pour eux une grande ignominie. Tous ceux qui ont tué un grand nombre d'ennemis boivent, en même temps, dans deux coupes jointes ensemble.
[4,67] Μάντιες δὲ Σκυθέων εἰσὶ πολλοί, οἳ μαντεύονται ῥάβδοισι ἰτεΐνῃσι πολλῇσι ὧδε· ἐπεὰν φακέλους ῥάβδων μεγάλους ἐνείκωνται, θέντες χαμαὶ διεξειλίσσουσι αὐτούς, καὶ ἐπὶ μίαν ἑκάστην ῥάβδον τιθέντες θεσπίζουσι, ἅμα τε λέγοντες ταῦτα συνειλέουσι τὰς ῥάβδους ὀπίσω καὶ αὖτις κατὰ μίαν συντιθεῖσι. (2) αὕτη μὲν σφι μαντικὴ πατρωίη ἐστί. οἱ δὲ Ἐνάρεες οἱ ἀνδρόγυνοι τὴν Ἀφροδίτην σφίσι λέγουσι μαντικὴν δοῦναι· φιλύρης δὧν φλοιῷ μαντεύονται· ἐπεὰν τὴν φιλύρην τρίχα σχίσῃ, διαπλέκων ἐν τοῖσι δακτύλοισι τοῖσι ἑωυτοῦ καὶ διαλύων χρᾷ. [4,67] LXVII. Les devins sont en grand nombre parmi les Scythes, et se servent de baguettes de saule pour exercer la divination. Ils apportent des faisceaux de baguettes, les posent à terre, les délient, et, lorsqu'ils ont mis à part chaque baguette, ils prédisent l'avenir. Pendant qu'ils font ces prédictions, ils reprennent les baguettes l'une après l'autre, et les remettent ensemble. Ils ont appris de leurs ancêtres cette sorte de divination. Les Énarées, qui sont des hommes efféminés, disent qu'ils tiennent ce don de Vénus. Ils se servent, pour exercer leur art, d'écorce de tilleul : ils fendent en trois cette écorce, l'entortillent autour de leurs doigts, puis ils la défont, et annoncent ensuite l'avenir.
[4,68] Ἐπεὰν δὲ βασιλεὺς Σκυθέων κάμῃ, μεταπέμπεται τῶν μαντίων ἄνδρας τρεῖς τοὺς εὐδοκιμέοντας μάλιστα, οἳ τρόπῳ τῷ εἰρημένῳ μαντεύονται· καὶ λέγουσι οὗτοι ὡς τὸ ἐπίπαν μάλιστα τάδε, ὡς τὰς βασιληίας ἱστίας ἐπιώρκηκε ὃς καὶ ὅς, λέγοντες τῶν ἀστῶν τὸν ἂν δὴ λέγωσι. (2) τὰς δὲ βασιληίας ἱστίας νόμος Σκύθῃσι τὰ μάλιστα ἐστὶ ὀμνύναι τότε ἐπεὰν τὸν μέγιστον ὅρκον ἐθέλωσι ὀμνύναι. αὐτίκα δὲ διαλελαμμένος ἄγεται οὗτος τὸν ἂν δὴ φῶσι ἐπιορκῆσαι, ἀπιγμένον δὲ ἐλέγχουσι οἱ μάντιες ὡς ἐπιορκήσας φαίνεται ἐν τῇ μαντικῇ τὰς βασιληίας ἱστίας καὶ διὰ ταῦτα ἀλγέει βασιλεύς· δὲ ἀρνέεται, οὐ φάμενος ἐπιορκῆσαι, καὶ δεινολογέεται. (3) ἀρνεομένου δὲ τούτου βασιλεὺς μεταπέμπεται ἄλλους διπλησίους μάντιας· καὶ ἢν μὲν καὶ οὗτοι ἐσορῶντες ἐς τὴν μαντικὴν καταδήσωσι ἐπιορκῆσαι, τοῦ δὲ ἰθέως τὴν κεφαλὴν ἀποτάμνουσι, καὶ τὰ χρήματα αὐτοῦ διαλαγχάνουσι οἱ πρῶτοι τῶν μαντίων· (4) ἢν δὲ οἱ ἐπελθόντες μάντιες ἀπολύσωσι, ἄλλοι πάρεισι μάντιες καὶ μάλα ἄλλοι. ἢν ὦν οἱ πλεῦνες τὸν ἄνθρωπον ἀπολύσωσι, δέδοκται τοῖσι πρώτοισι τῶν μαντίων αὐτοῖσι ἀπόλλυσθαι. [4,68] LXVIII. Si le roi des Scythes tombe malade, il envoie chercher trois des plus célèbres d'entre ces devins, qui exercent leur art de la manière que nous avons dit. Ils lui répondent ordinairement que tel et tel, dont ils disent en même temps les noms, ont fait un faux serment en jurant par les Lares du palais. Les Scythes en effet jurent assez ordinairement par les Lares du palais, quand ils veulent faire le plus grand de tous les serments. Aussitôt on saisit l'accusé, l'un d'un côté, l'autre de l'autre ; quand on l'a amené, ils lui déclarent que, par l'art de la divination, ils sont sûrs qu'il a fait un faux serment en jurant par les Lares du palais, et qu'ainsi il est la cause de la maladie du roi. Si l'accusé nie le crime et s'indigne qu'on ait pu le lui imputer, le roi fait venir le double d'autres devins. Si ceux-ci le convainquent aussi de parjure par les règles de la divination, on lui tranche sur-le-champ la tête, et ses biens sont confisqués au profit des premiers devins. Si les devins que le roi a mandés en second lieu le déclarent innocent, on en fait venir d'autres, et puis d'autres encore ; et, s'il est déchargé de l'accusation par le plus grand nombre, la sentence qui l'absout est l'arrêt de mort des premiers devins.
[4,69] Ἀπολλῦσι δῆτα αὐτοὺς τρόπῳ τοιῷδε· ἐπεὰν ἅμαξαν φρυγάνων πλήσωσι καὶ ὑποζεύξωσι βοῦς, ἐμποδίσαντες τοὺς μάντιας καὶ χεῖρας ὀπίσω δήσαντες καὶ στομώσαντες κατεργνῦσι ἐς μέσα τὰ φρύγανα, ὑποπρήσαντες δὲ αὐτὰ ἀπιεῖσι φοβήσαντες τοὺς βοῦς. (2) πολλοὶ μὲν δὴ συγκατακαίονται τοῖσι μάντισι βόες, πολλοὶ δὲ περικεκαυμένοι ἀποφεύγουσι, ἐπεὰν αὐτῶν ῥυμὸς κατακαυθῇ. κατακαίουσι δὲ τρόπῳ τῷ εἰρημένω καὶ διἄλλας αἰτίας τοὺς μάντιας, ψευδομάντιας καλέοντες. (3) τοὺς δἂν ἀποκτείνῃ βασιλεύς, τούτων οὐδὲ τοὺς παῖδας λείπει, ἀλλὰ πάντα τὰ ἔρσενα κτείνει, τὰ δὲ θήλεα οὐκ ἀδικέει. [4,69] LXIX. Voici comment on les fait mourir : on remplit de menu bois un chariot, auquel on attelle des boeufs, on place les devins au milieu de ces fagots, les pieds attachés, les mains liées derrière le dos, et un bâillon à la bouche. On met ensuite le feu aux fagots, et l'on chasse les boeufs en les épouvantant. Plusieurs de ces animaux sont brûlés avec les devins; d'autres se sauvent à demi brûlés, lorsque la flamme a consumé le timon. C'est ainsi qu'on brûle les devins, non seulement pour ce crime, mais encore pour d'autres causes; et on les appelle faux devins.


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Dernière mise à jour : 15/07/2005