HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Hérodote, Histoires, livre IV

Chapitres 30-39

  Chapitres 30-39

[4,30] Ἐνθαῦτα μέν νυν διὰ τὰ ψύχεα γίνεται ταῦτα. θωμάζω δέ (προσθήκας γὰρ δή μοι λόγος ἐξ ἀρχῆς ἐδίζητο) ὅτι ἐν τῇ Ἠλείῃ πάσῃ χώρῃ οὐ δυνέαται γίνεσθαι ἡμίονοι, οὔτε ψυχροῦ τοῦ χώρου ἐόντος οὔτε ἄλλου φανεροῦ αἰτίου οὐδενός. φασὶ δὲ αὐτοὶ Ἠλεῖοι ἐκ κατάρης τευ οὐ γίνεσθαι σφίσι ἡμιόνους, (2) ἀλλἐπεὰν προσίῃ ὥρη κυΐσκεσθαι τὰς ἵππους, ἐξελαύνουσι ἐς τοὺς πλησιοχώρους αὐτάς, καὶ ἔπειτά σφι ἐν τῇ τῶν πέλας ἐπιεῖσι τοὺς ὄνους, ἐς οὗ ἂν σχῶσι αἱ ἵπποι ἐν γαστρί· ἔπειτα δὲ ἀπελαύνουσι. [4,30] XXX. Dans ce pays, le froid en est la cause ; mais, pour le dire en passant, puisque je me suis accoutumé, dès le commencement de cette histoire, à faire des digressions, je m'étonne que, dans toute l'Elide, il ne s'engendre point de mulets, quoique le climat n'y soit pas froid, et qu'on n'en puisse alléguer aucune autre cause sensible. Les Éléens disent que, s'il ne s'engendre point de mulets chez eux, c'est l'effet de quelque malédiction. Lorsque, le temps s'approche où les cavales sont en chaleur, les Éléens les conduisent dans les pays voisins, où ils les font saillir par des ânes ; lorsqu'elles sont pleines, ils les ramènent chez eux.
[4,31] Περὶ δὲ τῶν πτερῶν τῶν Σκύθαι λέγουσι ἀνάπλεον εἶναι τὸν ἠέρα, καὶ τούτων εἵνεκα οὐκ οἷοί τε εἶναι οὔτε ἰδεῖν τὸ πρόσω τῆς ἠπείρου οὔτε διεξιέναι, τήνδε ἔχω περὶ αὐτῶν γνώμην· τὰ κατύπερθε ταύτης τῆς χώρης αἰεὶ νίφεται, ἐλάσσονι δὲ τοῦ θέρεος τοῦ χειμῶνος, ὥσπερ καὶ οἰκός. (2) ἤδη ὦν ὅστις ἀγχόθεν χιόνα ἁδρὴν πίπτουσαν εἶδε οἶδε τὸ λέγω· ἔοικε γὰρ χιὼν πτεροῖσι καὶ διὰ τὸν χειμῶνα τοῦτον ἐόντα τοιοῦτον ἀνοίκητα τὰ πρὸς βορέην ἐστὶ τῆς ἠπείρου ταύτης. τὰ ὦν πτερὰ εἰκάζοντας τὴν χιόνα τοὺς Σκύθας τε καὶ τοὺς περιοίκους δοκέω λέγειν. ταῦτα μέν νυν τὰ λέγεται μακρότατα εἴρηται. [4,31] XXXI. Quant aux plumes dont les Scythes disent que l'air est tellement rempli qu'ils ne peuvent ni voir ce qui est au delà, ni pénétrer plus avant, voici l'opinion que j'en ai. Il neige toujours dans les régions situées au-dessus de la Scythie, mais vraisemblablement moins en été qu'en hiver. Quiconque a vu de près la neige tomber à gros flocons comprend facilement ce que je dis. Elle ressemble en effet à des plumes. Je pense donc que cette partie du continent, qui est au nord, est inhabitable à cause des grands froids, et que, lorsque les Scythes et leurs voisins parlent de plumes, il ne le font que par comparaison avec la neige. Voilà ce qu'on dit sur ces pays si éloignés.
[4,32] Ὑπερβορέων δὲ πέρι ἀνθρώπων οὔτε τι Σκύθαι λέγουσι οὐδὲν οὔτε τινὲς ἄλλοι τῶν ταύτῃ οἰκημένων, εἰ μὴ ἄρα Ἰσσηδόνες. ὡς δὲ ἐγὼ δοκέω, οὐδοὗτοι λέγουσι οὐδέν· ἔλεγον γὰρ ἂν καὶ Σκύθαι, ὡς περὶ τῶν μουνοφθάλμων λέγουσι. ἀλλἩσιόδῳ μὲν ἐστὶ περὶ Ὑπερβορέων εἰρημένα, ἔστι δὲ καὶ Ὁμήρῳ ἐν Ἐπιγόνοισι, εἰ δὴ τῷ ἐόντι γε Ὅμηρος ταῦτα τὰ ἔπεα ἐποίησε. [4,32] XXXII. Ni les Scythes, ni aucun autre peuple de ces régions lointaines, ne parlent pas des Hyperboréens, si ce n'est peut-être les Issédons ; et ceux-ci même, à ce que je pense, n'en disent rien : car les Scythes, qui, sur le rapport des Issédons, nous parlent des peuples qui n'ont qu'un oeil, nous diraient aussi quelque chose des Hyperboréens. Cependant Hésiode en fait mention, et Homère aussi dans les Épigones, en supposant du moins qu'il soit l'auteur de ce poème.
[4,33] Πολλῷ δέ τι πλεῖστα περὶ αὐτῶν Δήλιοι λέγουσι, φάμενοι ἱρὰ ἐνδεδεμένα ἐν καλάμῃ πυρῶν ἐξ Ὑπερβορέων φερόμενα ἀπικνέεσθαι ἐς Σκύθας, ἀπὸ δὲ Σκυθέων ἤδη δεκομένους αἰεὶ τοὺς πλησιοχώρους ἑκάστους κομίζειν αὐτὰ τὸ πρὸς ἑσπέρης ἑκαστάτω ἐπὶ τὸν Ἀδρίην, (2) ἐνθεῦτεν δὲ πρὸς μεσαμβρίην προπεμπόμενα πρώτους Δωδωναίους Ἑλλήνων δέκεσθαι, ἀπὸ δὲ τούτων καταβαίνειν ἐπὶ τὸν Μηλιέα κόλπον καὶ διαπορεύεσθαι ἐς Εὔβοιαν, πόλιν τε ἐς πόλιν πέμπειν μέχρι Καρύστου, τὸ δἀπὸ ταύτης ἐκλιπεῖν Ἄνδρον· Καρυστίους γὰρ εἶναι τοὺς κομίζοντας ἐς Τῆνον, Τηνίους δὲ ἐς Δῆλον. (3) ἀπικνέεσθαι μέν νυν οὕτω ταῦτα τὰ ἱρὰ λέγουσι ἐς Δῆλον· πρῶτον δὲ τοὺς Ὑπερβορέους πέμψαι φερούσας τὰ ἱρὰ δὺο κόρας, τὰς ὀνομάζουσι Δήλιοι εἶναι Ὑπερόχην τε καὶ Λαοδίκην· ἅμα δὲ αὐτῇσι ἀσφαλείης εἵνεκεν πέμψαι τοὺς Ὑπερβορέους τῶν ἀστῶν ἄνδρας πέντε πομπούς, τούτους οἳ νῦν Περφερέες καλέονται τιμὰς μεγάλας ἐν Δήλῳ ἔχοντες. (4) ἐπεὶ δὲ τοῖσι Ὑπερβορέοισι τοὺς ἀποπεμφθέντας ὀπίσω οὐκ ἀπονοστέειν, δεινὰ ποιευμένους εἰ σφέας αἰεὶ καταλάμψεται ἀποστέλλοντας μὴ ἀποδέκεσθαι, οὕτω δὴ φέροντας ἐς τοὺς οὔρους τὰ ἱρὰ ἐνδεδεμένα ἐν πυρῶν καλάμῃ τοὺς πλησιοχώρους ἐπισκήπτειν κελεύοντας προπέμπειν σφέα ἀπὸ ἑωυτῶν ἐς ἄλλο ἔθνος. (5) καὶ ταῦτα μὲν οὕτω προπεμπόμενα ἀπικνέεσθαι λέγουσι ἐς Δῆλον. οἶδα δὲ αὐτὸς τούτοισι τοῖσι ἱροῖσι τόδε ποιεύμενον προσφερές, τὰς Θρηικίας καὶ τὰς Παιονίδας γυναῖκας, ἐπεὰν θύωσι τῇ Ἀρτέμιδι τῇ βασιλείῃ, οὐκ ἄνευ πυρῶν καλάμης ἐχούσας τὰ ἱρά. [4,33] XXXIII. Les Déliens en parlent beaucoup plus amplement. Ils racontent que les offrandes des Hyperboréens leur venaient enveloppées dans de la paille de froment. Elles passaient chez les Scythes : transmises ensuite de peuple en peuple, elles étaient portées le plus loin possible vers l'occident, jusqu'à la mer Adriatique. De là, on les envoyait du côté du midi. Les Dodonéens étaient les premiers Grecs qui les recevaient. Elles descendaient de Dodone jusqu'au golfe Maliaque, d'où elles passaient en Eubée, et, de ville en ville, jusqu'à Caryste. De là, sans toucher à Andros, les Carystiens les portaient à Ténos, et les Téniens à Délos. Si l'on en croit les Déliens, ces offrandes parviennent de cette manière dans leur île. Ils ajoutent que, dans les premiers temps, les Hyperboréens envoyèrent ces offrandes par deux vierges, dont l'une, suivant eux, s'appelait Hypéroché, et l'autre Laodicé ; que, pour la sûreté de ces jeunes personnes, les Hyperboréens les firent accompagner par cinq de leurs citoyens, qu'on appelle actuellement Perphères, et à qui l'on rend de grands honneurs à Délos ; mais que, les Hyperboréens ne les voyant point revenir, et regardant comme une chose très fâcheuse leur arrivait de ne jamais revoir leurs députés, ils prirent le parti de porter sur leurs frontières leurs offrandes enveloppées dans de la paille de froment ; ils les remettaient ensuite à leurs voisins, les priant instamment de les accompagner jusqu'à une autre nation. Elles passent ainsi, disent les Déliens, de peuple en peuple, jusqu'à ce qu'enfin elles parviennent dans leur île. J'ai remarqué, parmi les femmes de Thrace et de Paeonie, un usage qui approche beaucoup de celui qu'observent les Hyperboréens relativement. à leurs offrandes. Elles ne sacrifient jamais à Diane la royale sans faire usage de paille de froment.
[4,34] Καὶ ταῦτα μὲν δὴ ταύτας οἶδα ποιεύσας· τῇσι δὲ παρθένοισι ταύτῃσι τῇσι ἐξ Ὑπερβορέων τελευτησάσῃσι ἐν Δήλῳ κείρονται καὶ αἱ κόραι καὶ οἱ παῖδες οἱ Δηλίων· αἱ μὲν πρὸ γάμου πλόκαμον ἀποταμνόμεναι καὶ περὶ ἄτρακτον εἱλίξασαι ἐπὶ τὸ σῆμα τιθεῖσι (2) (τὸ δὲ σῆμα ἐστὶ ἔσω ἐς τὸ Ἀρτεμίσιον ἐσιόντι ἀριστερῆς χειρός, ἐπιπέφυκε δέ οἱ ἐλαίη), ὅσοι δὲ παῖδες τῶν Δηλίων, περὶ χλόην τινὰ εἱλίξαντες τῶν τριχῶν τιθεῖσι καὶ οὗτοι ἐπὶ τὸ σῆμα. [4,34] XXXIV. Les jeunes Déliens de l'un et de l'autre sexe se coupent les cheveux en l'honneur de ces vierges hyperboréennes qui moururent à Délos. Les filles leur rendent ce devoir avant leur mariage. Elles prennent une boucle de leurs cheveux, l'entortillent autour d'un fuseau, et la mettent sur le monument de ces vierges, qui est dans le lieu consacré à Diane, à main gauche en entrant. On voit sur ce tombeau un olivier qui y est venu de lui-même. Les jeunes Déliens entortillent leurs cheveux autour d'une certaine herbe, et les mettent aussi sur le tombeau des Hyperboréennes. Tels sont les honneurs que les habitants de Délos rendent à ces vierges.
[4,35] Αὗται μὲν δὴ ταύτην τιμὴν ἔχουσι πρὸς τῶν Δήλου οἰκητόρων. φασὶ δὲ οἱ αὐτοὶ οὗτοι καὶ τὴν Ἄργην τε καὶ τὴν Ὦπιν ἐούσας παρθένους ἐξ Ὑπερβορέων κατὰ τοὺς αὐτοὺς τούτους ἀνθρώπους πορευομένας ἀπικέσθαι ἐς Δῆλον ἔτι πρότερον Ὑπερόχης τε καὶ Λαοδίκης. (2) ταύτας μέν νυν τῇ Εἰλειθυίῃ ἀποφερούσας ἀντὶ τοῦ ὠκυτόκου τὸν ἐτάξαντο φόρον ἀπικέσθαι, τὴν δὲ Ἄργην τε καὶ τὴν Ὦπιν ἅμα αὐτοῖσι θεοῖσι ἀπικέσθαι λέγουσι καὶ σφι τιμὰς ἄλλας δεδόσθαι πρὸς σφέων· (3) καὶ γὰρ ἀγείρειν σφι τὰς γυναῖκας ἐπονομαζούσας τὰ οὐνόματα ἐν τῷ ὕμνῳ τόν σφι Ὠλὴν ἀνὴρ Λύκιος ἐποίησε, παρὰ δὲ σφέων μαθόντας νησιώτας τε καὶ Ἴωνας ὑμνέειν Ὦπίν τε καὶ Ἄργην ὀνομάζοντάς τε καὶ ἀγείροντας (οὗτος δὲ Ὠλὴν καὶ τοὺς ἄλλους τοὺς παλαιοὺς ὕμνους ἐποίησε ἐκ Λυκίης ἐλθὼν τοὺς ἀειδομένους ἐν Δήλῳ), (4) καὶ τῶν μηρίων καταγιζομένων ἐπὶ τῷ βωμῷ τὴν σποδὸν ταύτην ἐπὶ τὴν θήκην τῆς Ὤπιός τε καὶ Ἄργης ἀναισιμοῦσθαι ἐπιβαλλομένην. δὲ θήκη αὐτέων ἐστὶ ὄπισθε τοῦ Ἀρτεμισίου, πρὸς ἠῶ τετραμμένη, ἀγχοτάτω τοῦ Κηίων ἱστιητορίου. [4,35] XXXV. Les Déliens disent aussi que, dans le même siècle où ces députés vinrent à Délos ; deux autres vierges hyperboréennes, dont une s'appelait Argé, et l'autre Opis, y étaient déjà venues avant Hypéroché et Laodicé. Celles-ci apportaient à Ilithye (Lucine) le tribut qu'elles étaient chargées d'offrir pour le prompt et heureux accouchement des femmes de leur pays. Mais Argé et Opis étaient arrivées en la compagnie des dieux mêmes (Apollon et Diane). Aussi les Déliens leur rendent-ils d'autres honneurs. Leurs femmes quêtent pour elles, et célèbrent leurs noms dans un hymne qu'Olen de Lycie a composé en leur honneur. Les Déliens disent encore qu'ils ont appris aux insulaires et aux Ioniens à célébrer et à nommer dans leurs hymnes Opis et Argé, et à faire la quête pour elles. C'est cet Olen qui, étant venu de Lycie à Délos, a composé le reste des anciens hymnes qui se chantent en cette île. Les mêmes Déliens ajoutent qu'après avoir fait brûler sur l'autel les cuisses des victimes, on en répand la cendre sur le tombeau d'Opis et d'Argé, et qu'on l'emploie toute à cet usage. Ce tombeau est derrière le temple de Diane, à l'est, et près de la salle où les Céiens font leurs festins.
[4,36] Καὶ ταῦτα μὲν Ὑπερβορέων πέρι εἰρήσθω· τὸν γὰρ περὶ Ἀβάριος λόγον τοῦ λεγομένου εἶναι Ὑπερβορέου οὐ λέγω, ὡς τὸν ὀιστὸν περιέφερε κατὰ πᾶσαν γῆν οὐδὲν σιτεόμενος. εἰ δὲ εἰσι\ ὑπερβόρεοι τινὲς ἄνθρωποι, εἰσὶ καὶ ὑπερνότιοι ἄλλοι. (2) γελῶ δὲ ὁρέων γῆς περιόδους γράψαντας πολλοὺς ἤδη καὶ οὐδένα νοονεχόντως ἐξηγησάμενον· οἳ Ὠκεανόν τε ῥέοντα γράφουσι πέριξ τὴν γῆν ἐοῦσαν κυκλοτερέα ὡς ἀπὸ τόρνου, καὶ τὴν Ἀσίην τῇ Εὐρώπῃ ποιεύντων ἴσην. ἐν ὀλίγοισι γὰρ ἐγὼ δηλώσω μέγαθός τε ἑκάστης αὐτέων καὶ οἵη τις ἐστὶ ἐς γραφὴν ἑκάστη. [4,36] XXXVI. En voilà assez sur les Hyperboréens. Je ne m'arrête pas en effet à ce qu'on conte d'Abaris, qui était, dit-on, Hyperboréen, et, qui, sans manger, voyagea par toute la terre, porté sur une flèche. Au reste, s'il y a des Hyperboréens, il doit y avoir aussi des Hypornotiens. Pour moi, je ne puis m'empêcher de rire quand je vois quelques gens, qui ont donné des descriptions de la circonférence de la terre, prétendre, sans se laisser guider par la raison, que la terre est ronde comme si elle eût été travaillée au tour, que l'Océan l'environne de toutes parts, et que l'Asie est égale à l'Europe. Mais je vais montrer en peu de mots la grandeur de chacune de ces deux parties du monde, et en décrire la figure.
[4,37] Πέρσαι οἰκέουσι κατήκοντες ἐπὶ τὴν νοτίην θάλασσαν τὴν, Ἐρυθρὴν καλεομένην, τούτων δὲ ὑπεροικέουσι πρὸς βορέην ἄνεμον Μῆδοι, Μήδων δὲ Σάσπειρες, Σασπείρων δὲ Κόλχοι κατήκοντες ἐπὶ τὴν βορηίην θάλασσαν, ἐς τὴν Φᾶσις ποταμὸς ἐκδιδοῖ. ταῦτα τέσσερα ἔθνεα οἰκέει ἐκ θαλάσσης ἐς θάλασσαν. [4,37] XXXVII. Le pays occupé par les Perses s'étend jusqu'à la mer Australe, qu'on appelle mer Érythrée. Au-dessus, vers le nord, habitent les Mèdes ; du-dessus des Mèdes, les Sapires ; et, par delà les Sapires, les Colchidiens, qui sont contigus à la mer du Nord (le Pont-Euxin), où se jette le Phase. Ces quatre nations. s'étendent d'une mer à l'autre.
[4,38] Ἐνθεῦτεν δὲ τὸ πρὸς ἑσπέρης ἀκταὶ διφάσιαι ἀπαὐτῆς κατατείνουσι ἐς θάλασσαν, τὰς ἐγὼ ἀπηγήσομαι· (2) ἔνθεν μὲν ἀκτὴ ἑτέρη τὰ πρὸς βορέην ἀπὸ Φάσιος ἀρξαμένη παρατέταται ἐς θάλασσαν παρά τε τὸν Πόντον καὶ τὸν Ἑλλήσποντον μέχρι Σιγείου τοῦ Τρωικοῦ· τὰ δὲ πρὸς νότου αὐτὴ αὕτη ἀκτὴ ἀπὸ τοῦ Μυριανδικοῦ κόλπου τοῦ πρὸς Φοινίκῃ κειμένου τείνει τὰ ἐς θάλασσαν μέχρι Τριοπίου ἄκρης. οἰκέει δὲ ἐν τῇ ἀκτῇ ταύτῃ ἔθνεα ἀνθρώπων τριήκοντα. [4,38] XXXVIII. De là, en allant vers l'occident, on rencontre deux péninsules opposées qui aboutissent à la mer. Je vais en faire la description : l'une, du côté du nord, commence au Phase, s'étend, vers la mer le long du Pont-Euxin, et de l'Hellespont jusqu'au promontoire de Sigée dans la Troade : du côté du sud, cette même péninsule commence au golfe Myriandrique, adjacent à la Phénicie le long de la mer jusqu'au promontoire Triopium. Cette péninsule est habitée par trente nations différentes.
[4,39] Αὕτη μέν νυν ἑτέρη τῶν ἀκτέων, δὲ δὴ ἑτέρη ἀπὸ Περσέων ἀρξαμένη παρατέταται ἐς τὴν Ἐρυθρὴν θάλασσαν, τε Περσικὴ καὶ ἀπὸ ταύτης ἐκδεκομένη Ἀσσυρίη καὶ ἀπὸ Ἀσσυρίης Ἀραβίη· λήγει δὲ αὕτη, οὐ λήγουσα εἰ μὴ νόμῳ, ἐς τὸν κόλπον τὸν Ἀράβιον, ἐς τὸν Δαρεῖος ἐκ τοῦ Νείλου διώρυχα ἐσήγαγε. (2) μέχρι μέν νυν Φοινίκης ἀπὸ Περσέων χῶρος πλατὺς καὶ πολλός ἐστι· τὸ δὲ ἀπὸ Φοινίκης παρήκει διὰ τῆσδε τῆς θαλάσσης ἀκτὴ αὕτη παρά τε Συρίην τὴν Παλαιστίνην καὶ Αἴγυπτον, ἐς τὴν τελευτᾷ· ἐν τῇ ἔθνεα ἐστὶ τρία μοῦνα. [4,39] XXXIX. L'autre péninsule commence aux Perses, et s'étend jusqu'à la mer Érythrée et le long de cette mer. Elle comprend la Perse, ensuite l'Assyrie et l'Arabie. Elle aboutit, mais seulement en vertu d'une loi, au golfe Arabique, où Darius fit conduire un canal qui vient du Nil. De la Perse à la Phénicie, le pays est grand et vaste ; depuis la Phénicie, la même péninsule s'étend le long de cette mer-ci par la Syrie de la Palestine et l'Égypte, où elle aboutit. Elle ne renferme que trois nations. Tels sont les pays de l'Asie à l'occident de la Perse.


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Dernière mise à jour : 15/07/2005