HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Discours catéchétique

Chapitre 21

  Chapitre 21

[21] Τίς οὖν δικαιοσύνη; μεμνήμεθα πάντως τῶν κατὰ τὸ ἀκόλουθον ἐν τοῖς πρώτοις τοῦ λόγου διῃρημένων ὅτι μίμημα τῆς θείας φύσεως κατεσκευάσθη ἄνθρωπος, τοῖς τε λοιποῖς τῶν ἀγαθῶν καὶ τῷ αὐτεξουσίῳ τῆς προαιρέσεως τὴν πρὸς τὸ θεῖον διασώζων ὁμοίωσιν, τρεπτῆς δὲ φύσεως ὢν κατ´ ἀνάγκην· οὐ γὰρ ἐνεδέχετο τὸν ἐξ ἀλλοιώσεως τὴν ἀρχὴν τοῦ εἶναι σχόντα μὴ τρεπτὸν εἶναι πάντως· γὰρ ἐκ τοῦ μὴ ὄντος εἰς τὸ εἶναι πάροδος ἀλλοίωσίς τίς ἐστι, τῆς ἀνυπαρξίας κατὰ θείαν δύναμιν εἰς οὐσίαν μεθισταμένης, καὶ ἄλλως δὲ τῆς τροπῆς ἀναγκαίως ἐν τῷ ἀνθρώπῳ θεωρουμένης, ἐπειδὴ μίμημα τῆς θείας φύσεως ἄνθρωπος ἦν· τὸ δὲ μιμούμενον, εἰ μὴ ἐν ἑτερότητι τύχοι τινί, ταὐτὸν ἂν εἴη πάντως ἐκείνῳ, ἀφωμοίωται. ἐν τούτῳ τοίνυν τῆς ἑτερότητος τοῦ κατ´ εἰκόνα γενομένου πρὸς τὸ ἀρχέτυπον οὔσης, ἐν τῷ τὸ μὲν ἄτρεπτον εἶναι τῇ φύσει, τὸ δὲ μὴ οὕτως ἔχειν, ἀλλὰ δι´ ἀλλοιώσεως μὲν ὑποστῆναι κατὰ τὸν ἀποδοθέντα λόγον, ἀλλοιούμενον δὲ μὴ πάντως ἐν τῷ εἶναι μένειν· δὲ ἀλλοίωσις κίνησίς τίς ἐστιν εἰς ἕτερον ἀπὸ τοῦ ἐν ἐστὶν εἰς ἀεὶ προιοῦσα· δύο δὲ τῆς τοιαύτης εἴδη κινήσεως· τὸ μὲν πρὸς τὸ ἀγαθὸν ἀεὶ γιγνόμενον, ἐν πρόοδος στάσιν οὐκ ἔχει, διότι πέρας οὐδὲν τοῦ διεξοδευομένου καταλαμβάνεται· τὸ δὲ πρὸς τὸ ἐναντίον, οὗ ὑπόστασις ἐν τῷ μὴ ὑφεστάναι ἐστίν· γὰρ τοῦ ἀγαθοῦ ἐναντίωσις, καθὼς ἐν τοῖς ἔμπροσθεν εἴρηται, τοιοῦτόν τινα νοῦν κατὰ τὴν ἀντιδιαστολὴν ἔχει, καθάπερ φαμὲν τῷ μὴ ὄντι τὸ ὂν ἀντιδιαιρεῖσθαι καὶ τῇ ἀνυπαρξίᾳ τὴν ὕπαρξιν· ἐπειδὴ τοίνυν κατὰ τὴν τρεπτήν τε καὶ ἀλλοιώτην ὁρμήν τε καὶ κίνησιν οὐκ ἐνδέχεται τὴν φύσιν ἐφ´ ἑαυτῆς μένειν ἀκίνητον, ἀλλ´ ἐπί τι πάντως προαίρεσις ἵεται, τῆς πρὸς τὸ καλὸν ἐπιθυμίας αὐτὴν φυσικῶς ἐφελκομένης εἰς κίνησιν· καλὸν δὲ τὸ μέν τι ἀληθῶς κατὰ τὴν φύσιν ἐστί, τὸ δὲ οὐ τοιοῦτον, ἀλλ´ ἐπηνθισμένον τινὶ καλοῦ φαντασίᾳ· κριτήριον δὲ τούτων ἐστὶν νοῦς, ἔνδοθεν ἡμῖν ἐνιδρυμένος, ἐν κινδυνεύεται τὸ ἐπιτυχεῖν τοῦ ὄντως καλοῦ, τὸ παρατραπέντας αὐτοῦ διά τινος τῆς κατὰ τὸ φαινόμενον ἀπάτης ἐπὶ τὸ ἐναντίον ἡμᾶς ἀπορρυῆναι, οἷόν τι παθεῖν ἔξωθεν μῦθός φησιν ἀπιδοῦσαν ἐν τῷ ὕδατι τὴν κύνα πρὸς τὴν σκιὰν οὗ διὰ στόματος ἔφερε, μεθεῖναι μὲν τὴν ἀληθῆ τροφήν, περιχανοῦσαν δὲ τὸ τῆς τροφῆς εἴδωλον ἐν λιμῷ γενέσθαι· ἐπεὶ οὖν τῆς πρὸς τὸ ὄντως ἀγαθὸν ἐπιθυμίας διαψευσθεὶς νοῦς πρὸς τὸ μὴ ὂν παρηνέχθη, δι´ ἀπάτης τοῦ τῆς κακίας συμβούλου τε καὶ εὑρετοῦ καλὸν ἀναπεισθεὶς εἶναι τὸ τῷ καλῷ ἐναντίον· οὐ γὰρ ἂν ἐνήργησεν ἀπάτη, μὴ δελέατος δίκην τῷ τῆς κακίας ἀγκίστρῳ τῆς τοῦ καλοῦ φαντασίας περιπλασθείσης· ἐν ταύτῃ τοίνυν γεγονότος ἑκουσίως τῇ συμφορᾷ τοῦ ἀνθρώπου τοῦ ἑαυτὸν δι´ ἡδονῆς τῷ ἐχθρῷ τῆς ζωῆς ὑποζεύξαντος, πάντα μοι κατὰ ταὐτὸν ἀναζήτει τὰ ταῖς θείαις ὑπολήψεσι πρέποντα, τὸ ἀγαθόν, τὸ σοφόν, τὸ δίκαιον, τὸ δυνατόν, τὸ ἄφθαρτον καὶ εἴ τι τῆς τοῦ κρείττονος σημασίας ἐστίν. οὐκοῦν ὡς ἀγαθὸς οἶκτον λαμβάνει τοῦ διαπεπτωκότος, ὡς σοφὸς οὐκ ἀγνοεῖ τὸν τρόπον τῆς ἀνακλήσεως. σοφίας δ´ ἂν εἴη καὶ τοῦ δικαίου κρίσις· οὐ γὰρ ἄν τις ἀφροσύνῃ τὴν ἀληθῆ δικαιοσύνην προσάψειεν. [21] XXI. Qu'est-ce donc que la justice? Nous nous souvenons des points établis au début du discours, d'après la suite naturelle des idées : l'homme a été créé à l'image de la nature divine, et conserve sa ressemblance avec la divinité par les privilèges qui lui restent et par son libre arbitre; mais il a nécessairement une nature changeante. Celui qui tenait d'un changement le principe de l'existence, devait forcément en effet être enclin à changer. Car le passage du néant a l'existence est un changement; le non-être se transforme en être en vertu de la puissance divine, et le changement s'observe de toute nécessité chez l'homme, étant donné surtout que l'homme était une copie de la nature divine, et qu'une imitation, si elle n'offrait aucune différence, se confondrait absolument avec ce qu'elle reproduit. (2) Or voici en quoi consiste la différence de l'image et du modèle par excellence : l'un est immuable par nature, l'autre au contraire tient d'un changement son existence, comme on l'a exposé, et étant en proie au changement ne reste absolument pas dans l'être, (3) Le changement est un mouvement qui tend sans cesse de l'état présent à un état différent, et un mouvement de ce genre prend deux formes : dans l'une, il tend sans cesse vers le bien, et là, le progrès ne connaît pas d'arrêt, puisque l'espace parcouru est conçu comme illimité ; dans l'autre, il tend vers l'état opposé, dont l'essence est de ne pas avoir d'existence : le contraire du bien, en effet, comme on l'a dit plus haut, s'oppose à lui à peu près dans le sens où nous disons que ce qui n'est pas s'oppose à ce qui est, et que la non-existence s'oppose à l'existence. Or dans la tendance et dans le mouvement qui s'accompagnent de variation et de changement, il est impossible à la nature de rester immuable en elle-même, mais notre volonté tend tout entière vers un but, parce que son désir du bien la met naturellement en mouvement. (4) Mais le bien a deux formes: l'une véritable et naturelle, l'autre différente de celle-là, et colorée d'une apparence de bien. Leur critérium est l'intelligence établie au dedans de nous. On court avec elle la chance d'atteindre le véritable bien, ou le risque de se laisser détourner du bien par quelque apparence trompeuse, et de tomber dans l'état contraire, comme il arriva, dans la fable païenne, à la chienne qui, ayant vu dans l'eau l'ombre de ce qu'elle portait dans sa gueule, lâcha sa véritable pitance, et après avoir ouvert la gueule pour avaler l'image de son dîner, se trouva en proie à la faim. (5) Il arriva donc que l'intelligence induite en erreur dans son désir du vrai bien, fut détournée vers ce qui n'est pas; trompée par l'instigateur et l'inventeur du vice, elle se laissa persuader que le bien était tout l'opposé du bien (car la tromperie fût restée sans effet, si l'apparence du bien n'avait été appliquée, à la façon d'un appât, à l'hameçon du vice) ; et l'homme tomba volontairement dans ce malheur quand il eut été amené par le plaisir à se soumettre à l'ennemi de la vie. Recherchez maintenant avec moi tous les attributs convenables aux idées que l'on se fait de Dieu, la bonté, la sagesse, la justice, la puissance, l'incorruptibilité et tout ce qui caractérise Dieu. (6) Etant bon, il prend donc en pitié l'homme déchu; étant sage, il n'ignore pas le moyen de le sauver. Le discernement du juste peut rentrer aussi dans la sagesse, car on ne saurait allier à la démence la véritable justice.


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Dernière mise à jour : 28/04/2009