[1,65] LXV. 1. Αἰνείου δ´ ἐξ ἀνθρώπων μεταστάντος ἑβδόμῳ μάλιστα ἔτει μετὰ τὴν
Ἰλίου ἅλωσιν Εὐρυλέων παρέλαβε τὴν Λατίνων ἡγεμονίαν ὁ μετονομασθεὶς
Ἀσκάνιος ἐν τῇ φυγῇ. Ἦσαν δὲ τειχήρεις οἱ Τρῶες ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ, καὶ
τοῖς μὲν πολεμίοις ἀεὶ προσῄει δύναμις, αἱ δὲ τῶν Λατίνων ἀδύνατοι ἦσαν
τοῖς ἐν τῷ Λαουϊνίῳ πολιορκουμένοις ἐπικουρεῖν.
2. Τὸ μὲν δὴ πρῶτον εἰς φιλίαν τε καὶ συνθήκας μετρίας προὐκαλοῦντο τοὺς
πολεμίους οἱ περὶ τὸν Ἀσκάνιον· ὡς δ´ οὐδὲν προσεῖχον αὐτοῖς, ἐπιτρέπειν
ἐκείνοις ἠναγκάζοντο καταλύσασθαι τὸν πόλεμον ἐφ´ οἷς ἂν αὐτοὶ δικαιῶσι.
Τοῦ δὲ βασιλέως τῶν Τυρρηνῶν τά τε ἄλλα ὡς δεδουλωμένοις ἀφόρητα
ἐπιτάσσοντος καὶ τὸν οἶνον ὅσον ἂν ἡ Λατίνων γῆ φέρῃ Τυρρηνοῖς ἀπάγειν
ἀνὰ πᾶν ἔτος, οὐκ ἀνασχετὸν ἡγησάμενοι τὸ πρᾶγμα τῆς μὲν ἀμπέλου τὸν
καρπὸν ἱερὸν ἐψηφίσαντο τοῦ Διὸς εἶναι γνώμην ἀγορεύσαντος Ἀσκανίου,
αὐτοὶ δὲ ἀλλήλοις παρακελευσάμενοι προθύμοις ἀγωνισταῖς γενέσθαι καὶ
θεοὺς αἰτησάμενοι συλλαβέσθαι τοῦ κινδυνεύματος ἐξῆλθον ἐκ τῆς πόλεως
φυλάξαντες νύκτ´ ἀσέληνον.
3. Εὐθὺς δὲ προσβαλόντες τῷ χάρακι τῶν πολεμίων, ὃς ἐγγυτάτω τῆς πόλεως
ἔκειτο καὶ ἦν προτείχισμα τῆς ἄλλης δυνάμεως ἐν ἐρυμνῷ τε
κατεσκευασμένος χωρίῳ καὶ τὴν κρατίστην νεότητα Τυρρηνῶν ἔχων, ἧς
ἡγεῖτο Μεσεντίου παῖς Λαῦσος ὄνομα, οὐδενὸς προιδομένου τὴν ἔφοδον
αἱροῦσιν εὐπετῶς τὸ ὀχύρωμα. Ἐν ᾧ δὲ τὸ χωρίον τοῦτο ἡλίσκετο, φῶς τε
ἄκαιρον ὁρῶντες οἱ ἐν τοῖς πεδίοις ἐστρατοπεδευκότες καὶ βοὴν τῶν
ἀπολλυμένων ἀκούοντες ἔφευγον ἐκλιπόντες τοὺς πεδινοὺς τόπους ἐπὶ τὰ ὄρη.
4. Ἐν δὲ τούτῳ πολλὴ ἐγένετο ταραχὴ καὶ θόρυβος, οἷα ἐν νυκτὶ κινουμένης
στρατιᾶς, ὡς αὐτίκα μάλα τῶν πολεμίων σφίσιν ἐπιθησομένων οὐ σὺν κόσμῳ
οὐδὲ κατὰ τέλη τὴν ἔλασιν ποιουμένοις· οἱ δὲ Λατῖνοι, ἐπειδὴ τό τε φρούριον
ἐξ ἐφόδου κατειλήφεσαν καὶ τὸ ἄλλο στράτευμα ἔμαθον τεταραγμένον,
ἐπέκειντο αὐτοῖς κτείνοντες καὶ διώκοντες. τῶν δ´ οὐχ ὅπως τις πρὸς ἀλκὴν
τραπέσθαι ἐπεχείρησεν, ἀλλ´ οὐδὲ μαθεῖν ἐν οἷς ἦσαν κακοῖς ἠδύνατο· ὑπὸ δὲ
θορύβου καὶ ἀμηχανίας οἱ μὲν κατὰ κρημνῶν φερόμενοι διεφθείροντο, οἱ δ´
εἰς φάραγγας ἀνεξόδους ἐμπίπτοντες ἡλίσκοντο, οἱ δὲ πλεῖστοι ἀγνοήσαντες
ἀλλήλους ἀνὰ τὸ σκότος ὅσα πολεμίους διέθεσαν, καὶ ὁ πλεῖστος αὐτῶν
φθόρος ἀλληλοκτόνος ἐγίνετο.
5. Μεσέντιος δὲ σὺν ὀλίγοις λόφον τινὰ καταλαβών, ἐπειδὴ τοῦ παιδὸς τὸν
μόρον ἐπύθετο καὶ ὅσος αὐτῷ στρατὸς διέφθαρτο ἐν οἵῳ τε χωρίῳ
κατακεκλεικὼς ἑαυτὸν ἦν, ὡς ὢν ἐν ἀπορίᾳ χρήματος, ἔπεμψε κήρυκας εἰς τὸ
Λαουΐνιον περὶ φιλίας διαλεξομένους, Ἀσκανίου δὲ τοῖς Λατίνοις ταμιεύεσθαι
τὴν τύχην συμβουλεύοντος ἄδειαν εὑρόμενος ἀπῆλθεν ὑπόσπονδος μεθ´
ὅσης εἶχε δυνάμεως καὶ τὸν ἀπὸ τοῦδε χρόνον ἅπαντα διαλυσάμενος τὴν
ἔχθραν πρὸς τοὺς Λατίνους βέβαιος φίλος ἦν.
| [1,65] LXV. 1. Énée quitta cette vie la septième année après la prise de Troie, Euryleon,
dont le nom avait été changé lors de la fuite en Ascagne, hérita du pouvoir sur les
latins. A ce moment les Troyens étaient assiégés; les forces de l'ennemi
augmentaient de jour en jour et les latins ne pouvaient aider ceux qui étaient
enfermés dans Lavinium.
2. Ascanius et ses hommes, donc, proposèrent d’abord à l'ennemi une
conciliation amicale et raisonnable, mais comme on ne leur prêta aucune
attention, ils furent forcés de s’en remettre à leurs ennemis pour mettre terme à
la guerre selon leurs propres conditions. Mais le roi des Tyrrhéniens, entre
d'autres conditions intolérables qu'il leur imposa, comme à un peuple réduit à
l’esclavage, leur ordonna de fournir aux Tyrrhéniens chaque année tout le vin
produit par le pays latin ; ils considérèrent cela comme une chose inadmissible, et
sur le conseil d'Ascagne, votèrent que les fruits de la vigne seraient consacrés à
Jupiter. Puis s’exhortant mutuellement à prouver leur ardeur et leur valeur et
priant les dieux de les aider dans leur entreprise périlleuse, ils firent une sortie
lors d’une nuit sans lune.
3. Et ils attaquèrent immédiatement la partie du rempart de l'ennemi qui était la
plus proche de la ville et qui, conçue comme un poste avancé pour couvrir le
reste de leurs forces, était construite sur une position bien protégée et était
défendue par l’élite de la jeunesse des Tyrrhéniens, sous le commandement de
Lausus, fils de Mézence; et comme leur attaque était imprévue, ils s’emparèrent
facilement de la forteresse. Pendant qu'ils s’employaient à prendre cette place,
ceux des ennemis qui campaient dans la plaine, voyant une lueur inhabituelle et
entendant le cri des hommes qui périssaient, prirent la fuite et se sauvèrent dans
les montagnes.
4. Pendant ce temps il y avait grande confusion et tumulte, comme c’est normal
pour une armée qui se déplace la nuit; ils s'attendaient à ce que l'ennemi
s’abatte sur eux à ce moment alors qu'ils se retiraient dans le désordre et avec
leurs rangs brisés. Les latins, après avoir pris le fort d’assaut et appris que le
reste de l'armée était en désordre, les serrèrent de près, en les massacrant et en
les poursuivant. Et il n’y eut non seulement aucune tentative ennemie de se
retourner et de résister, mais il n'était pas même possible qu’ils sachent dans
quelle situation difficile ils étaient, et dans leur confusion et impuissance ils
tombaient dans des précipices et se tuaient, alors que d'autres s’empêtraient
dans des ravins sans issues et étaient fait prisonniers; mais la plupart d'entre eux,
ne reconnaissant pas leurs camarades dans l'obscurité, les prirent pour des
ennemis, et le gros leur perte était dû à leur massacre entre eux.
5. Mézence avec quelques uns de ses hommes s’était emparé d’une colline,
mais quand il apprit le destin de son fils et le nombre de gens qu’il avait perdu
et qu’il se rendit compte de la nature de l'endroit où il s'était enfermé; voyant
qu’il manquait de tout nécessaire, il envoya des messagers à Lavinium pour
demander la paix. Comme Ascagne conseillait aux latins de profiter de leur bonne
fortune, Mézence obtint la permission de se retirer à la faveur d’une trêve avec
les forces qu'il possédait; et à partir de là, renonçant à toute hostilité contre les
latins, il devint leur ami fidèle.
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