[2,37] Εἰ πολλά ἐστι τὰ ὄντα, ὡς ἄρα δεῖ
αὐτὰ ὅμοιά τε εἶναι καὶ ἀνόμοια, τοῦτο
δὲ δὴ ἀδύνατον· οὔτε γὰρ τὰ ἀνόμοια
(696) ὅμοια, οὔτε τὰ ὅμοια ἀνόμοια οἷόν τε
εἶναι· οὐχ οὕτω λέγεις; {—} Οὕτω, φάναι
τὸν Ζήνωνα. {—} Οὐκοῦν εἰ ἀδύνατον τά
τε ἀνόμοια ὅμοια εἶναι καὶ τὰ ὅμοια
ἀνόμοια, ἀδύνατον δὴ καὶ πολλὰ εἶναι·
εἰ γὰρ πολλὰ εἴη, πάσχοι ἂν τὰ ἀδύνατα.
Πάνυ καὶ συνῃρημένως καὶ σαφῶς ἐξέθετο τὸν
ὅλον λόγον τὸν πρὸς τὴν ὑπόθεσιν, τὴν πρώτην
ὑπόθεσιν ἀκριβῶς κατανοήσας καὶ θεασάμενος
τί τὸ τέλος ἐστὶ τοῦ παντὸς λόγου. Καὶ εἰ βούλει θεωρεῖν ἕκαστα, τὴν μὲν πρώτην
ὑπόθεσιν
ἔχεις εὐθὺς ἐν ἀρχῇ, τὴν δὲ δευτέραν μετὰ τὴν
συγκατάθεσιν τὴν Ζήνωνος, τὴν δὲ πρόσληψιν
ἐν τῷ "τοῦτο δὲ ἀδύνατον", τὴν δὲ ἐπιφορὰν
ἐν τῷ "ἀδύνατον δὴ καὶ πολλὰ εἶναι"· καὶ
παρὰ μὲν τῷ Ζήνωνι τούτων ἕκαστον εἴρηται
διὰ πολλῶν, αὐτὸς δὲ κατὰ τοὺς δεινοὺς τῶν
διαλεκτικῶν ἀνάλυσιν ποιεῖται τοῦ συλλογισμοῦ, λαβὼν τὰς κυρίως προτάσεις
καὶ εἰς σχῆμα
ἐναρμόσας τὸν λόγον. Εἰ δέ τις τοσούτων εἰς
ἐξέτασιν προκειμένων εἰς τὴν Στωϊκὴν τερθρείαν
ἀπάγοι τὸν λόγον, ζητῶν εἰ δυνατῷ ἀδύνατον
ἀκολουθεῖ, τὸ, εἰ τέθνηκε Δίων, εἰς μέσον φέρων·
εἰ οὖν τις καὶ τῶν τοιούτων ἀπόρων ἐθέλοι ποιεῖσθαι μνήμην ἱκανῶς ὑπὸ τῶν
Περιπατητικῶν ἐξητασμένων, ῥᾴδιον ἀπαντᾷν· νυνὶ δὲ τοσοῦτον
λαβόντες ὅτι δείκνυται διά τε τούτων καὶ τῶν
ἄλλων τοῦ Ζήνωνος λόγων. ὡς ἄρα ἀδύνατον
εἶναι τὰ πολλὰ ἐρημωθέντα τοῦ ἑνὸς, ἀπὸ τούτων ὁρμηθέντες σύντομον
εὕρωμεν ἐπὶ τὴν
πρώτην ἀρχὴν ὁδόν. Ἀνάγκη τοίνυν ἢ πολλὰς
εἶναι τὰς ἀρχὰς μὴ μετεχούσας ἑνός τινος οὐδαμῶς, ἢ μίαν μόνην ἀπλήθυντον, ἢ
πολλὰς
ἑνὸς μετεχούσας, ἢ μίαν ἐν ἑαυτῇ πλῆθος ἔχουσαν· ἀλλ´ εἰ μὲν πολλαὶ εἶεν ἑνὸς
ἔρημοι, συμβαίνει πάντα ὅσα ἐπιφέρουσιν ἄτοπα οἱ Ζήνωνος
λόγοι τοῖς πολλὰ τὰ ὄντα λέγουσιν ἄνευ τοῦ
ἑνός· εἰ δὲ πολλαὶ μὲν εἶεν, μετέχουσαι δέ
τινος ἑνὸς, ἐκεῖνο δήπου τὸ ἓν μετεχόμενον
ἀπ´ ἄλλου τινὸς ἧκεν εἰς αὐτὰς πρὸ αὐτοῦ
(697) οὕτως πᾶν γὰρ τό τι ἓν ἀπὸ τοῦ ἁπλῶς ἐστιν
ἑνός· εἰ δὲ μία μὲν ἡ ἀρχὴ πλῆθος ἔχουσα
καθ´ ἑαυτὴν, ὅλον τι ἔσται καὶ ἐκ μερῶν τῶν
ἐν αὐτῇ πολλῶν ἢ ἐκ στοιχείων· τοῦτο δὲ οὐχ
ὡς ἀληθῶς ἓν, ἀλλὰ πεπονθὸς τὸ ἓν, ὡς ἐν Σοφιστῇ μεμαθήκαμεν· τοῦτο δὲ
οὔπω ἁπλοῦν
οὐδὲ αὔταρκες, ἃ δεῖ τὴν ἀρχὴν ἔχειν· ἀνάγκη
ἄρα μίαν ἀπλήθυντον εἶναι τὴν πάντων ἀρχήν.
Ἀλλὰ ταῦτα μὲν ἀπὸ πάντων τῶν Ζήνωνος
λόγων συλλογιζόμεθα, τὴν δὲ ἀκριβεστέραν
τοῦ πρώτου λόγου παραδώσομεν ἐξήγησιν, ὅταν
καὶ ὁ Σωκράτης ἀνακινῇ τὰς πρὸς αὐτὸν ἀπορίας· νῦν δὲ τοσοῦτον λεγέσθω
μόνον ὅτι πάλιν
μιμεῖται τὸ ἑαυτοῦ παράδειγμα ὁ Σωκράτης,
ἀναπλῶν ἑαυτὸν καὶ τὴν ἑαυτοῦ νόησιν τῷ Ζήνωνι καὶ προκαλούμενος αὐτοῦ
τὴν ἐπιστήμην·
καὶ γὰρ ἐκεῖ τὰ καταδεέστερα τὴν ὅλην ἑαυτῶν
ἐνέργειαν ἐξάπτει τῶν μέσων, καὶ διὰ τῆς ἀναπλώσεως οἰκείων δυνάμεων
πληροῦται τελειοτέρων ἄνωθεν ἀγαθῶν.
| [2,37] § 37. « Si les êtres sont plusieurs, il faut donc qu'ils soient en même temps semblables et dissemblables : or cela est impossible ; car il n'est pas possible que les dissemblables soient semblables ni les semblables dissemblables : n'est-ce pas là ce que tu soutiens? — Parfaitement, répondit Zénon. — Donc s'il est impossible que les dissemblables soient semblables et les semblables, dissemblables, il est impossible que les plusieurs soient: car si les plusieurs étaient, ils participeraient de propriétés impossibles. »
Sous une forme très concise et très claire, il a exposé tout l'argument relatif à la première hypothèse, parce qu'il a compris très exactement le sens de la première hypothèse, et a bien vu quel est le but de tout l'argument. Car si tu veux examiner chacune des propositions à part, tu as, tout au commencement, la première hypothèse, la seconde, après l'assentiment de Zénon : la mineure consiste en ceci : or cela est impossible, et la conclusion est : donc il est impossible que les plusieurs soient. Dans Zénon, chacune, de ces propositions a été longuement développée : mais lui, fait l'analyse des syllogismes d'après les meilleurs dialecticiens, en prenant ce qu'on appelle au propre les prémisses, et ayant ramené l'argument à sa ligure. Si l'on voulait, — une telle question étant proposée à l'examen, — soumettre l'argument aux règles subtiles des stoïciens, en demandant si l'impossible peut-être conclu du possible, — par ex. : si Dion est mort, étant posé comme moyen, — si donc on voulait mentionner ici ces espèces de difficultés, qui ont été l'objet de très exactes solutions par péripatéticiens, — il est facile de répondre ; mais maintenant admettant ceci seulement, qu'il a été démontré par ce raisonnement et par les autres raisonnements de Zénon, qu'il est impossible que les plusieurs, abandonnés de l'un, soient, prenant cette proposition pour point de départ, cherchons brièvement a trouver le chemin qui amène à la première hypothèse. Ainsi donc nécessairement ou il y a plusieurs principes et ces principes ne participent d'aucune manière à aucune espèce d'un, ou il n'y a qu'un principe unique dépourvu de toute pluralité, ou il y a plusieurs principes participant de l'un, ou enfin un principe unique ayant en soi la pluralité.
Maintenant s'il y a plusieurs principes, et si ces principes sont privés de l'un, il en résulte toutes les conséquences absurdes que les arguments de Zénon opposent à ceux qui soutiennent l'existence de la pluralité sans l'un; — s'il y a plusieurs principes, mais participant de l'un, cet un, assurément, participé, est venu de quelqu'autre chose qui est réellement avant lui : car tout un particulier vient de l'un purement un; - si le principe est unique, mais possède par lui-même la pluralité, il sera un certain tout, composé de parties ou éléments, qui seront en lui les plusieurs : alors il n'est pas véritablement un, mais a participé de l'un, comme nous l'avons appris dans le Sophiste. Il n'est donc ni simple ni se suffisant à lui-même, conditions que doit remplir le principe; il est donc nécessaire que le principe unique de Tout soit sans la pluralité. Cela, nous le concluons de tous les arguments de Zénon : mais nous donnerons le commentaire explicatif plus précis du premier argument, lorsque Socrate aura soulevé contre lui ses objections. Pour le moment disons seulement ceci : que Socrate est encore ici l'image de son propre paradigme, se déployant lui même, ouvrant sa propre pensée toute grande à Zénon et faisant appel à sa science. Car même là haut les principes plus faibles suspendent aux moyens tout leur acte propre et par le déploiement de leurs puissances personnelles, se remplissent des biens d'en haut plus parfaits.
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