HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

Page 923

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[923] (923a) ὥσπερ Ἀρίσταρχον ᾤετο δεῖν Κλεάνθης τὸν Σάμιον ἀσεβείας προσκαλεῖσθαι τοὺς Ἕλληνας ὡς κινοῦντα τοῦ κόσμου τὴν ἑστίαν, ὅτι τὰ φαινόμενα σῴζειν ἁνὴρ ἐπειρᾶτο μένειν τὸν οὐρανὸν ὑποτιθέμενος, ἐξελίττεσθαι δὲ κατὰ λοξοῦ κύκλου τὴν γῆν, ἅμα καὶ περὶ τὸν αὑτῆς ἄξονα δινουμένην. Ἡμεῖς μὲν οὖν οὐδὲν αὐτοὶ παρ´ αὑτῶν λέγομεν· οἱ δὲ γῆν ὑποτιθέμενοι τὴν σελήνην, βέλτιστε, τί μᾶλλον ὑμῶν ἄνω τὰ κάτω ποιοῦσι τὴν γῆν ἱδρυόντων ἐνταῦθα μετέωρον ἐν τῷ ἀέρι, πολλῷ τινι μείζονα τῆς σελήνης οὖσαν, ὡς ἐν τοῖς ἐκλειπτικοῖς πάθεσιν οἱ μαθηματικοὶ (καὶ) ταῖς διὰ τοῦ σκιάσματος (923b) παρόδοις τῆς ἐποχῆς τὸ μέγεθος ἀναμετροῦσιν; τε γὰρ σκιὰ τῆς γῆς ἐλάττων ὑπὸ μείζονος τοῦ φωτίζοντος ἀνατείνει καὶ τῆς σκιᾶς αὐτῆς λεπτὸν ὂν τὸ ἄνω καὶ στενὸν οὐδ´ Ὅμηρον, ὥς φασιν, ἔλαθεν, ἀλλὰ τὴν νύκτα «θοήν» ὀξύτητι τῆς σκιᾶς προσηγόρευσεν· ὑπὸ τούτου δ´ ὅμως ἁλισκομένη ταῖς ἐκλείψεσιν σελήνη τρισὶ μόλις τοῖς αὑτῆς μεγέθεσιν ἀπαλλάττεται. Σκόπει δὴ πόσων γῆ σεληνῶν ἐστιν, εἰ σκιὰν ἀφίησιν, βραχυτάτη, πλάτος τρισέληνον. Ἀλλ´ ὅμως ὑπὲρ τῆς σελήνης μὴ πέσῃ δεδοίκατε, περὶ δὲ τῆς γῆς ἴσως Αἰσχύλος ὑμᾶς πέπεικεν ὡς Ἄτλας «Ἕστηκε κίον´ οὐρανοῦ τε καὶ χθονὸς (923c) ὤμοις ἐρείδων, ἄχθος οὐκ εὐάγκαλον τῇ μὲν σελήνῃ κοῦφος ἀὴρ ὑποτρέχει καὶ στερεὸν ὄγκον οὐκ ἐχέγγυος ἐνεγκεῖν, τὴν δὲ γῆν κατὰ Πίνδαρον «ἀδαμαντοπέδιλοι κίονες» περιέχουσι, καὶ διὰ τοῦτο Φαρνάκης αὐτὸς μὲν ἐν ἀδείᾳ τοῦ πεσεῖν τὴν γῆν ἐστιν, οἰκτίρει δὲ τοὺς ὑποκειμένους τῇ μεταφορᾷ τῆς σελήνης Αἰθίοπας Ταπροβηνούς, μὴ βάρος αὐτοῖς ἐμπέσῃ τοσοῦτον; Καίτοι τῇ μὲν σελήνῃ βοήθεια πρὸς τὸ μὴ πεσεῖν κίνησις αὐτὴ καὶ τὸ ῥοιζῶδες τῆς περιαγωγῆς, ὥσπερ ὅσα ταῖς σφενδόναις ἐντεθέντα τῆς καταφορᾶς κώλυσιν ἴσχει τὴν κύκλῳ περιδίνησιν· ἄγει γὰρ ἕκαστον (923d) κατὰ φύσιν κίνησις, ἂν ὑπ´ ἄλλου μηδενὸς ἀποστρέφηται. Διὸ τὴν σελήνην οὐκ ἄγει τὸ βάρος, ὑπὸ τῆς περιφορᾶς τὴν ῥοπὴν ἐκκρουόμενον· ἀλλὰ μᾶλλον ἴσως λόγον εἶχε θαυμάζειν μένουσαν αὐτὴν παντάπασιν ὥσπερ γῆ καὶ ἀτρεμοῦσαν. Νῦν δὲ σελήνη μὲν ἔχει μεγάλην αἰτίαν τοῦ δεῦρο μὴ φέρεσθαι, τὴν δὲ γῆν ἑτέρας κινήσεως ἄμοιρον οὖσαν εἰκὸς ἦν μόνῳ τῷ βαρύνοντι κινεῖν. Βαρυτέρα δ´ ἐστὶ τῆς σελήνης οὐχ ὅσῳ μείζων, ἀλλ´ ἔτι μᾶλλον, ἅτε δὴ διὰ θερμότητα καὶ πύρωσιν ἐλαφρᾶς γεγενημένης. Ὅλως δ´ ἔοικεν ἐξ ὧν λέγεις σελήνη μᾶλλον, εἰ πῦρ ἐστι, γῆς δεῖσθαι καὶ ὕλης, ἐν βέβηκε (923e) καὶ προσπέφυκε καὶ συνέχει καὶ ζωπυρεῖ τὴν δύναμιν (οὐ γὰρ ἔστι πῦρ χωρὶς ὕλης διανοηθῆναι σῳζόμενονγῆν δέ φατε ὑμεῖς ἄνευ βάσεως καὶ ῥίζης διαμένειν.» «Πάνυ μὲν οὖν» εἶπεν Φαρνάκης, «τὸν οἰκεῖον καὶ κατὰ φύσιν τόπον ἔχουσαν, ὥσπερ αὕτη, τὸν μέσον. Οὗτος γάρ ἐστι, περὶ ὃν ἀντερείδει πάντα τὰ βάρη ῥέποντα καὶ φέρεται καὶ συννεύει πανταχόθεν· δ´ ἄνω χώρα πᾶσα, κἄν τι δέξηται γεῶδες ὑπὸ βίας ἀναρριφέν, εὐθὺς (923f) ἐκθλίβει δεῦρο, μᾶλλον δ´ ἀφίησιν, πέφυκεν οἰκείᾳ ῥοπῇ καταφερόμενονΠρὸς τοῦτ´ ἐγὼ τῷ Λευκίῳ χρόνον ἐγγενέσθαι βουλόμενος ἀναμιμνησκομένῳ, τὸν Θέωνα καλέσας «Τίς» ἔφην « Θέων, εἴρηκε τῶν τραγικῶν ὡς ἰατροί «Πικρὰν πικροῖς κλύζουσι φαρμάκοις χολήν;» Ἀποκριναμένου δὲ τοῦ Θέωνος ὅτι Σοφοκλῆς, «Καὶ δοτέον» εἶπον «ὑπ´ ἀνάγκης ἐκείνοις· φιλοσόφων δ´ οὐκ ἀκουστέον, ἂν τὰ παράδοξα παραδόξοις ἀμύνεσθαι βούλωνται καὶ μαχόμενοι πρὸς τὰ θαυμάσια τῶν δογμάτων ἀτοπώτερα καὶ θαυμασιώτερα πλάττωσιν, [923] (923a) comme Cléanthe le Samien voulait que les Grecs en accusassent Aristarque, pour avoir, disait-il, troublé le repos de Vesta et des dieux lares, protecteurs de l'univers, lorsqu'en raisonnant d'après les apparences, il supposait que le ciel était immobile, que la terre faisait une révolution oblique le long du zodiaque, et qu'outre cela elle tournait sur son axe. Pour nous, nous ne dirons rien qui ne soit emprunté d'eux. Mais, mon ami, ceux qui regardent la lune comme une terre, en quoi renversent-ils l'ordre du monde plutôt que vous, qui suspendez la terre au milieu des airs, quoiqu'elle soit beaucoup plus grande que la lune, comme l'assurent les mathématiciens, qui, dans les éclipses, (923b) mesurent sa grandeur par le temps que la lune met à traverser l'ombre de la terre ? Car cette ombre est moindre que la terre, parce que le corps lumineux qui la produit est plus grand que notre globe ; son extrémité a peu de largeur, et se termine en pointe ; ce qu'Homère lui-même n'a pas ignoré, puisqu'il donne à la nuit l'épithète de pointue, par allusion à l'extrémité de l'ombre de la terre. Cependant la lune, qui, quand elle s'éclipse, est renfermée dans cette ombre, parcourt pour en sortir un espace trois fois aussi grand que son globe. Considérez donc à combien de lunes la terre doit être égale, puisque la moindre largeur de son ombre équivaut à trois lunes. Mais peut-être craignez-vous dans cette supposition la chute de la lune ; car, par rapport à la terre, Eschyle sans doute vous rassure sur son compte, lorsqu'il dit d'Atlas, "Qu'il porte sur son dos avec tant de vigueur (923c) De ce vaste univers l'énorme pesanteur". Au-dessous de la lune circule un air léger, trop faible pour soutenir une masse si pesante ; mais la terre, suivant Pindare, a pour appui des colonnes de diamant. Pharnace donc ne craint pas la chute de la terre ; mais il a pitié de ces malheureux peuples qui sont placés directement sous l'orbite de la lune, tels que les Éthiopiens et les habitants de la Taprobane ; il craint qu'une si lourde masse ne tombe à plomb sur eux. Cependant la rapidité de sa révolution empêche sa chute, comme les corps qu'on agite dans une fronde sont retenus par le mouvement circulaire qu'on leur imprime. Chaque corps (923d) suit son mouvement naturel, à moins que quelque cause particulière ne l'en détourne. Ainsi la lune n'obéit pas à son mouvement de pesanteur, parce qu'il est arrêté par la violence de sa révolution ; et il serait plus étonnant qu'elle restât immobile comme la terre. Une cause puissante s'oppose à ce que la lune tende vers nous ; pour la terre, qui n'a aucun mouvement, il est vraisemblable qu'elle est fixée à sa place par sa seule pesanteur. Elle est plus pesante que la lune, non seulement à raison de sa plus grande masse, mais encore parce que le feu que la lune contient, et la chaleur qu'il lui communique, la rendent plus légère. En un mot, il paraît, d'après ce que vous dites, que la lune, si elle est un globe de feu, n'en a que plus de besoin de terre ou de quelque autre matière (923e) qui lui serve de siége et d'appui, qui maintienne et pour ainsi dire nourrisse ses facultés. En effet, est-il possible d'imaginer qu'un feu puisse s'entretenir sans des matières qui l'alimentent? Pour la terre, vous dites vous-même qu'elle se soutient sans fondement et sans racine. — Sans doute, dit Pharnace, parce qu'elle occupe sa place naturelle qui est le centre de l'univers; centre vers lequel tendent et se portent de toutes parts les corps graves et pesants. Quand un corps terrestre, lancé avec violence, s'élève jusqu'à la région supérieure, elle le repousse à l'instant, (923f) ou plutôt elle l'abandonne à sa tendance naturelle vers la terre. » Comme je voulus donner à Lucius le temps de se rappeler ce qu'il avait à dire pour répondre à Pharnace, je me tournai vers Théon, et je lui demandai quel était ce poète qui avait dit que les médecins emploient "Des remèdes amers contre une bile amère". «C'est Sophocle, me répondit-il. — Il faut, dis-je, le leur passer, puisque la nécessité leur en fait une loi. Mais gardons-nous de prêter l'oreille à ces philosophes qui opposent paradoxes à paradoxes, et combattent des systèmes merveilleux par des opinions plus étonnantes et plus absurdes,


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Dernière mise à jour : 24/01/2008