HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

Page 922

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[922] (922a) ὁμοῦ μὲν Ἄρτεμιν καὶ Ἀθηνᾶν ἀνακαλοῦντας ὁμοῦ δὲ σύμμιγμα καὶ φύραμα ποιοῦντας ἀέρος ζοφεροῦ καὶ πυρὸς ἀνθρακώδους, οὐκ ἔχουσαν ἔξαψιν οὐδ´ αὐγὴν οἰκείαν, ἀλλὰ δυσκρινές τι σῶμα τυφόμενον ἀεὶ καὶ πυρίκαυστον, ὥσπερ τῶν κεραυνῶν τοὺς ἀλαμπεῖς καὶ «ψολόεντας» ὑπὸ τῶν ποιητῶν προσαγορευομένους. Ὅτι μέντοι πῦρ ἀνθρακῶδες, οἷον οὗτοι τὸ τῆς σελήνης ποιοῦσιν, οὐκ ἔχει διαμονὴν οὐδὲ σύστασιν ὅλως, ἐὰν μὴ στερεᾶς ὕλης καὶ στεγούσης ἅμα καὶ τρεφούσης ἐπιλάβηται, βέλτιον οἶμαι συνορᾶν ἐνίων (922b) φιλοσόφων τοὺς ἐν παιδιᾷ λέγοντας τὸν Ἥφαιστον εἰρῆσθαι χωλόν, ὅτι τὸ πῦρ ξύλου χωρὶς ὥσπερ οἱ χωλοὶ βακτηρίας οὐ πρόεισιν. Εἰ οὖν σελήνη πῦρ ἐστι, πόθεν αὐτῇ τοσοῦτος ἐγγέγονεν ἀήρ; γὰρ ἄνω καὶ κύκλῳ φερόμενος οὑτοσὶ τόπος οὐκ ἀέρος, ἀλλὰ κρείττονος οὐσίας καὶ πάντα λεπτύνειν καὶ συνεξάπτειν φύσιν ἐχούσης ἐστίν· εἰ δ´ ἐγγέγονε, πῶς οὐκ οἴχεται μεταβάλλων εἰς ἕτερον εἶδος ὑπὸ τοῦ πυρὸς ἐξαιθερωθείς, ἀλλὰ σῴζεται καὶ συνοικεῖ πυρὶ τοσοῦτον χρόνον, ὥσπερ ἥλοις ἀραρὼς ἀεὶ τοῖς αὐτοῖς μέρεσι καὶ συγγεγομφωμένος; Ἀραιῷ μὲν γὰρ ὄντι καὶ συγκεχυμένῳ μὴ μένειν ἀλλὰ σφάλλεσθαι προσήκει, (922c) συμπεπηγέναι δ´ οὐ δυνατὸν ἀναμεμιγμένον πυρὶ καὶ μήθ´ ὑγροῦ μετέχοντα μήτε γῆς, οἷς μόνοις ἀὴρ συμπήγνυσθαι πέφυκεν. δὲ ῥύμη καὶ τὸν ἐν λίθοις ἀέρα καὶ τὸν ἐν ψυχρῷ μολίβδῳ συνεκκάει, μήτι γε δὴ τὸν ἐν πυρὶ δινούμενον μετὰ τάχους τοσούτου. «Καὶ γὰρ Ἐμπεδοκλεῖ δυσκολαίνουσι πάγον ἀέρος χαλαζώδη ποιοῦντι τὴν σελήνην ὑπὸ τῆς τοῦ πυρὸς σφαίρας περιεχόμενον, αὐτοὶ δὲ τὴν σελήνην σφαῖραν οὖσαν πυρὸς ἀέρα φασὶν ἄλλον ἄλλῃ διεσπασμένον περιέχειν, καὶ ταῦτα μήτε ῥήξεις ἔχουσαν ἐν ἑαυτῇ μήτε βάθη καὶ κοιλότητας, ἅπερ οἱ γεώδη ποιοῦντες ἀπολείπουσιν, (922d) ἀλλ´ ἐπιπολῆς δηλονότι τῇ κυρτότητι ἐπικείμενον. Τοῦτο δ´ ἐστὶ καὶ πρὸς διαμονὴν ἄλογον καὶ πρὸς θέαν ἀδύνατον ἐν ταῖς πανσελήνοις· διορίσασθαι γὰρ οὐκ ἔδει μέλανα μένοντα καὶ σκιερόν, ἀλλ´ ἀμαυροῦσθαι κρυπτόμενον συνεκλάμπειν ὑπὸ τοῦ ἡλίου καταλαμβανομένης τῆς σελήνης. Καὶ γὰρ παρ´ ἡμῖν μὲν ἐν βάθεσι καὶ κοιλώμασι τῆς γῆς, οὗ μὴ δίεισιν αὐγή, διαμένει σκιώδης καὶ ἀφώτιστος, δ´ ἔξωθεν τῇ γῇ περικεχυμένος φέγγος ἴσχει καὶ χρόαν αὐγοειδῆ. Πρὸς πᾶσαν μὲν γάρ ἐστι ποιότητα καὶ δύναμιν εὐκέραστος ὑπὸ μανότητος, (922e) μάλιστα δὲ φωτὸς ἂν ἐπιψαύσῃ μόνον, ὥς φατε, καὶ θίγῃ, δι´ ὅλου τρεπόμενος ἐκφωτίζεται. Ταὐτὸν οὖν τοῦτο καὶ τοῖς εἰς βάθη τινὰ καὶ φάραγγας συνωθοῦσιν ἐν τῇ σελήνῃ τὸν ἀέρα κἂν καλῶς ἔοικε βοηθεῖν, ὑμᾶς τε διεξελέγχει τοὺς ἐξ ἀέρος καὶ πυρὸς οὐκ οἶδ´ ὅπως μιγνύντας αὐτῆς καὶ συναρμόζοντας τὴν σφαῖραν. Οὐ γὰρ οἷόν τε λείπεσθαι σκιὰν ἐπὶ τῆς ἐπιφανείας, ὅταν ἥλιος ἐπιλάμπῃ τῷ φωτὶ πᾶν ὁπόσον καὶ ἡμεῖς ἀποτεμνόμεθα τῇ ὄψει τῆς σελήνηςΚαὶ Φαρνάκης ἔτι μου λέγοντος «Τοῦτ´ ἐκεῖνο πάλιν» εἶπεν «ἐφ´ ἡμᾶς ἀφῖκται τὸ περίακτον ἐκ τῆς Ἀκαδημείας, (922f) ἐν τῷ πρὸς ἑτέρους λέγειν διατρίβοντας ἑκάστοτε μὴ παρέχειν ἔλεγχον ὧν αὐτοὶ λέγουσιν, ἀλλ´ ἀπολογουμένοις ἀεὶ χρῆσθαι, μὴ κατηγοροῦσιν, ἂν ἐντυγχάνωσιν. Ἐμὲ δ´ οὖν οὐκ ἐξάξεσθε τήμερον εἰς τὸ διδόναι λόγον ὧν ἐπικαλεῖτε τοῖς Στωικοῖς, πρὶν εὐθύνας λαβεῖν παρ´ ὑμῶν ἄνω τὰ κάτω τοῦ κόσμου ποιούντωνΚαὶ Λεύκιος γελάσας «Μόνον» εἶπεν « τάν, μὴ κρίσιν ἡμῖν ἀσεβείας ἐπαγγείλῃς, [922] qu'ils l'invoquent (922a) sous les noms de Diane et de Minerve, et que cependant ils font de cette planète une masse pétrie d'un air ténébreux et d'un feu de charbon, qui ne doit à elle-même ni sa chaleur ni sa lumière, un corps dont la nature est difficile à déterminer, toujours couvert de fumée et miné par le feu, à peu près semblable à ces foudres qui n'ont, suivant les poètes, que de la fumée sans clarté. Quant à ce qu'ils prétendent qu'un feu de charbon, tel qu'ils supposent celui de la lune, ne peut durer ni se conserver s'il ne trouve une matière solide qui lui serve d'aliment et lui donne de la consistance, je crois qu'en cela ils n'ont pas aussi bien vu (922b) que ceux qui ont dit en plaisantant que Vulcain était boiteux, pour faire entendre que le feu ne peut aller sans bois, comme un boiteux ne va pas sans bâton. Mais si la lune est une substance ignée, comment peut-elle contenir une si grande quantité d'air ? Car cette région supérieure qui se meut circulairement n'est pas formée d'air, mais d'une meilleure substance, propre à subtiliser et à réduire en feu toutes choses. Si cet air s'y est depuis engendré, comment le feu ne l'a-t-il pas fait changer de nature et ne l'a-t-il pas converti en éther ? Comment subsiste-t-il si longtemps au milieu du feu, comme un clou toujours fixé à la même place? Sa rarité et sa diffusion naturelles le disposent bien plutôt à changer qu'à se conserver tel qu'il est. (922c) Il paraît impossible qu'il prenne de la consistance tant qu'il est mêlé avec le feu et qu'il est privé de terre et d'eau, qui seules peuvent lui donner de la solidité et le fixer. Un mouvement rapide enflamme l'air contenu dans les pierres et dans le plomb même, tout froid qu'il est; à plus forte raison s'enflammeraitl étant agité dans le feu avec une si grande impétuosité. «Ils blâment Empédocle d'avoir fait de la lune une masse d'air congelé semblable à la grêle et environnée de là sphère du feu ; et cependant ils disent eux-mêmes qu'elle est un globe de feu qui contient une grande quantité d'air disséminé de côté et d'autre, quoiqu'ils ne lui supposent ni ruptures, ni cavités, ni profondeurs, comme y en admettent ceux qui la croient de terre ; (922d) ils veulent que l'air soit posé sur sa surface convexe ; mais cette supposition ne peut s'accorder avec sa permanence, et elle est contraire à ce que nous voyons dans les pleines lunes ; car on ne pourrait pas le distinguer, étant noir et ténébreux, et il faudrait qu'il fût ou totalement caché ou tout à fait éclairé quand le soleil est en opposition avec la lune. Ici-bas l'air contenu dans des endroits creux et profonds où la lumière ne pénètre pas reste toujours obscur, et celui qui est répandu autour de la terre est éclairé et a une couleur lumineuse. Sa rarité le rend susceptible de toutes sortes de qualités et de propriétés ; (922e) et surtout, comme vous le dites vous-même, pour peu que la lumière le frappe, il en est bientôt tout pénétré, et éprouve un changement sensible. Cette raison si puissante en faveur de ceux qui renferment l'air de la lune dans des cavités et des profondeurs, vous est bien contraire à vous qui formez son globe de je ne sais quel mélange d'air et de feu. Il est impossible qu'il paraisse aucune obscurité ou aucune ombre sur sa surface lorsque le soleil éclaire de ses rayons tout ce que notre vue peut apercevoir et pour ainsi dire dessiner du globe de la lune. » Pharnace alors m'interrompant: «Voilà, dit-il, qu'on met en jeu contre nous la ruse familière aux philosophes de l'Académie, (922f) qui ont toujours soin d'attaquer les autres sans jamais leur laisser le temps de les combattre et de les convaincre de faux. Ils ont l'art d'obliger leurs adversaires à se tenir sur la défensive, et ne leur permettent jamais d'être assaillants. Pour moi, je vous déclare qu'aujourd'hui vous ne me contraindrez point à vous rendre raison des imputations dont vous chargez les stoïciens, que vous-mêmes vous n'ayez rendu compte de la hardiesse avec laquelle vous bouleversez le monde entier. — Je le veux bien, lui dit Lucius en souriant, à condition seulement que vous n'intenterez pas contre nous une action d'impiété,


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Dernière mise à jour : 24/01/2008