HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

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[921] (921a) τε γὰρ ἀκτὶς ἀνακλωμένη πολλαχόθεν ἅπτεσθαι τῶν οὐ κατ´ εὐθυωρίαν ὁρωμένων πέφυκεν, τε πανσέληνος αὐτὴ πάντων ἐσόπτρων ὁμαλότητι καὶ στιλπνότητι κάλλιστόν ἐστι καὶ καθαρώτατον. Ὥσπερ οὖν τὴν ἶριν οἴεσθ´ ὑμεῖς ἀνακλωμένης ἐπὶ τὸν ἥλιον τῆς ὄψεως ἐνορᾶσθαι τῷ νέφει λαβόντι νοτερὰν ἡσυχῇ λειότητα καὶ πῆξιν, οὕτως ἐκεῖνος ἐνορᾶσθαι τῇ σελήνῃ τὴν ἔξω θάλασσαν οὐκ ἐφ´ ἧς ἐστι χώρας, ἀλλ´ ὅθεν κλάσις ἐποίησε τῇ ὄψει τὴν ἐπαφὴν αὐτῆς καὶ τὴν ἀνταύγειαν· ὥς που πάλιν Ἀγησιάναξ εἴρηκεν (921b) «ᾞ πόντου μέγα κῦμα καταντία κυμαίνοντος δείκελον ἰνδάλλοιτο πυριφλεγέθοντος ἐσόπτρουἩσθεὶς οὖν Ἀπολλωνίδης «Ὡς ἴδιον» εἶπε «καὶ καινὸν ὅλως τὸ σκευώρημα τῆς δόξης, τόλμαν δέ τινα καὶ μοῦσαν ἔχοντος ἀνδρός· ἀλλὰ πῆ τὸν ἔλεγχον αὐτῷ προσῆγε»; «Πρῶτον μέν» εἶπον, « μία φύσις τῆς ἔξω θαλάσσης ἐστί, σύρρουν καὶ συνεχὲς κύκλῳ πέλαγος, δ´ ἔμφασις οὐ μία τῶν ἐν τῇ σελήνῃ μελασμάτων, ἀλλ´ οἷον ἰσθμοὺς ἔχουσα, τοῦ λαμπροῦ διαιροῦντος καὶ διορίζοντος τὸ σκιερόν· ὅθεν ἑκάστου τόπου χωρισθέντος καὶ πέρας (921c) ἴδιον ἔχοντος αἱ τῶν φωτεινῶν ἐπιβολαὶ τοῖς σκοτεινοῖς ὕψους εἰκόνα καὶ βάθους λαμβάνουσαι τὰς περὶ τὰ ὄμματα καὶ τὰ χείλη φαινομένας εἰκόνας ὁμοιότατα διετύπωσαν· ὥστ´ πλείονας ἔξω θαλάσσας ὑποληπτέον ἰσθμοῖς τισι καὶ ἠπείροις ἀπολαμβανομένας, ὅπερ ἐστὶν ἄτοπον καὶ ψεῦδος, μιᾶς οὔσης οὐ πιθανὸν εἰκόνα διεσπασμένην οὕτως ἐμφαίνεσθαι. «Ἐκεῖνο μὲν γὰρ ἐρωτῶν ἀσφαλέστερόν ἐστιν ἀποφαίνεσθαι σοῦ παρόντος, εἰ τῆς οἰκουμένης εὖρος τοσαύτης καὶ μῆκος ἐνδέχεται πᾶσιν ὡσαύτως ἀπὸ τῆς σελήνης ὄψιν ἀνακλωμένην ἐπιθιγγάνειν τῆς θαλάσσης, καὶ τοῖς ἐν αὐτῇ τῇ μεγάλῃ θαλάττῃ πλέουσι νὴ Δία καὶ οἰκοῦσιν, (921d) ὥσπερ Βρεττανοῖς, καὶ ταῦτα μηδὲ τῆς γῆς, ὥς φατε, πρὸς τὴν σφαῖραν τῆς σελήνης κέντρου λόγον ἐπεχούσης. Τουτὶ μὲν οὖν» ἔφην «σὸν ἔργον ἐπισκοπεῖν, τὴν δὲ πρὸς τὴν σελήνην () τῆς ὄψεως κλάσιν οὐκέτι σὸν οὐδ´ Ἱππάρχου· καίτοι γε φιλοπράγμων ἁνήρ· ἀλλὰ πολλοῖς οὐκ ἀρέσκει φυσιολογῶν περὶ τῆς ὄψεως. Ὡς αὐτὴν ὁμοπαθῆ κρᾶσιν ἴσχειν καὶ σύμπηξιν εἰκός ἐστι μᾶλλον πληγάς τινας καὶ ἀποπηδήσεις, οἵας ἔπλαττε τῶν ἀτόμων Ἐπίκουρος. Οὐκ ἐθελήσει δ´ οἶμαι τὴν σελήνην ἐμβριθὲς ὑποθέσθαι σῶμα καὶ στερεὸν ὑμῖν Κλέαρχος, ἀλλ´ ἄστρον αἰθέριον καὶ φωσφόρον, ὥς φατε· τοιαύτῃ δὲ τὴν ὄψιν θραύειν προσήκει ἀποστρέφειν, ὥστ´ οἴχεσθαι τὴν ἀνάκλασιν. (921e) Εἰ δὲ προσαμυνεῖταί τις ἡμᾶς, ἐρησόμεθα πῶς μόνον πρόσωπόν ἐστιν ἐν τῇ σελήνῃ τὸ τῆς θαλάσσης ἔσοπτρον, ἄλλῳ δ´ οὐδενὶ τῶν τοσούτων ἀστέρων ἐνορᾶται· καίτοι τό γ´ εἰκὸς ἀπαιτεῖ πρὸς ἅπαντας πρὸς μηθένα τοῦτο πάσχειν τὴν ὄψιν. Ἀλλ´ - - -» Πρὸς τὸν Λεύκιον ἔφην ἀποβλέψας, « πρῶτον ἐλέχθη τῶν ἡμετέρων ὑπόμνησονΚαὶ Λεύκιος «Ἀλλὰ μὴ δόξωμεν» ἔφη «κομιδῇ προπηλακίζειν τὸν Φαρνάκην, οὕτω τὴν Στωικὴν δόξαν ἀπροσαύδητον ὑπερβαίνοντες, (921f) εἰπὲ δή τι πρὸς τὸν ἄνδρα, παγέντος ἀέρος μῖγμα καὶ μαλακοῦ πυρὸς ὑποτιθέμενον τὴν σελήνην, εἶθ´ οἷον ἐν γαλήνῃ φρίκης ὑποτρεχούσης φάσκοντα τοῦ ἀέρος διαμελαίνοντος ἔμφασιν γίνεσθαι μορφοειδῆ - - - .» «Χρηστῶς γ´» εἶπον « Λεύκιε, τὴν ἀτοπίαν εὐφήμοις περιαμπέχεις ὀνόμασιν· οὐχ οὕτω δ´ ἑταῖρος ἡμῶν, ἀλλ´, ὅπερ ἀληθὲς ἦν, ἔλεγεν ὑπωπιάζειν αὐτοὺς τὴν σελήνην, σπίλων καὶ μελασμῶν ἀναπιμπλάντας, [921] (921a) Les réflexions qu'elle éprouve dans plusieurs points de sa circonférence trompent la vue, comme il arrive dans ce qui ne vient pas frapper directement cet organe ; et la pleine lune, par l'égalité et l'éclat de sa surface, est le plus beau et le plus pur des miroirs. Comme vous croyez que l'arc-en-ciel est produit par la réflexion des rayons du soleil qui frappent notre vue après avoir été réfractés dans une nuée dont les vapeurs légères et humides ont été condensées, de même, selon lui, la mer extérieure était représentée sur le globe de la lune, non à la place même où cette mer est située, mais dans l'endroit où la réfraction en produit l'image, que la réflexion des rayons lunaires renvoie jusqu'à nous. C'est ce que dit encore Agésianax dans le passage suivant : (921b) "L'image de la mer par les vents agitée, Là, comme en un miroir, était représentée.» Apollonides fut charmé de cette idée. «Quelle opinion neuve, s'écria-t-il, et qu'elle est bien d'un homme instruit, quoique hardi dans ses sentiments ! Mais comment fut-elle combattue ? — Premièrement, lui dis-je, si la mer extérieure est partout d'une même nature, elle doit former un tout un et continu. Mais les taches noires qui paraissent sur le disque de la lune ne font pas un tout continu ; on y voit comme des isthmes lumineux, et les parties éclairées y sont distinctes des parties obscures et ténébreuses. Ainsi chacun de ces endroits étant séparé (921c) et comme circonscrit par des bornes, ceux où la clarté confine avec l'ombre offrent des enfoncements et des élévations qui représentent une figure humaine sur laquelle on distingue sensiblement des yeux et des lèvres. Il faut donc supposer ou que la terre a plusieurs grandes mers entrecoupées d'isthmes et de continents, ce qui est faux et absurde, ou, s'il n'y a qu'une seule mer, il n'est pas vraisemblable que son image, représentée sur la lune, paraisse divisée en plusieurs parties. «Il y a bien moins de danger à demander qu'à affirmer en votre présence si, la terre étant égale en largeur et en longueur, il est possible que l'image entière de la lune, réfléchie sur la terre, atteigne ainsi tout l'Océan et tous ceux qui naviguent sur cette mer ou même qui l'habitent, (921d) comme les peuples de la Grande-Bretagne, surtout la terre n'étant, selon vous, qu'un point, comparée au globe de la lune. C'est à vous, ajoutai-je, à l'examiner. Quant à la réflexion de l'image de la lune, cela ne regarde ni vous ni Hipparque. D'ailleurs, mon ami, bien des physiciens n'approuvent pas cette doctrine sur la réflexion qu'éprouve notre vue ; ils croient plus vraisemblable qu'elle a, par sa conformation, de l'analogie et de l'accord avec les objets qui l'affectent, et non qu'elle ait des chocs et des répercussions tels qu'Épicure en supposait dans ses atomes. Car je ne crois pas que Cléarque veuille nous donner la lune pour un corps pesant et massif. C'est un astre dont la nature éthérée et lumineuse ne peut, selon vous-même, éprouver ces sortes de réflexions et de réverbérations ; en sorte que cette prétendue réfraction se réduit à rien. (921e) Mais si l'on veut que nous l'admettions, je demanderai pourquoi cette image de la mer n'est représentée que sur la lune, comme dans un miroir, et non sur aucun des autres astres. Car il est naturel que cette représentation ait également lieu sur tous, ou qu'elle ne soit dans aucun. Mais vous, dis-je à Lucius en jetant les yeux sur lui, rappelez-moi ce qui fut dit d'abord par les philosophes de notre école. — Mais plutôt, me dit Lucius, afin de ne pas blesser Pharnace en laissant de côté l'opinion des stoïciens sans la combattre, réfutez, je vous prie, (921f) le sentiment de ce philosophe qui suppose que la lune n'est dans toute sa masse qu'un composé d'air mêlé d'un feu doux et tranquille, et qui prétend que, comme dans le calme, il s'élève quelquefois un vent léger qui fait rider la surface des flots, de même l'air, en se noircissant, imprime sur la lune l'apparence de cette figure. — Lucius, lui dis-je, vous êtes trop bon de présenter sous des termes si doux et si honnêtes une opinion aussi absurde que celle-là. Notre ami n'en usait pas de même ; il disait sans détour, ce qui est vrai, que les stoïciens défiguraient la lune en la couvrant de taches et de noirceurs ;


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Dernière mise à jour : 24/01/2008