HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

Page 920

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[920] ΠΕΡΙ ΤΟΥ ΕΜΦΑΙΝΟΜΕΝΟΥ ΠΡΟΣΩΠΟΥ ΤΩΙ ΚΥΚΛΩΙ ΤΗΣ ΣΕΛΗΝΗΣ. (920b) - - - Ὀαυνοσύλλας «Ταῦτ´» εἶπε· «τῷ γὰρ ἐμῷ μύθῳ προσήκει κἀκεῖθέν ἐστι· ἀλλ´ εἰ δή τι πρὸς τὰς ἀνὰ χεῖρα ταύτας καὶ διὰ στόματος πᾶσι δόξας περὶ τοῦ προσώπου τῆς σελήνης προανεκρούσασθε, πρῶτον ἡδέως ἄν μοι δοκῶ πυθέσθαι» «Τί δ´ οὐκ ἐμέλλομεν», εἶπον, «ὑπὸ τῆς ἐν τούτοις ἀπορίας ἐπ´ ἐκεῖνα ἀπωσθέντες; Ὡς γὰρ οἱ ἐν νοσήμασι χρονίοις πρὸς τὰ κοινὰ βοηθήματα καὶ τὰς συνήθεις διαίτας ἀπειπόντες ἐπὶ καθαρμοὺς καὶ περίαπτα καὶ ὀνείρους τρέπονται, οὕτως ἀναγκαῖον ἐν δυσθεωρήτοις καὶ ἀπόροις σκέψεσιν, (920c) ὅταν οἱ κοινοὶ καὶ ἔνδοξοι καὶ συνήθεις λόγοι μὴ πείθωσι, πειρᾶσθαι τῶν ἀτοπωτέρων καὶ μὴ καταφρονεῖν ἀλλ´ ἐπᾴδειν ἀτεχνῶς ἑαυτοῖς τὰ τῶν παλαιῶν καὶ διὰ πάντων τἀληθὲς ἐξελέγχειν. Ὁρᾷς γὰρ εὐθὺς ὡς ἄτοπος λέγων τὸ φαινόμενον εἶδος ἐν τῇ σελήνῃ πάθος εἶναι τῆς ὄψεως ὑπεικούσης τῇ λαμπρότητι δι´ ἀσθένειαν, μαρμαρυγὴν καλοῦμεν, οὐ συνορῶν ὅτι πρὸς τὸν ἥλιον ἔδει τοῦτο γίνεσθαι μᾶλλον ὀξὺν ἀπαντῶντα καὶ πλήκτηνὥς που καὶ Ἐμπεδοκλῆς τὴν ἑκατέρων ἀποδίδωσιν οὐκ ἀηδῶς διαφοράν «Ἥλιος ὀξυβελὴς ἠδ´ ἱλάειρα Σελήνη,» (920d) τὸ ἐπαγωγὸν αὐτῆς καὶ ἱλαρὸν καὶ ἄλυπον οὕτως προσαγορεύσας —, ἔπειτα λόγον ἀποδιδούς, καθ´ ὃν αἱ ἀμυδραὶ καὶ ἀσθενεῖς ὄψεις οὐδεμίαν διαφορὰν ἐν τῇ σελήνῃ μορφῆς ἐνορῶσιν, ἀλλὰ λεῖος αὐταῖς ἀντιλάμπει καὶ περίπλεως αὐτῆς κύκλος, οἱ δ´ ὀξὺ καὶ σφοδρὸν ὁρῶντες ἐξακριβοῦσι μᾶλλον καὶ διαστέλλουσιν ἐκτυπούμενα τὰ εἴδη τοῦ προσώπου καὶ τῆς διαφορᾶς ἅπτονται σαφέστερον· ἔδει γὰρ οἶμαι τοὐναντίον, εἴπερ ἡττωμένου πάθος ὄμματος ἐποίει τὴν φαντασίαν, ὅπου τὸ πάσχον ἀσθενέστερον, σαφέστερον εἶναι τὸ φαινόμενον. δ´ ἀνωμαλία καὶ παντάπασιν ἐλέγχει τὸν λόγον· οὐ γὰρ ἔστι συνεχοῦς σκιᾶς καὶ συγκεχυμένης ὄψις, (920e) ἀλλ´ οὐ φαύλως ὑπογράφων Ἀγησιάναξ εἴρηκε «Πᾶσα μὲν ἥδε πέριξ πυρὶ λάμπεται, ἐν δ´ ἄρα μέσσῃ γλαυκότερον κυάνοιο φαείνεται ἠύτε κούρης ὄμμα καὶ ὑγρὰ μέτωπα· τὰ δὲ ῥέθει ἄντα ἔοικεν·» ὄντως γὰρ ὑποδύεται περιόντα τοῖς λαμπροῖς τὰ σκιερὰ καὶ πιέζει πιεζόμενα πάλιν ὑπ´ αὐτῶν καὶ ἀποκοπτόμενα, καὶ ὅλως πέπλεκται δι´ ἀλλήλων, - - - γραφικὴν τὴν διατύπωσιν εἶναι τοῦ σχήματος. Ταὐτὸ δὲ καὶ πρὸς Κλέαρχον, Ἀριστότελες, οὐκ ἀπιθάνως ἐδόκει λέγεσθαι τὸν ὑμέτερον· ὑμέτερος γὰρ ἁνήρ, (920f) Ἀριστοτέλους τοῦ παλαιοῦ γεγονὼς συνήθης, εἰ καὶ πολλὰ τοῦ Περιπάτου παρέτρεψενὙπολαβόντος δὲ τοῦ Ἀπολλωνίδου τὸν λόγον καὶ τίς ἦν δόξα τοῦ Κλεάρχου διαπυθομένου «Παντὶ μᾶλλον» ἔφην «ἀγνοεῖν σοὶ προσῆκόν ἐστι λόγον ὥσπερ ἀφ´ ἑστίας τῆς γεωμετρίας ὁρμώμενον. Λέγει γὰρ ἁνὴρ εἰκόνας ἐσοπτρικὰς εἶναι καὶ εἴδωλα τῆς μεγάλης θαλάσσης ἐμφαινόμενα τῇ σελήνῃ τὸ καλούμενον πρόσωπον. [920] DE LA FACE QUI PARAÎT SUR LA LUNE. (920b) Tel fut le discours de Sylla ; il s'accordait avec le récit que je venais de faire, et semblait en être tiré. Mais je demanderais volontiers à quoi bon un tel préambule pour en venir à des opinions si connues sur la face de la lune, et qui sont dans la bouche de tout le monde? «Pourquoi, lui dis-je, le regardez-vous comme inutile, puisque les difficultés que présente la première question nous ont conduits à celle-ci ? Ceux qui, dans des maladies chroniques, ne retirent aucun soulagement des remèdes et du régime ordinaires, ont recours à des expiations, à des amulettes, à des interprétations de songes. De même, dans les questions obscures et difficiles, (920c) quand les raisons les plus simples et les plus frappantes ne satisfont point, il faut en essayer d'extraordinaires; et, loin de rien mépriser, on doit user même des enchantements et des fables anciennes, et ne négliger aucun moyen de découvrir la vérité. «Vous apercevez au premier coup d'œil tout le ridicule de l'opinion qui attribue cette figure qu'on voit sur le globe de la lune à un accident de la vue éblouie par la lumière de cette planète. On ne fait pas réflexion que cet accident devrait plutôt avoir lieu à l'égard du soleil, dont la lumière frappe nos yeux bien plus vivement. Empédocle a marqué avec justesse la différence de ces deux effets, lorsqu'il a dit : "Le soleil de ses feux embrase l'hémisphère; Par de plus doux rayons la lune nous éclaire". (920d) «Il désigne dans le dernier la clarté bienfaisante de la lune, qui nous attire sans jamais nous fatiguer. Je ne trouve pas ces philosophes mieux fondés, lorsqu'ils disent que les vues faibles et courtes n'aperçoivent aucune différence de forme sur la lune ; qu'elle leur paraît tout unie et également claire partout, tandis que ceux qui ont des yeux vifs et perçants distinguent très bien les différents traits de sa figure et en voient nettement toutes les parties. Mais ce serait tout le contraire, si l'éblouissement que la clarté de la lune ferait éprouver aux vues faibles était la cause de cette apparence. Alors, plus l'œil affecté serait débile, et plus cette apparence serait sensible. D'ailleurs, l'inégalité de la surface de la lune détruit absolument cette opinion ; car cette figure ne paraît point dans une ombre continue et entièrement obscure, (920e) comme le fait assez bien entendre le poète Agésianax, lorsqu'il dit: "La lune nous présente un contour lumineux ; En elle on voit briller la douce et pure image D'une jeune beauté que la couleur des cieux En relevant ses traits embellit davantage. Dans ses yeux, sur son front, une vive rougeur S'allie avec éclat à la simple candeur". En effet, les ombres y sont tranchées par des masses de lumière ; ces contrastes font qu'elles paraissent s'abaisser et s'élever réciproquement ; et elles s'entrelacent tellement les unes les autres, qu'elles représentent au naturel une figure humaine. Aussi j'adopte volontiers la réfutation que votre Aristote faisait de l'opinion de Cléarque : je dis le vôtre, celui qui fut l'ami particulier (920f) du premier philosophe de ce nom, quoiqu'il ait renversé plusieurs points de la doctrine du Lycée. — Et quelle était l'opinion de ce Cléarque ? dit alors Apollonides. — Il serait, lui répondis-je, plus excusable à tout autre qu'à vous d'ignorer une opinion qui est entièrement fondée sur la géométrie. Il disait que ce que nous regardons comme une figure humaine dans la lune est l'image de la grande mer, représentée sur cette planète comme dans un miroir.


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Dernière mise à jour : 24/01/2008