HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Le Sophiste (dialogue complet)

Page 261

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[261] ἵνα φανέντων καὶ τὴν κοινωνίαν αὐτῶν τῷ (261a) μὴ ὄντι κατίδωμεν, κατιδόντες δὲ τὸ ψεῦδος ὂν ἀποδείξωμεν, ἀποδείξαντες δὲ τὸν σοφιστὴν εἰς αὐτὸ ἐνδήσωμεν, εἴπερ ἔνοχός ἐστιν, καὶ ἀπολύσαντες ἐν ἄλλῳ γένει ζητῶμεν. (Θεαίτητος) Κομιδῇ δέ γε, ξένε, ἔοικεν ἀληθὲς εἶναι τὸ περὶ τὸν σοφιστὴν κατ' ἀρχὰς λεχθέν, ὅτι δυσθήρευτον εἴη τὸ γένος. φαίνεται γὰρ οὖν προβλημάτων γέμειν, ὧν ἐπειδάν τι προβάλῃ, τοῦτο πρότερον ἀναγκαῖον διαμάχεσθαι πρὶν ἐπ' αὐτὸν ἐκεῖνον ἀφικέσθαι. Νῦν γὰρ μόγις μὲν τὸ μὴ ὂν ὡς οὐκ ἔστι προβληθὲν διεπεράσαμεν, ἕτερον δὲ (261b) προβέβληται, καὶ δεῖ δὴ ψεῦδος ὡς ἔστι καὶ περὶ λόγον καὶ περὶ δόξαν ἀποδεῖξαι, καὶ μετὰ τοῦτο ἴσως ἕτερον, καὶ ἔτ' ἄλλο μετ' ἐκεῖνο· καὶ πέρας, ὡς ἔοικεν, οὐδὲν φανήσεταί ποτε. (Ξένος) Θαῤῥεῖν, Θεαίτητε, χρὴ τὸν καὶ σμικρόν τι δυνάμενον εἰς τὸ πρόσθεν ἀεὶ προϊέναι. Τί γὰρ γ' ἀθυμῶν ἐν τούτοις δράσειεν ἂν ἐν ἄλλοις, μηδὲν ἐν ἐκείνοις ἀνύτων καὶ πάλιν εἰς τοὔπισθεν ἀπωσθείς; σχολῇ που, τὸ κατὰ (261c) τὴν παροιμίαν λεγόμενον, γε τοιοῦτος ἄν ποτε ἕλοι πόλιν. Νῦν δ' ἐπεί, ὠγαθέ, τοῦτο λέγεις διαπεπέρανται, τό τοι μέγιστον ἡμῖν τεῖχος ᾑρημένον ἂν εἴη, τὰ δ' ἄλλα ἤδη ῥᾴω καὶ σμικρότερα. (Θεαίτητος) Καλῶς εἶπες. (Ξένος) Λόγον δὴ πρῶτον καὶ δόξαν, καθάπερ ἐῤῥήθη νυνδή, λάβωμεν, ἵνα ἐναργέστερον ἀπολογισώμεθα πότερον αὐτῶν ἅπτεται τὸ μὴ ὂν παντάπασιν ἀληθῆ μέν ἐστιν ἀμφότερα ταῦτα, ψεῦδος δὲ οὐδέποτε οὐδέτερον. (Θεαίτητος) Ὀρθῶς. (261d) (Ξένος) Φέρε δή, καθάπερ περὶ τῶν εἰδῶν καὶ τῶν γραμμάτων ἐλέγομεν, περὶ τῶν ὀνομάτων πάλιν ὡσαύτως ἐπισκεψώμεθα. φαίνεται γάρ πῃ ταύτῃ τὸ νῦν ζητούμενον. (Θεαίτητος) Τὸ ποῖον οὖν δὴ περὶ τῶν ὀνομάτων ὑπακουστέον; (Ξένος) Εἴτε πάντα ἀλλήλοις συναρμόττει εἴτε μηδέν, εἴτε τὰ μὲν ἐθέλει, τὰ δὲ μή. (Θεαίτητος) Δῆλον τοῦτό γε, ὅτι τὰ μὲν ἐθέλει, τὰ δ' οὔ. (Ξένος) Τὸ τοιόνδε λέγεις ἴσως, ὅτι τὰ μὲν ἐφεξῆς λεγόμενα (261e) καὶ δηλοῦντά τι συναρμόττει, τὰ δὲ τῇ συνεχείᾳ μηδὲν σημαίνοντα ἀναρμοστεῖ. (Θεαίτητος) Πῶς τί τοῦτ' εἶπας; (Ξένος) Ὅπερ ᾠήθην ὑπολαβόντα σε προσομολογεῖν. ἔστι γὰρ ἡμῖν που τῶν τῇ φωνῇ περὶ τὴν οὐσίαν δηλωμάτων διττὸν γένος. (Θεαίτητος) Πῶς; [261] afin qu'après avoir bien connu toutes ces choses, nous puissions voir clairement ce qu'elles ont de commun avec le non-être, (261a) qu'après l'avoir vu nous démontrions l'existence du faux, et qu'après l'avoir démontrée nous emprisonnions le sophiste dans le faux, s'il le mérite, ou qu'au contraire nous le relâchions, pour le chercher ailleurs. THÉÉTÈTE. Vraiment, étranger, il paraît que nous avions bien raison de dire en commençant que le sophiste est une espèce difficile à saisir : il ne lui manque pas de barricades, qu'il faut enlever à mesure qu'il les élève, avant de pouvoir arriver jusqu'à lui. A peine avons-nous forcé celle de la non-existence du non-être, qu'il nous (261b) en oppose une autre, et que nous voilà obligés de démontrer que le faux existe et dans le discours et dans l'opinion; après cela ce sera quelque autre difficulté, puis une autre encore; il semble que nous n'en verrons jamais la fin. L'ÉTRANGER. Il faut avoir bon courage, Théétète, quand on avance toujours, ne fut-ce que pas à pas. Si on se décourage en pareille circonstance, que sera-ce en d'autres où l'on ne pourra faire un pas en avant, et où même on se verra forcé de reculer? Fiez-vous à de pareilles gens (261c) pour prendre jamais une ville, comme dit le proverbe. Mais maintenant, mon cher, dès que nous aurons franchi la difficulté dont tu viens de parler, nous serons maîtres du plus fort retranchement; le reste sera plus facile et de moindre conséquence. THÉÉTÈTE. A la bonne heure. L'ÉTRANGER. Examinons donc, comme nous l'avons dit, le discours et l'opinion, afin de tirer à clair la question de savoir s'ils sont l'un et l'autre en contact avec le non-être, ou s'ils sont toujours vrais, et jamais faux ni l'un ni l'autre. THÉÉTÈTE. Fort bien. (261d) L'ÉTRANGER. Eh bien donc faisons pour les mots le même examen que nous avons déjà fait pour les espèces et pour les lettres de l'alphabet : c'est, je crois, par là que nous trouverons ce que nous cherchons. THÉÉTÈTE. Qu'est-ce donc que nous devons considérer dans les noms ? L'ÉTRANGER. S'ils peuvent tous être associés les uns aux autres, ou si au contraire il n'y en pas qui puissent être mêlés, ou si enfin les uns le peuvent et les autres ne le peuvent pas. THÉÉTÈTE. Évidemment il y en a qui le peuvent, et il y en a d'autres qui ne le peuvent point. L'ÉTRANGER. Tu veux dire, peut-être, que ceux-là peuvent être associés qui, prononcés de suite, (261e) représentent quelque chose à l'esprit, et que ceux-là ne le peuvent dont l'assemblage ne signifie rien. THÉÉTÈTE. Que dis-tu là? L'ÉTRANGER. Ce que j'avais cru être ton idée, quand tu m'as fait une réponse qui s'accorde avec ma propre opinion. En effet, nous avons deux espèces de signes pour représenter ce qui est au moyen de la voix. THÉÉTÈTE. Comment?


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Dernière mise à jour : 27/11/2008