[4,97] Πῶς δ´ ἀσεβῶς ὑπὸ τοῦ ἀσέβειαν ἡμῖν ἐγκαλοῦντος
εἴρηται τὸ οὐ μόνον σοφώτερα εἶναι τὰ ἄλογα τῶν ζῴων
τῆς τῶν ἀνθρώπων φύσεως ἀλλὰ καὶ θεοφιλέστερα; Καὶ
τίς οὐκ ἂν ἀποτραπείη προσέχων ἀνθρώπῳ, λέγοντι δράκοντα
καὶ ἀλώπεκα καὶ λύκον καὶ ἀετὸν καὶ ἱέρακα τῆς τῶν
ἀνθρώπων φύσεως εἶναι θεοφιλέστερα; Ἀκολουθεῖ δ´
αὐτῷ τὸ λέγειν ὅτι, εἴπερ θεοφιλέστερα τάδε τὰ ζῷα τῶν
ἀνθρώπων, δῆλον ὅτι καὶ Σωκράτους καὶ Πλάτωνος καὶ
Πυθαγόρου καὶ Φερεκύδου καὶ ὧν πρὸ βραχέος ὕμνησε
θεολόγων θεοφιλέστερά ἐστι ταῦτα τὰ ζῷα. Καὶ ἐπεύξαιτό
γ´ ἄν τις αὐτῷ λέγων· εἴπερ θεοφιλέστερά ἐστι τάδε τὰ
ζῷα τῶν ἀνθρώπων, γένοιο μετ´ ἐκείνων θεοφιλὴς καὶ
ἐξομοιωθείης τοῖς κατὰ σὲ ἀνθρώπων θεοφιλεστέροις. Καὶ
μὴ ὑπολαμβανέτω γε ἀρὰν εἶναι τὸ τοιοῦτον· τίς γὰρ οὐκ
ἂν εὔξαιτο οἷς πείθεται εἶναι θεοφιλεστέροις γενέσθαι
πάντῃ παραπλήσιος, ἵνα καὶ αὐτὸς ὡς ἐκεῖνοι γένηται
θεοφιλής; Θέλων δὲ τὰς ὁμιλίας τῶν ἀλόγων ζῴων εἶναι τῶν
ἡμετέρων ἱερωτέρας ὁ Κέλσος οὐ τοῖς τυχοῦσιν ἀνατίθησι
τὴν ἱστορίαν ταύτην ἀλλὰ τοῖς συνετοῖς. Συνετοὶ δὲ κατὰ
ἀλήθειάν εἰσιν οἱ σπουδαῖοι, οὐδεὶς γὰρ φαῦλος συνετός.
Λέγει τοίνυν τὸν τρόπον τοῦτον, ὅτι φασὶ δὲ τῶν ἀνθρώπων
οἱ συνετοὶ καὶ ὁμιλίας ἐκείνοις εἶναι, δηλονότι τῶν ἡμετέρων
ἱερωτέρας, καὶ αὐτοί που γνωρίζειν τὰ λεγόμενα καὶ ἔργῳ
δεικνύειν ὅτι οὐκ ἀγνοοῦσιν, ὅταν προειπόντες ὅτι ἔφασαν
οἱ ὄρνιθες ὡς ἀπίασί ποι καὶ ποιήσουσι τόδε ἢ τόδε δεικνύωσιν
ἀπελθόντας ἐκεῖ καὶ ποιοῦντας ἃ ἤδη προεῖπον. Κατὰ μὲν
οὖν τὸ ἀληθὲς οὐδεὶς συνετὸς τοιαῦτα ἱστόρησε, καὶ οὐδεὶς
σοφὸς ἱερωτέρας εἶπεν εἶναι τὰς τῶν ἀλόγων ζῴων ὁμιλίας
τῆς τῶν ἀνθρώπων. Εἰ δ´ ὑπὲρ τοῦ ἐξετάσαι τὰ Κέλσου
τἀκόλουθον σκοποῦμεν, δῆλον ὅτι κατ´ αὐτὸν ἱερώτεραι τῶν
σεμνῶν Φερεκύδου καὶ Πυθαγόρου καὶ Σωκράτους καὶ
Πλάτωνος καὶ τῶν φιλοσόφων ὁμιλιῶν εἰσιν αἱ τῶν ἀλόγων
ζῴων· ὅπερ ἐστὶ καὶ αὐτόθεν οὐ μόνον ἀπεμφαῖνον ἀλλὰ καὶ
ἀτοπώτατον. Ἵνα δὲ καὶ πιστεύσωμέν τινας, ἐκ τῆς ἀσήμου
φωνῆς τῶν ὀρνίθων μαθόντας ὅτι ἀπίασί ποι οἱ ὄρνιθες καὶ
ποιήσουσι τόδε ἢ τόδε, προδηλοῦν, καὶ τοῦτ´ ἐροῦμεν ἀπὸ
τῶν δαιμόνων συμβολικῶς ἀνθρώποις δεδηλῶσθαι κατὰ
σκοπὸν τὸν περὶ τοῦ ἀπατηθῆναι ὑπὸ τῶν δαιμόνων τὸν
ἄνθρωπον καὶ κατασπασθῆναι αὐτοῦ τὸν νοῦν ἀπ´ οὐρανοῦ
καὶ θεοῦ ἐπὶ γῆν καὶ τὰ ἔτι κατωτέρω.
| [4,97] Peut-on rien s'imaginer de plus impie que ce que dit Celse, lui qui
accuse les autres d'impiété : "Que non seulement les animaux sans raison
passent les hommes en savoir, mais qu'ils sont même plus chers à Dieu"? Qui
ne serait choqué d'entendre dire à un homme que les serpents, les renards,
les loups, les aigles et les éperviers sont plus chers à Dieu que les
hommes? S'ils sont plus chers à Dieu que les hommes, il s'ensuit qu'ils
lui sont plus chers et que Socrate, et que Platon, et que Pythagore, et
que Phérécyde et que tous ces théologiens qu'il a tant vantés il n'y a
qu'un moment; de sorte qu'il y aurait lieu de faire là-dessus ce souhait
pour lui : Puisque ces animaux sont plus chers à Dieu que l'homme,
puissiez-vous être cher à Dieu avec eux; puissiez-vous ressembler à ceux
qui, dans votre sentiment sont plus chers à Dieu que les hommes! Et il ne
devrait pas le prendre en mauvaise part: car qui ne souhaiterait d'être
parfaitement semblable à ce qu'il croit de plus cher à Dieu, pour être
cher à Dieu lui-même? Voulant nous persuader, après cela, que les animaux
sans raison communiquent ensemble d'une manière bien plus sainte et plus
noble que nous ne faisons, il se couvre de l'autorité, non de quelques
personnes du commun, mais des hommes les plus éclairés, c'est-à-dire, à
parler proprement, les plus vertueux : car il n'y a point de méchant qui
doive passer pour éclairé. Les hommes les plus éclairés disent aussi,
dit-il, que ces animaux communiquent ensemble d'une manière bien plus
sainte et plus noble que nous ne faisons, et que pour eux ils entendent
leur langage comme ils le justifient, lorsqu'après nous avoir avertis que
les oiseaux disent qu'ils iront en tel lieu et qu'ils y feront telle
chose, ils nous les montrent qui y vont et qui la font en effet. Dans la
vérité il n'y a jamais eu d'homme éclairé qui ait dit cela : et il n'y a
point d'homme sage qui puisse croire que les animaux sans raison
communiquent ensemble d'une manière bien plus sainte et plus noble que ne
font les hommes. Mais, si pour bien connaître la solidité de la pensée de
Celse nous voulons en examiner les conséquences, il se trouvera que. selon
lui, les entretiens des animaux sans raison sont plus saints et plus
nobles que les graves entretiens de Phérécyde, de Pythagore, de Socrate,
de Platon et de tous les philosophes : ce qui est une chose non seulement
peu vraisemblable, mais même visiblement absurde. Quand nous accorderions,
au reste, qu'il y a des gens qui, entendant le confus langage des oiseaux,
nous avertissent qu'ils vont en tel lieu et qu'ils y feront telle chose,
nous pourrions dire que ce sont des démons qui marquent cela aux hommes
par de certains signes, à dessein de les séduire et d'arracher leur cœur à
Dieu, faisant qu'ils se précipitent du ciel en terre et plus bas encore.
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