[4,96] Χρὴ δ´ εἰδέναι ὅτι τὸ τὰ μέλλοντα προγινώσκειν οὐ
πάντως θεῖόν ἐστι· καθ´ αὑτὸ γὰρ μέσον ἐστὶ καὶ πῖπτον
εἰς φαύλους καὶ ἀστείους. Καὶ ἰατροὶ γοῦν ἀπὸ ἰατρικῆς
προγινώσκουσί τινα, κἂν φαῦλοι τὸ ἦθος τυγχάνωσιν·
οὕτω δὲ καὶ κυβερνῆται, κἂν μοχθηροὶ τυγχάνωσιν ὄντες,
προγινώσκουσιν ἐπισημασίας καὶ ἀνέμων σφοδρότητας καὶ
τροπὰς περὶ τὸ περιέχον ἔκ τινος πείρας καὶ τηρήσεως·
καὶ οὐ δή που παρὰ τοῦτο θείους τις αὐτοὺς εἶναι φήσει,
ἂν τύχωσι μοχθηροὶ εἶναι τὸ ἦθος· ψεῦδος οὖν τὸ παρὰ τῷ
Κέλσῳ λεγόμενον, τό· Τί ἂν φαίη τις θειότερον τοῦ τὰ
μέλλοντα προγινώσκειν τε καὶ προδηλοῦν; Ψεῦδος δὲ καὶ
τὸ πολλὰ τῶν ζῴων ἀντιποιεῖσθαι θείας ἐννοίας· οὐδὲν γὰρ
τῶν ἀλόγων ἔννοιαν ἔχει τοῦ θεοῦ. Ψεῦδος δὲ καὶ τὸ ἐγγυτέρω
τῆς θείας ὁμιλίας εἶναι τὰ ἄλογα ζῷα· ὅπου γε καὶ τῶν
ἀνθρώπων οἱ ἔτι φαῦλοι, κἂν ἐπ´ ἄκρον προκόπτωσι, πόρρω
εἰσὶ τῆς θείας ὁμιλίας. Μόνοι δὴ ἄρα οἱ κατὰ ἀλήθειαν
σοφοὶ καὶ ἀψευδῶς εὐσεβεῖς ἐγγυτέρω τῆς θείας ὁμιλίας
εἰσίν· ὁποῖοί εἰσιν οἱ καθ´ ἡμᾶς προφῆται καὶ Μωϋσῆς, ᾧ
μεμαρτύρηκε διὰ τὴν πολλὴν καθαρότητα ὁ λόγος εἰπών·
«Ἐγγιεῖ Μωϋσῆς μόνος πρὸς τὸν θεόν, οἱ δὲ λοιποὶ οὐκ
ἐγγιοῦσι.»
| [4,96] Il faut savoir au reste, que la connaissance de l'avenir n'est pas,
nécessairement, une chose divine. C'est de soi-même une chose
indifférente, qui peut convenir aux bons et aux méchants. Un médecin, par
exemple, quoique vicieux qu'il puisse être, prévoit de certains
événements, par les règles de son art. Tout de même, encore, les pilotes,
quelles que soient leurs mœurs ont des signes, par l'expérience de ceux
qui les ont précédés, et par leurs propres observations, pour prévoir les
tempêtes el les divers changements qui arrivent en l'air. Cependant on ne
dira pas, pour cela, et malgré les dérèglements de leur vie, qu'il y ait
en eux quelque chose de divin. Il est donc faux de dire, comme fait Celse
: "Qu'y a-t-il de plus divin, que de prévoir et de prédire l'avenir"? Il est
faux aussi, "Qu'il y ait plusieurs animaux qui se puissent attribuer
l'avantage de connaître la Divinité, et d'en recevoir l'idée et
l'impression". Tous ceux qui sont privés de raison ne le sauraient faire.
Et il n'est pas plus vrai. "Que les animaux sans raison aient un commerce
étroit avec la Divinité" ; car les plus habiles mêmes d'entre les hommes,
s'ils demeurent dans leurs péchés, sont bien éloignés de ce commerce. Il
n'est que pour ceux qui ont la véritable sagesse et la véritable piété,
tels que nous croyons qu'ont été les prophètes et Moïse en particulier ;
auquel à cause de sa grande pureté, l'Écriture rend ce témoignage ; "Moïse
s'approchera seul de Dieu: et les autres se tiendront éloignés"
(Exod., XXIV, 2).
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