HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Homère, L'Iliade, chant XI

Vers 150-199

  Vers 150-199

[11,150] πεζοὶ μὲν πεζοὺς ὄλεκον φεύγοντας ἀνάγκῃ,
ἱππεῖς δἱππῆας· ὑπὸ δέ σφισιν ὦρτο κονίη
ἐκ πεδίου, τὴν ὦρσαν ἐρίγδουποι πόδες ἵππων
χαλκῷ δηϊόωντες· ἀτὰρ κρείων Ἀγαμέμνων
αἰὲν ἀποκτείνων ἕπετἈργείοισι κελεύων.
155 ὡς δὅτε πῦρ ἀΐδηλον ἐν ἀξύλῳ ἐμπέσῃ ὕλῃ,
πάντῃ τεἰλυφόων ἄνεμος φέρει, οἳ δέ τε θάμνοι
πρόρριζοι πίπτουσιν ἐπειγόμενοι πυρὸς ὁρμῇ·
ὣς ἄρὑπἈτρεΐδῃ Ἀγαμέμνονι πῖπτε κάρηνα
Τρώων φευγόντων, πολλοὶ δἐριαύχενες ἵπποι
160 κείνὄχεα κροτάλιζον ἀνὰ πτολέμοιο γεφύρας
ἡνιόχους ποθέοντες ἀμύμονας· οἳ δἐπὶ γαίῃ
κείατο, γύπεσσιν πολὺ φίλτεροι ἀλόχοισιν.
Ἕκτορα δἐκ βελέων ὕπαγε Ζεὺς ἔκ τε κονίης
ἔκ τἀνδροκτασίης ἔκ θαἵματος ἔκ τε κυδοιμοῦ·
165 Ἀτρεΐδης δἕπετο σφεδανὸν Δαναοῖσι κελεύων.
οἳ δὲ παρἼλου σῆμα παλαιοῦ Δαρδανίδαο
μέσσον κὰπ πεδίον παρἐρινεὸν ἐσσεύοντο
ἱέμενοι πόλιος· δὲ κεκλήγων ἕπεταἰεὶ
Ἀτρεΐδης, λύθρῳ δὲ παλάσσετο χεῖρας ἀάπτους.
170 ἀλλὅτε δὴ Σκαιάς τε πύλας καὶ φηγὸν ἵκοντο,
ἔνθἄρα δὴ ἵσταντο καὶ ἀλλήλους ἀνέμιμνον.
οἳ δἔτι κὰμ μέσσον πεδίον φοβέοντο βόες ὥς,
ἅς τε λέων ἐφόβησε μολὼν ἐν νυκτὸς ἀμολγῷ
πάσας· τῇ δέ τἰῇ ἀναφαίνεται αἰπὺς ὄλεθρος·
175 τῆς δἐξ αὐχένἔαξε λαβὼν κρατεροῖσιν ὀδοῦσι
πρῶτον, ἔπειτα δέ θαἷμα καὶ ἔγκατα πάντα λαφύσσει·
ὣς τοὺς Ἀτρεΐδης ἔφεπε κρείων Ἀγαμέμνων
αἰὲν ἀποκτείνων τὸν ὀπίστατον· οἳ δἐφέβοντο.
πολλοὶ δὲ πρηνεῖς τε καὶ ὕπτιοι ἔκπεσον ἵππων
180 Ἀτρεΐδεω ὑπὸ χερσί· περὶ πρὸ γὰρ ἔγχεϊ θῦεν.
ἀλλὅτε δὴ τάχἔμελλεν ὑπὸ πτόλιν αἰπύ τε τεῖχος
ἵξεσθαι, τότε δή ῥα πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε
Ἴδης ἐν κορυφῇσι καθέζετο πιδηέσσης
οὐρανόθεν καταβάς· ἔχε δἀστεροπὴν μετὰ χερσίν.
185 Ἶριν δὄτρυνε χρυσόπτερον ἀγγελέουσαν·
βάσκἴθι Ἶρι ταχεῖα, τὸν Ἕκτορι μῦθον ἐνίσπες·
ὄφρἂν μέν κεν ὁρᾷ Ἀγαμέμνονα ποιμένα λαῶν
θύνοντἐν προμάχοισιν ἐναίροντα στίχας ἀνδρῶν,
τόφρἀναχωρείτω, τὸν δἄλλον λαὸν ἀνώχθω
190 μάρνασθαι δηΐοισι κατὰ κρατερὴν ὑσμίνην.
αὐτὰρ ἐπεί κ δουρὶ τυπεὶς βλήμενος ἰῷ
εἰς ἵππους ἅλεται, τότε οἱ κράτος ἐγγυαλίξω
κτείνειν εἰς κε νῆας ἐϋσσέλμους ἀφίκηται
δύῃ τἠέλιος καὶ ἐπὶ κνέφας ἱερὸν ἔλθῃ.
195 ὣς ἔφατ᾽, οὐδἀπίθησε ποδήνεμος ὠκέα Ἶρις,
βῆ δὲ κατἸδαίων ὀρέων εἰς Ἴλιον ἱρήν.
εὗρυἱὸν Πριάμοιο δαΐφρονος Ἕκτορα δῖον
ἑσταότἔν θἵπποισι καὶ ἅρμασι κολλητοῖσιν·
ἀγχοῦ δἱσταμένη προσέφη πόδας ὠκέα Ἶρις·
[11,150] Les fantassins tuaient les fantassins contraints de fuir,
les écuyers les écuyers. Sous eux montait la poussière de la plaine,
que soulevaient les pieds retentissants des chevaux, et le bronze
massacrait. Le puissant Agamemnon toujours tuait et poursuivait,
en exhortant les Argiens. Quand le feu dévastateur s'abat
sur un bois épais, et que partout les tourbillons du vent
le portent, les troncs, déracinés, tombent, accablés par
l'élan du feu. Ainsi l'Atride Agamemnon faisait tomber
les têtes des Troyens en fuite; et bien des chevaux à la
fière encolure emportaient des chars vides, avec fracas,
sur les chemins de la guerre, regrettant leurs conducteurs
irréprochables. Ceux-ci, à terre, gisaient, bien plus désirables
pour les vautours que pour leurs femmes.
Hector fut soustrait par Zeus aux traits, à la poussière,
au carnage, au sang et au tumulte; et l'Atride continuait
sa poursuite, en exhortant vivement les Danaens. Les
Troyens, dépassant le tombeau du vieil Ilos, antique
descendant de Dardanos, par le milieu de la plaine, devant
le figuier, couraient, désirant leur ville; à grands cris les
poursuivait toujours l'Atride, et de poussière sanglante
il souillait ses mains redoutables. Arrivés à la porte
Scée et au chêne, ils s'arrêtaient et s'attendaient les
uns les autres; mais certains, encore au milieu de la
plaine, fuyaient, comme des vaches qu'un lion a fait
fuir, en survenant lors de la traite de nuit. Elles fuient
toutes, mais à une apparaît le gouffre de la mort :
le lion lui rompt le cou de ses fortes dents, d'abord; puis,
sang et entrailles, il dévore tout. Ainsi l'Atride, le
puissant Agamemnon, poursuivait les Troyens, tuant
toujours le dernier. Eux fuyaient. Beaucoup, sur la face
ou à la renverse, tombaient de leur char sous le bras de
l'Atride; car, autour de lui, devant lui, sa lance les massacrait.
Comme il allait arriver au pied de la ville et du rempart
à pic, le père des hommes et des dieux s'asseyait sur les
cimes de l'Ida abondant en sources. Il descendait du ciel,
tenant la foudre dans ses mains. Il invita Iris aux ailes
d'or à porter son message :
«Va, pars, rapide Iris, et dis ceci à Hector : tant qu'il
verra Agamemnon, pasteur de troupes, se précipiter au
premier rang et abattre les files de guerriers, qu'il recule,
tout en excitant le reste des troupes à Iutter contre l'ennemi
dans la rude mêlée. Mais quand, frappé d'une lance
ou atteint d'une flèche, Agamemnon sautera sur son char,
je donnerai à Hector le pouvoir de tuer, jusqu'à ce qu'il
arrive aux vaisseaux bien charpentés, que le soleil se
couche, et que survienne l'ombre sacrée. »
Il dit, et, docile, Iris aux pieds de vent, rapide, descendit
de l'Ida vers la sainte Ilion. Elle trouva le fils de
Priam l'éclairé, le divin Hector, debout derrière ses chevaux,
sur son char solide. Se tenant près de lui, Iris aux
pieds rapides lui dit :


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Dernière mise à jour : 13/03/2006