[12,20] ΚΕΦΑΛΑΙΟΝ Κʹ.
ΟΤΙ ΧΡΗ ΤΟΥΣ ΝΕΟΥΣ ΔΙ´ ΕΚΜΑΘΗΣΕΩΣ ΥΜΝΩΝ ΟΡΘΩΝ ΚΑΙ ΩΙΔΩΝ ΕΙΣ ΑΡΕΤΗΣ
ΑΝΑΛΗΨΙΝ ΠΡΟΠΑΡΑΣΚΕΥΑΖΕΙΝ· ΑΠΟ ΤΟΥ ΔΕΥΤΕΡΟΥ ΤΩΝ ΝΟΜΩΝ
« Δοκεῖ μοι τρίτον ἢ τέταρτον ὁ λόγος εἰς ταὐτὸν περιφερόμενος ἥκειν, ὡς
ἄρα παιδεία μέν ἐσθ´ ἡ παίδων ὁλκή τε καὶ ἀγωγὴ πρὸς τὸν ὑπὸ τοῦ νόμου
λόγον ὀρθὸν εἰρημένον καὶ τοῖς ἐπιεικεστάτοις καὶ πρεσβυτάτοις δι´
ἐμπειρίαν ξυνδεδογμένον ὡς ὄντως ὀρθός ἐστιν. Ἵν´ οὖν ἡ ψυχὴ τοῦ παιδὸς μὴ
ἐναντία χαίρειν καὶ λυπεῖσθαι ἐθίζηται τῷ νόμῳ καὶ τοῖς ὑπὸ τοῦ νόμου
τεθειμένοις, ἀλλὰ ξυνέπηται χαίρουσά τε καὶ λυπουμένη τοῖς αὐτοῖς οἷσπερ ὁ
γέρων, τούτων ἕνεκα, ἃς ᾠδὰς καλοῦμεν, ὄντως μὲν ἐπῳδαὶ ταῖς ψυχαῖς αὗται
νῦν γεγονέναι, πρὸς τὴν τοιαύτην ἣν λέγομεν συμφωνίαν ἐσπουδασμέναι, διὰ
δὲ τὸ σπουδὴν μὴ δύνασθαι φέρειν τὰς τῶν νέων ψυχὰς παιδιαί τε καὶ ᾠδαὶ
καλεῖσθαι καὶ πράττεσθαι, καθάπερ τοῖς κάμνουσί τε καὶ ἀσθενῶς ἴσχουσι τὰ
σώματα ἐν ἡδέσι τέ τισι σιτίοις καὶ πόμασι τὴν χρηστὴν πειρῶνται τροφὴν
προσφέρειν οἷς μέλει τούτων, τὴν δὲ τῶν πονηρῶν ἐν ἀηδέσιν, ἵνα τὴν μὲν
ἀσπάζωνται, τὴν δὲ μισεῖν ὀρθῶς ἐθίζωνται. Ταὐτὸν δὲ καὶ τὸν ποιητικὸν ὁ
ὀρθὸς νομοθέτης ἐν τοῖς καλοῖς ῥήμασι καὶ ἐπαινετοῖς πείσει τε καὶ
ἀναγκάσει, μὴ πείθων, τὰ τῶν σωφρόνων τε καὶ ἀνδρείων καὶ πάντως ἀγαθῶν
ἀνδρῶν ἔν τε ῥυθμοῖς σχήματα καὶ ἐν ἁρμονίαισι μέλη ποιοῦντα ὀρθῶς ποιεῖν.»
Εἰκότως ἄρα καὶ παρ´ ἡμῖν τὰς ὑπὸ τῶν θείων προφητῶν πεποιημένας ᾠδὰς καὶ
τοὺς εἰς θεὸν ὕμνους μελετᾶν οἱ παῖδες ἐθίζονται.
| [12,20] CHAPITRE XX.
QU’ON DOIT FORMER LES JEUNES GENS EN LEUR FAISANT APPRENDRE DES HYMNES ET DES ODES QUI RESPIRENT LA VERTU.
« Le discours me paraît retourner, pour la troisième ou quatrième
fois, au point de départ : savoir, que l'éducation est un entraînement et
une impulsion donnée aux jeunes gens, vers tout ce que la loi déclare être
de la droite raison et vers ce qui passe pour tel dans l'esprit des hommes
les plus estimables et qui ont le plus vieilli dans la pratique des
affaires. Afin donc que l'âme de l'enfant n'ait point de penchant
contraire à la loi, et afin qu'elle ne s'habitue pas à chercher ses
plaisirs et ses peines en dehors de ce que la loi nous engage à mettre en
pratique; mais pour qu'elle règle ses joies et ses tristesses sur ce qui,
dans la vieillesse, doit faire son bonheur; nous avons recours à ce que
nous nommons des chants, pour qu'ils soient comme des enchantements de ces
âmes novices; lesquels chants ont été composés avec soin pour produire en
elles une heureuse harmonie. Et attendu que ces jeunes âmes ne seraient
pas de force à soutenir des discussions sérieuses, il a fallu appeler
chants et amusements, ce dont on a fait usage pour les gagner. De même
que, dans les traitements des corps malades et affaiblis par les
souffrances, les médecins ont soin de mêler les remèdes qu'ils savent, par
expérience devoir leur être utiles, à des aliments ou à des boissons qui
semblent agréables; tandis qu'ils assaisonnent par des condiments
désagréables ce qui pourrait leur nuire, pour qu'ils s'accoutument à aimer
ou à haïr avec convenance, de même le législateur habile, ou persuadera le
poète, ou bien il le contraindra à défaut de persuasion, de célébrer, en
vers pompeux et dignes de louanges, les actions mémorables des hommes
modestes, valeureux, et qui présentent l'ensemble de toutes les vertus. En
chantant de pareils sujets, dans des stances rythmiques ou dans des
harmonies lyriques, ils feront un noble usage de la poésie. »
C'est, en conséquence, par une parfaite convenance que nous avons habitué
les enfants à apprendre les odes composées par les prophètes divins, et à
essayer de composer des hymnes en l'honneur de Dieu.
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