[1,47] XLVII. 1. Ἐν δὲ τούτῳ κατὰ κράτος εἰλήφεσαν Ἀχαιοὶ τὴν πόλιν καὶ περὶ τὰς
ἁρπαγὰς ἐσπουδακότες πολλὴν ἄδειαν σώζεσθαι τοῖς φεύγουσι παρῆκαν. Οἱ
δὲ ἀμφὶ τὸν Αἰνείαν ἔτι καθ´ ὁδὸν εὑρόντες τοὺς σφετέρους καὶ καθ´ ἓν
ἅπαντες γενόμενοι τὰ ὀχυρώτατα καταλαμβάνονται τῆς Ἴδης.
2. Ἦλθον δ´ ὡς αὐτοὺς οἵ τ´ ἐν Δαρδάνῳ τότε οἰκοῦντες, ὡς εἶδον φλόγα
πολλὴν παρὰ τὰ εἰωθότα φερομένην ἐξ Ἰλίου, νύκτωρ ταλιπόντες τὴν πόλιν
ἔρημον, χωρὶς ἢ ὅσοι σὺν Ἐλύμῳ. Καὶ Αἰγέστῳ ναυτικόν τι συνεσκευασμένοι
ἔτυχον προεξεληλυθότες τῆς πόλεως, καὶ ἐξ Ὀφρυνίου πόλεως ὁ δῆμος ἅπας
καὶ ἐκ τῶν ἄλλων Τρωικῶν πόλεων τῆς ἐλευθερίας περιεχόμενοι· δύναμίς τε
αὕτη δι´ ἐλαχίστου χρόνου μεγίστη τῶν Τρωικῶν ἐγένετο.
3. Οἱ μὲν οὖν σὺν Αἰνείᾳ διασωθέντες ἐκ τῆς καταλήψεως ἐν τούτοις
ὑπομένοντες τοῖς χωρίοις οὐ διὰ μακροῦ πάλιν ἐπὶ τὰ σφέτερα
κατελεύσεσθαι ἤλπιζον τῶν πολεμίων ἀποπλευσάντων, Ἀχαιοὶ δὲ
ἀνδραποδισάμενοι τὴν πόλιν καὶ τὰ σύνεγγυς χωρία καὶ φρούρια δῃώσαντες
παρεσκευάζοντο μὲν ὡς καὶ τοὺς ἐν τοῖς ὄρεσι χειρωσόμενοι.
4. Πεμψάντων δὲ κήρυκας αὐτῶν περὶ διαλύσεων καὶ δεομένων μὴ σφᾶς εἰς
ἀνάγκην καταστῆσαι πολέμου, συνελθόντες εἰς ἐκκλησίαν ἐπὶ τοῖςδε
ποιοῦνται πρὸς αὐτοὺς τὰς διαλύσεις· Αἰνείαν μὲν καὶ τοὺς σὺν αὐτῷ τὰ
χρήματα φέροντας ὅσα διεσώσαντο κατὰ τὴν φυγὴν ἐν ὡρισμένοις τισὶ
χρόνοις ἐκ τῆς Τρωάδος ἀπελθεῖν, παραδόντας Ἀχαιοῖς τὰ φρούρια· Ἀχαιοὺς
δὲ παρασχεῖν αὐτοῖς τὴν ἀσφάλειαν ἐξ ἁπάσης ὅσης ἐκράτουν γῆς καὶ
θαλάττης ἀπιοῦσι κατὰ τὰς ὁμολογίας.
5. Δεξάμενος δὲ ταῦτα Αἰνείας καὶ νομίσας ἐκ τῶν ἐνόντων κράτιστα εἶναι
Ἀσκάνιον μὲν τὸν πρεσβύτατον τῶν παίδων ἔχοντα τοῦ συμμαχικοῦ τινα
μοῖραν, ἧς Φρύγιον ἦν τὸ πλεῖστον, εἰς τὴν Δασκυλῖτιν καλουμένην γῆν, ἔνθα
ἐστὶν ἡ Ἀσκανία λίμνη, μετάπεμπτον ὑπὸ τῶν ἐγχωρίων γενόμενον ἐπὶ
βασιλείᾳ τοῦ ἔθνους ἀποπέμπει· καὶ ᾤκησεν Ἀσκάνιος αὐτόθι χρόνον τινὰ οὐ
πολύν. Ἐλθόντων δὲ ὡς αὐτὸν Σκαμανδρίου τε καὶ τῶν ἄλλων Ἑκτοριδῶν
ἀφειμένων ἐκ τῆς Ἑλλάδος ὑπὸ Νεοπτολέμου, κατάγων αὐτοὺς ἐπὶ τὴν
πατρῴαν ἀρχὴν εἰς Τροίαν ἀφικνεῖται.
6. Καὶ περὶ μὲν Ἀσκανίου τοσαῦτα λέγεται· τοὺς δὲ ἄλλους παῖδας Αἰνείας
παραλαβὼν καὶ τὸν πατέρα καὶ τὰ ἕδη τῶν θεῶν, ἐπειδὴ παρεσκευάσθη τὸ
ναυτικὸν αὐτῷ, διαπλεῖ τὸν Ἑλλήσποντον ἐπὶ τῆς ἔγγιστα κειμένης
χερρονήσου τὸν πλοῦν ποιούμενος, ἣ πρόκειται μὲν τῆς Εὐρώπης, αλεῖται δὲ
Παλλήνη. ἔθνος δ´ εἶχεν αὐτὴν Θρᾴκιον σύμμαχον Κρουσαῖον καλούμενον
ἁπάντων προθυμότατον τῶν συναραμένων αὐτοῖς τοῦ πολέμου.
| [1,47] XLVII. 1. En même temps les Achéens avaient pris la ville de force, et occupés à
piller, ils laissèrent à ceux qui s’étaient sauvés une bonne occasion de
s‘enfuir. Énée et ses compagnons rattrapèrent les leurs qui étaient toujours en
route, et s’étant réunis en une seule troupe, ils se saisissent des positions les
plus fortes mont Ida.
2. Là se joignirent à eux non seulement les habitant de Dardanos, qui, ayant vu
un grand feu inhabituel s’élever sur Ilion, avaient durant la nuit abandonné leur
ville indéfendable, - sauf ceux qui avec Elymos et Aegestos avaient équipé des
bateaux et étaient partis plus tôt, - mais aussi la population entière d'Ophrynion et
ceux des autres villes troyennes qui s’accrochaient à leur liberté; et en très peu
de temps cette force troyenne devint considérable.
3. En conséquence, les fugitifs qui avaient échappé avec Énée à la prise de la
ville et demeuraient sur le mont Ida avaient l’espoir de rentrer chez eux bienttôt,
quand l'ennemi serait parti; mais les Achéens, ayant réduit en esclavage le
peuple resté dans la cité et dans les environs, démolit les fortins et se préparaient
à soumettre également ceux qui étaient dans les montagnes.
4. Cependant, les Troyens envoyèrent des messagers pour faire un traité de paix
et demandèrent aux Achéens de ne pas les amener à la nécessité de faire la
guerre. Les Achéens tinrent une assemblée et firent la paix aux conditions
suivantes: Énée et ses compagnons devaient quitter la Troade avec tous les
objets de valeur qu'ils avaient sauvés lors de leur fuite dans un délai fixé, après
avoir d'abord livré leurs forts aux Achéens; et les Achéens devaient leur donner
un sauf-conduit sur terre et sur mer dans tous états dont ils étaient les maîtres
s’ils partaient en vertu de ces accords.
5. Énée , ayant accepté ces conditions, qu(il considérait comme les meilleures
dans ces circonstances, envoya Ascagne, son fils aîné, avec certains des alliés,
principalement des Phrygiens, au pays appelé Dascylitis, où se situe le lac
Ascania, car il avait été invité par les habitants à régner sur leur pays. Mais
Ascagne n’y habita pas longtemps. Comme Scamandrios et les autres
descendants d’Hector qui avaient été autorisés par Néoptolème à renter chez
eux de Grèce, vinrent le trouver il alla à Troie afin de restaurer leur royaume
héréditaire.
6. Voilà tout ce que l’on raconte sur Ascagne. Quant à Énée , après que sa
flotte fut prête, il s'embarqua avec le reste de ses fils et avec son père, prenant
avec lui les images des dieux il traversa l’Hellespont, navigua vers la péninsule
la plus proche, qui se trouve devant l'Europe et s'appelle Pallène. Ce pays était
occupé par un peuple thrace appelé Cruséen, qui étaient allié aux Troyens et qui
les avait aidés durant la guerre avec une ardeur plus grande que celle de tous les
autres.
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