HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PROCLUS, Commentaire sur le Parménide, livre II

Paragraphes 41

  Paragraphes 41

[2,41] Ἀλλὰ πρῶτον μέν σε τοῦτο λανθάνει, ὅτι οὐ παντάπασιν οὕτω σεμνύνεται τὸ γράμμα, ὥστε ἅπερ σὺ λέγεις διανοηθὲν γραφῆναι, τοὺς ἀνθρώπους δὲ ἐπικρυπτόμενον ὥς τι μέγα διαπραττόμενον· ἀλλὰ σὺ μὲν εἶπές τι τῶν συμβεβηκότων. Τὸ "σεμνὸν" καὶ τὸ "μέγα" καὶ τὸ "ἀπόκρυφον" ὄντως ἀπονέμει τῷ λόγῳ τοῦ Παρμενίδου πρὸς αὐτὸ τὸ πρᾶγμα περὶ οὗ λόγος ἀποσκοπούμενος· τὸ γὰρ ἓν ὂν τὸ ἐξῃρημένον σεμνόν ἐστιν ὄντως ὡς τῷ ἑνὶ κατεχόμενον, μέγα δὲ ὡς δύναμιν ἀκατάληπτον ἔχον, ἀπόκρυφον δὲ ὡς ἀνέκφραστον καὶ ἀνέκφαντον ἐν τῷ ἀκροτάτῳ μεμενηκός· ταῦτα οὖν τὸ πρᾶγμα πρώτως ἔλαχε καὶ περὶ αὐτοῦ λόγος ἔχει δευτέρως, ὑψηλὸς μὲν ὢν καὶ διὰ τοῦτο μέγας, ἐκβεβηκὼς δὲ τὸ δημῶδες καὶ διὰ τοῦτο σεμνὸς, αἰνιγματώδης δὲ καὶ διὰ τοῦτο κρύφιος. Ἀλλ´ μὲν τοῦ Παρμενίδου λόγος τοιοῦτος· δὲ Ζήνων, ὡς αὐτός φησιν τοῦ λόγου πατὴρ, οὐχ οὕτω σεμνός ἐστι παντάπασιν ὥσπερ ἐκεῖνος· δευτέρως γὰρ ἔχει καὶ οὗτος τὸ σεμνὸν, ὥσπερ καὶ ἑνὰς, περὶ ἧς ποιεῖται τὴν διδασκαλίαν, δευτέρα τῆς ἐξῃρημένης ἐστίν. "Οὐδὲ αὖ οὕτω τι μέγα" καὶ αὐτὸς "διαπράττεται", φησὶν, ὡς Παρμενίδης· ἐκεῖνος γὰρ πρὸς αὐτὸ τὸ αἰτιώτατον ἀνατείνεται, καὶ, εἰ βούλει λέγειν, τὸ πατρικώτατον αἴτιον· ἀλλ´ "οὐδ´ οὕτω γέγραπται", φησὶν, ὡς πάντη "τοὺς πολλοὺς ἐπικρυπτόμενοςμετάγειν γὰρ αὐτοὺς ἐθέλει τοὺς πολλοὺς ἀπὸ τοῦ μεμερισμένου πλήθους ἐπὶ τὰς συντεταγμένας τοῖς πλήθεσιν ἑνάδας. Ἐκ δὴ πάντων τούτων ἔκδηλον ὡς τὸ γράμμα (714) τοῦ Ζήνωνος οὐχ οὕτω θεῖόν ἐστιν ὡς τὸ Παρμενίδειον, οὐδ´ οὕτως ἀπόῤῥητον καὶ σεμνὸν ὡς ἀπὸ τῶν πολλῶν ἐπὶ τὸ ἓν ὂν τὸ ἐξῃρημένον ἀνάγειν τὸν ἀκροατὴν, ἀλλ´ ἐκφαίνει μέν πως καὶ τοῦτο τὸ ἓν ὂν, προσεχῶς δὲ διαπράττεται τὴν ἐπὶ τὸ συντεταγμένον τοῖς πολλοῖς ἓν ὂν ἀπὸ τοῦ πλήθους μετάστασιν. Ἐπεὶ δὲ ἐκφαίνει που κἀκεῖνο τὸ Παρμενίδειον ἓν ὂν, εἰκότως προσέθηκεν· "ἀλλὰ σὺ μὲν εἶπές τι τῶν συμβεβηκότωνοὐ γὰρ καθ´ αὑτὸ περὶ ἐκείνου ποιοῦμαι τὸν λόγον, φησὶ, συμβαίνει δὲ τοῖς περὶ τὴν ἐμὴν ὑπόθεσιν διατρίβουσιν ἀναφαίνεσθαι κἀκείνην τὴν ἄβατον τοῖς πολλοῖς ὕπαρξιν. Διὰ ταῦτα ἄρα καὶ Σωκράτης εἰώθει, καθάπερ καὶ μικρῷ πρότερον εἴπομεν, περὶ τοὺς ὁρισμοὺς διατρίβειν τῶν πραγμάτων, ἐπιζητῶν τί δίκαιον, τί καλὸν, τί ὅσιον· οἱ γὰρ ὁρισμοὶ τῶν ἐν τοῖς καθέκαστα κοινωνοί εἰσι καὶ τῶν ἑνάδων τῶν μετεχομένων· περὶ ταύτας οὖν διατρίψαντες μέτιμεν ῥᾳδίως καὶ ἐπ´ αὐτὰς τὰς ἐξῃρημένας τῶν κοινῶν αἰτίας, ὥστε συμβαίνει τὴν μετάβασιν ἀπὸ τούτων ῥᾳδίαν γίγνεσθαι τοῖς ταῦτα πραγματευομένοις. Παντὶ γὰρ ἂν ὑποπέσοι ζητεῖν πόθεν αἱ κοινότητες αὗται, πόθεν αἱ τῶν καθόλου φύσεις (τὸ γὰρ ἐν τῷδε ὂν οὐχὶ καὶ ἐν ἄλλῳ ἐστὶ), τί οὖν ἐποίησεν ἐν ἑκάστῳ ταὐτὸν, καὶ τίνος ἑνὸς μέθεξις, ὥστε ἀναφαίνεσθαι προϊοῦσιν ἐφ´ ἑαυτῶν οὔσας μονάδας. Καὶ ταῦτα μὲν περὶ τούτων. Εἰ δὲ δῆλός ἐστιν ἐν τοῖς ἐκκειμένοις διακρίνων Ζήνων τὸ καθ´ αὑτὸ καὶ τὸ κατὰ συμβεβηκὸς, ποῦ χώραν ἔχει λοιπὸν τὸ, Ἀλλὰ τοῦτο Παρμενίδης οὔπω ἑώρα, δή τις φορτικῶς εἰς αὐτὸν ἀπέῤῥιψεν; [2,41] § 41. « En effet d'abord il t'a échappé que mon ouvrage n'a pas du tout la haute pensée qui. d'après toi, en a inspiré la composition, et qui s'est dérobée aux yeux du public, à savoir qu'il se proposait un grand objet : tu n'en as relevé là qu'un des côtés accessoires et accidentels. » Les caractères de : vraiment haute pensée, grand objet, — caché aux yeux du monde, il les attribue au discours de Parménide, parce qu'il a en vue la chose même dont il doit traiter; car l'un être, séparé, est réellement quelque chose de haut, comme possédé par l'un, de grand, comme ayant une puissance incompréhensible, de mystérieux, comme se dérobant à la parole et à l'exposition en tant qu'ayant sa demeure dans le sommet des choses. Ces caractères, le sujet les a éminemment ; le discours qui le traite les possède, quoique dans une mesure inférieure ; car il est élevé, et par là, grand : il sort des conditions des discours populaires et les dépasse, et par-là il est grave et digne, de plus il est énigmatique et par-là même, mystérieux. Ce sont là les caractères du discours de Parménide : mais Zénon, comme le dit le père même du dialogue, n'a pas du tout la même hauteur de pensée que celui-là : car ce n'est que dans une mesure inférieure, qu'il possède lui aussi cette haute gravité, comme l'hénade, qui est le sujet de son traité, est au-dessous de l'hénade séparée. Ainsi, dit-il, il n'a pas la même grandeur, et il ne se propose pas le même objet que Parménide ; car celui-ci tend à la plus haute des causes, même, ou si tu aimes mieux, à la cause la plus paternelle ; et, ajoute-t-il, il n'a pas été écrit, comme si l'auteur voulait absolument n'être pas compris du grand public : car il veut ramener ce grand public même de la pluralité divisée, aux hénades coordonnées aux pluralités. Par tout cela, il est évident que l'ouvrage de Zénon n'est pas aussi divin que celui de Parménide, ni assez profond, ni assez élevé pour faire remonter l'auditeur des plusieurs à l'un être séparé, mais qu'il expose et l'ait connaître cet un être, et que son objet direct et immédiat est d'imprimer un changement, qui, de la pluralité, amène à l'un être coordonné aux plusieurs. Et puisqu'il explique et développe aussi cet un être de Parménide, il a eu raison d'ajouter : mais tu n'as relevé que quelqu'un de ses caractères accidentels. Car, dit-il, je ne traite pas de cet un en soi, et ce n'est que par accident, occasionnellement, que cette hyparxis inaccessible aux plusieurs se découvre à ceux qui s'occupent de mon hypothèse. C'est donc pour cela que Socrate avait l'habitude, comme nous l'avons dit un peu plus haut, de s'occuper des définitions des choses et de chercher : qu'est ce que le juste, qu'est-ce que le beau, qu'est-ce que le saint. Car les définitions des choses comprises dans les choses individuelles ont quelque chose de commun avec les hénades participées. Ainsi donc en nous occupant de celles-ci, nous arrivons facilement aux causes séparées des choses communes, de sorte que, occasionnellement, ceux qui traitent de celles-ci s'élèvent facilement au dessus d'elles. Car tout le monde peut prendre de là l'occasion de se demander : d'où viennent ces communautés elles mêmes, d'où viennent les natures des universaux (car ce qui est dans cette chose, n'est pas aussi dans une autre); qu'est ce qui a créé, dans chaque chose individuelle, le même ; de quel un y a-t il participation, de sorte qu'il voie, en continuant le cours de ses recherches, apparaître des monades existant par elles-mêmes. En voilà assez sur ce point. Et s'il est clair que dans le passage cité, puisque Zénon distingue la chose en soi, et la chose relative et par accident, il n'y a plus lieu de dire, « mais Parménide n'a vas encore vu cela » comme on l'a fait assez impertinemment.


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Dernière mise à jour : 18/03/2010