HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

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[939] (939a) ὥστε μηδὲν εἶναι δέος ἐκπεσεῖν καὶ ἀποσφαλῆναι τοὺς ἐκεῖ βεβηκότας, εἰ δὲ μὴ δὲ αὐτὴ καὶ τὸ ποικίλον τοῦτο τῆς φορᾶς καὶ πεπλανημένον οὐκ ἀνωμαλίας οὐδὲ ταραχῆς ἐστιν, ἀλλὰ θαυμαστὴν ἐπιδείκνυνται τάξιν ἐν τούτοις καὶ πορείαν οἱ ἀστρολόγοι κύκλοις τισὶ περὶ κύκλους ἑτέρους ἐξελιττομένοις συνάγοντες, οἳ ἄγουσιν αὐτὴν οἱ μὲν ἀτρεμοῦσαν, οἱ δὲ λείως καὶ ὁμαλῶς ἀεὶ τάχεσι τοῖς αὐτοῖς ἀνθυποφερομένην· αὗται γὰρ αἱ τῶν κύκλων ἐπιβάσεις καὶ περιαγωγαὶ καὶ σχέσεις πρὸς ἀλλήλους καὶ πρὸς ἡμᾶς τὰ φαινόμενα τῆς κινήσεως ὕψη καὶ βάθη καὶ τὰς κατὰ (939b) πλάτος παραλλάξεις ἅμα ταῖς κατὰ μῆκος αὐτῆς περιόδοις ἐμμελέστατα συμπεραίνουσι. Τὴν δὲ πολλὴν θερμότητα καὶ συνεχῆ πύρωσιν ὑφ´ ἡλίου (οὐ) παύσῃ φοβούμενος, ἂν πρῶτον μὲν ἀντιθῇς ταῖς ἕνδεκα θεριναῖς συνόδοις τὰς πανσελήνους· εἴσῃ δὲ τὸ συνεχὲς τῆς μεταβολῆς ταῖς ὑπερβολαῖς χρόνον οὐκ ἐχούσαις πολὺν ἐμποιεῖν κρᾶσιν οἰκείαν καὶ τὸ ἄγαν ἑκατέρας ἀφαιρεῖν· διὰ μέσου δὲ τούτων, ὡς εἰκός, ὥραν ἔαρι προσφορωτάτην ἔχουσιν. Ἔπειτα πρὸς μὲν ἡμᾶς καθίησι δι´ ἀέρος θολεροῦ καὶ συνεπερείδοντος τὴν θερμότητα ταῖς ἀναθυμιάσεσι τρεφομένην, ἐκεῖ δὲ λεπτὸς ὢν (939c) καὶ διαυγὴς ἀὴρ σκίδνησι καὶ διαχεῖ τὴν αὐγήν, ὑπέκκαυμα καὶ σῶμα μηδὲν ἔχουσαν. Ὕλην δὲ καὶ καρποὺς αὐτόθι μὲν ὄμβροι τρέφουσιν, ἑτέρωθι δέ, ὥσπερ ἄνω περὶ Θήβας παρ´ ὑμῖν καὶ Συήνην, οὐκ ὄμβριον ὕδωρ ἀλλὰ γηγενὲς γῆ πίνουσα καὶ χρωμένη πνεύμασι καὶ δρόσοις οὐκ ἂν ἐθελήσειεν οἶμαι τῇ πλεῖστον ὑομένῃ πολυκαρπίας ὑφίεσθαι δι´ ἀρετήν τινα καὶ κρᾶσιν. Τὰ δ´ αὐτὰ φυτὰ τῷ γένει παρ´ ἡμῖν μέν, ἐὰν σφόδρα πιεσθῇ χειμῶσιν, ἐκφέρει πολὺν καὶ καλὸν καρπόν, ἐν δὲ Λιβύῃ καὶ παρ´ ὑμῖν ἐν Αἰγύπτῳ δύσριγα κομιδῇ καὶ δειλὰ πρὸς χειμῶνάς ἐστι. Τῆς δὲ Γεδρωσίας καὶ Τρωγλοδύτιδος, (939d) καθήκει πρὸς τὸν ὠκεανόν, ἀφόρου διὰ ξηρότητα καὶ ἀδένδρου παντάπασιν οὔσης, ἐν τῇ παρακειμένῃ καὶ περικεχυμένῃ θαλάττῃ θαυμαστὰ μεγέθη φυτῶν τρέφεται καὶ κατὰ βυθοῦ τέθηλεν, ὧν τὰ μὲν ἐλαίας τὰ δὲ δάφνας τὰ δ´ Ἴσιδος τρίχας καλοῦσιν. Οἱ δ´ ἀνακαμψέρωτες οὗτοι προσαγορευόμενοι τῆς γῆς ἐξαιρεθέντες οὐ μόνον ζῶσι κρεμάμενοι χρόνον ὅσον βούλεταί τις, ἀλλὰ βλαστάνουσιν. - - - Σπείρεται δὲ τὰ μὲν πρὸς χειμῶνος τὰ δὲ θέρους ἀκμάζοντος, ὥσπερ σήσαμον καὶ μελίνη· τὸ δὲ θύμον τὸ κενταύριον ἂν εἰς ἀγαθὴν καὶ πίονα σπαρῇ χώραν καὶ βρέχηται καὶ ἄρδηται, τῆς κατὰ (939e) φύσιν ἐξίσταται ποιότητος καὶ ἀποβάλλει τὴν δύναμιν, αὐχμῷ δὲ χαίρει καὶ πρὸς τὸ οἰκεῖον ἐπιδίδωσιν. Εἰ δ´ ὥς φασιν οὐδὲ τὰς δρόσους ἀνέχεται, καθάπερ τὰ πλεῖστα τῶν Ἀραβικῶν, ἀλλ´ ἐξαμαυροῦται διαινόμενα καὶ φθείρεται, τί δὴ θαυμαστόν ἐστιν εἰ γίνονται περὶ τὴν σελήνην ῥίζαι καὶ σπέρματα καὶ ὗλαι μηθὲν ὑετῶν δεόμεναι μηδὲ χιόνων ἀλλὰ πρὸς θερινὸν ἀέρα καὶ λεπτὸν εὐφυῶς ἔχουσαι; Πῶς δ´ οὐκ εἰκὸς ἀνιέναι τε πνεύματα θαλπόμενα τῇ σελήνῃ καὶ τῷ σάλῳ τῆς περιφορᾶς αὔρας τε παρομαρτεῖν ἀτρέμα καὶ δρόσους (καὶ) ὑγρότητας ἐλαφρὰς περιχεούσας καὶ διασπειρομένας ἐπαρκεῖν τοῖς βλαστάνουσιν, (939f) αὐτὴν δὲ τῇ κράσει μὴ πυρώδη μηδ´ αὐχμηρὰν ἀλλὰ μαλακὴν καὶ ὑδροποιὸν εἶναι; Ξηρότητος μὲν γὰρ οὐδὲν ἀφικνεῖται πάθος ἀπ´ αὐτῆς πρὸς ἡμᾶς, ὑγρότητος δὲ πολλὰ καὶ θηλύτητος, αὐξήσεις φυτῶν, σήψεις κρεῶν, τροπαὶ καὶ ἀνέσεις οἴνων, μαλακότητες ξύλων, εὐτοκίαι γυναικῶν. Δέδοικα δ´ ἡσυχάζοντα Φαρνάκην αὖθις ἐρεθίζειν καὶ κινεῖν, [939] (939a) en sorte qu'il n'y aurait point de chute à craindre pour ceux qui l'habiteraient, à moins qu'elle ne tombât elle-même. La variété et les aberrations de son mouvement ne viennent pas d'inégalité ou de désordre ; les astronomes démontrent au contraire qu'elles sont l'effet d'un ordre et d'un cours admirables; ils la font passer dans des cercles qui s'entrelacent les uns dans les autres ; quelques uns supposent qu'elle est immobile ; d'autres veulent qu'elle ait un mouvement uniforme et d'une vitesse toujours égale. Ce sont les ascensions de ces cercles, leurs révolutions, leurs situations respectives, leurs positions par rapport à nous, qui produisent, avec beaucoup de régularité, ces hauteurs, ces dépressions que nous observons dans son mouvement, et ces aberrations en (939b) latitude, toujours jointes à la révolution périodique qu'elle fait en longitude. «Quant à l'excessive et continuelle chaleur que le Soleil, dites-vous, lui ferait éprouver, vous cesserez de la craindre, si vous opposez premièrement aux douze conjonctions de l'été les douze oppositions, ensuite la continuité de ses changements, qui, ne laissant pas aux affections extrêmes un long espace de temps et leur ôtant ce qu'elles ont de trop violent, les réduisent à une température très agréable et rendent le temps qui s'écoule entre les deux extrêmes assez semblable à notre printemps. D'ailleurs le soleil nous envoie ses rayons à travers un air épais ; et sa chaleur, nourrie par ces vapeurs, en acquiert beaucoup plus de force, au lieu que dans la lune, (939c) où l'air est subtil et transparent, les rayons, ne trouvant aucun corps qui leur serve de foyer et d'aliment, se divisent et se dispersent. Chez nous ce sont les pluies qui nourrissent les arbres et les fruits ; mais ailleurs, comme chez vous à Thèbes et à Syène, ce n'est pas l'eau de la pluie qui fournit à leur nourriture, c'est celle de la terre même, qui, toujours pénétrée d'humidité, fécondée d'ailleurs par les vents et la rosée, ne le cède point en fertilité au sol le mieux arrosé, tant elle est naturellement grasse et féconde. Dans nos contrées, les mêmes espèces d'arbres qui ont éprouvé un hiver rigoureux portent en abondance de très bons fruits; mais en Afrique, et chez vous en Égypte, les arbres sont très incommodés par le froid. La Gédrosie et la Troglodytide, (939d) situées sur les bords de l'Océan, sont frappées de stérilité et ne produisent point d'arbres, à cause de la sécheresse du sol. Mais la mer adjacente nourrit jusque dans le fond de ses eaux des plantes d'une grandeur extraordinaire, qu'ils appellent les unes des oliviers, les autres des lauriers, et d'autres enfin des cheveux d'Isis. La plante nommée anacampserote, quand elle a été arrachée de terre et qu'on la suspend, se conserve autant qu'on veut et pousse même de nouvelles feuilles. Entre les graines qu'on sème, il en est, comme la centaurée, qui, semées dans une terre grasse et souvent arrosée, perdent leurs propriétés (939e) naturelles, parce qu'elles aiment la sécheresse et qu'un sol aride leur conserve toute leur vertu. Il y en a d'autres, telles que la plupart des plantes d'Arabie, qui ne peuvent pas supporter même la rosée et qui se flétrissent et meurent dès qu'elles sont mouillées. Quelle merveille donc s'il croît dans la lune des racines, des semences et des plantes qui n'ont besoin ni d'hiver ni de pluies, et auxquelles un air sec, comme celui de l'été, est seul convenable? «Et pourquoi ne serait-il pas vraisemblable qu'il y a dans la lune des vents tièdes et doux, et que le mouvement même de sa révolution excite des haleines tempérées, des rosées et des vapeurs légères qui s'étendent partout et suffisent à la nourriture des plantes ? (939f) La température de cette planète n'est-elle pas plutôt molle et humide que sèche et brûlante? Il ne nous en vient aucun effet de sécheresse, mais plusieurs d'humidité, et, s'il est permis de parler ainsi, de mollesse fécondante, tels que l'accroissement des plantes, l'attendrissement des viandes, l'altération des vins qui tournent ou s'affadissent, la pourriture des bois, les enfantements faciles. Je craindrais d'irriter Pharnace, que je vois à présent si tranquille,


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Dernière mise à jour : 24/01/2008