HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

Chapitre 50

  Chapitre 50

[50] L. (Φαίδων)
Ὡς μὲν ἐγὼ οἶμαι, ἐπεὶ αὐτῷ ταῦτα συνεχωρήθη, (102b) καὶ ὡμολογεῖτο εἶναί
τι ἕκαστον τῶν εἰδῶν καὶ τούτων τἆλλα μεταλαμβάνοντα αὐτῶν τούτων τὴν
ἐπωνυμίαν ἴσχειν, τὸ δὴ μετὰ ταῦτα ἠρώτα, « Εἰ δή, δὅς, ταῦτα οὕτως
λέγεις, ἆροὐχ, ὅταν Σιμμίαν Σωκράτους φῇς μείζω εἶναι, (Φαίδων)ος δὲ
ἐλάττω, λέγεις τότεἶναι ἐν τῷ Σιμμίᾳ ἀμφότερα, καὶ μέγεθος καὶ σμικρότητα;
- Ἔγωγε.
- Ἀλλὰ γάρ, δὅς, ὁμολογεῖς τὸ τὸν Σιμμίαν ὑπερέχειν Σωκράτους οὐχ ὡς
τοῖς ῥήμασι λέγεται οὕτω καὶ τὸ ἀληθὲς (102c) ἔχειν; Οὐ γάρ που πεφυκέναι
Σιμμίαν ὑπερέχειν τούτῳ, τῷ Σιμμίαν εἶναι, ἀλλὰ τῷ μεγέθει τυγχάνει
ἔχων· οὐδαὖ Σωκράτους ὑπερέχειν ὅτι Σωκράτης Σωκράτης ἐστίν, ἀλλ
ὅτι σμικρότητα ἔχει Σωκράτης πρὸς τὸ ἐκείνου μέγεθος;
- Ἀληθῆ.
- Οὐδέ γε αὖ ὑπὸ Φαίδωνος ὑπερέχεσθαι τῷ ὅτι Φαίδων Φαίδων ἐστίν,
ἀλλὅτι μέγεθος ἔχει (Φαίδων) πρὸς τὴν Σιμμίου σμικρότητα;
- Ἔστι ταῦτα.
- Οὕτως ἄρα Σιμμίας ἐπωνυμίαν ἔχει σμικρός τε καὶ μέγας εἶναι, ἐν μέσῳ
ὢν ἀμφοτέρων, τοῦ μὲν τῷ μεγέθει (102d) ὑπερέχειν τὴν σμικρότητα ὑπέχων,
τῷ δὲ τὸ μέγεθος τῆς σμικρότητος παρέχων ὑπερέχον. Καὶ ἅμα μειδιάσας,
ἔοικα, ἔφη, καὶ συγγραφικῶς ἐρεῖν, ἀλλοὖν ἔχει γέ που ὡς λέγω.
- Συνέφη.
- Λέγω δὴ τοῦδἕνεκα, βουλόμενος δόξαι σοὶ ὅπερ ἐμοί. Ἐμοὶ γὰρ φαίνεται
οὐ μόνον αὐτὸ τὸ μέγεθος οὐδέποτἐθέλειν ἅμα μέγα καὶ σμικρὸν εἶναι,
ἀλλὰ καὶ τὸ ἐν ἡμῖν μέγεθος οὐδέποτε προσδέχεσθαι τὸ σμικρὸν οὐδἐθέλειν
ὑπερέχεσθαι, ἀλλὰ δυοῖν τὸ ἕτερον, φεύγειν καὶ ὑπεκχωρεῖν ὅταν αὐτῷ
(102e) προσίῃ τὸ ἐναντίον, τὸ σμικρόν, προσελθόντος ἐκείνου ἀπολωλέναι·
ὑπομένον δὲ καὶ δεξάμενον τὴν σμικρότητα οὐκ ἐθέλειν εἶναι ἕτερον ὅπερ
ἦν. Ὥσπερ ἐγὼ δεξάμενος καὶ ὑπομείνας τὴν σμικρότητα, καὶ ἔτι ὢν ὅσπερ
εἰμί, οὗτος αὐτὸς σμικρός εἰμι· ἐκεῖνο δὲ οὐ τετόλμηκεν μέγα ὂν σμικρὸν
εἶναι· ὡς δαὕτως καὶ τὸ σμικρὸν τὸ ἐν ἡμῖν οὐκ ἐθέλει ποτὲ μέγα γίγνεσθαι
οὐδὲ εἶναι, οὐδἄλλο οὐδὲν τῶν ἐναντίων, ἔτι ὂν ὅπερ ἦν, ἅμα τοὐναντίον
γίγνεσθαί τε (103a) καὶ εἶναι, ἀλλἤτοι ἀπέρχεται ἀπόλλυται ἐν τούτῳ τῷ
παθήματι.
- Παντάπασιν, ἔφη Κέβης, οὕτω φαίνεταί μοι. »
[50] L. PHÉDON
Autant que je m’en souviens, quand on lui eut accordé cela et qu’on fut tombé d’accord
sur l’existence réelle de chacune des formes, et que c’est de la participation que les
autres choses ont avec elles qu’elles tirent leur dénomination, alors il posa cette question
« Si tu admets ce que je viens d’avancer, est-ce que, lorsque tu dis que Simmias est plus
grand que Socrate, mais plus petit que Phédon, tu ne dis pas alors qu’il y a dans
Simmias deux choses à la fois, de la grandeur et de la petitesse ?
— Si.
— Mais alors, reprit Socrate, tu conviens qu’en disant que Simmias surpasse Socrate,
cette proposition, telle qu’elle est exprimée par ces mots, n’est pas exacte ; car Simmias
n’est pas tel de nature qu’il le dépasse par là même qu’il est Simmias, mais il le dépasse
par la grandeur qu’il tient du hasard, et il ne surpasse pas non plus Socrate à cause que
Socrate est Socrate, mais parce que Socrate a de la petitesse par comparaison à la
grandeur de Simmias.
— C’est vrai.
— De même il n’est pas dépassé par Phédon parce que Phédon est Phédon, mais parce
que Phédon a de la grandeur par comparaison à la petitesse de Simmias.
— C’est exact.
— Ainsi donc Simmias est appelé à la fois petit et grand, et il est entre les deux, laissant
dépasser sa petitesse par la grandeur de l’un, et reconnaissant à l’autre une grandeur
qui dépasse sa petitesse. J’ai bien l’air, ajouta-t-il en souriant, de parler comme si je
rédigeais un contrat ; mais enfin la chose est ainsi.
— Il en tomba d’accord.
— Si j’insiste là-dessus, c’est que je voudrais te faire partager mon opinion. Car il me
semble à moi que non seulement la grandeur en elle-même ne veut jamais être à la fois
grande et petite, mais encore que la grandeur qui est en nous n’admet jamais la petitesse
et ne veut pas être dépassée. Mais de deux choses l’une, ou bien elle fuit et se retire,
quand son contraire, la petitesse, s’avance vers elle, ou bien, quand celui-ci s’est
approché, elle périt. Elle ne veut pas, en admettant et recevant la petitesse, devenir autre
chose que ce qu’elle était. C’est ainsi que moi, ayant reçu et admis la petitesse sans
cesser d’être ce que je suis, je suis le même homme petit ; mais la grandeur, étant
grande, ne s’est jamais résolue à être petite. De même la petitesse qui est en nous se
refuse toujours à devenir et à être grande, et aucun des autres contraires, étant encore ce
qu’il était, ne veut en même temps devenir ni être son contraire, mais ou bien il se retire,
ou il périt quand l’autre arrive.
— C’est exactement ce qui m’en semble, dit Cébès. »


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Dernière mise à jour : 8/06/2005