HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

Page 433

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[433] ὥσπερ ἐν τοῖς (433a) τῶν στοιχείων ὀνόμασιν, εἰ μέμνησαι νυνδὴ ἐγὼ καὶ Ἑρμογένης ἐλέγομεν. (Κρατύλος) Ἀλλὰ μέμνημαι. (Σωκράτης) Καλῶς τοίνυν. Ὅταν γὰρ τοῦτο ἐνῇ, κἂν μὴ πάντα τὰ προσήκοντα ἔχῃ, λέξεταί γε τὸ πρᾶγμα, καλῶς ὅταν πάντα, κακῶς δὲ ὅταν ὀλίγα· λέγεσθαι δοὖν, μακάριε, ἐῶμεν, ἵνα μὴ ὄφλωμεν ὥσπερ οἱ ἐν Αἰγίνῃ νύκτωρ περιιόντες ὀψὲ ὁδοῦ, καὶ ἡμεῖς ἐπὶ τὰ πράγματα δόξωμεν αὖ (433b) τῇ ἀληθείᾳ οὕτω πως ἐληλυθέναι ὀψιαίτερον τοῦ δέοντος, ζήτει τινὰ ἄλλην ὀνόματος ὀρθότητα, καὶ μὴ ὁμολόγει δήλωμα συλλαβαῖς καὶ γράμμασι πράγματος ὄνομα εἶναι. Εἰ γὰρ ταῦτα ἀμφότερα ἐρεῖς, οὐχ οἷός τἔσῃ συμφωνεῖν σαυτῷ. (Κρατύλος) Ἀλλά μοι δοκεῖς γε, Σώκρατες, μετρίως λέγειν, καὶ οὕτω τίθεμαι. (Σωκράτης) Ἐπειδὴ τοίνυν ταῦτα ἡμῖν συνδοκεῖ, μετὰ ταῦτα τάδε σκοπῶμεν· εἰ μέλλει φαμὲν καλῶς κεῖσθαι τὸ ὄνομα, τὰ προσήκοντα δεῖ αὐτὸ γράμματα ἔχειν; (Κρατύλος) Ναί. (433c) (Σωκράτης) Προσήκει δὲ τὰ ὅμοια τοῖς πράγμασιν; (Κρατύλος) Πάνυ γε. (Σωκράτης) Τὰ μὲν ἄρα καλῶς κείμενα οὕτω κεῖται· εἰ δὲ μή τι καλῶς ἐτέθη, τὸ μὲν ἂν πολὺ ἴσως ἐκ προσηκόντων εἴη γραμμάτων καὶ ὁμοίων, εἴπερ ἔσται εἰκών, ἔχοι δἄν τι καὶ οὐ προσῆκον, δι οὐκ ἂν καλὸν εἴη οὐδὲ καλῶς εἰργασμένον τὸ ὄνομα. Οὕτω φαμὲν ἄλλως; (Κρατύλος) Οὐδὲν δεῖ οἶμαι διαμάχεσθαι, Σώκρατες· ἐπεὶ οὐκ ἀρέσκει γέ με τὸ φάναι ὄνομα μὲν εἶναι, μὴ μέντοι καλῶς γε κεῖσθαι. (433d) (Σωκράτης) Πότερον τοῦτο οὐκ ἀρέσκει σε, τὸ εἶναι τὸ ὄνομα δήλωμα τοῦ πράγματος; (Κρατύλος) Ἐμοιγε. (Σωκράτης) Ἀλλὰ τὸ εἶναι τῶν ὀνομάτων τὰ μὲν ἐκ προτέρων συγκείμενα, τὰ δὲ πρῶτα, οὐ καλῶς σοι δοκεῖ λέγεσθαι; (Κρατύλος) Ἔμοιγε. (Σωκράτης) Ἀλλὰ τὰ πρῶτα εἰ μέλλει δηλώματά τινων γίγνεσθαι, ἔχεις τινὰ καλλίω τρόπον τοῦ δηλώματα αὐτὰ γενέσθαι (433e) ἄλλον αὐτὰ ποιῆσαι ὅτι μάλιστα τοιαῦτα οἷα ἐκεῖνα δεῖ δηλοῦν αὐτά; ὅδε μᾶλλόν σε ἀρέσκει τρόπος ὃν Ἑρμογένης λέγει καὶ ἄλλοι πολλοί, τὸ συνθήματα εἶναι τὰ ὀνόματα καὶ δηλοῦν τοῖς συνθεμένοις προειδόσι δὲ τὰ πράγματα, καὶ εἶναι ταύτην ὀρθότητα ὀνόματος, συνθήκην, διαφέρειν δὲ οὐδὲν ἐάντε τις συνθῆται ὥσπερ νῦν σύγκειται, ἐάντε καὶ τοὐναντίον ἐπὶ μὲν νῦν σμικρόν, μέγα καλεῖν, ἐπὶ δὲ μέγα, σμικρόν; πότερός σε τρόπος ἀρέσκει; [433] comme nous l'avons trouvé en examinant (433a) les noms des lettres ; car tu te rappelles ce que nous en avons dit précédemment Hermogène et moi. CRATYLE. Oui, je m'en souviens. SOCRATE. La chose sera donc nommée, si ce caractère se retrouve dans le nom, lors même que tous les traits convenables n'y seraient pas rassemblés; le nom sera bon, si ces traits y sont tous; mauvais, s'il n'y en a que fort peu. Consentons à reconnaître encore là le discours, cher Cratyle, si nous ne voulons pas payer l'amende, comme à Égine, quand on se trouve encore en route à une certaine heure de la nuit; car .on pourrait dire que nous sommes (433b) en vérité bien lents à arriver des noms aux choses. Ou bien, cherche une autre explication de la propriété du nom, et conteste-nous qu'il soit la représentation des choses au moyen des lettres et des syllabes : car, enfin, tu ne peux, sans te contredire toi- même, maintenir à la fois ce que tu disais et ce que tu viens de m'accorder. CRATYLE. Tout cela, Socrate, me paraît bien dit, et je l'admets. SOCRATE. Puisque nous voilà d'accord, poursuivons. Pour que le nom soit bien fait, disions-nous, il faut qu'il renferme les lettres convenables ? CRATYLE. Oui. (433c) SOCRATE. Et ces lettres sont celles qui ont de la ressemblance avec les objets. CRATYLE, Soit. SOCRATE. Voilà pour les mots bien faits. Quant aux autres, il faut bien encore, puisque enfin ce sont des images, que la plupart des lettres dont ils se composent, soient convenables et conformes aux choses ; mais en même temps ils en renfermeront d'autres qui ne le seront pas, et c'est par là que ces noms devront être estimés mauvais. Est-ce ainsi que nous l'entendons ? CRATYLE. Je ne le contesterai pas, Socrate, moi qui ne voudrais pas même avouer pour nom tout nom qui ne serait pas bien fait. (433d) SOCRATE. N'admets-tu pas que le nom doit être une représentation de l'objet ? CRATYLE. Sans doute. SOCRATE. Et trouves-tu que l'on puisse dire des noms que les uns sont primitifs, les autres formés de ceux-là? CRATYLE. Oui, SOCRATE. Mais si ces primitifs doivent être autant de représentations de leurs objets, conçois-tu un meilleur moyen de les rendre tels (433e) que de les faire aussi semblables que possible à ce qu'ils doivent exprimer ? Ou bien aimes-tu mieux dire avec Hermogène, et beaucoup d'autres, que les noms sont des conventions qui ne représentent rien qu'à ceux entre lesquels la convention s'est faite et qui avaient connu d'abord les choses elles-mêmes, que la convention en un mot fait toute la propriété des noms, et qu'il est fort indifférent qu'on les ait établis comme nous voyons qu'on l'a fait, ou bien tout au rebours; comme si nous appelions grand ce que nous appelons petit, et petit ce que nous appelons grand? Laquelle de ces doctrines préfères-tu?


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Dernière mise à jour : 18/02/2010