HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Cratyle (dialogue complet)

Page 432

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[432] τοῖς ὀνόμασιν ἀποδιδῶμεν τῇ γραμματικῇ τέχνῃ, (432a) ἐάν τι ἀφέλωμεν προσθῶμεν μεταθῶμέν τι, <οὐ> γέγραπται μὲν ἡμῖν τὸ ὄνομα, οὐ μέντοι ὀρθῶς, ἀλλὰ τὸ παράπαν οὐδὲ γέγραπται, ἀλλεὐθὺς ἕτερόν ἐστιν ἐάν τι τούτων πάθῃ. (Σωκράτης) Μὴ γὰρ οὐ καλῶς σκοπῶμεν οὕτω σκοποῦντες, Κρατύλε. (Κρατύλος) Πῶς δή; (Σωκράτης) Ἴσως ὅσα ἔκ τινος ἀριθμοῦ ἀναγκαῖον εἶναι μὴ εἶναι πάσχοι ἂν τοῦτο σὺ λέγεις, ὥσπερ καὶ αὐτὰ τὰ δέκα ὅστις βούλει ἄλλος ἀριθμός, ἐὰν ἀφέλῃς τι (432b) προσθῇς, ἕτερος εὐθὺς γέγονε· τοῦ δὲ ποιοῦ τινος καὶ συμπάσης εἰκόνος μὴ οὐχ αὕτη <> ὀρθότης, ἀλλὰ τὸ ἐναντίον οὐδὲ τὸ παράπαν δέῃ πάντα ἀποδοῦναι οἷόν ἐστιν εἰκάζει, εἰ μέλλει εἰκὼν εἶναι. Σκόπει δὲ εἰ τὶ λέγω. Ἆρἂν δύο πράγματα εἴη τοιάδε, οἷον (Κρατύλος) καὶ Κρατύλου εἰκών, εἴ τις θεῶν μὴ μόνον τὸ σὸν χρῶμα καὶ σχῆμα ἀπεικάσειεν ὥσπερ οἱ ζωγράφοι, ἀλλὰ καὶ τὰ ἐντὸς πάντα τοιαῦτα ποιήσειεν οἷάπερ τὰ σά, καὶ μαλακότητας (432c) καὶ θερμότητας τὰς αὐτὰς ἀποδοίη, καὶ κίνησιν καὶ ψυχὴν καὶ φρόνησιν οἵαπερ παρὰ σοὶ ἐνθείη αὐτοῖς, καὶ ἑνὶ λόγῳ πάντα ἅπερ σὺ ἔχεις, τοιαῦτα ἕτερα καταστήσειεν πλησίον σου; πότερον (Κρατύλος) ἂν καὶ εἰκὼν Κρατύλου τότεἴη τὸ τοιοῦτον, δύο Κρατύλοι; (Κρατύλος) Δύο ἔμοιγε δοκοῦσιν, Σώκρατες, Κρατύλοι. (Σωκράτης) Ὁρᾷς οὖν, φίλε, ὅτι ἄλλην χρὴ εἰκόνος ὀρθότητα ζητεῖν καὶ ὧν νυνδὴ ἐλέγομεν, καὶ οὐκ ἀναγκάζειν, ἐάν τι (432d) ἀπῇ προσῇ, μηκέτι αὐτὴν εἰκόνα εἶναι; οὐκ αἰσθάνῃ ὅσου ἐνδέουσιν αἱ εἰκόνες τὰ αὐτὰ ἔχειν ἐκείνοις ὧν εἰκόνες εἰσίν; (Κρατύλος) Ἔγωγε. (Σωκράτης) Γελοῖα γοῦν, Κρατύλε, ὑπὸ τῶν ὀνομάτων πάθοι ἂν ἐκεῖνα ὧν ὀνόματά ἐστιν τὰ ὀνόματα, εἰ πάντα πανταχῇ αὐτοῖς ὁμοιωθείη. Διττὰ γὰρ ἄν που πάντα γένοιτο, καὶ οὐκ ἂν ἔχοι αὐτῶν εἰπεῖν <οὐδεὶς> οὐδέτερον ὁπότερόν ἐστι τὸ μὲν αὐτό, τὸ δὲ ὄνομα. (Κρατύλος) Ἀληθῆ λέγεις. (Σωκράτης) Θαρρῶν τοίνυν, γενναῖε, ἔα καὶ ὄνομα τὸ μὲν εὖ (432e) κεῖσθαι, τὸ δὲ μή, καὶ μὴ ἀνάγκαζε πάντἔχειν τὰ γράμματα, ἵνα κομιδῇ τοιοῦτον οἷόνπερ οὗ ὄνομά ἐστιν, ἀλλἔα καὶ τὸ μὴ προσῆκον γράμμα ἐπιφέρειν. Εἰ δὲ γράμμα, καὶ ὄνομα ἐν λόγῳ· εἰ δὲ ὄνομα, καὶ λόγον ἐν λόγῳ μὴ προσήκοντα τοῖς πράγμασιν ἐπιφέρεσθαι, καὶ μηδὲν ἧττον ὀνομάζεσθαι τὸ πρᾶγμα καὶ λέγεσθαι, ἕως ἂν τύπος ἐνῇ τοῦ πράγματος περὶ οὗ ἂν λόγος , [432] (432a) si nous venons à ajouter, retrancher, ou seulement déplacer quelqu'un de ces éléments, on ne pourra plus dire que nous écrivons ce mot, et que seulement nous ne l'écrivons pas comme il faut; je dis que nous ne l'écrivons plus du tout, et qu'il devient tout autre du moment qu'on lui a fait subir quelqu'une de ces modifications. SOCRATE. J'ai bien peur, Cratyle, que cette manière de voir ne soit pas juste. CRATYLE. Comment cela? SOCRATE. Il se peut bien qu'il en soit comme tu le dis, pour tout ce dont l'existence ou la non-existence dépend d'un nombre déterminé. Par exemple, si à dix, ou à tout autre nombre, tu ajoutes ou (432b) tu retranches quelque chose, tu as aussitôt un nombre différent. Mais la justesse d'une chose qui consiste, comme l'image, dans certaine qualité, n'est pas aux mêmes conditions. Au contraire, pour être image, il ne faut pas que l'image représente complètement la chose imitée. Vois si j'ai raison : y aurait-il réellement ces deux choses, savoir Cratyle et l'image de Cratyle, si quelque divinité avait représenté dans l'image non seulement la couleur et la forme du modèle, comme font les peintres, mais encore tout l'intérieur de ta personne, tel qu'il est, avec le même degré de mollesse (432c) et de chaleur, même mouvement, même âme, même raison; en un mot, si elle t'avait reproduit tout entier, et que, la copie achevée, elle l'eût placée auprès de toi, y aurait-il là Cratyle et l'image de Cratyle, ou bien deux Cratyles? CRATYLE. Il me semble, Socrate, que cela ferait deux Cratyles. SOCRATE. Tu vois donc, mon ami, que nous devons modifier l'idée que nous nous étions faite de la propriété d'une image ; et ne pas vouloir à toute force que ce ne soit plus une image, dès qu'il (432d) y manque quelque chose ou qu'il s'y trouve quelque chose de trop. Ne sens-tu pas de combien il s'en faut que les images renferment exactement tout ce qui se rencontre dans leurs modèles ? CRATYLE. Si fait. SOCRATE. Véritablement, Cratyle, ce serait une plaisante aventure si les choses et leurs noms devenaient semblables en tout point. Tout se trouverait double, et il n'y aurait plue moyen de distinguer où serait le nom et où serait la chose. CRATYLE. Tu as raison. SOCRATE. Consens donc, sans hésiter davantage, brave Cratyle, à reconnaître des noms qui conviennent (432e) aux choses et d'autres qui ne leur conviennent pas; et n'exige pas qu'ils renferment toutes les lettres nécessaires pour les rendre de tout point conformes à ce qu'ils désignent; mais plutôt accorde-nous que, dans un mot, peut être introduite telle lettre qui ne soit pas convenable ; et si une lettre dans un mot, un mot dans la phrase; si un mot dans la phrase, une phrase dans le discours, sans qu'il faille contester pour cela que les mots et le discours expriment la chose, du moment que l'on y trouve le caractère distinctif de cette chose,


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Dernière mise à jour : 18/02/2010