HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PAUSANIAS, Le Tour de la Grèce, livre I

Chapitre 30

  Chapitre 30

[1,30] (1) πρὸ δὲ τῆς ἐσόδου τῆς ἐς Ἀκαδημίαν ἐστὶ βωμὸς Ἔρωτος ἔχων ἐπίγραμμα ὡς Χάρμος Ἀθηναίων πρῶτος Ἔρωτι ἀναθείη. τὸν δὲ ἐν πόλει βωμὸν καλούμενον Ἀντέρωτος ἀνάθημα εἶναι λέγουσι μετοίκων, ὅτι Μέλης Ἀθηναῖος μέτοικον ἄνδρα Τιμαγόραν ἐρασθέντα ἀτιμάζων ἀφεῖναι κατὰ τῆς πέτρας αὑτὸν ἐκέλευσεν ἐς τὸ ὑψηλότατον αὐτῆς ἀνελθόντα· Τιμαγόρας δὲ ἄρα καὶ ψυχῆς εἶχεν ἀφειδῶς καὶ πάντα ὁμοίως κελεύοντι ἤθελε χαρίζεσθαι τῷ μειρακίῳ καὶ δὴ καὶ φέρων ἑαυτὸν ἀφῆκε· Μέλητα δέ, ὡς ἀποθανόντα εἶδε Τιμαγόραν, ἐς τοσοῦτο μετανοίας ἐλθεῖν ὡς πεσεῖν τε ἀπὸ τῆς πέτρας τῆς αὐτῆς καὶ οὕτως ἀφεὶς αὑτὸν ἐτελεύτησε. καὶ τὸ ἐντεῦθεν δαίμονα Ἀντέρωτα τὸν ἀλάστορα τὸν Τιμαγόρου κατέστη τοῖς μετοίκοις νομίζειν. (2) ἐν Ἀκαδημίᾳ δέ ἐστι Προμηθέως βωμός, καὶ θέουσιν ἀπαὐτοῦ πρὸς τὴν πόλιν ἔχοντες καιομένας λαμπάδας· τὸ δὲ ἀγώνισμα ὁμοῦ τῷ δρόμῳ φυλάξαι τὴν δᾷδα ἔτι καιομένην ἐστίν, ἀποσβεσθείσης δὲ οὐδὲν ἔτι τῆς νίκης τῷ πρώτῳ, δευτέρῳ δὲ ἀνταὐτοῦ μέτεστιν· εἰ δὲ μηδὲ τούτῳ καίοιτο, τρίτος ἐστὶν κρατῶν· εἰ δὲ καὶ πᾶσιν ἀποσβεσθείη, οὐδείς ἐστιν ὅτῳ καταλείπεται νίκη. ἔστι δὲ Μουσῶν τε βωμὸς καὶ ἕτερος Ἑρμοῦ καὶ ἔνδον Ἀθηνᾶς, τὸν δὲ Ἡρακλέους ἐποίησαν· καὶ φυτόν ἐστιν ἐλαίας, δεύτερον τοῦτο λεγόμενον φανῆναι. (3) Ἀκαδημίας δὲ οὐ πόρρω Πλάτωνος μνῆμά ἐστιν, προεσήμαινεν θεὸς ἄριστον τὰ ἐς φιλοσοφίαν ἔσεσθαι· προεσήμαινε δὲ οὕτω. Σωκράτης τῇ προτέρᾳ νυκτὶ Πλάτων ἔμελλεν ἔσεσθαί οἱ μαθητὴς ἐσπτῆναί οἱ κύκνον ἐς τὸν κόλπον εἶδεν ὄνειρον· ἔστι δὲ κύκνῳ τῷ ὄρνιθι μουσικῆς δόξα, ὅτι Λιγύων τῶν Ἠριδανοῦ πέραν ὑπὲρ γῆς τῆς Κελτικῆς Κύκνον ἄνδρα μουσικὸν γενέσθαι βασιλέα φασί, τελευτήσαντα δὲ Ἀπόλλωνος γνώμῃ μεταβαλεῖν λέγουσιν αὐτὸν ἐς τὸν ὄρνιθα. ἐγὼ δὲ βασιλεῦσαι μὲν πείθομαι Λίγυσιν ἄνδρα μουσικόν, γενέσθαι δέ μοι ἄπιστον ὄρνιθα ἀπἀνδρός. (4) κατὰ τοῦτο τῆς χώρας φαίνεται πύργος Τίμωνος, ὃς μόνος εἶδε μηδένα τρόπον εὐδαίμονα εἶναι γενέσθαι πλὴν τοὺς ἄλλους φεύγοντα ἀνθρώπους. δείκνυται δὲ καὶ χῶρος καλούμενος κολωνὸς ἵππιος, ἔνθα τῆς Ἀττικῆς πρῶτον ἐλθεῖν λέγουσιν Οἰδίποδα - διάφορα μὲν καὶ ταῦτα τῇ Ὁμήρου ποιήσει, λέγουσι δοὖν - , καὶ βωμὸς Ποσειδῶνος Ἱππίου καὶ Ἀθηνᾶς Ἱππίας, ἡρῷον δὲ Πειρίθου καὶ Θησέως Οἰδίποδός τε καὶ Ἀδράστου. τὸ δὲ ἄλσος τοῦ Ποσειδῶνος καὶ τὸν ναὸν ἐνέπρησεν Ἀντίγονος ἐσβαλών, καὶ ἄλλοτε στρατιᾷ κακώσας Ἀθηναίοις τὴν γῆν. [1,30] CHAPITRE XXX. Éros et Antéros. Tombeau de Platon. Tour de Timon. Colonus Hippius. Il y a devant l'entrée de l'Académie un autel dédié à Éros (l'Amour), avec une inscription portant que Charmus est le premier Athénien qui ait érigé une statue à ce dieu. L'autel dédié à Antéros (le contre Amour), qu'on voit dans la ville, a été, dit-on, érigé par les étrangers domiciliés dans Athènes, et voici à quelle occasion. Timagoras, l'un de ces étrangers, devint amoureux de Mélès, jeune Athénien, qui n'ayant que du mépris pour lui, lui ordonna de monter sur le sommet le plus élevé du rocher {où est la citadelle}, et de se précipiter en bas. Timagoras, toujours prêt à complaire au jeune homme, au péril de sa propre vie, se précipita du haut de ce rocher : et Mélès, quand il le vit expirant, eut tant de regrets de l'avoir perdu, qu'à son tour il s'élança du même sommet, et se tua. Les étrangers domiciliés à Athènes, honorent depuis ce temps-là Antéros comme le génie vengeur de Timagoras. On voit dans l'Académie un autel de Prométhée, qui est le point de départ d'une course qu'on fait en tenant des flambeaux allumés ; on court du côté de la ville, et il ne suffit pas, pour remporter le prix, d'arriver le premier, il faut encore conserver son flambeau allumé. Si le premier le laisse éteindre, il perd ses prétentions à la victoire, elles passent au second ; puis au troisième, si le second ne conserve pas son flambeau allumé ; enfin, le prix n'est donné à personne, si tous les flambeaux s'éteignent. Il y a dans le même endroit divers autels consacrés aux Muses, à Mercure (Hermès), à Minerve (Athéna) et à Hercule ; les autels de ces deux dernières divinités sont dans l'intérieur de l'Académie. On y voit aussi un olivier qui est, dit-on, le second qui ait paru. Non loin de l'Académie est le tombeau de Platon. Les dieux pronostiquèrent, de la manière suivante, qu'il serait un des plus célèbres philosophes. Socrate, quand Platon vint se mettre au nombre de ses disciples, avait, la nuit précédente, vu en songe un cygne qui volait dans ses bras. Or, le cygne est un oiseau qui passe pour musicien, depuis, dit-on, qu'un certain Cygnus, musicien célèbre, et roi des Liguriens, peuple de la Gaule, au-delà de l'Éridan, fut à sa mort métamorphosé par Apollon, et prit la forme de l'oiseau qui porte son nom. Je veux bien croire que les Liguriens aient eu un roi grand musicien, mais on ne me persuadera pas qu'il ait été changé d'homme en oiseau. Dans le même lieu s'élève la tour de Timon, le seul homme qui ait cru qu'on ne pouvait vivre heureux qu'en fuyant tous ses semblables. L'endroit nommé Colonus Hippius, est, dit-on, le premier lieu de l'Attique où OEdipe ait mis le pied, tradition qui ne s'accorde point avec ce que dit Homère. Vous y remarquerez l'autel de Neptune (Poséidon) Hippius, celui de Minerve (Athéna) Hippia, le monument héroïque de Pirithoüs et de Thésée, celui d'OEdipe et celui d'Adraste. Le bois sacré de Neptune (Poséidon) et son temple, furent brûlés par Antigone, dans une irruption qu'il fit dans l'Attique, que son armée avait déjà ravagée d'autres fois.


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Dernière mise à jour : 30/11/2006