[4,99] Ἐπεὶ οὖν τούτοις πᾶσιν ἐπιφέρει ὁ Κέλσος τό·
Οὔκουν ἀνθρώπῳ πεποίηται τὰ πάντα, ὥσπερ οὐδὲ λέοντι
οὐδὲ ἀετῷ οὐδὲ δελφῖνι, ἀλλ´ ὅπως ὅδε ὁ κόσμος ὡς ἂν
θεοῦ ἔργον ὁλόκληρον καὶ τέλειον ἐξ ἁπάντων γένηται·
τούτου χάριν μεμέτρηται τὰ πάντα, οὐκ ἀλλήλων, ἀλλ´ εἰ
μὴ πάρεργον, ἀλλὰ τοῦ ὅλου. Καὶ μέλει τῷ θεῷ τοῦ ὅλου,
καὶ τοῦτ´ οὔ ποτ´ ἀπολείπει πρόνοια, οὐδὲ κάκιον γίνεται,
οὐδὲ διὰ χρόνου πρὸς ἑαυτὸν ὁ θεὸς ἐπιστρέφει, οὐδ´ ἀνθρώπων
ἕνεκα ὀργίζεται, ὥσπερ οὐδὲ πιθήκων οὐδὲ μυῶν· οὐδὲ
τούτοις ἀπειλεῖ, ὧν ἕκαστον ἐν τῷ μέρει τὴν αὐτοῦ μοῖραν
εἴληφε· φέρε κἂν διὰ βραχέων πρὸς ταῦτ´ ἀπαντήσωμεν.
Οἶμαι δὴ ἀποδεδειχέναι ἐκ τῶν προειρημένων, πῶς ἀνθρώπῳ
καὶ παντὶ λογικῷ τὰ πάντα πεποίηται· προηγουμένως γὰρ
διὰ τὸ λογικὸν ζῷον τὰ πάντα δεδημιούργηται. Κέλσος μὲν
οὖν λεγέτω ὅτι οὕτως οὐκ ἀνθρώπῳ ὡς οὐδὲ λέοντι οὐδ´
οἷς ὀνομάζει· ἡμεῖς δ´ ἐροῦμεν· οὐ λέοντι ὁ δημιουργὸς
οὐδ´ ἀετῷ οὐδὲ δελφῖνι ταῦτα πεποίηκεν, ἀλλὰ πάντα διὰ
τὸ λογικὸν ζῷον, καὶ ὅπως ὅδε ὁ κόσμος ὡς ἂν θεοῦ ἔργον
ὁλόκληρον καὶ τέλειον ἐξ ἁπάντων γένηται. Τούτῳ γὰρ
συγκαταθετέον ὡς καλῶς εἰρημένῳ. Μέλει δὲ τῷ θεῷ
οὐχ, ὡς Κέλσος οἴεται, μόνου τοῦ ὅλου ἀλλὰ παρὰ τὸ ὅλον
ἐξαιρέτως παντὸς λογικοῦ. Καὶ οὐδέ ποτε ἀπολείψει πρόνοια
τὸ ὅλον· οἰκονομεῖ γάρ, κἂν κάκιον γίνηται διὰ τὸ λογικὸν
ἁμαρτάνον μέρος τι τοῦ ὅλου, καθάρσιον αὐτοῦ ποιεῖν καὶ
διὰ χρόνου ἐπιστρέφειν τὸ ὅλον πρὸς ἑαυτόν. Ἀλλ´ οὐδὲ
πιθήκων μὲν ἕνεκα ὀργίζεται οὐδὲ μυῶν· ἀνθρώποις δὲ
ἐπάγει, ἅτε παραβᾶσι τὰς φυσικὰς ἀφορμάς, δίκην καὶ
κόλασιν, καὶ τούτοις διὰ προφητῶν ἀπειλεῖ καὶ διὰ τοῦ
ἐπιδημήσαντος ὅλῳ τῷ γένει τῶν ἀνθρώπων σωτῆρος· ἵνα
διὰ τῆς ἀπειλῆς ἐπιστραφῶσι μὲν οἱ ἀκούσαντες, οἱ δὲ
ἀμελήσαντες τῶν ἐπιστρεπτικῶν λόγων δίκας κατ´ ἀξίαν
τίσωσιν, ἃς πρέπον θεὸν ἐπιτιθέναι κατὰ τὸ ἑαυτοῦ συμφερόντως
τῷ παντὶ βούλημα τοῖς τοιαύτης καὶ οὕτως ἐπιπόνου
δεομένοις θεραπείας καὶ διορθώσεως.
Ἀλλὰ γὰρ καὶ τοῦ τετάρτου τόμου αὐτάρκη περιγραφὴν
εἰληφότος, αὐτοῦ που καταπαύσομεν τὸν λόγον. Θεὸς δὲ
δῴη διὰ τοῦ υἱοῦ αὐτοῦ, ὅς ἐστι θεὸς λόγος καὶ σοφία καὶ
ἀλήθεια καὶ δικαιοσύνη καὶ πᾶν ὅ τι ποτὲ θεολογοῦσαι περὶ
αὐτοῦ φασιν αἱ ἱεραὶ γραφαί, ἄρξασθαι ἡμᾶς καὶ τοῦ πέμπτου
τόμου ἐπ´ ὠφελείᾳ τῶν ἐντευξομένων καὶ διανύσαι κἀκεῖνον
μετὰ τῆς τοῦ λόγου αὐτοῦ εἰς τὴν ἡμετέραν ψυχὴν ἐπιδημίας καλῶς.
| [4,99] Celse ajoute enfin, par forme de conclusion : il ne faut donc pas croire
que ces choses-là aient été faites pour l'homme, comme elles n'ont pas été
faites pour le lion, pour l'aigle ou pour le dauphin ; afin que ce monde,
qui est l'ouvrage de Dieu, fût un tout parfait, dont les parties eussent
ensemble une juste proportion, elles n'ont pas dû se rapporter les unes
aux autres, si ce n'est dans une seconde vue, mais toutes à l'univers.
C'est de l'univers que Dieu prend soin; jamais la Providence ne
l'abandonne, et il ne tombe jamais dans le désordre. Dieu ne vient point
se le réconcilier après un certain temps ; les hommes n'allument point sa
colère, non plus que les singes ou les rats ; et il ne leur fait point de
menaces, chaque chose gardant le rang où il l'a placée. Voyons en peu de
mots ce que nous avons à lui répondre là-dessus. Je crois avoir déjà
démontré suffisamment que c'est pour l'homme et pour tous les êtres
intelligents que toutes choses ont été faites. Si elles ont donc été
faites principalement pour les êtres intelligents et raisonnables, que
Celse dise, tant qu'il lui plaira, qu'elles ne l'ont pas été pour l'homme,
non plus que pour le lion et pour ces autres animaux qu'il a nommés, nous
lui soutiendrons toujours que ce n'est point pour le lion, pour l'aigle ou
pour le dauphin que Dieu a créé toutes choses, mais qu'il les a créées pour
l'homme, qui est un animal raisonnable, afin que ce monde, qui est
l'ouvrage de Dieu, fut un tout parfait, dont les parties eussent ensemble
une juste proportion. Car cette pensée est belle et mérite d'être
approuvée. Ce n'est pas de l'univers seulement que Dieu prend soin, comme
Celse se l'imagine; il prend soin des êtres intelligents, par préférence à
tout l'univers, mais il est bien vrai que jamais la Providence ne
l'abandonne. Car bien qu'il y ait de ses parties qui tombent dans le
désordre, à cause du péché des êtres intelligents et raisonnables, Dieu
vient pourtant le rétablir et se le réconcilier après un certain temps.
Les singes et les rats n'allument point sa colère: mais il fait sentir sa
justice et ses châtiments aux hommes qui ne se tiennent pas dans les
bornes de la nature, et il les fait menacer de ses jugements par ses
prophètes et par le Sauveur qu'il a envoyé pour tout le genre humain. Il
leur fait, dis-je, des menaces, afin que ceux qu'elles toucheront se
convertissent, et que ceux qui refuseront de se rendre à ces motifs de
conversion souffrent les justes supplices dont sa sagesse trouvera à
propos de punir, pour le bien de l'univers, des personnes qui auront
besoin d'un remède si violent et d'une correction si sévère. Mais il est
temps de finir ce quatrième livre. Dieu, par son Fils, qui est Dieu le
Verbe, la sagesse, la vérité, la justice (Jean, I, 1, et XIV, 6; et I
Cor., I, 30), et tout ce que nous apprend de lui la théologie des saintes
Écritures, nous veuille faire la grâce, en éclairant notre âme des
lumières de sa parole, de commencer aussi le cinquième, et de l'achever
heureusement pour l'utilité de ceux qui le liront.
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