[4,69] Μετὰ ταῦτα λέγει ὅτι οὔτε τὰ ὁρώμενα ἀνθρώπῳ
δέδοται, ἀλλ´ ἕκαστα τῆς τοῦ ὅλου σωτηρίας εἵνεκα
γίνεταί τε καὶ ἀπόλλυται καθ´ ἣν προεῖπον ἀμοιβὴν ἐξ
ἀλλήλων εἰς ἄλληλα· περισσὸν δὲ τὸ προσδιατρίβειν τῇ
τούτων ἀνατροπῇ, κατὰ δύναμιν ἡμῖν προεκτεθείσῃ. Εἴρηται
δὲ καὶ εἰς τοῦτο· Οὔτε δὲ τὰ ἀγαθὰ οὔτε τὰ κακὰ ἐν τοῖς
θνητοῖς ἐλάττω ἢ πλείω γένοιτ´ ἄν. Λέλεκται καὶ εἰς τό·
Οὔτε τῷ θεῷ καινοτέρας δεῖ διορθώσεως. Ἀλλ´ οὐδ´ ὡς
ἄνθρωπος τεκτηνάμενός τι ἐνδεῶς καὶ ἀτεχνότερον δημιουργήσας
ὁ θεὸς προσάγει διόρθωσιν τῷ κόσμῳ, καθαίρων
αὐτὸν κατακλυσμῷ ἢ ἐκπυρώσει, ἀλλὰ τὴν χύσιν τῆς
κακίας κωλύων ἐπὶ πλεῖον νέμεσθαι, ἐγὼ δ´ οἶμαι ὅτι καὶ
πάντῃ τεταγμένως αὐτὴν ἀφανίζων συμφερόντως τῷ παντί.
Εἰ δὲ μετὰ τὸν ἀφανισμὸν τῆς κακίας λόγον ἔχει τὸ πάλιν
αὐτὴν ὑφίστασθαι ἢ μή, ἐν προηγουμένῳ λόγῳ τὰ τοιαῦτα
ἐξετασθήσεται. Θέλει οὖν διὰ καινοτέρας διορθώσεως ἀεὶ
ὁ θεὸς τὰ σφάλματα ἀναλαμβάνειν. Εἰ γὰρ καὶ τέτακται
αὐτῷ πάντα κάλλιστα καὶ ἀσφαλέστατα κατὰ τὴν τῶν ὅλων
δημιουργίαν, ἀλλ´ οὐδὲν ἧττον ἰατρικῆς τινος αὐτῷ ἐδέησε
τοῖς τὴν κακίαν νοσοῦσι καὶ παντὶ τῷ κόσμῳ, ὑπ´ αὐτῆς
ὡσπερεὶ μολυνομένῳ. Καὶ οὐδέν γε ἠμέληται τῷ θεῷ ἢ
ἀμεληθήσεται, ποιοῦντι καθ´ ἕκαστον καιρὸν ὅπερ ἔπρεπεν
αὐτὸν ποιεῖν ἐν τρεπτῷ καὶ μεταβλητῷ κόσμῳ. Καὶ ὥσπερ
γεωργὸς κατὰ τὰς διαφόρους τῶν τοῦ ἐνιαυτοῦ ὡρῶν διάφορα
ἔργα γεωργικὰ ποιεῖ ἐπὶ τὴν γῆν καὶ τὰ ἐπ´ αὐτῆς φυόμενα,
οὕτως ὁ θεὸς οἱονεὶ ἐνιαυτούς τινας, ἵν´ οὕτως ὀνομάσω,
οἰκονομεῖ ὅλους τοὺς αἰῶνας, καθ´ ἕκαστον αὐτῶν ποιῶν
ὅσα ἀπαιτεῖ αὐτὸ τὸ περὶ τὰ ὅλα εὔλογον, ὑπὸ μόνου θεοῦ
ὡς ἀληθείας ἔχει τρανότατα καταλαμβανόμενον καὶ ἐπιτελούμενον.
| [4,69] A l'égard de ce que Celse ajoute, que l'empire du monde n'a point été
donné à l'homme, mais que toutes choses et se forment et se détruisent
pour le bien commun de l'univers, se changeant les unes dans les autres,
selon les révolutions dont il a été parlé : il serait inutile que nous
nous arrêtassions aussi à le réfuter sur cela; l'ayant déjà fait, autant
que nous en avons été capables. Nous l'avons réfuté encore, sur ce qu'il
dit des maux auxquels les êtres mortels et corruptibles sont sujets, qu'il
n'y en a jamais ni plus ni moins et sur ce qu'il dit de Dieu qu'il n'a pas
besoin de corriger tout de nouveau ses ouvrages. Il ne faut pas sans doute
s'imaginer que quand Dieu corrige le monde, le nettoyant par quelque
déluge ou par quelque embrasement, ce soit comme un ouvrier qui aurait
fait quelque ouvrage défectueux, ou mal travaillé ; mais c'est qu'il
empêche que les vices qui se débordent, ne gagnent plus avant. L'on peut
même dire à mon avis qu'il les abolit tout à fait, en de certains temps
marqués pour cela, et quand il y va du bien de tout l'univers. Si après
qu'ils ont été ainsi abolis, il y a lieu de croire qu'ils se reproduisent
ou non; c'est une question qui mérite d'être traitée ailleurs, de dessein
formé. Lors donc que Dieu corrige tout de nouveau ses ouvrages, il se
propose d'en ôter les défauts ; car bien qu'en créant toutes choses, il
n'ait rien créé que de très beau et que de très achevé, il est obligé
néanmoins de se servir de quelques remèdes, pour ce qui tombe dans la
maladie des vices, et même pour le monde entier qui en est comme souillé.
En effet, Dieu n'a jamais négligé et il ne négligera jamais aucun de ses
ouvrages. Il fait en chaque rencontre ce qu'il doit faire dans un monde
changeant et variable ; et comme un laboureur se donne des occupations
différentes pour la terre et pour ses fruits, selon les différentes
saisons de l'année ; Dieu de même disposant, pour ainsi dire, tous les
siècles comme autant d'années, fait en chacun ce que demandent les besoins
de l'univers ; car il n'y a que lui seul qui les connaisse véritablement
et distinctement, comme il n'y a que lui seul aussi, qui puisse y pourvoir.
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