[2] Ὥσπερ δὲ τὸν λόγον ἐκ τῶν καθ´ ἡμᾶς ἀναγωγικῶς
ἐπὶ τῆς ὑπερκειμένης ἔγνωμεν φύσεως, κατὰ τὸν αὐτὸν
τρόπον καὶ τῇ περὶ τοῦ πνεύματος ἐννοίᾳ προσαχθησόμεθα,
σκιάς τινας καὶ μιμήματα τῆς ἀφράστου δυνάμεως ἐν τῇ καθ´
ἡμᾶς θεωροῦντες φύσει. ἀλλ´ ἐφ´ ἡμῶν μὲν τὸ πνεῦμα ἡ
τοῦ ἀέρος ἐστὶν ὁλκή, ἀλλοτρίου πράγματος πρὸς τὴν τοῦ
σώματος σύστασιν ἀναγκαίως εἰσελκομένου τε καὶ προχεομένου,
ὅπερ ἐν τῷ καιρῷ τῆς ἐκφωνήσεως τοῦ λόγου
φωνὴ γίνεται, τὴν τοῦ λόγου δύναμιν ἐν ἑαυτῇ φανεροῦσα.
ἐπὶ δὲ τῆς θείας φύσεως τὸ μὲν εἶναι πνεῦμα θεοῦ εὐσεβὲς
ἐνομίσθη, καθὼς ἐδόθη καὶ λόγον εἶναι θεοῦ διὰ τὸ μὴ δεῖν
ἐλλιπέστερον τοῦ ἡμετέρου λόγου τὸν τοῦ θεοῦ εἶναι λόγον,
εἴπερ τούτου μετὰ πνεύματος θεωρουμένου ἐκεῖνος δίχα
πνεύματος εἶναι πιστεύοιτο. οὐ μὴν ἀλλότριόν τι καθ´
ὁμοιότητα τοῦ ἡμετέρου πνεύματος ἔξωθεν ἐπιρρεῖν τῷ
θεῷ καὶ ἐν αὐτῷ γίνεσθαι τὸ πνεῦμα θεοπρεπές ἐστιν
οἴεσθαι· ἀλλ´ ὡς θεοῦ λόγον ἀκούσαντες οὐκ ἀνυπόστατόν
τι πρᾶγμα τὸν λόγον ᾠήθημεν, οὐδὲ ἐκ μαθήσεως ἐγγινόμενον,
οὔτε διὰ φωνῆς προφαινόμενον, οὔτε μετὰ τὸ
προενεχθῆναι διαλυόμενον, οὐδὲ ἄλλο τι πάσχοντα τοιοῦτον,
οἷα περὶ τὸν ἡμέτερον λόγον θεωρεῖται πάθη, ἀλλ´
οὐσιωδῶς ὑφεστῶτα, προαιρετικόν τε καὶ ἐνεργὸν καὶ
παντοδύναμον· οὕτως καὶ πνεῦμα μεμαθηκότες θεοῦ, τὸ
συμπαρομαρτοῦν τῷ λόγῳ καὶ φανεροῦν αὐτοῦ τὴν ἐνέργειαν,
οὐ πνοὴν ἄσθματος ἐννοοῦμεν· ἦ γὰρ ἂν καθαιροῖτο
πρὸς ταπεινότητα τὸ μεγαλεῖον τῆς θείας δυνάμεως, εἰ
καθ´ ὁμοιότητα τοῦ ἡμετέρου καὶ τὸ ἐν αὐτῷ πνεῦμα
ὑπονοοῖτο· ἀλλὰ δύναμιν οὐσιώδη αὐτὴν ἐφ´ ἑαυτῆς ἐν
ἰδιαζούσῃ ὑποστάσει θεωρουμένην, οὔτε χωρισθῆναι τοῦ
θεοῦ, ἐν ᾧ ἔστιν, ἢ τοῦ λόγου τοῦ θεοῦ, ᾧ παρομαρτεῖ,
δυναμένην· οὔτε πρὸς τὸ ἀνύπαρκτον ἀναχεομένην, ἀλλὰ
καθ´ ὁμοιότητα τοῦ θεοῦ λόγου καθ´ ὑπόστασιν οὖσαν,
προαιρετικήν, αὐτοκίνητον, ἐνεργόν, πάντοτε τὸ ἀγαθὸν
αἱρουμένην καὶ πρὸς πᾶσαν πρόθεσιν σύνδρομον ἔχουσαν
τῇ βουλήσει τὴν δύναμιν.
| [2] II. De même que nous apprenons à connaître le Verbe, en nous élevant de la
sphère de notre vie jusqu'à la nature souveraine, de même nous arrivons à
concevoir l'Esprit, en considérant dans notre propre nature comme une ombre et
une image de la puissance invisible. Mais en nous le souffle est l'aspiration de
l'air qui, en vertu d'une loi naturelle, fait entrer dans notre organisme et
s'exhaler ensuite un élément étranger. Dans le cas où la parole s'exprime, ce
phénomène est celui de la voix, manifestation de ce qui est en puissance dans la
parole. (2) Dans la nature divine, la piété nous oblige à croire à un Esprit
(souffle) de Dieu, puisqu'il a été établi qu'il y a un Verbe de Dieu. Car le
Verbe de Dieu ne doit pas être inférieur au nôtre, et il le serait si, en face
du nôtre qui est accompagné d'un souffle, il était conçu sans Esprit. Mais
croire à un élément étranger, qui, à la ressemblance de notre souffle,
affluerait du dehors dans la personne divine et deviendrait en elle l'Esprit,
serait faire injure à Dieu. Rappelons-nous qu'en apprenant qu'il y avait un
Verbe de Dieu, nous ne l'avons pas conçu comme un objet dépourvu de substance,
ni comme le résultat d'une connaissance acquise ; nous n'avons pas pensé qu'il
se manifestât au moyen de la voix pour cesser d'être, une fois exprimé, ni qu'il
fût soumis à aucun des accidents que nous observons dans le nôtre. Nous l'avons
conçu comme une substance possédant la volonté, l'activité et la
toute-puissance. (3) De même, instruits de l'existence d'un Esprit de Dieu, qui
accompagne le Verbe, et manifeste son activité, nous ne le concevons pas comme
le souffle d'une respiration. Car ce serait rabaisser la majesté divine que de
supposer à la ressemblance de notre propre souffle celui qu'elle possède. Non,
nous l'envisageons comme une force substantielle, vivant en elle-même d'une
existence propre, qu'on ne peut séparer de Dieu, en qui elle réside, ni du Verbe
de Dieu qu'elle accompagne, qui ne s'anéantit pas en se dissipant, mais qui a
une existence substantielle à la façon du Verbe de Dieu, qui possède la volonté,
qui se meut de soi-même, active, choisissant le bien en toute circonstance, et
ayant, pour réaliser tous ses désirs, un pouvoir correspondant à sa volonté.
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