HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

Chapitre 77

  Chapitre 77

[1,77] LXXVII. 1. Τετάρτῳ δ´ ὕστερον ἔτει τὴν Ἰλίαν ἐλθοῦσαν εἰς ἱερὸν ἄλσος Ἄρεος ὕδατος ἁγνοῦ κομιδῆς ἕνεκα, πρὸς τὰς θυσίας ἔμελλε χρήσασθαι, βιάζεταί τις ἐν τῷ τεμένει. Τοῦτον δέ τινες μὲν ἀποφαίνουσι τῶν μνηστήρων ἕνα γενέσθαι τῆς κόρης ἐρῶντα τῆς παιδίσκης, οἱ δὲ αὐτὸν Ἀμόλιον οὐκ ἐπιθυμίας μᾶλλον ἐπιβουλῆς ἕνεκα φραξάμενόν τε ὅπλοις ὡς ἐκπληκτικώτατος ὀφθήσεσθαι ἔμελλε καὶ τὸ τῆς ὄψεως γνώριμον εἰς ἀσαφὲς ὡς μάλιστα ἐδύνατο καθιστάντα· 2. Οἱ δὲ πλεῖστοι μυθολογοῦσι τοῦ δαίμονος εἴδωλον, οὗ τὸ χωρίον ἦν, πολλὰ καὶ ἄλλα τῷ πάθει δαιμόνια ἔργα προσάπτοντες ἡλίου τε ἀφανισμὸν αἰφνίδιον καὶ ζόφον ἐν οὐρανῷ κατασχόντα· ὄψιν δέ, ἣν καὶ τὸ εἴδωλον εἶχε, θαυμασιωτέραν μακρῷ δή τι κατὰ μέγεθος καὶ κάλλος ἀνθρώπων· φασί τε εἰπεῖν τῇ κόρῃ παρηγοροῦντα τὴν λύπην τὸν βιασάμενον, ἐξ οὗ γενέσθαι δῆλον ὅτι θεὸς ἦν, μηδὲν ἄχθεσθαι τῷ πάθει. Τὸ γὰρ κοινώνημα τῶν γάμων αὐτῇ γεγονέναι πρὸς τὸν ἐμβατεύοντα τῷ χωρίῳ δαίμονα, τέξεσθαι δ´ αὐτὴν ἐκ τοῦ βιασμοῦ δύο παῖδας ἀνθρώπων μακρῷ κρατίστους ἀρετὴν καὶ τὰ πολέμια. Ταῦτα δὲ εἰπόντα νέφει περικαλυφθῆναι καὶ ἀπὸ γῆς ἀρθέντα φέρεσθαι δι´ ἀέρος ἄνω. 3. Ὅπως μὲν οὖν χρὴ περὶ τῶν τοιῶνδε δόξης ἔχειν, πότερον καταφρονεῖν ὡς ἀνθρωπίνων ῥᾳδιουργημάτων εἰς θεοὺς ἀναφερομένων μηδὲν ἂν τοῦ θεοῦ λειτούργημα τῆς ἀφθάρτου καὶ μακαρίας φύσεως ἀνάξιον ὑπομένοντος, καὶ ταύτας παραδέχεσθαι τὰς ἱστορίας, ὡς ἀνακεκραμένης τῆς ἁπάσης οὐσίας τοῦ κόσμου καὶ μεταξὺ τοῦ θείου καὶ θνητοῦ γένους τρίτης τινὸς ὑπαρχούσης φύσεως, ἣν τὸ δαιμόνων φῦλον ἐπέχει, τοτὲ μὲν ἀνθρώποις, τοτὲ δὲ θεοῖς ἐπιμιγνύμενον, ἐξ οὗ λόγος ἔχει τὸ μυθευόμενον ἡρώων φῦναι γένος, οὔτε καιρὸς ἐν τῷ παρόντι διασκοπεῖν ἀρκεῖ τε ὅσα φιλοσόφοις περὶ αὐτῶν ἐλέχθη. 4. δ´ οὖν κόρη μετὰ τὸν βιασμὸν ἀρρωστεῖν σκηψαμένη (τοῦτο γὰρ αὐτῇ παρῄνεσεν μήτηρ ἀσφαλείας τε καὶ τῶν πρὸς τοὺς θεοὺς ὁσίων ἕνεκα) οὐκέτι προσῄει τοῖς ἱεροῖς, ἀλλὰ διὰ τῶν ἄλλων ἐγίνετο παρθένων, αἷς τὸ αὐτὸ προσέκειτο ἔργον, ὅσα λειτουργεῖν ἐκείνην ἔδει. [1,77] LXXVII. 1. La quatrième année après cela, Ilia, alors qu’elle se rendait dans un bois consacré à Mars pour chercher de l'eau pure pour s’en servir lors les sacrifices, fut violée par quelqu'un dans l'enceinte sacrée. Certains disent que l'auteur du viol était un des prétendants de la vierge, qui avait été emporté par sa passion pour la jeune fille; d'autres disent que c'était Amulius lui-même, et que c'était non par désir mais pour la détruire qu'il s'était couvert d’une armure que le rendrait plus terrible au regard et qu'il avait dissimulé ses traits le plus efficacement possible. 2. Mais la plupart des auteurs racontent une histoire fabuleuse en disant que c’était une apparition de la divinité à qui l'endroit était consacré; et ils ajoutent que le merveilleux fut accompagné de beaucoup de signes surnaturels, y compris la disparition soudaine du soleil et une obscurité qui remplit le ciel, et que l’apparence de l’apparition était bien plus merveilleuse en stature et en beauté que celle d'un homme. Et ils disent que le violeur, pour consoler celle-ci (ce qui montre clairement que c'était un dieu), lui demanda de ne pas s'affliger de ce qui s'était produit, puisqu'elle s’était unie dans le mariage à la divinité du lieu et de ce viol naîtraient deux fils qui surpasseraient de loin tous les hommes par leur valeur et par leurs exploits guerriers. Et ayant dit cela, il fut enveloppé d'un nuage et, s’élevant de la terre, il fut emporté dans les airs. 3. Ce n'est pas l’endroit approprié pour examiner quelle opinion nous devons avoir sur de tels contes ; devons-nous les dédaigner comme exemples de faiblesse humaine attribuée aux dieux, - puisque un dieu est incapable d’action qui soit indigne de sa nature incorruptible et sacrée, - devons-nous admettre aussi ces histoires, en supposant que toute la substance de l'univers est mélangée, et qu'entre la race des dieux et celle des hommes il y a une troisième nature qui est celle des démons, qui, s’unissant parfois aux êtres humains et parfois aux dieux, donnent, dit-on, la race fabuleuse des héros ? Moi je dis que ce n’est pas l’endroit approprié pour examiner ces choses, et, d'ailleurs, ce que les philosophes ont dit à ce sujet est suffisant. 4. Mais, pour revenir à nos moutons, après avoir été violée la jeune fille simula une maladie (c’est ce que lui conseilla sa mère pour sa propre sécurité et pour ses devoirs sacrés envers les dieux) et elle ne s’occupa plus des sacrifices, mais ses fonctions furent accomplies par les autres vierges qui exécutaient avec elle le même ministère.


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Dernière mise à jour : 23/09/2005