[1,78] LXXVIII. 1. Ἀμόλιος δὲ εἴτε κατὰ τὴν συνείδησιν τῶν πραχθέντων εἴτε
ὑπονοίᾳ τῶν εἰκότων προαχθεὶς ἔρευναν ἐποιεῖτο τῆς χρονίου τῶν ἱερῶν
ἀποστάσεως, κατὰ τίνα γίνεται μάλιστ´ αἰτίαν ἰατρούς τε οἷς μάλιστα
ἐπίστευεν εἰσπέμπων καὶ, ἐπειδὴ τὴν νόσον αἱ γυναῖκες ἀπόρρητον
ἀνθρώποις ᾐτιῶντο εἶναι, τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα φύλακα τῆς κόρης καταλιπών.
2. Ὡς δὲ κατήγορος αὕτη τοῦ πάθους ἐγένετο γυναικείᾳ τεκμάρσει τὸ ἀφανὲς
τοῖς ἄλλοις ἀνευροῦσα, τῆς μὲν παιδός, ὡς μὴ λάθῃ τεκοῦσα (ἦν δὲ οὐ πρόσω
τοῦ τόκου) φυλακὴν ἐποιεῖτο δι´ ὅπλων· αὐτὸς δὲ καλέσας τὸν ἀδελφὸν εἰς τὸ
συνέδριον τῆς τε λανθανούσης τοὺς ἄλλους φθορᾶς μηνυτὴς γίνεται καὶ
ᾐτιᾶτο συγκακουργεῖν τῇ κόρῃ τοὺς γονεῖς ἐκέλευέ τε μὴ κρύπτειν τὸν
εἰργασμένον, ἀλλ´ εἰς μέσον ἄγειν.
3. Νεμέτωρ δὲ παραδόξων τε λόγων ἀκούειν ἔφη καὶ παντὸς ἀναίτιος εἶναι
τοῦ λεγομένου χρόνον τε ἠξίου βασάνου τῆς ἀληθείας ἕνεκα λαβεῖν· τυχὼν
δὲ ἀναβολῆς μόλις, ἐπειδὴ τὸ πρᾶγμα παρὰ τῆς γυναικὸς ἔμαθεν ὡς ἡ παῖς ἐν
ἀρχαῖς ἀφηγήσατο, τόν τε βιασμὸν τὸν ὑπὸ τοῦ θεοῦ γενόμενον ἀπέφαινε καὶ
τοὺς λεχθέντας ὑπ´ αὐτοῦ περὶ τῶν διδύμων παίδων λόγους διεξῆλθεν ἠξίου
τε πίστιν ποιήσασθαι ταύτην τῶν λεγομένων, εἰ τοιοῦτος ὁ τῆς ὠδῖνος ἔσται
γόνος, οἷον ὁ θεὸς ὑφηγήσατο. Καὶ γὰρ ὁμοῦ τι τῷ τίκτειν εἶναι τὴν κόρην,
ὥστε οὐκ εἰς μακρὰν ῥᾳδιουργεῖν φανήσεται. Παρεδίδου δὲ καὶ τὰς
φυλαττούσας τὴν κόρην καὶ ἐλέγχων οὐδενὸς ἀφίστατο.
4. Ταῦτα λέγοντος αὐτοῦ τὸ μὲν τῶν συνέδρων πλῆθος ἐπείθετο, Ἀμόλιος δὲ
οὐδὲν ὑγιὲς ἀπέφαινε τῶν ἀξιουμένων, ἀλλ´ ἐκ παντὸς ὥρμητο τρόπου τὴν
ἄνθρωπον ἀπολέσαι. Ἐν ὅσῳ δὲ ταῦτ´ ἐγένετο παρῆσαν οἱ τὴν ὠδῖνα
φρουρεῖν ταχθέντες ἀποφαίνοντες ἄρρενα βρέφη δίδυμα τεκεῖν τὴν κόρην,
καὶ αὐτίκα Νεμέτωρ μὲν ἐν τῷ αὐτῷ πολὺς ἦν λόγῳ τοῦ θεοῦ τε ἀποδεικνὺς
τὸ ἔργον καὶ μηδὲν εἰς τὴν κόρην ἀναίτιον οὖσαν τοῦ πάθους παρανομεῖν
ἀξιῶν· Ἀμολίῳ δὲ τῶν ἀνθρωπείων τι μηχανημάτων καὶ τὸ περὶ τὸν τόκον
ἐδόκει γενέσθαι παρασκευασθέντος ἑτέρου ταῖς γυναιξὶ βρέφους ἢ κρύφα
τῶν φυλάκων ἢ συγκακουργούντων, καὶ πολλὰ εἰς τοῦτο ἐλέχθη.
5. Ὡς δὲ τὴν γνώμην τοῦ βασιλέως ἔμαθον οἱ σύνεδροι ἀπαραιτήτῳ τῇ ὀργῇ
χρωμένην ἐδικαίωσαν καὶ αὐτοὶ καθάπερ ἐκεῖνος ἠξίου χρήσασθαι τῷ νόμῳ
κελεύοντι τὴν μὲν αἰσχύνασαν τὸ σῶμα ῥάβδοις αἰκισθεῖσαν ἀποθανεῖν, τὸ
δὲ γεννηθὲν εἰς τὸ τοῦ ποταμοῦ βάλλεσθαι ῥεῖθρον· νῦν μέντοι ζώσας
κατορύττεσθαι τὰς τοιαύτας ὁ τῶν ἱερῶν ἀγορεύει νόμος.
| [1,78] LXXVIII. 1. Mais Amulius, soit qu’il connaissait ce qui s'était produit soit par un
soupçon normal de la vérité, commença à s’informer sur sa longue absence des
sacrifices, afin d’en découvrir la vraie raison. À cet effet il envoya quelques
médecins en qui il avait la plus grande confiance; et alors, comme les femmes
disaient que son mal était un mal qui devait être maintenu secret aux hommes, il
envoya son épouse pour l’observer.
2. Celle-ci, ayant par des indices féminins découvert des signes était secrets pour
d’autres, l’informa, et lui, de peur que la fille accouche en secret, parce
qu’elle arrivait à l’heure de sa délivrance, il plaça des gardes armés près
d’elle. Et appelant son frère au conseil, il lui annonça non seulement que sa fille
avait été déflorée, chose que tout le monde ignorait, mais accusa aussi ses
parents d'être complices; et il ordonna à Numitor de ne pas cacher le coupable,
mais de le dénoncer.
3. Numitor dit qu'il était stupéfait de ce qu'il entendait, et protestant de son
innocence sur tout qui était allégué, demanda du temps pour examiner la vérité. Il
obtint avec difficulté un délai, et informant son épouse de l'affaire. Celle-ci lui
apprit que sa fille lui avait tout raconté dès le début. Il mit au courant le conseil du
viol commis par le dieu et rapporta également ce que le dieu avait dit au sujet des
jumeaux, et demanda que l’on croit en son histoire si seulement le fruit de
l’enfantement s'avérait être tel que le dieu l’avait prévu; comme la délivrance
était proche maintenant, s'ils n'agissaient pas imprudemment, tout s'éclaircirait.
D'ailleurs, il offrit de mettre à leur disposition les femmes qui observaient sa fille,
et il était prêt à se soumettre à n’importe quel interrogatoire.
4. En parlant ainsi il persuada la majorité des membres du conseil, mais Amulius
déclara que ses demandes n’étaient pas tout à fait sincères, et manifesta le
désir de faire périr la fille de n'importe quelle façon. Tandis que ceci se passait,
ceux qui étaient chargés de la garde d'Ilia jusqu’à l’accouchement vinrent
annoncer qu'elle avait donné naissance à des jumeaux masculins. Et aussitôt
Numitor insista sur les mêmes arguments, montrant que c’était l’œuvre du
dieu et exigeant qu'ils ne prennent aucune mesure illégale contre sa fille, qui était
innocente de son état. D'autre part, Amulius pensa qu’en liaison avec cet
accouchement il y avait eu une machination humaine et que les femmes avaient
présenté un autre enfant en cachette des gardes ou en connivence avec eux, et il
parla beaucoup sur ce sujet.
5. Quand les membres du conseil constatèrent que la décision du roi était
inspirée par une colère implacable, ils décidèrent aussi, comme le roi l’exigeait,
de faire appliquer la loi qui ordonnait à une Vestale qui avait fauté d’être battue
à coup de verges jusqu'à ce que mort s'ensuive et de jeter sa progéniture dans le
cours du fleuve. Aujourd’hui cependant, les lois sacrées ordonnent que de telles
coupables soient enterrées vivantes.
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