[1,39] XXXIX. 1 Ἔστι δὲ τῶν ὑπὲρ τοῦ δαίμονος τοῦδε λεγομένων τὰ μὲν
μυθικώτερα, τὰ δ´ ἀληθέστερα. ὁ μὲν οὖν μυθικὸς περὶ τῆς παρουσίας αὐτοῦ
λόγος ὧδ´ ἔχει· ὡς δὴ κελευσθεὶς ὑπ´ Εὐρυσθέως Ἡρακλῆς σὺν τοῖς ἄλλοις
ἄθλοις καὶ τὰς Γηρυόνου βοῦς ἐξ Ἐρυθείας εἰς Ἄργος ἀπελάσαι, τελέσας τὸν
ἆθλον καὶ τὴν οἴκαδε πορείαν ποιούμενος ἄλλῃ τε πολλαχῇ τῆς Ἰταλίας
ἀφίκετο καὶ τῆς Ἀβοριγίνων γῆς εἰς τὸ προσεχὲς τῷ Παλλαντίῳ χωρίον.
2. εὑρὼν δὲ πόαν ἐν αὐτῷ βουκολίδα πολλὴν καὶ καλήν, τὰς μὲν βοῦς ἀνῆκεν
εἰς νομὴν, αὐτὸς δὲ βαρυνόμενος ὑπὸ κόπου κατακλιθεὶς ἔδωκεν αὑτὸν ὕπνῳ.
ἐν δὲ τούτῳ λῃστής τις ἐπιχώριος ὄνομα Κάκος περιτυγχάνει ταῖς βουσὶν
ἀφυλάκτοις νεμομέναις καὶ αὐτῶν ἔρωτα ἴσχει. ὡς δὲ τὸν Ἡρακλέα
κοιμώμενον αὐτοῦ κατέμαθεν, ἁπάσας μὲν οὐκ ἂν ᾤετο δύνασθαι λαθεῖν
ἀπελάσας, καὶ ἅμα οὐδὲ ῥᾴδιον τὸ πρᾶγμα κατεμάνθανεν· ὀλίγας δέ τινας ἐξ
αὐτῶν εἰς τὸ ἄντρον, ἐν ᾧ πλησίον ὄντι ἐτύγχανε τὴν δίαιταν ποιούμενος,
ἀποκρύπτεται ἔμπαλιν τῆς κατὰ φύσιν τοῖς ζῴοις πορείας ἐπισπώμενος
ἑκάστην κατ´ οὐράν. τοῦτο δὲ αὐτῷ τῶν ἐλέγχων ἀφανισμὸν ἐδύνατο
παρασχεῖν ἐναντίας φανησομένης τοῖς ἴχνεσι τῆς ὁδοῦ.
3. ἀναστὰς δὲ μετ´ ὀλίγον ὁ Ἡρακλῆς καὶ τὸν ἀριθμὸν ἐπιλεξάμενος τῶν
βοῶν, ὡς ἔμαθέ τινας ἐκλειπούσας, τέως μὲν ἠπόρει ποῦ κεχωρήκασι καὶ ὡς
πεπλανημένας ἀπὸ τῆς νομῆς ἐμάστευεν ἀνὰ τὸν χῶρον· ὡς δ´ οὐχ εὕρισκεν
ἐπὶ τὸ σπήλαιον ἀφικνεῖται τοῖς μὲν ἴχνεσι διαρτώμενος, οὐδὲν δὲ ἧττον
οἰόμενος δεῖν διερευνήσασθαι τὸν χῶρον. τοῦ δὲ Κάκου πρὸ τῆς θύρας
ἑστῶτος καὶ οὔτ´ ἰδεῖν τὰς βοῦς φάσκοντος ἐρομένῳ οὔτ´ ἐρευνᾶσθαι
ἐπιτρέποντος αἰτουμένῳ τούς τε πλησίον ὡς δεινὰ πάσχοι ὑπὸ τοῦ ξένου
ἐπιβοῶντος, ἀμηχανῶν ὁ Ἡρακλῆς ὅ τι χρήσεται τῷ πράγματι εἰς νοῦν
βάλλεται προσελάσαι τῷ σπηλαίῳ τὰς ἄλλας βοῦς. ὡς δὲ ἄρα τῆς συννόμου
φωνῆς τε καὶ ὀσμῆς αἱ ἔντοσθεν ᾔσθοντο, ἀντεμυκῶντο ταῖς ἔκτοσθεν καὶ
ἐγεγόνει ἡ φωνὴ αὐτῶν κατήγορος τῆς κλοπῆς.
4. ὁ μὲν οὖν Κάκος, ἐπειδὴ περιφανὴς ἐγένετο κακουργῶν, τρέπεται πρὸς
ἀλκὴν καὶ τοὺς εἰωθότας αὐτῷ συναγραυλεῖν ἀνεκάλει· Ἡρακλῆς δὲ ἀλοιῶν
αὐτὸν τῷ ῥοπάλῳ κτείνει, καὶ τὰς βοῦς ἐξαγαγών, ἐπειδὴ κακούργων
ὑποδοχαῖς εὔθετον ἑώρα τὸ χωρίον, ἐπικατασκάπτει τῇ καλαύροπι τὸ
σπήλαιον. ἁγνίσας δὲ τῷ ποταμῷ τὸν φόνον ἱδρύεται πλησίον τοῦ τόπου Διὸς
Εὑρεσίου βωμόν, ὅς ἐστι τῆς Ῥώμης παρὰ τῇ Τριδύμῳ πύλῃ, καὶ θύει τῷ θεῷ
δάμαλιν ἕνα τῆς εὑρέσεως τῶν βοῶν χαριστήριον. ταύτην ἔτι καὶ εἰς ἐμὲ τὴν
θυσίαν ἡ Ῥωμαίων πόλις συνετέλει, νομίμοις Ἑλληνικοῖς ἅπασιν ἐν αὐτῇ
χρωμένη, καθάπερ ἐκεῖνος κατεστήσατο.
| [1,39] XXXIX. 1. Des histoires qu’on raconte sur ce dieu, certaines sont en grande
partie légendaires et d’autres sont plus proches la vérité. Le récit légendaire de
son arrivée est le suivant : Hercule, sur l’ordre d’Eurysthée, parmi d'autres
travaux, conduisit le troupeau de Géryon d’Erythie à Argos ; la tâche accomplie
et après être passé par beaucoup de régions d’Italie lors de son périple ; il
arriva aussi au voisinage de Pallantium dans le pays des Aborigènes;
2. et trouvant là beaucoup d'excellente herbe pour son troupeau, il les laissa
paître, et tombant de fatigue, il s’allongea et s'abandonna au sommeil. Alors un
voleur de cette région, du nom de Cacus, tomba par hasard sur le troupeau qui
paissait sans personne pour le garder et il lui prit l’envie de les prendre. Voyant
Hercule endormi là, il pensa qu'il ne pourrait pas conduire le toupeau en entier
sans être découvert et en même temps il se rendit compte que la tâche n'était
vraiment pas facile non plus. Ainsi il cacha quelques bêtes dans la caverne
proche où il vivait tirant chacune d'elles par la queue à rebours. Il faisait cela pour
effacer toute preuve de son vol, car la direction dans laquelle les bœufs étaient
allés serait en désaccord avec leurs empreintes.
3. Hercule se réveilla un peu plus tard, compta le troupeau et trouva qu’il en
manquait. Pendant un moment il se demanda où les bêtes avaient disparu, et
supposant qu’elles s’étaient perdues tout en paissant, il les chercha à travers
la région; puis, ne les ayant pas trouvées, il arriva à la caverne, et bien que
trompé par les traces, il pressentit néanmoins qu'il devait fouiller l'endroit. Mais
Cacus se tenait devant la porte, et quand Hercule lui posa la question sur les
bêtes, il nia les avoir vues, et quand Hercule demanda de fouiller la caverne, il
refusa, et appela ses voisins à l'aide, se plaignant de la violence que lui faisait un
étranger. Et Hercule embarrassé de la manière dont il devrait agir, imagina de
conduire le reste des bêtes devant la caverne. Et ainsi, quand celles qui étaient à
l’intérieur entendirent beugler et sentirent l'odeur de leurs compagnons dehors,
ils beuglèrent à leur tour et leurs mugissements révélèrent ainsi le vol.
4. Alors Cacus dont le vol avait ainsi été mis en évidence, misa sur la force et
commença par appeler ses amis de la campagne. Mais Hercule le tua en le
frappant avec sa massue et fit sortir ses bêtes; et voyant que l'endroit était bien
adapté pour héberger des malfaiteurs, il démolit la caverne, enterrant le voleur
sous ses ruines. Puis après s'être purifié du meurtre dans le fleuve, il érigea près
de cet endroit un autel à Jupiter le Découvreur, qui se trouve maintenant à Rome
près de la Porta Trigemina, et il sacrifia un veau au dieu pour le remercier
d’avoir retrouvé son troupeau. Ce sacrifice, la ville de Rome continue à le
célébrer de mon temps, en observant lors de celui-ci toutes les rites grecs comme
Hercule les avait institués.
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