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[51] Τὸν δ´ Ὄσιριν αὖ πάλιν ὀφθαλμῷ καὶ σκήπτρῳ
γράφουσιν, ὧν τὸ μὲν τὴν πρόνοιαν ἐμφαίνειν, τὸ δὲ
τὴν δύναμιν, ὡς Ὅμηρος τὸν ἄρχοντα καὶ βασιλεύοντα
πάντων ’Ζῆν´ ὕπατον καὶ μήστωρα‘ καλῶν
{καὶ} ἔοικε τῷ μὲν ὑπάτῳ τὸ κράτος αὐτοῦ, τῷ δὲ
μήστωρι τὴν εὐβουλίαν καὶ τὴν φρόνησιν σημαίνειν.
γράφουσι δὲ καὶ ἱέρακι τὸν θεὸν τοῦτον πολλάκις·
εὐτονίᾳ γὰρ ὄψεως ὑπερβάλλει καὶ πτήσεως ὀξύτητι
καὶ διοικεῖν αὑτὸν ἐλαχίστῃ τροφῇ πέφυκε. λέγεται δὲ
καὶ νεκρῶν ἀτάφων ὄμμασι γῆν ὑπερπετόμενος ἐπιβάλλειν·
ὅταν δὲ πιόμενος ἐπὶ τὸν ποταμὸν καταίρῃ, τὸ
πτερὸν ἵστησιν ὀρθόν· πιὼν δὲ κλίνει τοῦτο πάλιν· ᾧ
δῆλός ἐστι σεσωσμένος καὶ διαπεφευγὼς τὸν κροκόδειλον·
ἂν γὰρ ἁρπασθῇ, μένει τὸ πτερὸν ὥσπερ ἔστη πεπηγός.
πανταχοῦ δὲ καὶ ἀνθρωπόμορφον Ὀσίριδος ἄγαλμα
δεικνύουσιν ἐξορθιάζον τῷ αἰδοίῳ διὰ τὸ γόνιμον καὶ τὸ
τρόφιμον. ἀμπεχόνῃ δὲ φλογοειδεῖ στέλλουσιν αὐτοῦ τὰς
εἰκόνας, | ἥλιον σῶμα τῆς τἀγαθοῦ δυνάμεως {ὡς} ὁρατὸν
οὐσίας νοητῆς ἡγούμενοι. διὸ καὶ καταφρονεῖν ἄξιόν
ἐστι τῶν τὴν ἡλίου σφαῖραν Τυφῶνι προσνεμόντων, ᾧ
λαμπρὸν οὐδὲν οὐδὲ σωτήριον οὐδὲ τάξις οὐδὲ γένεσις
οὐδὲ κίνησις μέτρον ἔχουσα καὶ λόγον, ἀλλὰ τἀναντία
προσήκει· καὶ ξηρότητα καὶ αὐχμόν, οἷς φθείρει πολλὰ
τῶν ζῴων καὶ βλαστανόντων, οὐχ ἡλίου θετέον ἔργον, ἀλλὰ
τῶν ἐν γῇ καὶ ἀέρι μὴ καθ´ ὥραν κεραννυμένων πνευμάτων
καὶ ὑδάτων, ὅταν ἡ τῆς ἀτάκτου καὶ ἀορίστου δυνάμεως
ἀρχὴ πλημμελήσασα κατασβέσῃ τὰς ἀναθυμιάσεις.
| [51] Osiris est, à son tour, figuré par un oeil et un sceptre :
le premier de ces emblèmes indiquant la prévoyance,
et le second, l'autorité ; de même qu'Homère, en donnant
à Jupiter, maître et roi de toutes choses, le nom de « suprême
conseiller », semble faire allusion par le mot "suprême"
à la puissance du Dieu, et par le mot « conseiller »
à sa haute sagesse et à sa prudence. Souvent aussi ils figurent
Osiris sous l'image d'un épervier : attendu que cet oiseau
l'emporte sur les autres par la vivacité de son regard,
la rapidité de son vol, et la petite quantité de nourriture
dont il a besoin pour se soutenir. On dit de plus, que sur les
corps non ensevelis l'épervier jette de la terre en voltigeant
au-dessus d'eux; que quand il s'abat sur le Nil pour y
boire il tient droite son aile, et qu'après avoir bu, il la
baisse: manoeuvre par laquelle il fait voir qu'il est sauvé et
qu'il a échappé au crocodile; car lorsque ce dernier l'a
saisi, l'aile de l'oiseau reste droite comme elle était. Mais
partout on trouve aussi Osiris représenté sous une forme humaine,
ayant le membre viril dressé, à cause de sa vertu
productive et nourricière. Ils couvrent ses images d'un voile
couleur de feu, parce qu'ils regardent le soleil comme le
corps du pouvoir bienfaisant, comme l'expression visible
de l'essence intellectuelle. Il y a donc lieu de repousser
l'opinion de ceux qui assignent à Typhon la sphère
du soleil, puisqu'à Typhon ne saurait appartenir rien de
brillant, de salutaire, ni régularité, ni création, ni mouvement
ordonné et raisonnable, et que c'est le contraire qui
compose ses attributs. Une chaleur excessive, qui fait périr
nombre d'animaux et de plantes, ne doit pas être regardée
comme l'effet du soleil; elle est, au contraire, produite par
les vents et les eaux, qui se mêlent hors de saison sur la
terre et dans les airs, toutes les fois que la puissance du
principe irrégulier, la puissance du désordre, vient à commettre
des excès et à étouffer les exhalaisons.
| [52] Ἐν δὲ τοῖς ἱεροῖς ὕμνοις τοῦ Ὀσίριδος ἀνακαλοῦνται
τὸν ἐν ταῖς ἀγκάλαις κρυπτόμενον τοῦ Ἡλίου
καὶ τῇ τριακάδι τοῦ Ἐπιφὶ μηνὸς ἑορτάζουσιν ὀφθαλμῶν
Ὥρου γενέθλιον, ὅτε σελήνη καὶ ἥλιος ἐπὶ μιᾶς εὐθείας
γεγόνασιν, ὡς οὐ μόνον τὴν σελήνην ἀλλὰ καὶ τὸν ἥλιον
ὄμμα τοῦ Ὥρου καὶ φῶς ἡγούμενοι. τῇ δὲ ὀγδόῃ φθίνοντος
τοῦ Φαωφὶ βακτηρίας ἡλίου γενέθλιον ἄγουσι
μετὰ φθινοπωρινὴν ἰσημερίαν, ἐμφαίνοντες οἷον ὑπερείσματος
δεῖσθαι καὶ ῥώσεως τῷ τε θερμῷ γιγνόμενον
ἐνδεᾶ καὶ τῷ φωτί {ἐνδεᾶ}, κλινόμενον καὶ πλάγιον ἀφ´
ἡμῶν φερόμενον. ἔτι δὲ τὴν βοῦν ὑπὸ τροπὰς χειμερινὰς
ἑπτάκις περὶ τὸν ναὸν τοῦ Ἡλίου περιφέρουσι, καὶ καλεῖται
ζήτησις Ὀσίριδος ἡ περιδρομή, τὸ ὕδωρ χειμῶνος
τῆς θεοῦ ποθούσης· τοσαυτάκις δὲ περιίασιν, ὅτι τὴν
ἀπὸ τροπῶν χειμερινῶν ἐπὶ τροπὰς θερινὰς πάροδον
ἑβδόμῳ μηνὶ συμπεραίνει. λέγεται δὲ καὶ θῦσαι τῷ
ἡλίῳ τετράδι μηνὸς ἱσταμένου πάντων πρῶτος Ὧρος ὁ
Ἴσιδος, ὡς ἐν τοῖς ἐπιγραφομένοις Γενεθλίοις Ὥρου
γέγραπται. καὶ μὴν ἡμέρας ἑκάστης τριχῶς ἐπιθυμιῶσι
τῷ ἡλίῳ, ῥητίνην μὲν ὑπὸ τὰς ἀνατολάς, σμύρναν δὲ
μεσουρανοῦντι, τὸ δὲ καλούμενον κῦφι περὶ δυσμάς· ὧν
ἕκαστον ὃν ἔχει λόγον, ὕστερον ἀφηγήσομαι.
τὸν δ´ ἥλιον πᾶσι τούτοις προστρέπεσθαι καὶ θεραπεύειν
οἴονται. καὶ τί δεῖ πολλὰ τοιαῦτα συνάγειν; εἰσὶ γὰρ οἱ
τὸν Ὄσιριν ἄντικρυς ἥλιον εἶναι καὶ ὀνομάζεσθαι Σείριον
ὑφ´ Ἑλλήνων λέγοντες, εἰ καὶ παρ´ Αἰγυπτίοις ἡ πρόθεσις
τοῦ ἄρθρου τοὔνομα πεποίηκεν ἀμφιγνοεῖσθαι, τὴν
δ´ Ἶσιν οὐχ ἑτέραν τῆς σελήνης ἀποφαίνοντες· ὅθεν καὶ
τῶν ἀγαλμάτων αὐτῆς τὰ μὲν κερασφόρα τοῦ μηνοειδοῦς
γεγονέναι μιμήματα, τοῖς δὲ μελανοστόλοις ἐμφαίνεσθαι
τὰς κρύψεις καὶ τοὺς περισκιασμοὺς ἐν οἷς διώκει ποθοῦσα
τὸν ἥλιον. διὸ καὶ πρὸς τὰ ἐρωτικὰ τὴν σελήνην
ἐπικαλοῦνται, καὶ τὴν Ἶσιν Εὔδοξός φησι
βραβεύειν τὰ ἐρωτικά. καὶ τούτοις μὲν ἁμωσγέπως τοῦ
πιθανοῦ μέτεστι, τῶν δὲ Τυφῶνα ποιούντων τὸν ἥλιον
οὐδ´ ἀκούειν ἄξιον. ἀλλ´ ἡμεῖς αὖθις τὸν οἰκεῖον λόγον
ἀναλάβωμεν.
| [52] Dans leurs hymnes sacrées en l'honneur d'Osiris, les
Egyptiens invoquent « Celui qui est caché dans les bras du
soleil » ; et le trentième jour du mois Epiphi, jour où la lune
et le soleil sont en conjonction, ils fêtent « la naissance
des yeux d'Horus », parce qu'ils regardent non seulement
la lune, mais encore le soleil comme étant l'oeil et la lumière
d'Horus. Le vingt-deux du mois phaophi, après l'équinoxe
d'automne, on célèbre la naissance « des bâtons du
soleil », pour désigner que cet astre a besoin d'être soutenu
et affermi, parce que la chaleur et la lumière sont venues à
lui faire défaut et qu'il s'éloigne obliquement de nous. De
plus, au solstice d'hiver ils portent en procession une vache
avec laquelle on fait sept fois le tour du temple. Cette allusion
à la marche du soleil se nomme « recherche d'Osiris »,
parce que dans la saison d'hiver la Déesse est désireuse
d'eau; et ce nombre de sept évolutions tient à ce que le
soleil n'arrive du solstice d'hiver au solstice d'été que dans
le septième mois. On dit aussi qu'Horus, fils d'Isis, fut le
premier qui le quatrième jour du mois sacrifia au Soleil,
comme il est rapporté dans le livre intitulé Anniversaires
de la naissance d'Horus. Du reste, trois fois par jour ils
brûlent des parfums en l'honneur du Soleil, de la résine
au lever du jour, de la myrrhe à midi, et le soir un aromate
appelé "Kyphi" : chacune de ces trois offrandes ayant une
signification que j'expliquerai plus tard. Ils croient par toutes
ces pratiques se rendre le Soleil propice et l'honorer.
Mais est-il besoin de recueillir beaucoup de détails de ce
genre`? Quelques-uns, en effet, disent ouvertement qu'Osiris
est le Soleil, appelé Sirius par les Grecs, et que l'addition
que les Égyptiens ont faite de l'article O devant ce
dernier nom est la cause de toutes les difficultés. Pour Isis
ils déclarent qu'elle n'est pas autre que la lune ; que
de ses images où elle porte des cornes désignent la lune
dans son croissant, que celles où elle est voilée de noir
figurent ses éclipses et l'obscurité où elle tombe en cherchant
le Soleil et en le poursuivant. Aussi dans leurs amours
invoquent-ils la lune, et Eudoxe prétend que c'est Isis qui
décide les conflits amoureux. C'est une opinion qui, après
tout, n'est pas dénuée de vraisemblance. Pour ceux qui veulent
que Typhon soit le Soleil, ils ne méritent pas même
qu'on les écoute.
Revenons au sujet qui nous occupe spécialement.
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