HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLUTARQUE, Oeuvres morales, Sur Isis et Osiris

Chapitre 49-50

  Chapitre 49-50

[49] Μεμιγμένη γὰρ τοῦδε τοῦ κόσμου γένεσις καὶ σύστασις ἐξ ἐναντίων, οὐ μὴν ἰσοσθενῶν, δυνάμεων, ἀλλὰ τῆς βελτίονος τὸ κράτος ἐστίν· ἀπολέσθαι δὲ τὴν φαύλην παντάπασιν ἀδύνατον, πολλὴν μὲν ἐμπεφυκυῖαν τῷ σώματι, πολλὴν δὲ τῇ ψυχῇ τοῦ παντὸς καὶ πρὸς τὴν βελτίονα ἀεὶ δυσμαχοῦσαν. ἐν μὲν οὖν τῇ ψυχῇ νοῦς καὶ λόγος τῶν ἀρίστων πάντων ἡγεμὼν καὶ κύριος Ὄσιρίς ἐστιν, ἐν δὲ γῇ καὶ πνεύμασι καὶ ὕδασι καὶ οὐρανῷ καὶ ἄστροις τὸ τεταγμένον καὶ καθεστηκὸς καὶ ὑγιαῖνον ὥραις καὶ κράσεσι καὶ περιόδοις Ὀσίριδος ἀπορροὴ καὶ εἰκὼν ἐμφαινομένη· Τυφὼν δὲ τῆς ψυχῆς τὸ παθητικὸν καὶ τιτανικὸν καὶ ἄλογον καὶ ἔμπληκτον, τοῦ δὲ σωματικοῦ τὸ ἐπίκηρον καὶ νοσῶδες καὶ ταρακτικὸν ἀωρίαις καὶ δυσκρασίαις καὶ κρύψεσιν ἡλίου καὶ ἀφανισμοῖς σελήνης οἷον ἐκδρομαὶ καὶ ἀφηνιασμοὶ {καὶ} Τυφῶνος· καὶ τοὔνομα κατηγορεῖ τὸ Σήθ, τὸν Τυφῶνα καλοῦσι· φράζει μὲν τὸ καταδυναστεῦον καὶ καταβιαζόμενον, φράζει δὲ τὴν πολλάκις ἀναστροφὴν καὶ πάλιν ὑπεκπήδησιν. Βέβωνα δὲ τινὲς μὲν ἕνα τῶν τοῦ Τυφῶνος ἑταίρων γεγονέναι λέγουσιν, Μανεθὼς δ´ αὐτὸν τὸν Τυφῶνα καὶ Βέβωνα καλεῖσθαι· σημαίνει δὲ τοὔνομα κάθεξιν κώλυσιν, ὡς τοῖς πράγμασιν ὁδῷ βαδίζουσι καὶ πρὸς χρὴ φερομένοις ἐνισταμένης τῆς τοῦ Τυφῶνος δυνάμεως. [49] En effet la naissance et la composition du monde où nous sommes est le produit d'un mélange de forces contraires, qui, à la vérité, ne sont pas également puissantes, mais dont la meilleure prévaut. Que l'élément mauvais disparaisse d'une manière complète, c'est chose impossible, attendu qu'il est inhérent par une foule de points au corps, par une foule de points à l'âme de l'univers, et que constamment il est en lutte opiniâtre avec le principe du bien. Dans cette âme du monde l'intelligence et la raison, qui est le guide et le maître de tout ce qui se fait de bien, c'est Osiris. Et dans la terre, dans le vent, dans l'eau, dans les astres, ce qui est réglé, constant, salutaire, par rapport aux saisons, aux températures et aux périodicités, tout cela découle d'Osiris : c'est de lui une image sensible. Typhon, au contraire, c'est tout ce qui dans l'âme du monde est passionné, titanesque, déraisonnable, frappé de stupidité, et tout ce qui dans ce même corps est périssable, maladif. Les désordres auxquels donnent lieu les irrégularités et les intempéries des saisons, les éclipses de soleil et de lune, sont en quelque sorte des écarts et des déchaînements de Typhon. C'est ce que prouve le nom de Seth, donné à Typhon : terme qui signifie domination, violence, et qui veut dire aussi brusque et fréquent retour, bonds immodérés. Il y a encore le mot Bébon, qui, au dire de quelques-uns, désigne un des satellites de Typhon; mais Manéthon prétend que c'est un autre nom de Typhon lui-même. Ce mot a le sens d'obstacle, d'empêchement : comme pour signifier que le cours naturel et légitime de toutes choses trouve un obstacle dans la puissance de Typhon.
[50] διὸ καὶ τῶν μὲν ἡμέρων ζῴων ἀπονέμουσιν αὐτῷ τὸ ἀμαθέστατον, ὄνον· τῶν δ´ ἀγρίων τὰ θηριωδέστατα, κροκόδειλον καὶ τὸν ποτάμιον ἵππον· περὶ μὲν οὖν τοῦ ὄνου προδεδηλώκαμεν· ἐν Ἑρμοῦ πόλει δὲ Τυφῶνος ἄγαλμα δεικνύουσιν ἵππον ποτάμιον, ἐφ´ οὗ βέβηκεν ἱέραξ ὄφει μαχόμενος, τῷ μὲν ἵππῳ τὸν Τυφῶνα δεικνύντες, τῷ δ´ ἱέρακι δύναμιν καὶ ἀρχήν, ἣν βίᾳ κτώμενος Τυφὼν πολλάκις οὐκ ἀνίεται ταραττόμενος ὑπὸ τῆς κακίας καὶ ταράττων. διὸ καὶ θύοντες ἑβδόμῃ τοῦ Τυβὶ μηνός, ἣν καλοῦσιν ἄφιξιν Ἴσιδος ἐκ Φοινίκης, ἐπιπλάττουσι τοῖς ποπάνοις ἵππον ποτάμιον δεδεμένον. ἐν δ´ Ἀπόλλωνος πόλει νενομισμένον ἐστὶ κροκοδείλου φαγεῖν πάντως ἕκαστον· ἡμέρᾳ δὲ μιᾷ θηρεύσαντες ὅσους ἂν δύνωνται καὶ κτείναντες ἀπαντικρὺ τοῦ ἱεροῦ προβάλλουσι καὶ λέγουσιν ὡς Τυφὼν τὸν Ὧρον ἀπέδρα κροκόδειλος γενόμενος, πάντα καὶ ζῷα καὶ φυτὰ καὶ πάθη τὰ φαῦλα καὶ βλαβερὰ Τυφῶνος ἔργα καὶ μέρη καὶ κινήματα ποιούμενοι. [50] Aussi, entre les animaux privés lui a-t-on départi celui qui est le plus stupide, l'âne, et entre les sauvages, ceux qui sont les plus féroces, le crocodile et l'hippopotame. Nous avons précédemment exposé ce qui est relatif à l'âne. Pour ce qui est de l'hippopotame, on montre à Hermopolis une image de Typhon sous la forme de cet animal. Il a sur le dos un épervier qui se bat contre un serpent. L'hippopotame désignant Typhon, l'épervier marque la puissance et l'autorité que ce mauvais Génie acquiert souvent par la violence : autorité dont il ne se lasse pas d'abuser, dans sa malice, pour troubler les autres comme il est troublé lui-même. C'est pourquoi dans les sacrifices qu'on lui fait le septième jour du mois Tybi, jour appelé "retour d'Isis de la Phénicie", on ligure sur les gâteaux sacrés un hippopotame chargé de chaînes. Dans Apollinopolis une loi oblige chaque citoyen, sans exception, à manger du crocodile. A un jour fixé, ils en prennent à la chasse autant qu'ils peuvent, et après les avoir tués ils les jettent devant le temple du Dieu. Ils donnent pour motif, que Typhon échappa à Horus en prenant la forme d'un crocodile. Ainsi, tout ce qu'il y a de mauvais dans les animaux, dans les plantes, dans les passions, ils le regardent comme l'oeuvre de Typhon, comme faisant partie de son être, et comme étant le produit de ses mouvements.


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Dernière mise à jour : 11/01/2006