HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre III

Chapitre 5

 Chapitre 5

[6,3,5] Ἀκουστέον δὲ ταῦτα περὶ τῆς ἐνθάδε οὐσίας λεγομένης· εἰ δέ πῃ ταῦτα καὶ ἐπ´ ἐκείνης συμβαίνει, ἴσως μὲν κατ´ ἀναλογίαν καὶ ὁμωνύμως. Καὶ γὰρ τὸ πρῶτον ὡς πρὸς τὰ μετ´ αὐτὸ λέγεται. Οὐ γὰρ ἁπλῶς πρῶτον, ἀλλ´ ἔστιν ὡς πρὸς ἐκεῖνα ἔσχατα, ἄλλα πρῶτα μετ´ ἐκεῖνα. Καὶ τὸ ὑποκείμενον ἄλλως, καὶ τὸ πάσχειν εἰ ἐκεῖ ἀμφισβητεῖται, καὶ εἰ κἀκεῖ, ἄλλο τὸ ἐκεῖ πάσχειν. Καὶ τὸ μὴ ἐν ὑποκειμένῳ εἶναι κατὰ πάσης οὐσίας, εἰ τὸ ἐν ὑποκειμένῳ εἶναι δεῖ μὴ ὡς μέρος ὑπάρχειν τοῦ ἐν ἐστι, μηδ´ οὕτως, ὥστε μηδὲ συντελεῖν μετ´ ἐκείνου εἰς ἕν τι· μεθ´ οὗ γὰρ συντελεῖ εἰς σύνθετον οὐσίαν, ἐν ἐκείνῳ ὡς ἐν ὑποκειμένῳ οὐκ ἂν εἴη· ὥστε μήτε τὸ εἶδος ἐν τῇ ὕλῃ εἶναι ὡς ἐν ὑποκειμένῳ μήτε τὸν ἄνθρωπον ἐν τῷ Σωκράτει μέρος ὄντα Σωκράτους. οὖν μὴ ἐν ὑποκειμένῳ, οὐσία· εἰ δὲ λέγομεν μήτε ἐν ὑποκειμένῳ μήτε καθ´ ὑποκειμένου, προσθετέον «ὡς ἄλλου», ἵνα καὶ ἄνθρωπος λεγόμενος κατὰ τοῦ τινὸς ἀνθρώπου περιλαμβάνηται τῷ λόγῳ ἐν τῇ προσθήκῃ τῇ «μὴ κατ´ ἄλλου». Ὅταν γὰρ τὸν ἄνθρωπον κατηγορῶ τοῦ Σωκράτους, οὕτως λέγω, οὐχ ὡς τὸ ξύλον λευκόν, ἀλλ´ ὡς τὸ λευκὸν λευκόν· τὸν γὰρ Σωκράτη λέγων ἄνθρωπον τὸν τινὰ ἄνθρωπον λέγω ἄνθρωπον, κατὰ τοῦ ἐν τῷ Σωκράτει ἀνθρώπου τὸν ἄνθρωπον· τοῦτο δὲ ταὐτὸν τῷ τὸν Σωκράτη Σωκράτη λέγειν, καὶ ἔτι τῷ κατὰ ζῴου λογικοῦ τοιοῦδε τὸ ζῷον κατηγορεῖν. Εἰ δέ τις λέγοι μὴ ἴδιον εἶναι τῆς οὐσίας τὸ μὴ ἐν ὑποκειμένῳ εἶναι, τὴν γὰρ διαφορὰν μηδ´ αὐτὴν εἶναι τῶν ἐν ὑποκειμένῳ, μέρος οὐσίας λαμβάνων τὸ δίπουν τοῦτο οὐκ ἐν ὑποκειμένῳ φησὶν εἶναι· ἐπεί, εἰ μὴ τὸ δίπουν λαμβάνοι, ἐστι τοιάδε οὐσία, ἀλλὰ διποδίαν, μὴ οὐσίαν λέγων, ἀλλὰ ποιότητα, ἐν ὑποκειμένῳ ἔσται τὸ δίπουν. Ἀλλ´ οὐδὲ χρόνος ἐν ὑποκειμένῳ, οὐδ´ τόπος. Ἀλλ´ εἰ μὲν τὸ μέτρον λαμβάνεται κινήσεως κατὰ τὸ μεμετρημένον, τὸ μέτρον ἐν τῇ κινήσει ὑπάρξει ὡς ἐν ὑποκειμένῳ, τε κίνησις ἐν τῷ κινουμένῳ· εἰ δὲ κατὰ τὸ μετροῦν λαμβάνεται, ἐν τῷ μετροῦντι ἔσται τὸ μέτρον. δὲ τόπος, πέρας τοῦ περιέχοντος ὤν, ἐν ἐκείνῳ. Καὶ τὸ περὶ ταύτην τὴν οὐσίαν, περὶ ἧς λόγος; Γίνεται ἐναντίως κατὰ ἓν τούτων κατὰ πλείω κατὰ πάντα τὰ εἰρημένα λαμβάνεσθαι τὴν οὐσίαν τὴν τοιαύτην ἐφαρμοττόντων καὶ τῇ ὕλῃ καὶ τῷ εἴδει καὶ τῷ συναμφοτέρῳ τῶν εἰρημένων. [6,3,5] Tels sont les caractères de la substance sensible. S'ils conviennent aussi sous quelque rapport à la substance intelligible, ce n'est que par analogie et par homonymie. C'est ainsi que le premier est appelé de ce nom par rapport au reste : car il n'est pas premier absolument, mais plutôt à l'égard des choses qui tiennent un rang inférieur; bien plus, les choses qui suivent le premier sont aussi appelées premières à l'égard de celles qui viennent après elles. De même, en parlant des choses intelligibles, le mot sujet se prend dans un autre sens. On se demande également si celles-ci peuvent pâtir, et l'on conçoit que si elles pâtissent, c'est d'une tout autre manière. N'être pas dans un sujet est donc le caractère commun de toute substance, si, par n'être pas dans un sujet, on entend ne pas faire partie d'un sujet et ne pas concourir avec lui à former une unité. En effet, ce qui concourt avec une chose à former une substance composée ne saurait être dans cette chose comme dans un sujet : la forme n'est donc pas dans la matière comme dans un sujet, et l'homme n'est pas non plus dans Socrate comme dans un sujet parce que l'homme fait partie de Socrate. Ainsi, la substance est ce qui n'est pas dans un sujet. Si l'on ajoute que la substance ne se dit d'aucun sujet, il faut ajouter encore en tant que ce sujet est autre chose qu'elle : autrement l'homme, affirmé de tel homme, ne se trouverait pas compris dans la définition de la substance, si {en affirmant que la substance ne se dit d'aucun sujet} nous n'ajoutions : en tant que ce sujet est autre chose qu'elle. Quand je dis : Socrate est homme, c'est comme si je disais : Le blanc est blanc, et non : Le bois est blanc ; en affirmant en effet que Socrate est homme, j'affirme qu'Un certain homme est homme, que L'homme qui est dans Socrate est homme; c'est la même chose que si je disais : Socrate est Socrate, ou : Tel animal raisonnable est animal. Mais, objectera-t-on peut-être, la propriété de la substance ne consiste pas à n'être pas dans un sujet : car la différence {bipède, par exemple} est aussi une des choses qui ne sont pas dans un sujet. — Si l'on considère bipède comme une partie de la substance, on est forcé de reconnaître que bipède n'est pas dans un sujet ; si l'on n'entend pas par bipède telle substance, mais la propriété d'être bipède, alors on ne parle plus d'une substance, mais d'une qualité, et bipède sera dans un sujet. — Mais le temps et le lieu ne paraissent pas être dans un sujet. — Si l'on définit le temps « la mesure du mouvement, » ou le temps sera le mouvement mesuré, et alors il sera dans le mouvement comme dans un sujet, tandis que le mouvement sera lui-même dans la chose mue ; ou bien le temps sera ce qui mesure {l'âme ou l'instant présent}, et alors il sera dans ce qui mesure comme dans un sujet. Quant au lieu, comme il est la limite de ce qui contient, il sera également dans ce qui contient. Il en est tout autrement de la substance que nous considérons ici. Il faut donc faire consister la substance, soit dans une, soit dans plusieurs, soit dans toutes les propriétés dont nous parlons, parce que ces propriétés conviennent à la fois à la matière, à la forme et au composé.


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Dernière mise à jour : 14/06/2010