HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

Chapitre 46

  Chapitre 46

[46] XLVI - Ἀλλἀκούσας μέν ποτε ἐκ βιβλίου τινός, ὡς ἔφη, Ἀναξαγόρου (97c)
ἀναγιγνώσκοντος, καὶ λέγοντος ὡς ἄρα νοῦς ἐστιν διακοσμῶν τε καὶ
πάντων αἴτιος, ταύτῃ δὴ τῇ αἰτίᾳ ἥσθην τε καὶ ἔδοξέ μοι τρόπον τινὰ εὖ
ἔχειν τὸ τὸν νοῦν εἶναι πάντων αἴτιον, καὶ ἡγησάμην, εἰ τοῦθοὕτως ἔχει,
τόν γε νοῦν κοσμοῦντα πάντα κοσμεῖν καὶ ἕκαστον τιθέναι ταύτῃ ὅπῃ ἂν
βέλτιστα ἔχῃ· εἰ οὖν τις βούλοιτο τὴν αἰτίαν εὑρεῖν περὶ ἑκάστου ὅπῃ
γίγνεται ἀπόλλυται ἔστι, τοῦτο δεῖν περὶ αὐτοῦ εὑρεῖν, ὅπῃ βέλτιστον
αὐτῷ ἐστιν εἶναι (97d) ἄλλο ὁτιοῦν πάσχειν ποιεῖν· ἐκ δὲ δὴ τοῦ λόγου
τούτου οὐδὲν ἄλλο σκοπεῖν προσήκειν ἀνθρώπῳ καὶ περὶ αὐτοῦ ἐκείνου καὶ
περὶ τῶν ἄλλων ἀλλ τὸ ἄριστον καὶ τὸ βέλτιστον. ἀναγκαῖον δὲ εἶναι τὸν
αὐτὸν τοῦτον καὶ τὸ χεῖρον εἰδέναι· τὴν αὐτὴν γὰρ εἶναι ἐπιστήμην περὶ
αὐτῶν. Ταῦτα δὴ λογιζόμενος ἅσμενος ηὑρηκέναι ᾤμην διδάσκαλον τῆς
αἰτίας περὶ τῶν ὄντων κατὰ νοῦν ἐμαυτῷ, τὸν Ἀναξαγόραν, καί μοι φράσειν
πρῶτον μὲν πότερον γῆ πλατεῖά ἐστιν (97e) στρογγύλη, ἐπειδὴ δὲ
φράσειεν, ἐπεκδιηγήσεσθαι τὴν αἰτίαν καὶ τὴν ἀνάγκην, λέγοντα τὸ ἄμεινον
καὶ ὅτι αὐτὴν ἄμεινον ἦν τοιαύτην εἶναι· καὶ εἰ ἐν μέσῳ φαίη εἶναι αὐτήν,
ἐπεκδιηγήσεσθαι ὡς ἄμεινον ἦν αὐτὴν ἐν μέσῳ εἶναι· καὶ εἴ μοι (98a) ταῦτα
ἀποφαίνοι, παρεσκευάσμην ὡς οὐκέτι ποθεσόμενος αἰτίας ἄλλο εἶδος. Καὶ
δὴ καὶ περὶ ἡλίου οὕτω παρεσκευάσμην ὡσαύτως πευσόμενος, καὶ σελήνης
καὶ τῶν ἄλλων ἄστρων, τάχους τε πέρι πρὸς ἄλληλα καὶ τροπῶν καὶ τῶν
ἄλλων παθημάτων, πῇ ποτε ταῦτἄμεινόν ἐστιν ἕκαστον καὶ ποιεῖν καὶ
πάσχειν πάσχει. Οὐ γὰρ ἄν ποτε αὐτὸν ᾤμην, φάσκοντά γε ὑπὸ νοῦ αὐτὰ
κεκοσμῆσθαι, ἄλλην τινὰ αὐτοῖς αἰτίαν ἐπενεγκεῖν ὅτι βέλτιστον αὐτὰ
οὕτως ἔχειν (98b) ἐστὶν ὥσπερ ἔχει· ἑκάστῳ οὖν αὐτῶν ἀποδιδόντα τὴν
αἰτίαν καὶ κοινῇ πᾶσι τὸ ἑκάστῳ βέλτιστον ᾤμην καὶ τὸ κοινὸν πᾶσιν
ἐπεκδιηγήσεσθαι ἀγαθόν· καὶ οὐκ ἂν ἀπεδόμην πολλοῦ τὰς ἐλπίδας, ἀλλὰ
πάνυ σπουδῇ λαβὼν τὰς βίβλους ὡς τάχιστα οἷός τ ἀνεγίγνωσκον, ἵνὡς
τάχιστα εἰδείην τὸ βέλτιστον καὶ τὸ χεῖρον.
[46] XLVI. — Mais un jour, ayant entendu quelqu’un lire dans un livre, dont l’auteur était,
disait-il, Anaxagore, que c’est l’esprit qui est l’organisateur et la cause de toutes choses,
l’idée de cette cause me ravit et il me sembla qu’il était en quelque sorte parfait que
l’esprit fût la cause de tout. S’il en est ainsi, me dis-je, l’esprit ordonnateur dispose tout
et place chaque objet de la façon la meilleure. Si donc on veut découvrir la cause qui fait
que chaque chose naît, périt ou existe, il faut trouver quelle est pour elle la meilleure
manière d’exister ou de supporter ou de faire quoi que ce soit. En vertu de ce
raisonnement, l’homme n’a pas autre chose à examiner, dans ce qui se rapporte à lui et
dans tout le reste, que ce qui est le meilleur et le plus parfait, avec quoi il connaîtra
nécessairement aussi le pire, car les deux choses relèvent de la même science. En faisant
ces réflexions, je me réjouissais d’avoir trouvé dans la personne d’Anaxagore un maître
selon mon coeur pour m’enseigner la cause des êtres. Je pensais qu’il me dirait d’abord
si la terre est plate ou ronde et après cela qu’il m’expliquerait la cause et la nécessité de
cette forme, en partant du principe du mieux, et en prouvant que le mieux pour elle,
c’est d’avoir cette forme, et s’il disait que la terre est au centre du monde, qu’il me ferait
voir qu’il était meilleur qu’elle fût au centre. S’il me démontrait cela, j’étais prêt à ne
plus demander d’autre espèce de cause. De même au sujet du soleil, de la lune et des
autres astres, j’étais disposé à faire les mêmes questions, pour savoir, en ce qui concerne
leurs vitesses relatives, leurs changements de direction et les autres accidents auxquels
ils sont sujets, en quoi il est meilleur que chacun fasse ce qu’il fait et souffre ce qu’il
souffre. Je n’aurais jamais pensé qu’après avoir affirmé que les choses ont été ordonnées
par l’esprit, il pût leur attribuer une autre cause que celle-ci : c’est le mieux qu’elles
soient comme elles sont. Aussi je pensais qu’en assignant leur cause à chacune de ces
choses en particulier et à toutes en commun, il expliquerait en détail ce qui est le
meilleur pour chacune et ce qui est le bien commun à toutes. Et je n’aurais pas donné
pour beaucoup mes espérances ; mais prenant ses livres en toute hâte, je les lus aussi vite
que possible, afin de savoir aussi vite que possible le meilleur et le pire.


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Dernière mise à jour : 8/06/2005