HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

Chapitre 38

  Chapitre 38

[38] XXXVIII (88c) Πάντες οὖν ἀκούσαντες εἰπόντων αὐτῶν ἀηδῶς διετέθημεν, ὡς
ὕστερον ἐλέγομεν πρὸς ἀλλήλους, ὅτι ὑπὸ τοῦ ἔμπροσθεν λόγου σφόδρα
πεπεισμένους ἡμᾶς πάλιν ἐδόκουν ἀναταράξαι καὶ εἰς ἀπιστίαν καταβαλεῖν
οὐ μόνον τοῖς προειρημένοις λόγοις, ἀλλὰ καὶ εἰς τὰ ὕστερον μέλλοντα
ῥηθήσεσθαι, μὴ οὐδενὸς ἄξιοι εἶμεν κριταὶ καὶ τὰ πράγματα αὐτὰ ἄπιστα .
(Ἐχεκράτης)
Νὴ τοὺς θεούς, Φαίδων, συγγνώμην γε ἔχω ὑμῖν. Καὶ γὰρ αὐτόν με νῦν
ἀκούσαντά σου τοιοῦτόν τι λέγειν (88d) πρὸς ἐμαυτὸν ἐπέρχεται· « Τίνι οὖν
ἔτι πιστεύσομεν λόγῳ; Ὡς γὰρ σφόδρα πιθανὸς ὤν, ὃν Σωκράτης ἔλεγε
λόγον, νῦν εἰς ἀπιστίαν καταπέπτωκεν ». Θαυμαστῶς γάρ μου λόγος οὗτος
ἀντιλαμβάνεται καὶ νῦν καὶ ἀεί, τὸ ἁρμονίαν τινὰ ἡμῶν εἶναι τὴν ψυχήν, καὶ
ὥσπερ ὑπέμνησέν με ῥηθεὶς ὅτι καὶ αὐτῷ μοι ταῦτα προυδέδοκτο. Καὶ πάνυ
δέομαι πάλιν ὥσπερ ἐξ ἀρχῆς ἄλλου τινὸς λόγου ὅς με πείσει ὡς τοῦ
ἀποθανόντος οὐ συναποθνῄσκει ψυχή. Λέγε οὖν πρὸς Διὸς πῇ Σωκράτης
μετῆλθε τὸν λόγον; Καὶ πότερον (88e) κἀκεῖνος, ὥσπερ ὑμᾶς φῄς, ἔνδηλός τι
ἐγένετο ἀχθόμενος οὔ, ἀλλὰ πρᾴως ἐβοήθει τῷ λόγῳ; () καὶ ἱκανῶς
ἐβοήθησεν ἐνδεῶς; Πάντα ἡμῖν δίελθε ὡς δύνασαι ἀκριβέστατα.
(Φαίδων)
Καὶ μήν, Ἐχέκρατες, πολλάκις θαυμάσας Σωκράτη οὐ πώποτε μᾶλλον
ἠγάσθην τότε παραγενόμενος. (89a) Τὸ μὲν οὖν ἔχειν ὅτι λέγοι ἐκεῖνος ἴσως
οὐδὲν ἄτοπον· ἀλλὰ ἔγωγε μάλιστα ἐθαύμασα αὐτοῦ πρῶτον μὲν τοῦτο, ὡς
ἡδέως καὶ εὐμενῶς καὶ ἀγαμένως τῶν νεανίσκων τὸν λόγον ἀπεδέξατο,
ἔπειτα ἡμῶν ὡς ὀξέως ᾔσθετο πεπόνθεμεν ὑπὸ τῶν λόγων, ἔπειτα ὡς εὖ
ἡμᾶς ἰάσατο καὶ ὥσπερ πεφευγότας καὶ ἡττημένους ἀνεκαλέσατο καὶ
προύτρεψεν πρὸς τὸ παρέπεσθαί τε καὶ συσκοπεῖν τὸν λόγον.
(Ἐχεκράτης) Πῶς δή;
(Φαίδων)
Ἐγὼ ἐρῶ. Ἔτυχον γὰρ ἐν δεξιᾷ αὐτοῦ καθήμενος (89b) παρὰ τὴν κλίνην ἐπὶ
χαμαιζήλου τινός, δὲ ἐπὶ πολὺ ὑψηλοτέρου ἐγώ. καταψήσας οὖν μου τὴν
κεφαλὴν καὶ συμπιέσας τὰς ἐπὶ τῷ αὐχένι τρίχας - εἰώθει γάρ, ὁπότε τύχοι,
παίζειν μου εἰς τὰς τρίχας - Αὔριον δή, ἔφη, ἴσως, (Φαίδων), τὰς καλὰς
ταύτας κόμας ἀποκερῇ.
- Ἔοικεν, ἦν δἐγώ, Σώκρατες.
- Οὔκ, ἄν γε ἐμοὶ πείθῃ.
- Ἀλλὰ τί; ἦν δἐγώ.
- Τήμερον, ἔφη, κἀγὼ τὰς ἐμὰς καὶ σὺ ταύτας, ἐάνπερ γε ἡμῖν λόγος
τελευτήσῃ καὶ μὴ δυνώμεθα αὐτὸν ἀναβιώσασθαι. (89c) Καὶ ἔγωγἄν, εἰ σὺ
εἴην καί με διαφεύγοι λόγος, ἔνορκον ἂν ποιησαίμην ὥσπερ Ἀργεῖοι, μὴ
πρότερον κομήσειν, πρὶν ἂν νικήσω ἀναμαχόμενος τὸν Σιμμίου τε καὶ
κέβητος λόγον.
- Ἀλλ᾽, ἦν δἐγώ, πρὸς δύο λέγεται οὐδ Ἡρακλῆς οἷός τε εἶναι.
- Ἀλλὰ καὶ ἐμέ, ἔφη, τὸν Ἰόλεων παρακάλει, ἕως ἔτι φῶς ἐστιν.
- Παρακαλῶ τοίνυν, ἔφην, οὐχ ὡς Ἡρακλῆς, ἀλλὡς Ἰόλεως τὸν Ἡρακλῆ.
- Οὐδὲν διοίσει, ἔφη.
[38] XXXVIII. — Leurs discours produisirent sur nous une impression désagréable, comme
nous l’avouâmes plus tard entre nous : fortement convaincus par le raisonnement
antérieur, nous nous sentions de nouveau troublés par eux et précipités dans le doute, à
l’égard non seulement de ce qui avait été dit jusqu’ici, mais encore de ce qu’on allait
dire ensuite ; nous avions peur d’être de mauvais juges, ou que les choses elles-mêmes ne
pussent être prouvées.
ÉCHÉCRATE
Par les dieux, Phédon, je vous excuse ; car moi-même, après t’avoir entendu, je me
prends à me dire : « En quel, argument aurons-nous foi désormais, quand celui de
Socrate, qui était si convaincant, est à présent tombé dans le discrédit ? » En effet, cette
opinion que notre âme est une espèce d’harmonie a toujours eu et a encore aujourd’hui
une merveilleuse prise sur moi, et l’exposé qu’on en a fait m’a fait souvenir que, moi
aussi, j’avais jusqu’à présent été de cet avis. C’est donc à recommencer pour moi et j’ai
grand besoin d’une nouvelle preuve pour me persuader que l’âme du mort ne meurt pas
avec lui. Dis-moi donc, au nom de Zeus, comment Socrate poursuivit la dispute, si lui
aussi, comme tu le dis de vous, parut, ou non, contrarié ; s’il se porta doucement au
secours de son argument ; enfin si le secours qu’il lui porta fut efficace ou insuffisant.
Raconte-nous tout en détail aussi exactement que tu le pourras.
PHÉDON
Je puis dire, Échécrate, que Socrate m’a souvent étonné ; mais je ne l’ai jamais plus
admiré qu’en cette circonstance où j’étais à ses côtés. Qu’il eût de quoi répondre, il n’y
avait sans doute là rien de surprenant de la part d’un homme comme lui ; mais ce que
moi j’admirai le plus, c’est la bonne grâce, la bienveillance, la déférence avec lesquelles
il accueillit les objections de ces jeunes gens, puis la sagacité avec laquelle il se rendit
compte de l’impression qu’elles avaient faite sur nous, et ensuite l’habileté avec laquelle
il guérit nos inquiétudes et, nous rappelant comme des fuyards et des vaincus, nous
ramena face à l’argument pour le suivre et l’examiner avec lui.
ÉCHÉCRATE
Comment s’y prit-il ?
PHÉDON
Je vais te le dire. J’étais assis à sa droite, près de son lit, sur un siège bas, et lui à une
place beaucoup plus élevée que la mienne. Il me caressa la tête et prenant dans sa main
les cheveux qui pendaient sur mon cou, car c’était son habitude de jouer avec mes
cheveux, quand il en avait l’occasion : « Demain, Phédon, dit-il, tu feras sans doute
couper ces beaux cheveux-là ?
— Apparemment, Socrate, répondis-je.
— Non pas, si tu m’en crois.
— Alors, que veux-tu que je fasse ? demandai-je.
— C’est aujourd’hui, dit-il, que je ferai couper les miens et toi les tiens, si notre
argument meurt et que nous ne puissions pas le ramener à la vie. Moi, si j’étais toi et si
l’argument m’échappait, je ferais le serment, comme les Argiens, de ne pas laisser
pousser mes cheveux avant d’avoir repris les armes et vaincu le raisonnement de
Simmias et de Cébès.
— Mais contre deux, Héraclès lui-même, dit-on, n’est pas de force.
— Eh bien, reprit-il, suppose que je suis Ioléos et appelle-moi à l’aide, tandis qu’il fait
encore jour.
— Je t’y appelle donc, non comme Héraclès, mais comme Ioléos appelant Héraclès.
— Peu importe, dit-il.


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Dernière mise à jour : 8/06/2005