HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Grégoire de Nysse, Discours catéchétique

Chapitre 23

  Chapitre 23

[23] Τί τοίνυν εἰκὸς ἦν μᾶλλον τὸν κρατοῦντα λαβεῖν ἑλέσθαι; δυνατόν ἐστι δι´ ἀκολούθου στοχασμόν τινα τῆς ἐπιθυμίας αὐτοῦ λαβεῖν, εἰ τὰ πρόδηλα γένοιτο ἡμῖν τῶν ζητουμένων τεκμήρια. τοίνυν κατὰ τὸν ἐν ἀρχῇ τοῦ συγγράμματος προαποδοθέντα λόγον τῷ πρὸς τὸν εὐημεροῦντα φθόνῳ πρὸς μὲν τὸ ἀγαθὸν ἐπιμύσας, τὸν δὲ τῆς κακίας ζόφον ἐν ἑαυτῷ γεννήσας, ἀρχὴν δὲ τῆς πρὸς τὰ χείρω ῥοπῆς καὶ ὑπόθεσιν καὶ οἱονεὶ μητέρα τῆς λοιπῆς κακίας τὴν φιλαρχίαν νοσήσας, τίνος ἂν ἀντηλλάξατο τὸν κατεχόμενον, εἰ μὴ δηλαδὴ τοῦ ὑψηλοτέρου καὶ μείζονος ἀνταλλάγματος, ὡς ἂν μᾶλλον ἑαυτοῦ τὸ κατὰ τὸν τῦφον θρέψειεν πάθος, τὰ μείζω τῶν ἐλαττόνων διαμειβόμενος; ἀλλὰ μὴν ἐν τοῖς ἀπ´ αἰῶνος ἱστορουμένοις, ἐν οὐδενὶ συνεγνώκει τοιοῦτον οὐδέν, οἷα καθεώρα περὶ τὸν τότε φαινόμενον, κυοφορίαν ἀσυνδύαστον, καὶ γέννησιν ἄφθορον, καὶ θήλην ἐκ παρθενίας, καὶ ἄνωθεν ἐπιμαρτυρούσας τῷ ὑπερφυεῖ τῆς ἀξίας ἐκ τῶν ἀοράτων φωνάς, καὶ τῶν τῆς φύσεως ἀρρωστημάτων διόρθωσιν ἀπραγμάτευτόν τινα καὶ ψιλήν, ἐν ῥήματι μόνῳ καὶ ὁρμῇ τοῦ θελήματος παρ´ αὐτοῦ γινομένην, τήν τε τῶν τεθνηκότων ἐπὶ τὸν βίον ἀνάλυσιν, καὶ τὴν τῶν καταδίκων ἀνάρρυσιν, καὶ τὸν κατὰ τῶν δαιμόνων φόβον, καὶ τῶν κατὰ τὸν ἀέρα παθῶν τὴν ἐξουσίαν, καὶ τὴν διὰ θαλάσσης πορείαν, οὐ διαχωροῦντος ἐφ´ ἑκάτερα τοῦ πελάγους, καὶ τὸν πυθμένα γυμνοῦντος τοῖς παροδεύουσι κατὰ τὴν ἐπὶ Μωσέως θαυματουργίαν, ἀλλ´ ἄνω τῆς ἐπιφανείας τοῦ ὕδατος ὑποχερσουμένης τῇ βάσει, καὶ διά τινος ἀσφαλοῦς ἀντιτυπίας ὑπερειδούσης τὸ ἴχνος, τήν τε τῆς τροφῆς ὑπεροψίαν ἐφ´ ὅσον βούλοιτο, καὶ τὰς ἐν ἐρημίᾳ δαψιλεῖς ἑστιάσεις τῶν ἐν πολλαῖς χιλιάσιν εὐωχουμένων, οἷς οὔτε οὐρανὸς ἐπέρρει τὸ μάννα, οὔτε γῆ κατὰ τὴν ἰδίαν αὐτῆς φύσιν σιτοποιοῦσα τὴν χρείαν ἐπλήρου, ἀλλ´ ἐκ τῶν ἀρρήτων ταμείων τῆς θείας δυνάμεως φιλοτιμία προῄει, ἕτοιμος ἄρτος ταῖς χερσὶ τῶν διακονούντων ἐγγεωργούμενος καὶ διὰ τοῦ κόρου τῶν ἐσθιόντων πλείων γιγνόμενος, τε διὰ τῶν ἰχθύων ὀψοφαγία, οὐ θαλάσσης αὐτοῖς πρὸς τὴν χρείαν συνεισφερούσης, ἀλλὰ τοῦ καὶ τῇ θαλάσσῃ τὸ γένος τῶν ἰχθύων ἐγκατασπείραντος. καὶ πῶς ἄν τις τὸ καθ´ ἕκαστον τῶν εὐαγγελικῶν διεξίοι θαυμάτων; ταύτην τοίνυν τὴν δύναμιν καθορῶν, ἐχθρὸς ἐν ἐκείνῳ πλεῖον τοῦ κατεχομένου τὸ προκείμενον εἶδεν ἐν τῷ συναλλάγματι. τούτου χάριν αὐτὸν αἱρεῖται λύτρον τῶν ἐν τῇ τοῦ θανάτου φρουρᾷ καθειργμένων γενέσθαι. ἀλλὰ μὴν ἀμήχανον ἦν αὐτὸν γυμνῇ προσβλέψαι τῇ τοῦ θεοῦ φαντασίᾳ, μὴ σαρκός τινα μοῖραν ἐν αὐτῷ θεωρήσαντα, ἣν ἤδη διὰ τῆς ἁμαρτίας κεχείρωτο. διὰ τοῦτο περικαλύπτεται τῇ σαρκὶ θεότης, ὡς ἄν, πρὸς τὸ σύντροφόν τε καὶ συγγενὲς αὐτῷ βλέπων, μὴ πτοηθείη τὸν προσεγγισμὸν τῆς ὑπερεχούσης δυνάμεως· καὶ τὴν ἠρέμα διὰ τῶν θαυμάτων ἐπὶ τὸ μεῖζον διαλάμπουσαν δύναμιν κατανοήσας, ἐπιθυμητὸν μᾶλλον φοβερὸν τὸ φανὲν εἶναι νομίσῃ. ὁρᾷς ὅπως τὸ ἀγαθὸν τῷ δικαίῳ συνέζευκται καὶ τὸ σοφὸν τούτων οὐκ ἀποκέκριται. τὸ γὰρ διὰ τῆς τοῦ σώματος περιβολῆς χωρητὴν τὴν θείαν δύναμιν ἐπινοῆσαι γενέσθαι, ὡς ἂν ὑπὲρ ἡμῶν οἰκονομία μὴ παραποδισθείη τῷ φόβῳ τῆς θεικῆς ἐπιφανείας, πάντων κατὰ ταὐτὸν τὴν ἀπόδειξιν ἔχει, τοῦ ἀγαθοῦ, τοῦ σοφοῦ, τοῦ δικαίου. τὸ μὲν γὰρ ἑλέσθαι σῶσαι τῆς ἀγαθότητός ἐστι μαρτυρία· τὸ δὲ συναλλαγματικὴν ποιήσασθαι τὴν τοῦ κρατουμένου λύτρωσιν τὸ δίκαιον δείκνυσι· τὸ δὲ χωρητὸν δι´ ἐπινοίας ποιῆσαι τῷ ἐχθρῷ τὸ ἀχώρητον τῆς ἀνωτάτω σοφίας τὴν ἀπόδειξιν ἔχει. [23] XXIII. Quelle rançon devait donc naturellement préférer le possesseur? On peut, d'après la suite des idées, conjecturer son désir, si les points acquis comme évidents nous fournissent des indices pour la question présente. Celui qui, d'après la doctrine exposée au début du traité, avait fermé les yeux au bien, par envie pour le bonheur de l'homme, et qui avait engendré en lui-même les ténèbres du vice, celui qui était malade d'ambition, principe et fondement de la dépravation, et pour ainsi dire, mère des autres vices, contre quoi eût-il échangé celui qu'il détenait, si ce n'est, selon toute évidence, contre l'objet qui le dépassait en élévation et en grandeur, afin de satisfaire plus complètement la passion de son orgueilleux vertige, en recevant plus qu'il ne donnait ? (2) Mais dans l'histoire de tous les temps, il ne connaissait rien de semblable à ce qu'il voyait se manifester alors : une conception se produisant sans union, une naissance exempte de corruption, l'allaitement donné par une vierge, des voix parties des régions invisibles, attestant d'en haut la condition merveilleuse de la naissance, la guérison sans effort et sans remèdes des infirmités naturelles, opérée par lui d'un seul mot et par un simple mouvement de la volonté, le retour des morts à la vie, la délivrance des possédés, l'effroi inspiré aux démons. C'était encore le pouvoir de commander aux phénomènes de l'air, celui de marcher à travers la mer; les flots ne s'ouvraient point de part et d'autre pour découvrir le fond de l'abîme sous les pas des arrivants comme dans le miracle de Moïse, mais la surface de l'eau se durcissait sous les pieds, et douée de résistance, soutenait solidement leur marche; c'était le privilège de se passer de nourriture aussi longtemps qu'il le voulait, les festins copieux offerts dans le désert à des milliers et des milliers de convives auxquels le ciel n'envoyait pas la manne, et que la terre ne nourrissait pas, pour satisfaire leurs besoins, de ses produits naturels, mais auxquels la libéralité de la puissance divine ouvrait ses mystérieux trésors; le pain qui naissait tout prêt, comme un produit de la terre, entre les mains des serviteurs, et se multipliait à mesure que s'en rassasiaient les convives, la bonne chère fournie par les poissons, sans que la mer eût à subvenir aux besoins du repas, mais grâce à celui qui avait répandu dans la mer l'espèce des poissons. (3) Et comment passer un à un en revue les miracles de l'évangile? Devant cette puissance, l'ennemi comprit que le marché proposé lui donnait plus qu'il ne possédait. Voilà pourquoi il choisit le Sauveur comme rançon des prisonniers retenus dans le cachot de la mort. Mais il lui était impossible de contempler en face la vision de Dieu se présentant sans voile ; il fallait qu'il put voir en lui une part de la chair dont il s'était déjà rendu maître par le péché. Aussi la divinité s'est-elle recouverte de l'enveloppe charnelle, afin que l'ennemi, ayant sous les yeux cet élément bien connu et familier, ne fût pas saisi d'effroi, à l'approche de la puissance supérieure, et que, remarquant la puissance dont la lumière grandissait doucement à travers les miracles, il jugeât cette apparition plus digne d'attirer le désir que d'exciter l'effroi. (4) Vous voyez comment la bonté a été unie à la justice, et comment la sagesse n'en a pas été séparée. Que la puissance divine ait imaginé de devenir accessible en s'enveloppant d'un corps, afin que le plan de notre salut ne fût pas entravé par l'effroi de l'apparition divine, ce fait démontre l'union de tous ces attributs : bonté, sagesse, justice. La volonté de nous sauver atteste en effet sa bonté ; le caractère de contrat, donné au rachat de la créature asservie, montre sa justice ; et le fait d'avoir ouvert intentionnellement à l'ennemi l'accès de l'inaccessible, est une preuve de la sagesse suprême.


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Dernière mise à jour : 28/04/2009