HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Denys d'Halicarnasse, Les Antiquités romaines, livre I

Chapitre 58

  Chapitre 58

[1,58] LVIII. 1. Πρῶτος δὲ Λατῖνος ἔγκλημα ποιούμενος τὸν αἰφνίδιόν τε καὶ ἀκατάγγελτον πόλεμον ἠξίου τὸν Αἰνείαν λέγειν, ὅστις ὢν καὶ τί βουλόμενος ἄγει καὶ φέρει τὰ χωρία πεπονθώς τε οὐδὲν δεινὸν πρότερος καὶ οὐκ ἀγνοῶν ὅτι τὸν ἄρχοντα πολέμου πᾶς προπαθὼν ἀμύνεται· παρασχόν τε ἂν αὐτῷ πᾶν, εἴ τινος ἐδεῖτο μετρίου, πρὸς φιλίαν καὶ παρ´ ἑκόντων εὑρίσκεσθαι τῶν ἐγχωρίων, παρελθὼν τὴν ἁπάντων ἀνθρώπων δικαίωσιν αἴσχιον κάλλιον ἠξίωσε βίαν προσφέρων τὰ αὐτὰ λαμβάνειν. 2. Τοιαῦτα δὲ αὐτοῦ διαλεχθέντος ἀπεκρίνατο Αἰνείας· Ἡμεῖς γένος μὲν Τρῶές ἐσμεν, πόλεως δὲ οὐ τῆς ἀφανεστάτης ἐν Ἕλλησιν ἐγενόμεθα· ἣν ἀφαιρεθέντες ὑπ´ Ἀχαιῶν δεκαετεῖ πολέμῳ χειρωθεῖσαν, ἀλῆται περιερχόμενοι πόλεώς τε καὶ χώρας ἐν τὸ λοιπὸν οἰκήσομεν ἀπορίᾳ, θεοῖς δὲ κελεύουσι πειθόμενοι δεῦρ´ ἀφίγμεθα· καὶ ἡμῖν ὡς τὰ θέσφατα λέγει λιμὴν τῆς πλάνης ἥδε γῆ μόνη λείπεται. Ποριζόμεθα δὲ ἐκ τῆς χώρας ὧν ἡμῖν δεῖ δυστυχέστερον μᾶλλον εὐπρεπέστερον, ὡς ἥδιστα νεωστὶ ἐβουλόμεθα. 3. Ἀμειψόμεθα δὲ αὐτὰ πολλαῖς καὶ ἀγαθαῖς ἔργων ἀμοιβαῖς παρέχοντες ὑμῖν καὶ σώματα καὶ ψυχὰς εὖ πρὸς τὰ δεινὰ πεπαιδευμένας χρῆσθαι ὁπόσα βούλεσθε, τὴν ὑμετέραν γῆν φυλάττοντες ἀδῄωτον, τὴν δὲ τῶν πολεμίων προθύμως συγκατακτώμενοι. Ἱκέται δὲ ὑμῶν γινόμεθα μὴ πρὸς ὀργὴν τὰ πεπραγμένα λαμβάνειν, ἐνθυμηθέντας ὡς οὐ σὺν ὕβρει, ἀλλ´ ὑπ´ ἀνάγκης ταῦτα βιασθέντες ἐποιοῦμεν· ἅπαν δὲ σύγγνωμον τὸ ἀκούσιον. 4. Καὶ δεῖ ὑμᾶς μηδὲν ἐναντίον βουλεῦσαι περὶ ἡμῶν χεῖρας προεχομένων, εἰ δὲ μή, θεοὺς καὶ δαίμονας οἳ κατέχουσι τήνδε τὴν γῆν παραιτούμενοι συγγνώμονας ἡμῖν γενέσθαι καὶ ὧν ἠναγκασμένοι δρῶμεν πειρασόμεθα πολέμου ἄρχοντας ὑμᾶς ἀμύνεσθαι. Οὐ γὰρ ἂν νῦν πρώτου οὐδὲ μεγίστου πολέμου τοῦδε ἀπολαύσαιμεν. 5. Ὡς δὲ ταῦτα Λατῖνος ἤκουσεν ἀπεκρίνατο πρὸς αὐτόν· Ἀλλ´ ἔγωγε εὔνοιάν τε πρὸς ἅπαν τὸ Ἑλληνικὸν γένος ἔχω καὶ συμφοραῖς ἀνθρώπων ἀναγκαίαις πάνυ ἄχθομαι, σώζεσθαί τε ὑμᾶς περὶ πολλοῦ ἂν ποιησαίμην, εἴ μοι δῆλοι γένοισθε οἰκήσεως δεόμενοι ἥκειν ἐν ἀποχρώσῃ τε γῆς μοίρᾳ καὶ πρὸς φιλίαν τῶν δοθησομένων μεθέξοντες, ἀλλ´ οὐ τὴν ἐμὴν δυναστείαν ἀφαιρησόμενοι πρὸς βίαν. εἰ δ´ ἐπαληθεύεται ὑμῖν ὅδ´ λόγος πίστεις τούτων ἀξιῶ δοῦναι καὶ λαβεῖν, αἳ φυλάξουσιν ἡμῖν ἀδόλους τὰς ὁμολογίας. [1,58] LVIII. 1. Et le premier Latinus se plaignit de la guerre soudaine qu'ils faisaient contre ses sujets sans aucune déclaration préalable et il exigea qu'Énée lui dise qui il était et ce qu’il voulait en pillant le pays sans avoir reçu aucune provocation, car il ne pouvait ignorer que dans une guerre celui qui est attaqué se défend contre l'agresseur; et il se plaignit que, alors qu’Énée pouvait obtenir à l’amiable et avec le consentement des habitants tout ce qu'il pourrait raisonnablement désirer, il avait choisi de le prendre par la force, contrairement au droit universel de la justice et avec plus de déshonneur pour lui que de noblesse. 2. Sur ces paroles, Énée répondit : "Nous sommes de race Troyenne : ce n’est pas la moindre des villes célèbres chez les Grecs; mais puisque celle-ci a été prise et détruite par les Achéens après une guerre de dix ans, nous sommes devenus des vagabonds, errant de ci de là car nous n’avons plus ni ville ni pays où pouvoir dorénavant vivre. Nous sommes arrivés ici pour obéir aux ordres des dieux; et cette seule terre, selon l’indication des oracles, nous reste comme asile de notre errance. Nous prenons en effet du pays les choses dont nous avons besoin, en nous souciant plus de notre situation malheureuse que de la convenance, - une façon de faire que jusque récemment nous n’avons jamais imaginée. 3. Mais nous vous offrirons en compensations beaucoup de bons service, en vous offrant nos corps et nos esprits, biens aguerris contre des dangers, afin que vous les utilisiez, quand vous en aurez l’utilité, pour protéger votre pays des ravages des ennemis et pour vous aider avec ardeur à conquérir leurs terres. Nous vous supplions humblement de ne pas nous en vouloir pour ce que nous avons fait, en considérant, comme il se doit, que nous ne l'avons pas fait gratuitement, mais contraints par la nécessité; et tout qui est involontaire mérite le pardon. 4. Et vous ne devez prendre aucune résolution hostile contre nous alors que nous vous tendons les mains; sinon, nous prierons d'abord les dieux et les divinités qui possèdent cette terre de nous pardonner aussi pour ce que nous avons faits sous la contrainte de la nécessité et puis nous essayerons de nous défendre contre vous qui deviendrez les agresseurs lors de cette guerre; qui n’est ni la première ni plus grande que nous ayons livrée." 5. Quand Latinus eut entendu cela il lui répondit : "Eh bien ! moi j’ai un avis favorable sur l’ensemble de la race grecque et je suis fort affligé des calamités inévitables à l'humanité. Et j’aurais fort à coeur votre sûreté s’il était clair pour moi de que vous êtes venus ici à la recherche d'une habitation et de que, vous contentant d’une part appropriée de terre et appréciant dans un esprit d'amitié ce qu'on vous donnera, vous n'essayerez pas de me priver de la royauté par la force; et si les assurances que vous me donnez sont vraies, je désire donner et recevoir les engagements qui assureront l’inviolabilité de nos accords."


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Dernière mise à jour : 23/09/2005