[1,4] IV, 1. Ὅτι δ´ οὐκ ἄνευ λογισμοῦ καὶ προνοίας ἔμφρονος ἐπὶ τὰ παλαιὰ τῶν
ἱστορουμένων περὶ αὐτῆς ἐτραπόμην, ἀλλ´ ἔχων εὐλογίστους ἀποδοῦναι τῆς
προαιρέσεως αἰτίας, ὀλίγα βούλομαι προειπεῖν, ἵνα μή τινες ἐπιτιμήσωσί μοι
τῶν πρὸς ἅπαντα φιλαιτίων, οὐδέν πω τῶν μελλόντων δηλοῦσθαι
προακηκοότες, ὅτι τῆς ἀοιδίμου γενομένης καθ´ ἡμᾶς πόλεως ἀδόξους καὶ
πάνυ ταπεινὰς τὰς πρώτας ἀφορμὰς λαβούσης καὶ οὐκ ἀξίας ἱστορικῆς
ἀναγραφῆς, οὐ πολλαῖς δὲ γενεαῖς πρότερον εἰς ἐπιφάνειαν καὶ δόξαν
ἀφιγμένης, ἐξ οὗ τάς τε Μακεδονικὰς καθεῖλε δυναστείας καὶ τοὺς
Φοινικικοὺς κατώρθωσε πολέμους, ἐξόν μοι τῶν ἐνδόξων τινὰ λαβεῖν αὐτῆς
ὑποθέσεων, ἐπὶ τὴν οὐδὲν ἔχουσαν ἐπιφανὲς ἀρχαιολογίαν ἀπέκλινα.
2. Ἔτι γὰρ ἀγνοεῖται παρὰ τοῖς Ἕλλησιν ὀλίγου δεῖν πᾶσιν ἡ παλαιὰ τῆς
Ῥωμαίων πόλεως ἱστορία, καὶ δόξαι τινὲς οὐκ ἀληθεῖς, ἀλλ´ ἐκ τῶν
ἐπιτυχόντων ἀκουσμάτων τὴν ἀρχὴν λαβοῦσαι τοὺς πολλοὺς ἐξηπατήκασιν,
ὡς ἀνεστίους μέν τινας καὶ πλάνητας καὶ βαρβάρους καὶ οὐδὲ τούτους
ἐλευθέρους οἰκιστὰς εὐχομένης, οὐ δι´ εὐσέβειαν δὲ καὶ δικαιοσύνην καὶ τὴν
ἄλλην ἀρετὴν ἐπὶ τὴν ἁπάντων ἡγεμονίαν σὺν χρόνῳ παρελθούσης, ἀλλὰ δι´
αὐτοματισμόν τινα καὶ τύχην ἄδικον εἰκῆ δωρουμένην τὰ μέγιστα τῶν
ἀγαθῶν τοῖς ἀνεπιτηδειοτάτοις· καὶ οἵ γε κακοηθέστεροι κατηγορεῖν εἰώθασι
τῆς τύχης κατὰ τὸ φανερὸν ὡς βαρβάρων τοῖς πονηροτάτοις τὰ τῶν Ἑλλήνων
ποριζομένης ἀγαθά.
3. Καὶ τί δεῖ περὶ τῶν ἄλλων λέγειν, ὅπου γε καὶ τῶν συγγραφέων τινὲς
ἐτόλμησαν ἐν ταῖς ἱστορίαις ταῦτα γράψαντες καταλιπεῖν, βασιλεῦσι
βαρβάροις μισοῦσι τὴν ἡγεμονίαν, οἷς δουλεύοντες αὐτοὶ καὶ τὰ καθ´ ἡδονὰς
ὁμιλοῦντες διετέλεσεν, οὔτε δικαίας οὔτε ἀληθεῖς ἱστορίας χαριζόμενοι;
| [1,4] IV, 1. Mais avant de poursuivre, je désire montrer en quelques mots que ce n'est
pas sans mûre réflexion et préméditation que je me suis tourné vers la période
ancienne de l'histoire de Rome, mais que j'ai des raisons longuement mûries pour
justifier mon choix, afin de devancer la censure de ceux qui, se plaisant à trouver
des défauts partout et qui n’ayant jamais entendu parler jusqu'ici d’aucun des
sujets dont je vais parler, pourraient me blâmer parce que, alors que cette ville,
devenue si célèbre de nos jours, a eu des débuts très humbles et déshonorants,
indignes d’un récit historique, alors qu'elle n’est devenue brillante et glorieuse
depuis quelques générations, c.-à-d., depuis le renversement des puissances
macédoniennes et son succès dans les guerres puniques, néanmoins, alors que
j’avais la liberté de choisir une des périodes célèbres de son histoire pour mon
sujet, j’ai préféré le stérile honneur d’une histoire des origines.
2. Mais jusqu’à ce jour presque tous les Grecs ignorent l'histoire des origines de
Rome et la grande majorité d'entre eux sont abusés par de fausses opinions
fondées sur des racontars qui les ont amenés à croire que Rome avait pour
fondateurs des vagabonds, des barbares, et même des hommes non libres et
qu’au cours du temps elle arriva à la domination du monde, non par sa piété
pour les dieux, ni par sa justice, ni par aucune autre vertu, mais par chance et par
l'injustice de la fortune, qui distribue inconsidérément ses plus grandes faveurs à
ceux qui le méritent le moins. En effet il y a des gens très malveillants qui ont
l'habitude d'accuser la fortune d’accorder librement aux pires des barbares les
biens des Grecs.
3. Mais pourquoi mentionner tous ces hommes, alors que même des historiens
ont osé exprimer de telles opinions dans leurs écrits et les laisser à la postérité,
uniquement pour faire plaisir à des rois barbares qui détestaient la suprématie de
Rome, - princes à qui ils étaient dévoués servilement et qu’ils fréquentaient
comme flatteurs, - en leur présentant des "histoires" qui n'étaient ni justes ni
vraies?
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