HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Aristote, De la génération des animaux, livre I

Chapitre 17

  Chapitre 17

[1,17] CHAPITRE XVII. 1 Ἐν μὲν οὖν τοῖς ζῴοις πᾶσι τοῖς πορευτικοῖς κεχώρισται τὸ θῆλυ τοῦ ἄρρενος, καὶ ἔστιν ἕτερον ζῷον θῆλυ καὶ ἕτερον ἄρρεν, τῷ δὲ εἴδει ταὐτόν, οἷον ἄνθρωπος ἵππος ἀμφότερα· (731b) ἐν δὲ τοῖς φυτοῖς μεμιγμέναι αὗται αἱ δυνάμεις εἰσί, καὶ οὐ κεχώρισται τὸ θῆλυ τοῦ ἄρρενος. Διὸ καὶ γεννᾷ αὐτὰ ἐξ αὑτῶν καὶ προΐεται οὐ γονὴν ἀλλὰ κύημα τὰ καλούμενα σπέρματα. 2 Καὶ τοῦτο καλῶς λέγει Ἐμπεδοκλῆς ποιήσας· οὕτω δ´ ᾠοτοκεῖ μακρὰ δένδρεα· πρῶτον ἐλαίας ... Τό τε γὰρ ᾠὸν κύημά ἐστι, καὶ ἔκ τινος αὐτοῦ γίγνεται τὸ ζῷον, τὸ δὲ λοιπὸν τροφή, καὶ ἐκ τοῦ σπέρματος ἐκ μέρους γίγνεται τὸ φυόμενον, τὸ δὲ λοιπὸν τροφὴ γίγνεται τῷ βλαστῷ καὶ τῇ ῥίζῃ τῇ πρώτῃ. 3 Τρόπον δέ τινα ταὐτὰ συμβαίνει καὶ ἐν τοῖς κεχωρισμένον ἔχουσι ζῴοις τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν. Ὅταν γὰρ δεήσῃ γεννᾶν γίγνεται ἀχώριστον ὥσπερ ἐν τοῖς φυτοῖς, καὶ βούλεται φύσις αὐτῶν ἓν γίγνεσθαι· ὅπερ ἐμφαίνεται κατὰ τὴν ὄψιν μιγνυμένων καὶ συνδυαζομένων (ἕν τι ζῷον γίγνεσθαι ἐξ ἀμφοῖν). 4 Καὶ τὰ μὲν μὴ προϊέμενα σπέρμα πολὺν χρόνον συμπεπλέχθαι πέφυκεν ἕως ἂν συστήσῃ τὸ κύημα, οἷον τὰ συνδυαζόμενα τῶν ἐντόμων· τὰ δ´ ἕως ἂν ἀποπέμψῃ τι τῶν ἐπεισάκτων αὐτοῦ μορίων, συστήσει τὸ κύημα ἐν πλείονι χρόνῳ, οἷον ἐπὶ τῶν ἐναίμων. Τὰ μὲν γὰρ ἡμέρας τι μόριον συνέχεται, δὲ γονὴ ἐν ἡμέραις συνίστησι πλείοσιν· προέμενα δὲ τὸ τοιοῦτον ἀπολύεται. 5 Καὶ ἀτεχνῶς ἔοικε τὰ ζῷα ὥσπερ φυτὰ εἶναι διῃρημένα, οἷον εἴ τις κἀκεῖνα, ὅτε σπέρμα ἐξενέγκειεν, διαλύσειε καὶ χωρίσειεν εἰς τὸ ἐνυπάρχον θῆλυ καὶ ἄρρεν. Καὶ ταῦτα πάντα εὐλόγως φύσις δημιουργεῖ. Τῆς μὲν γὰρ τῶν φυτῶν οὐσίας οὐθέν ἐστιν ἄλλο ἔργον οὐδὲ πρᾶξις οὐδεμία πλὴν τοῦ σπέρματος γένεσις, ὥστ´ ἐπεὶ τοῦτο διὰ τοῦ θήλεος γίγνεται καὶ τοῦ ἄρρενος συνδεδυασμένων, μίξασα ταῦτα διέθηκε μετ´ ἀλλήλων· διὸ ἐν τοῖς φυτοῖς ἀχώριστον τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν. 6 Ἀλλὰ περὶ μὲν τούτων ἐν ἑτέροις ἐπέσκεπται, τοῦ δὲ ζῴου οὐ μόνον τὸ γεννῆσαι ἔργον (τοῦτο μὲν γὰρ κοῖνον τῶν ζώντων πάντων), ἀλλὰ καὶ γνώσεώς τινος πάντα μετέχουσι, τὰ μὲν πλείονος τὰ δ´ ἐλάττονος τὰ δὲ πάμπαν μικρᾶς. Αἴσθησιν γὰρ ἔχουσιν, δ´ αἴσθησις γνῶσίς τις. 7 Ταύτης δὲ τὸ τίμιον καὶ ἄτιμον πολὺ διαφέρει σκοποῦσι πρὸς φρόνησιν καὶ πρὸς τὸ τῶν ἀψύχων γένος. Πρὸς (732a) μὲν γὰρ τὸ φρονεῖν ὥσπερ οὐδὲν εἶναι δοκεῖ τὸ κοινωνεῖν ἁφῆς καὶ γεύσεως μόνον, πρὸς δὲ φυτὸν λίθον θαυμάσιον· ἀγαπητὸν γὰρ ἂν δόξειε καὶ ταύτης τυχεῖν τῆς γνώσεως ἀλλὰ μὴ κεῖσθαι τεθνεὸς καὶ μὴ ὄν. 8 Διαφέρει δ´ αἰσθήσει τὰ ζῷα τῶν ζώντων μόνον. Ἐπεὶ δ´ ἀνάγκη καὶ ζῆν, ἐὰν ζῷον, ὅταν δεήσῃ ἀποτελεῖν τὸ τοῦ ζῶντος ἔργον, τότε συνδυάζεται καὶ μίγνυται καὶ γίγνεται ὥσπερ ἂν εἰ φυτόν, καθάπερ εἴπομεν. 9 Τὰ δ´ ὀστρακόδερμα τῶν ζῴων μεταξὺ ὄντα τῶν ζῴων καὶ τῶν φυτῶν, ὡς ἐν ἀμφοτέροις ὄντα τοῖς γένεσιν οὐδετέρων ποιεῖ τὸ ἔργον· ὡς μὲν γὰρ φυτὸν οὐκ ἔχει τὸ θῆλυ καὶ τὸ ἄρρεν καὶ οὐ γεννᾷ εἰς ἕτερον, ὡς δὲ ζῷον οὐ φέρει ἐξ αὑτοῦ καρπὸν ὥσπερ τὰ φυτά, ἀλλὰ συνίσταται καὶ γεννᾶται ἔκ τινος συστάσεως γεοειδοῦς καὶ ὑγρᾶς. Ἀλλὰ περὶ μὲν τῆς τούτων γενέσεως ὕστερον λεκτέον. [1,17] CHAPITRE XVII. 1 Dans tous les animaux qui se meuvent, la femelle est séparée du mâle; l'un et l'autre sont individuellement des animaux différents; mais l'espèce est la même pour les deux, comme elle l'est, ainsi qu'on peut le voir, chez l'homme ou chez le cheval. (731b) Mais dans les plantes, ces deux puissances sont réunies, et la femelle n'est pas séparée du mâle. Aussi, les plantes se reproduisent-elles d'elles-mêmes ; elles n'émettent pas de liqueur génératrice ; mais elles ont la production qu'on appelle leur semence. 2 On ne peut donc qu'approuver Empédocle, quand il dit dans ses vers: " Tels les grands oliviers ont dû pondre leurs œufs. » car l'œuf n'est qu'un germe, et c'est d'une de ses parties que naît l'animal; le reste ne sert qu'à le nourrir; de même, le végétal vient d'une partie de la semence, et le reste devient la nourriture de la tige et de la première racine. 3 II en est bien à peu près de même dans les espèces d'animaux où la femelle et le mâle sont séparés au moment où la génération doit précisément se produire, il y a quelque chose qui n'est pas plus divisé que ne le sont les plantes, et la nature veut que les deux individus en deviennent un seul. On peut vérifier, en regardant à l'union et à l'accouplement des êtres, que c'est un seul et unique animal qui provient des deux à la fois. 4 Les animaux qui n'émettent pas de sperme, tantôt restent accouplés pendant un temps fort long, jusqu'à ce que le germe à produire soit constitué ; et c'est ce qui se passe chez les insectes qui s'accouplent. Tantôt ils demeurent accouplés, jusqu'à ce qu'ils aient projeté et introduit quelqu'une de leurs parties extérieures, qui, pour constituer le germe, a besoin de plus de temps qu'il n'en faut aux animaux qui ont du sang. Tantôt enfin, ils restent accouplés une partie du jour, et la conception ne s'achève ensuite qu'en plusieurs autres jours. Quand ils ont émis leur liqueur, ils se quittent. 5 On pourrait assez grossièrement se figurer que les animaux sont divisibles autant que des plantes, comme si, lorsque les plantes ont produit leur semence, on les désunissait, en isolant la femelle et le mâle qu'elles contiennent. La Nature a du reste bien sagement disposé tout cela, l'organisation des végétaux n'a pas d'autre objet ni d'autre action que de produire la semence; et comme cette production ne peut avoir lieu que par l'accouplement de la femelle et du mâle, la Nature a eu soin de les mêler et de les unir l'un à l'autre dans les plantes. Aussi, voilà comment dans les plantes la femelle et le mâle ne sont pas séparés. 6 Mais nous avons étudié les plantes dans d'autres ouvrages. Quant à l'animal, il n'est pas chargé seulement de se reproduire, ce qui est une fonction commune à tout ce qui vit; mais, en outre, tous les animaux ont une certaine faculté de connaître; les uns l'ont plus; les autres l'ont moins; et quelques-uns même l'ont très peu. Cela vient de ce qu'ils sont doués de sensibilité, et que la sensation est déjà à un certain degré une connaissance. 7 On trouve de grandes différences entre le degré supérieur et le degré infime de cette connaissance, quand on considère la pensée dans quelques êtres et qu'on les compare à la classe des êtres inanimés. Rapprochés (732a) de la pensée, la faculté du toucher et le sens du goût, auxquels d'autres êtres participent, ne semblent vraiment rien ; mais comparés à l'insensibilité absolue de la plante et du minéral, c'est une chose merveilleuse. Il peut même sembler préférable de jouir de cette connaissance, tout imparfaite qu'elle est, plutôt que d'être mort ou d'être un néant. 8 C'est par la sensibilité que l'animal se distingue des êtres qui ne font que vivre. Comme il faut nécessairement que tout ce qui est animal ait aussi la vie, du moment que l'animal doit accomplir la fonction spéciale d'un être vivant, il s'accouple, il s'unit, et il devient alors une espèce de plante, ainsi que nous l'avons déjà dit. 9 Les testacés, qui occupent une place intermédiaire entre les plantes et qui tiennent à ces deux classes, ne remplissent les fonctions, ni de l'une, ni de l'autre. En tant que plante, ils n'ont ni femelle ni mâle, et ils n'engendrent pas dans un autre être ; en tant qu'animal, ils ne portent pas d'eux-mêmes un fruit, comme en portent les plantes; mais ils se constituent et se reproduisent par une combinaison terreuse et humide. Nous aurons du reste à parler plus tard de leur génération.


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Dernière mise à jour : 20/11/2009