HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Théognis de Mégare, Élégies (première partie)

Vers 900-949

  Vers 900-949

[1,900] τῶι τ´ ἀδίκωι μέγα κεμ πῆμα βροτοῖσιν ἐπῆν.
901 Ἔστιν μὲν χείρων, δ´ ἀμείνων ἔργον ἑκάστου·
902 οὐδεὶς δ´ ἀνθρώπων αὐτὸς ἅπαντα σοφός.
903 Ὅστις ἀνάλωσιν τηρεῖ κατὰ χρήματα θηρῶν,
904 κυδίστην ἀρετὴν τοῖς συνιεῖσιν ἔχει.
905 εἰ μὲν γὰρ κατιδεῖν βιότου τέλος ἦν, ὁπόσον τι
906 ἤμελλ´ ἐκτελέσας εἰς Ἀίδαο περᾶν,
907 εἰκὸς ἂν ἦν, ὃς μὲν πλείω χρόνον αἶσαν ἔμιμνεν,
908 φείδεσθαι μᾶλλον τοῦτον ἵν´ εἶχε βίον.
909 νῦν δ´ οὐκ ἔστιν. δὴ καὶ ἐμοὶ μέγα πένθος ὄρωρεν
910 καὶ δάκνομαι ψυχὴν καὶ δίχα θυμὸν ἔχω.
911 ἐν τριόδωι δ´ ἕστηκα. δύ´ εἰσὶ τὸ πρόσθεν ὁδοί μοι·
912 φροντίζω τούτων ἥντιν´ ἴω προτέρην·
913 μηδὲν δαπανῶν τρύχω βίον ἐν κακότητι,
914 ζώω τερπνῶς ἔργα τελῶν ὀλίγα.
915 εἶδον μὲν γὰρ ἔγωγ´, ὃς ἐφείδετο κοὔποτε γαστρί
916 σῖτον ἐλευθέριον πλούσιος ὢν ἐδίδου·
917 ἀλλὰ πρὶν ἐκτελέσαι κατέβη δόμον Ἄιδος εἴσω,
918 χρήματα δ´ ἀνθρώπων οὑπιτυχὼν ἔλαβεν,
919 ὥστ´ ἐς ἄκαιρα πονεῖν καὶ μὴ δόμεν ὧι κε θέληι τις.
920 εἶδον δ´ ἄλλον, ὃς ἧι γαστρὶ χαριζόμενος
921 χρήματα μὲν διέτριψεν, ἔφη δ´· ‘ὑπάγω φρένα τέρψας·’
922 πτωχεύει δὲ φίλους πάντας, ὅπου τιν´ ἴδηι.
923 οὕτω, Δημόκλεις, κατὰ χρήματ´ ἄριστον ἁπάντων
924 τὴν δαπάνην θέσθαι καὶ μελέτην ἐχέμεν.
925 οὔτε γὰρ ἂν προκαμὼν ἄλλωι κάματον μεταδοίης,
926 οὔτ´ ἂν πτωχεύων δουλοσύνην τελέοις·
927 οὐδ´, εἰ γῆρας ἵκοιο, τὰ χρήματα πάντ´ ἀποδραίη.
928 ἐν δὲ τοιῶιδε γένει χρήματ´ ἄριστον ἔχειν.
929 ἢν μὲν γὰρ πλουτῆις, πολλοὶ φίλοι, ἢν δὲ πένηαι,
930 παῦροι, κοὐκέθ´ ὁμῶς αὐτὸς ἀνὴρ ἀγαθός.
931 φείδεσθαι μὲν ἄμεινον, ἐπεὶ οὐδὲ θανόντ´ ἀποκλαίει
932 οὐδείς, ἢν μὴ ὁρᾶι χρήματα λειπόμενα.
933 Παύροις´ ἀνθρώπων ἀρετὴ καὶ κάλλος ὀπηδεῖ·
934 ὄλβιος, ὃς τούτων ἀμφοτέρων ἔλαχεν.
935 ‘πάντες μιν τιμῶσιν· ὁμῶς νέοι οἵ τε κατ´ αὐτόν
936 χώρης εἴκουσιν τοί τε παλαιότεροι.
937 γηράσκων ἀστοῖσι μεταπρέπει, οὐδέ τις αὐτόν
938 βλάπτειν οὔτ´ αἰδοῦς οὔτε δίκης ἐθέλει.’
939 Οὐ δύναμαι φωνῆι λίγ´ ἀειδέμεν ὥσπερ ἀηδών·
940 καὶ γὰρ τὴν προτέρην νύκτ´ ἐπὶ κῶμον ἔβην.
941 οὐδὲ τὸν αὐλητὴν προφασίζομαι· ἀλλά μ´ ἑταῖρος
942 ἐκλείπει σοφίης οὐκ ἐπιδευόμενος.
943 ἐγγύθεν αὐλητῆρος ἀείσομαι ὧδε καταστάς
944 δεξιὸς ἀθανάτοις θεοῖσιν ἐπευχόμενος.
945 Εἶμι παρὰ στάθμην ὀρθὴν ὁδόν, οὐδετέρωσε
946 κλινόμενος· χρὴ γάρ μ´ ἄρτια πάντα νοεῖν.
947 πατρίδα κοσμήσω, λιπαρὴν πόλιν, οὔτ´ ἐπὶ δήμωι
948 τρέψας οὔτ´ ἀδίκοις´ ἀνδράσι πειθόμενος.
949 Νεβρὸν ὑπὲξ ἐλάφοιο λέων ὣς ἀλκὶ πεποιθώς
[1,900] ce serait pour eux un grand mal (897-900). Les uns font pis, les autres mieux; mais nul n'est sage en tout (901-902). Quiconque, en poursuivant la richesse, ne laisse pas de l'employer, se fait, par cette conduite beaucoup d'honneur, auprès des hommes raisonnables. Si l'on pouvait apercevoir le terme de la vie, mesurer l'espace qui reste à parcourir, avant d'arriver chez Pluton, il conviendrait que celui qui devrait attendre le plus longtemps le moment fatal ménageât le plus sa fortune, quelle qu'elle fût. Mais il n'en va pas ainsi, et c'est pour moi grave sujet de chagrin. J'ai le cœur déchiré, l'esprit partagé; j'hésite comme dans un carrefour; de deux routes qui s'ouvrent à mes yeux, je ne sais laquelle choisir. Faut-il, sans rien dépenser, user mes jours dans la misère? Faut-il, sans prendre de peine, vivre dans les plaisirs ? J'ai vu un homme qui épargnait sans cesse et, tout riche qu'il était, ne traitait jamais son ventre libéralement. Mais, avant d'avoir accompli son œuvre, il est descendu dans la demeure de Pluton; un étranger a pris possession de ses biens, de sorte qu'il a travaillé sans fruit et pour enrichir qui lui était indifférent. J'en ai vu un autre uniquement occupé de complaire à son ventre. Il a tout dissipé, et il dit: « Je me retire après m'être donné de la joie »; et maintenant il mendie auprès de tous ceux de ses amis qu'il peut rencontrer. Je conclus, Démoclès, que le mieux est de régler sa dépense sur sa fortune. Car, ainsi, après avoir travaillé, vous ne laisserez pas à un autre le fruit de votre travail et vous ne subirez pas la servitude de la mendicité, et, quand la vieillesse arrivera, vos richesses n'auront pas disparu. Au temps où nous vivons, il est bon d'en avoir. Êtes-vous riche ? Vous comptez beaucoup d'amis. Êtes-vous pauvre? Fort peu. Sans fortune on n'est plus également homme de bien (903-930). Épargnez, c'est encore le meilleur parti, puisque après votre mort, nul ne vous pleurera, s'il ne voit que vous avez laissé du bien (931-932). A peu d'hommes font cortège la vertu et la beauté. Heureux, qui a obtenu l'une et l'autre ! Tous l'honorent; les jeunes gens, les hommes de son âge, ses aînés s'écartent devant lui. Vieillissant lui-même, il croît en importance parmi ses concitoyens, et nul ne songe à le blesser dans son honneur ou dans ses droits (933-938). Ma voix ne peut faire entendre de doux accents, comme celle du rossignol, car j'ai passé à table la nuit dernière. Je ne me plains point du joueur de flûte, mais mon ami, qui n'est pas sans sagesse, me quitte (939-942). Je chanterai près du joueur de flûte, me tenant à sa droite et invoquant les dieux immortels (943-944). Je marche dans la droite voie, sans incliner d'aucun côté; car il me faut voir tout avec justesse (945-946). Je servirai ma patrie, cette riche cité; je ne me tournerai point vers le peuple, et ne céderai point non plus aux caprices des citoyens injustes (947-948). J'ai, comme le lion confiant en sa force, atteint à la course et saisi le jeune faon sous le ventre de sa mère,


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Dernière mise à jour : 3/05/2007