[1,450] χρυσὸν ἐρυθρὸν ἰδεῖν τριβόμενον βασάνωι,
451 τοῦ χροιῆς καθύπερθε μέλας οὐχ ἅπτεται ἰός
452 οὐδ´ εὐρώς, αἰεὶ δ´ ἄνθος ἔχει καθαρόν.
453 Ὤνθρωπ´, εἰ γνώμης ἔλαχες μέρος ὥσπερ ἀνοίης
454 καὶ σώφρων οὕτως ὥσπερ ἄφρων ἐγένου,
455 πολλοῖς´ ἂν ζηλωτὸς ἐφαίνεο τῶνδε πολιτῶν
456 οὕτως ὥσπερ νῦν οὐδενὸς ἄξιος εἶ.
457 Οὔ τοι σύμφορόν ἐστι γυνὴ νέα ἀνδρὶ γέροντι·
458 οὐ γὰρ πηδαλίωι πείθεται ὡς ἄκατος,
459 οὐδ´ ἄγκυραι ἔχουσιν· ἀπορρήξασα δὲ δεσμά
460 πολλάκις ἐκ νυκτῶν ἄλλον ἔχει λιμένα.
461 Μήποτ´ ἐπ´ ἀπρήκτοισι νόον ἔχε μηδὲ μενοίνα
462 χρήμασι, τῶν ἄνυσις γίνεται οὐδεμία.
463 Εὐμαρέ´ οἷς τοι χρῆμα θεοὶ δόσαν οὔτε τι δειλόν
464 οὔτ´ ἀγαθόν· χαλεπῶι δ´ ἔργματι κῦδος ἔπι.
465 Ἀμφ´ ἀρετῆι τρίβου καί τοι τὰ δίκαια φίλ´ ἔστω,
466 μηδέ σε νικάτω κέρδος, ὅ τ´ αἰσχρὸν ἔηι.
467 Μηδένα τῶνδ´ ἀέκοντα μένειν κατέρυκε παρ´ ἡμῖν,
468 μηδὲ θύραζε κέλευ´ οὐκ ἐθέλοντ´ ἰέναι,
469 μηδ´ εὕδοντ´ ἐπέγειρε, Σιμωνίδη, ὅντιν´ ἂν ἡμῶν
470 θωρηχθέντ´ οἴνωι μαλθακὸς ὕπνος ἕληι,
471 μηδὲ τὸν ἀγρυπνέοντα κέλευ´ ἀέκοντα καθεύδειν.
472 ‘πᾶν γὰρ ἀναγκαῖον χρῆμ´ ἀνιηρὸν ἔφυ.’
473 τῶι πίνειν δ´ ἐθέλοντι παρασταδὸν οἰνοχοείτω·
474 οὐ πάσας νύκτας γίνεται ἁβρὰ παθεῖν.
475 αὐτὰρ ἐγώ - μέτρον γὰρ ἔχω μελιηδέος οἴνου -
476 ὕπνου λυσικάκου μνήσομαι οἴκαδ´ ἰών.
477 ἥξω δ´ ὡς οἶνος χαριέστατος ἀνδρὶ πεπόσθαι·
478 οὔτε τι γὰρ νήφω οὔτε λίην μεθύω.
479 ὃς δ´ ἂν ὑπερβάλληι πόσιος μέτρον, οὐκέτι κεῖνος
480 τῆς αὐτοῦ γλώσσης καρτερὸς οὐδὲ νόου·
481 μυθεῖται δ´ ἀπάλαμνα, τὰ νήφοσι γίνεται αἰσχρά,
482 αἰδεῖται δ´ ἕρδων οὐδέν, ὅταν μεθύηι,
483 τὸ πρὶν ἐὼν σώφρων, τότε νήπιος. ἀλλὰ σὺ ταῦτα
484 γινώσκων μὴ πῖν´ οἶνον ὑπερβολάδην,
485 ἀλλ´ ἢ πρὶν μεθύειν ὑπανίστασο - μή σε βιάσθω
486 γαστὴρ ὥστε κακὸν λάτριν ἐφημέριον -
487 ἢ παρεὼν μὴ πῖνε. σὺ δ´ ‘ἔγχεε’ τοῦτο μάταιον
488 κωτίλλεις αἰεί· τοὔνεκά τοι μεθύεις·
489 ἡ μὲν γὰρ ‘φέρεται φιλοτήσιος’, ἡ δὲ ‘πρόκειται,’
490 τὴν δὲ ‘θεοῖς σπένδεις’, τὴν δ´ ‘ἐπὶ χειρὸς ἔχεις’·
491 αἰνεῖσθαι δ´ οὐκ οἶδας. ἀνίκητος δέ τοι οὗτος,
492 ὃς πολλὰς πίνων μή τι μάταιον ἐρεῖ·
493 ὑμεῖς δ´ εὖ μυθεῖσθε παρὰ κρητῆρι μένοντες,
494 ἀλλήλων ἔριδος δὴν ἀπερυκόμενοι,
495 εἰς τὸ μέσον φωνεῦντες ὁμῶς ἑνὶ καὶ συνάπασιν·
496 χοὔτως συμπόσιον γίνεται οὐκ ἄχαρι.
497-498 Ἄφρονος ἀνδρὸς ὁμῶς καὶ σώφρονος οἶνος, ὅταν δή
499 πίνηι ὑπὲρ μέτρον, κοῦφον ἔθηκε νόον.
| [1,450] semblable à l'or qui a passé par le creuset, dont le frottement de la
pierre de touche fait briller le rouge éclat, à la surface duquel ne s'attachent
point les noires taches de la rouille, qui paraît toujours pur et dans sa fleur
(447-452).
S'il t'était échu, ô homme, une part de raison au lieu d'une part de
démence, que tu fusses né sage aussi bien que tu naquis insensé, tu
paraîtrais maintenant à beaucoup de tes concitoyens autant digne
d'admiration et d'envie, qu'ils te jugent indigne d'estime (453-460).
Une jeune femme ne convient pas à un vieux mari: c'est une barque qui
n'obéit point au gouvernail, que ne fixe point l'ancre, qui rompt son
câble, et s'en va souvent la nuit chercher un autre port (457-460).
Ne dirige point ta pensée et ton désir vers ce qui ne se peut faire, vers
ce qui ne peut avoir d'effet (461-462).
Sans doute, les dieux ont mis à ta portée des actes faciles, qui ne sont
ni mauvais ni bons; mais par la peine seulement s'obtient la gloire
(463-464).
Travaille pour la vertu, que la justice te soit chère, que l'amour d'un
gain honteux ne te subjugue pas (465-466).
Ne retiens pas parmi nous celui qui veut sortir, ne renvoie pas celui qui
veut rester; ne réveille pas, ô Simonide, celui que par l'effet du vin un
doux sommeil aura surpris; ne contrains pas, non plus, celui qui est bien
éveillé d'aller dormir malgré lui: tout ce qu'on fait de force déplaît.
Quelqu'un veut-il boire, qu'on se tienne auprès de lui pour remplir sa
coupe. Toutes les nuits ne revient pas l'occasion de se réjouir. Pour moi,
qui mets des bornes au plaisir du vin, je me souviendrai du sommeil,
soulagement de nos maux, et m'en retournerai chez moi. Je n'en montrerai
pas moins que le vin offre à l'homme un bien agréable breuvage, car je ne
suis ni sobre ni intempérant. L'homme qui boit outre mesure ne gouverne
plus sa langue ni son esprit. Il tient des discours sans fin, dont
rougissent les sages. Il n'a honte d'aucune action, dans son ivresse. De
sage qu'il était, il est devenu insensé. Sache cela et garde-toi de boire
avec excès: avant que vienne l'ivresse, lève-toi, de peur que ton ventre
ne t'asservisse, ne fasse de toi comme un méchant esclave. Ou bien, si tu
restes à table, abstiens-toi de boire. Mais toi, tu as toujours à la
bouche ce misérable mot: «Verse. » Aussi tu t'enivres: il faut boire en
l'honneur de l'amitié, ou pour répondre à un défi, ou pour offrir une
libation aux dieux, ou parce que tu as la coupe à la main; et toi, tu ne
sais pas refuser. Le buveur indomptable est celui qui, ayant vidé force
coupes, ne fera point entendre de vaines paroles. Amis, autour du cratère
qui vous rassemble, ne tenez que des discours convenables; éloignez de
vous la dispute; que l'entretien soit général, pour chacun et pour tous:
de cette manière, un repas ne manque pas d'agrément (467-496).
Le vin agit également sur le fou et sur le sage: bu sans règle, il leur
rend l'esprit léger (497-498).
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