[2,44] Διὰ τοιαύτην δὴ φιλονεικίαν ὑπὸ
(718) νέου ὄντος ἐμοῦ ἐγράφῃ, καί τις αὐτὸ
ἔκλεψε γραφὲν, ὥστε οὐδὲ βουλεύσασθαι ἐξεγένετο, εἴτε ἐξοιστέον αὐτὸ
εἰς τὸ φῶς εἴτε μή.
Τὸ μὲν ὅσον ἠθικὸν ἐν τούτοις κατανοῆσαι ῥᾴδιον·
τῶν γὰρ ὄντως ἐπιστημονικῶν καὶ βαθέων γραμμάτων μετὰ πολλῆς τῆς
ἀσφαλείας καὶ λογισμοῦ καὶ κρίσεως ποιητέον τὴν μετάδοσιν, ἵνα μὴ δημώδεσιν
ἀκοαῖς καὶ ἐπισεσυρμένοις ἤθεσι λάθωμεν παραδόντες τῶν θεοπρεπῶν ψυχῶν τὰ
ἀπόῤῥητα διανοήματα· καὶ γὰρ οὔτε πάντα ὅσα νοῦς ἔχει δυνατὸν ὑποδέξασθαι
τὴν ἀνθρωπίνην διάνοιαν, ἀλλ´ ἔστι μὲν, ἃ νῷ μέν ἐστι γνώριμα, ἡμῖν δὲ ἄληπτα·
οὔτε ὅσα κατὰ διάνοιαν ἔχομεν, διὰ λόγου προβάλλειν δοκιμάζομεν· πολλὰ γὰρ ἐν ἀποῤῥήτοις κρύπτομεν, ἐν τοῖς τῆς ψυχῆς ἕρκεσιν αὐτὰ φρουρεῖν ἐθέλοντες·
οὔτε ὅσα διὰ λόγου προφερόμεθα, γράμμασι παραδίδομεν, ἀλλὰ γὰρ κατὰ
μνήμην ἀγράφως σώζεσθαι βουλόμεθα, καὶ ἐν ταῖς τῶν φίλων ἀποκεῖσθαι
φαντασίαις ἢ δόξαις, ἀλλ´ οὐκ ἐν τοῖς ἀψύχοις· οὔτε ὅσα γράφομεν, ταῦτα
εἰς πάντας ἀκρίτως ἐκφέρομεν, ἀλλ´ εἰς τοὺς ἀξίους τῆς τούτων μετουσίας, οἷον
τῶν οἰκείων θησαυρῶν μετὰ κρίσεως τὴν πρὸς τοὺς ἄλλους ποεῖσθαι κοινωνίαν σπουδάζοντες.
Εἰ δὲ καὶ ταῦτα ἐθέλοις ἀνάγειν ἐπὶ τὰ θεῖα
καὶ θεωρεῖν τί ἀνάλογον ἐν ἐκείνοις, οἷον τὴν
"κλοπὴν" τοῦ Ζήνωνος γράμματος καὶ τὴν διὰ
κλοπῆς ἣν ὁ Πλάτων ἐν τῷ Πρωταγόρᾳ παραδέδωκε, καὶ ὅπως ἐν θεοῖς γίγνεται
μετάδοσις πρὸ λογισμοῦ καὶ βουλῆς ἐπὶ τὰς κατωτέρω
τάξεις τῶν ἄνωθεν, ἀθανασίας μὲν εἰς τὸ θνητὸν, λόγου δὲ εἰς τὴν ἀλογίαν
(κλοπὴ γάρ
ἐστιν ἡ λανθάνουσα τοῦ ἀλλοτρίου μετάληψις),
τὴν οὖν ἀφανῆ καὶ λεληθυῖαν τῶν ὑποδεεστέρων μετάληψιν τῶν θειοτάτων
θείαν καὶ ἐκεῖνοι προσειρήκασι κλοπὴν εἰς φῶς ἄγουσαν τὰ
κεκρυμμένα παρὰ τοῖς θείοις. Ταύτῃ μὲν οὖν
καὶ ταῦτα ἀφερμηνευτέον· τὴν δὲ "νεότητα" καὶ
(719) τὴν "φιλονεικίαν" τίνα ποτὲ ῥητέον, εἴ τις
ἀναπέμπει καὶ ταῦτα ἐπὶ τὰ παραδείγματα
τῶν ἀνδρῶν; ἢ νεότητα μὲν, τὴν δευτέραν ἕξιν
καὶ τὴν ἀπὸ τοῦ ὁλικοῦ νοῦ καὶ ἐξῃρημένου καὶ
πρώτως ὄντος ἐπὶ τὸν δεύτερον ὄντα νοῦν καὶ
μεθεκτὸν κατάβασιν· ταύτης γοῦν ἡ νεότης
σύμβολον· καὶ γὰρ ὅλως ἀεὶ τὰ δεύτερα νεωτέρων ἀξίαν ἔχει πρὸς τὰ πρὸ αὑτῶν·
ἐπεὶ γὰρ
χρόνος ὁ βασιλεὺς τῶν βασιλέων ἐκεῖ τὸ κατ´
αἰτίαν πρεσβύτερον τῷ κατὰ χρόνον πρεσβυτέρῳ γίγνεται ταὐτὸν, καὶ τὸ κατὰ
τὴν τάξιν
δεύτερον τῷ κατὰ χρόνον δευτέρῳ· φιλονεικίαν δὲ, οὐ τὴν ἐριστικὴν, οὐδὲ τὴν
ἐπισεσυρμένην καὶ μοχθηρὰν, ἀλλὰ τὴν δυνάμει
χρωμένην ἀκαταμαχήτῳ καὶ δι´ ἀκμῆς καὶ εὐτονίας τῶν θείων νοημάτων
προϊσταμένην, καὶ
τὴν πάντα καταστέλλουσαν τὰ κάτωθεν ἀναφυόμενα καὶ γηγενῆ δοξάσματα,
καὶ τῶν
ὀλυμπίων καὶ θείων ἀγαθῶν ἀντεχομένην. Καὶ
μὴν καὶ ἡ κατὰ καιρὸν μετάδοσις μίμημα
φέρει τῆς ἐν τῷ κόσμῳ κατά τινος τῶν θείων
εὐκαιρίας ἐκφάνσεως, οἷον εὐγονίας, ἰατρικῆς,
θείας μαντείας, τελεστικῆς, ἢ, εἰ βούλει πρὸ
τούτων, τῆς ἐν αὐτοῖς τοῖς θεοῖς ἀπὸ τῶν κρυφίων εἰς τὰ φαινότατα μεταδόσεως
τῶν ἀγαθῶν κατὰ τὴν ἀπὸ τοῦ χρόνου πᾶσιν ἐφήκουσαν ἀγαθοποιὸν αἰτίαν.
| [2,44] § 44. « C'est par un sentiment d'émulation de cette nature, que j'ai, quand j'étais jeune, écrit cet ouvrage mais quelqu'un a dérobé mon manuscrit, de sorte qu'il n'y avait plus lieu même de délibérer, si, oui ou non, je devais le publier. »
Tout le sens moral de ce passage est facile à comprendre : car les ouvrages vraiment scientifiques et profonds, ne doivent être publiés qu'avec une grande prudence, une grande circonspection, et beaucoup de discernement, afin que, sans le savoir, nous ne révélions, comme par trahison, les pensées mystérieuses des âmes divines aux oreilles populaires et à des cœurs corrompus. Car l'intelligence humaine n'est pas en état de recevoir tout ce que la raison possède : il est des vérités que connaît la raison, et qui, pour nous, sont incompréhensibles ; et tout ce que notre entendement réfléchissant possède, nous ne croyons pas devoir l'exprimer par la parole, car il est beaucoup de vérités que nous cachons dans le secret de nos âmes, que nous voulons garder comme derrière les remparts de notre esprit. Et même toutes les pensées que nous exprimons en parlant, nous ne les livrons pas à l'écriture ; mais sans les écrire nous les confions à la mémoire pour les conserver, et pour qu'elles soient déposées dans l'imagination ou dans l'opinion de nos amis, et non dans des choses sans âme. Et même tout ce que nous écrivons, nous ne le communiquons pas a tous, sans distinction, mais seulement à ceux qui méritent de participer à ces opinions; ce sont, pour ainsi dire, nos propres trésors auxquels nous ne désirons faire participer les autres qu'avec discernement.
Et si tu veux rapporter ces détails aux choses divines, et voir les analogies qu'ils contiennent, par exemple, le vol de l'ouvrage de Zénon, et l'analogie indiquée par le vol que nous raconte Platon dans le Protagoras, et que, chez les Dieux, il y a, avant toute réflexion et toute délibération, une communication aux ordres inférieurs des biens d'en haut : de l'immortalité au genre mortel, de la raison aux espèces sans raison, car c'est, un vol que de s'emparer en secret du bien d'autrui : ils appellent en effet eux aussi vol cette prise de possession des choses divines par les choses très inférieures, possession invisible, secrète et divine parce qu'elle amène à la lumière les choses qui demeuraient cachées chez les Dieux,— voilà comment il faut interpréter ce passage. Mais comment faut-il entendre la jeunesse, l'esprit d'émulation, si on les rapporte aussi aux paradigmes des personnages. La jeunesse, c'est l'état, la qualité du deuxième degré, l'abaissement de la raison universelle et séparée et qui a éminemment l'être, à la deuxième raison qui est participable : voilà de quoi la jeunesse est le symbole. Car en général toujours les choses du deuxième rang ont la valeur de jeunes, par rapport à celles qui les précèdent; car puisque le temps est le Roi des Rois, là-haut, le plus ancien selon la cause, devient identique au plus ancien selon le temps, le deuxième selon l'ordre devient identique au deuxième selon le temps. Quant à l'esprit d'émulation, il s'agit non d'une émulation éristique, ni d'une rivalité perfide et qui jette le trouble, mais de celle qui use d'une puissance invincible et qui remporte par la force vive et l'énergie des pensées divines, de celle qui réprime toutes les opinions de pure apparence qui viennent d'en bas et sont enfants de la Terre, de celle enfin qui s'attache aux biens Olympiens et divins. Or la communication faite à propos porte l'image de l'apparition en temps opportun de quelqu'un des biens divins, tels que la fécondité, la médecine, la prophétie divine, l'art d'initiation aux mystères, ou, si tu veux, avant ceux ci, la communication des biens par les Dieux mêmes, apparaissant de la source secrète à la pleine lumière, communication faite selon la cause bienfaisante qui vient à toutes les choses par l'action du temps.
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