[2,43] Ἀντιλέγει δὴ οὖν τοῦτο τὸ γράμμα
πρὸς τοὺς τὰ πολλὰ λέγοντας, καὶ ἀνταποδίδωσι
ταῦτα καὶ πλείω, τοῦτο
βουλόμενον δηλοῦν, ὥστε γελοιότερα
πάσχοι ἂν αὐτῶν ἡ ὑπόθεσις ἡ εἰ πολλά
ἐστιν, ἢ ἡ τοῦ ἓν εἶναι, εἴ τις ἱκανῶς ἐπεξίοι.
Τοιοῦτόν ἐστιν ἐν μὲν τοῖς θεοῖς τὸ φρουρητικὸν γένος, ἐν δὲ νοῖς τὸ ἄχραντον
εἶδος, ἐν
δὲ ψυχαῖς τὸ ἀμυντικὸν, προβεβλημένον τι
τοῦ λόγου μόριον, οἷον καὶ νῦν ὁ Ζήνων ἐπιδείκνυται τῆς διαλεκτικῆς δυνάμεως·
κοινὸν
γὰρ κατὰ πάντων τῶν εἰρημένων ἡ δυνάμις,
ἀπὸ θεῶν ἀρχομένη, προϊοῦσα δὲ ἄχρι τῶν
ἐσχάτων. Ὥσπερ οὖν αἱ τῶν θεῶν δυνάμεις προβεβλημέναι τῶν πρώτων
ἐκφαίνουσι τοῖς μετὰ
ταύτας τὴν ἐκείνων μοναδικὴν καὶ ἑνοειδῆ καὶ
ἄῤῥητον ὕπαρξιν, οὕτω δὴ καὶ ὁ Ζήνων ἀνάγει
μὲν τὸ πλῆθος διὰ τῶν ἐλέγχων εἰς τὸ ἐν τοῖς
πολλοῖς ἓν, ὁδὸν δὲ ἀπὸ τούτου παρέχεται
πρὸς τὴν ἐπ´ αὐτὸ τὸ ἐξῃρημένον μετάστασιν.
Καὶ ὁ μὲν τούτου σκοπὸς τοιοῦτος· "ὅτι δὲ
γελοιότερα πάσχουσιν" εἰκότως οἱ τὸ πλῆθος καθ´ ἑαυτὸ λαμβάνοντες, δῆλον·
ὑποφέρονται γὰρ εἰς τὸ ἀόριστον καὶ ἄτακτον, καὶ
ἀναγκάζονται προσομολογεῖν ταὐτὸν ὅμοιον
καὶ ἀνόμοιον, καὶ οὔτε ὅμοιον οὔτε ἀνόμοιον,
ὃ δὴ πάντων ἐστὶ γελοιότατον, καὶ τἀναντία
συντρέχειν ἀλλήλοις καὶ τὰς ἀντιγραφάς. Εἰ
ταῦτ´ οὖν, ἐζητεῖτο οἷον ἐπικουρία τῷ Παρμενίδου λόγῳ, καὶ οἷον δύναμις
ἐκείνου καὶ
μεσότης αὐτοῦ τε καὶ τοῦ πλήθους ἀναλογοῦσα ταῖς ἐν τοῖς θεοῖς τοιαύταις
τάξεσι.
| [2,43] § 43 « Ainsi donc cet écrit est fait contre ceux qui soutiennent la pluralité des êtres, et il leur rend la pareille et plus que la pareille, parce que son but est de démontrer que leur hypothèse, que les plusieurs sont, est encore plus ridicule que l'hypothèse que l'un est, si on les examine et si on les juge pertinemment. »
Tel est bien parmi les Dieux le genre des gardiens, (g-to g-phrourehtikon), dans les raisons le genre parfaitement pur, dans les âmes le genre capable de se détendre, qui projette une certaine partie du système, comme cette partie que nous montre Zénon, à savoir, la puissance dialectique ; car la puissance est commune à tous les genres que nous venons d'énumérer; elle commence aux Dieux et. va jusqu'aux derniers genres. De même donc que les puissances des Dieux, projetées des principes premiers, montrent dans ceux qui les suivent leur hyparxis monadique, uniforme et inexprimable, de même Zénon fait, remonter la multitude, par ses réfutations, à l'un qui est dans les plusieurs, et fraie la route qui, parlant de cet un, aboutit à l'amener à changer de voie et à admettre l'un détaché et séparé. Tel est donc le but que celui-ci se propose. Et que ceux qui admettent la pluralité en soi, sont naturellement exposés à des contradictions plus ridicules, cela est évident; car ils sont précipités dans l'indéfini, le désordonné, et sont contraints de reconnaître l'identité du semblable et du dissemblable, et de ce qui n'est ni semblable ni dissemblable, ce qui est la chose la plus ridicule du monde, et que les contraires et les contradictoires coïncident les uns avec les autres. Si donc c'est là ce qu'on cherchait, voilà ce qu'est cet appui au système de Parménide, voilà en quoi consiste la haute puissance du maître, la médianité du disciple, et de la multitude, qui a son analogue dans les ordres semblables chez les Dieux.
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