HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

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[933] (933a) Ταῦτα γὰρ ἰδεῖν τε παρέχει τῇ αἰσθήσει τὰ φαινόμενα κἀκ λόγων οὐ πάνυ τι μακρῶν μαθεῖν ἔστιν· ἐκ δὲ τούτων αἰτία βεβαιοῦται τῆς ἐκλείψεως. Ἐπεὶ γὰρ ἥλιος μὲν ἐκλείπει καταλαμβανόμενος, σελήνη δ´ ἀπαντῶσα τῷ ποιοῦντι τὴν ἔκλειψιν, εἰκότως μᾶλλον δ´ ἀναγκαίως μὲν ὄπισθεν ἁλίσκεται πρῶτον δ´ ἔμπροσθεν. Ἄρχεται γὰρ ἐκεῖθεν ἐπιπρόσθησις, ὅθεν πρῶτον (μὲν) ἐπιβάλλει τὸ ἐπιπροσθοῦν· ἐπιβάλλει δ´ ἐκείνῳ μὲν ἀφ´ ἑσπέρας σελήνη πρὸς αὐτὸν ἁμιλλωμένη, ταύτῃ δ´ ἀπὸ τῶν ἀνατολῶν, ὡς πρὸς τοὐναντίον ὑποφερομένη. Τρίτον τοίνυν ἔτι τὸ (933b) τοῦ χρόνου λάβε καὶ τὸ τοῦ μεγέθους τῶν ἐκλείψεων αὐτῆς. Ὑψηλὴ μὲν ἐκλείπουσα καὶ ἀπόγειος ὀλίγον ἀποκρύπτεται χρόνον, πρόσγειος δὲ καὶ ταπεινὴ αὐτὸ τοῦτο παθοῦσα σφόδρα πιέζεται καὶ βραδέως ἐκ τῆς σκιᾶς ἄπεισι. Καίτοι ταπεινὴ μὲν οὖσα τοῖς μεγίστοις χρῆται κινήμασιν, ὑψηλὴ δὲ τοῖς ἐλαχίστοις· ἀλλὰ τὸ αἴτιον ἐν τῇ σκιᾷ τῆς διαφορᾶς ἔστιν. Εὐρυτάτη γὰρ οὖσα περὶ τὴν βάσιν, ὥσπερ οἱ κῶνοι, συστελλομένη τε κατὰ μικρὸν εἰς ὀξὺ τῇ κορυφῇ καὶ λεπτὸν ἀπολήγει πέρας. Ὅθεν σελήνη ταπεινὴ μὲν ἐμπεσοῦσα τοῖς μεγίστοις λαμβάνεται κύκλοις ὑπ´ αὐτῆς καὶ διαπερᾷ τὸ βύθιον καὶ σκοτωδέστατον, (933c) ἄνω δ´ οἷον ἐν τενάγει διὰ λεπτότητα τοῦ σκιεροῦ χρανθεῖσα ταχέως ἀπαλλάττεται. Παρίημι δ´ ὅσα χωρὶς ἰδίᾳ πρὸς τὰς βάσεις καὶ τὰς διαφορήσεις ἐλέχθη· καὶ γὰρ ἐκεῖναι μέχρι γε τοῦ ἐνδεχομένου προσίενται τὴν αἰτίαν· ἀλλ´ ἐπανάγω πρὸς τὸν ὑποκείμενον λόγον ἀρχὴν ἔχοντα τὴν αἴσθησιν. Ὁρῶμεν γὰρ ὅτι πῦρ ἐκ τόπου σκιεροῦ διαφαίνεται καὶ διαλάμπει μᾶλλον, εἴτε παχύτητι τοῦ σκοτώδους ἀέρος οὐ δεχομένου τὰς ἀπορρεύσεις καὶ διαχύσεις ἀλλὰ συνέχοντος ἐν ταὐτῷ τὴν οὐσίαν καὶ σφίγγοντος, εἴτε τῆς αἰσθήσεως τοῦτο πάθος ἐστίν, ὡς τὰ θερμὰ παρὰ τὰ ψυχρὰ θερμότερα καὶ τὰς ἡδονὰς παρὰ τοὺς πόνους σφοδροτέρας, οὕτω τὰ λαμπρὰ φαίνεσθαι παρὰ τὰ σκοτεινὰ φανερώτερα, τοῖς διαφόροις πάθεσιν ἀντεπιτείνοντα τὴν φαντασίαν. Ἔοικε δὲ πιθανώτερον εἶναι τὸ πρότερον· (933d) ἐν γὰρ ἡλίῳ πᾶσα πυρὸς φύσις οὐ μόνον τὸ λαμπρὸν ἀπόλλυσιν, ἀλλὰ τῷ εἴκειν γίνεται δύσεργος καὶ ἀμβλυτέρα· σκίδνησι γὰρ θερμότης καὶ διαχέει τὴν δύναμιν. Εἴπερ οὖν σελήνη πυρὸς εἴληχε βληχροῦ καὶ ἀδρανοῦς, ἄστρον οὖσα θολερώτερον, ὥσπερ αὐτοὶ λέγουσιν, οὐθὲν ὧν πάσχουσα φαίνεται νῦν, ἀλλὰ τὰ ἐναντία πάντα πάσχειν αὐτὴν προσῆκόν ἐστι, φαίνεσθαι μὲν ὅτε κρύπτεται, κρύπτεσθαι δ´ ὁπηνίκα φαίνεται· τουτέστι κρύπτεσθαι μὲν τὸν ἄλλον χρόνον ὑπὸ τοῦ περιέχοντος αἰθέρος ἀμαυρουμένην, ἐκλάμπειν δὲ καὶ γίνεσθαι καταφανῆ δι´ ἓξ μηνῶν (933e) καὶ πάλιν διὰ πέντε τῇ σκιᾷ τῆς γῆς ὑποδυομένην. Αἱ γὰρ πέντε καὶ ἑξήκοντα καὶ τετρακόσιαι περίοδοι τῶν ἐκλειπτικῶν πανσελήνων τὰς τέσσαρας καὶ τετρακοσίας ἑξαμήνους ἔχουσι τὰς δ´ ἄλλας πενταμήνους. Ἔδει τοίνυν διὰ τοσούτων χρόνων φαίνεσθαι τὴν σελήνην ἐν τῇ σκιᾷ λαμπρυνομένην· δ´ ἐν τῇ σκιᾷ μὲν ἐκλείπει καὶ ἀπόλλυσι τὸ φῶς, ἀναλαμβάνει δ´ αὖθις, ὅταν ἐκφύγῃ τὴν σκιάν, καὶ φαίνεταί γε πολλάκις ἡμέρας, ὡς (933f) πάντα μᾶλλον πύρινον οὖσα σῶμα καὶ ἀστεροειδέςΕἰπόντος δὲ τοῦτο τοῦ Λευκίου συνεξέδραμον ἅμα πως τῷ - - - τε Φαρνάκης καὶ Ἀπολλωνίδης· εἶτα τοῦ Ἀπολλωνίδου παρέντος Φαρνάκης εἶπεν, ὅτι τοῦτο καὶ μάλιστα τὴν σελήνην δείκνυσιν ἄστρον πῦρ οὖσαν· οὐ γάρ ἐστι παντελῶς ἄδηλος ἐν ταῖς ἐκλείψεσιν, ἀλλὰ διαφαίνει τινὰ χρόαν ἀνθρακώδη καὶ βλοσυράν, ἥτις ἴδιός ἐστιν αὐτῆς. δ´ Ἀπολλωνίδης ἐνέστη περὶ τῆς σκιᾶς· ἀεὶ γὰρ οὕτως - - - ὀνομάζειν τοὺς μαθηματικοὺς τὸν ἀλαμπῆ τόπον - - - σκιάν τε μὴ δέχεσθαι τὸν οὐρανόν. [933] (933a) nos yeux seuls peuvent nous en convaincre par les phénomènes que nous voyons, sans qu'il soit besoin de leurs raisonnements pour le prouver ; et cela démontre la cause des éclipses. Le soleil s'éclipse parce qu'il est atteint par un corps qui intercepte sa lumière, et la lune, parce qu'elle va au-devant du corps qui lui cache le soleil. Il est donc vraisemblable ou plutôt nécessaire que le soleil soit d'abord pris par la partie postérieure, et la lune par la partie antérieure. En effet, l'obstruction doit commencer par le côté d'où s'approche d'abord le corps obstruant. Or, la lune venant de l'occident pour joindre le soleil, dispute de course avec lui, et l'ombre de la terre, par un mouvement contraire, vient de l'orient. «Le troisième argument (933b) se tire de la durée et de la grandeur des éclipses. Quand celle de la lune arrive dans son apogée, elle ne dure pas longtemps. Si c'est dans son périgée, elle est plongée très avant dans l'ombre de la terre, et son émersion est fort longue. Cependant, quand elle est à son périgée, son mouvement est plus rapide ; dans son apogée, il est plus lent. Cette différence donc dans la durée de l'éclipse vient de l'ombre de la terre, qui, plus large vers sa base comme dans tous les cônes, va toujours en se rétrécissant jusqu'au sommet, qui se termine en pointe. Ainsi, dans son périgée, la lune est comme enveloppée dans de grands cercles, et traverse toute la profondeur de l'ombre dans sa partie la plus ténébreuse. (933c) A son apogée, elle est dans la partie de l'ombre la plus étroite, et après un obscurcissement léger et rapide, elle en sort très promptement. Je laisse les effets qui tiennent à des causes particulières. Nous voyons que le feu a beaucoup plus d'éclat dans un lieu obscur, à cause de la densité de l'air ténébreux qui ne permet pas la diffusion de la clarté, mais la resserre et la contient; peut-être aussi faut-il l'attribuer simplement à notre sensation, comme on voit que les corps chauds placés auprès de corps froids paraissent avoir beaucoup plus de chaleur, et que les plaisirs sont plus vifs après de grands travaux. De même la lumière paraît plus brillante dans les ténèbres, à cause des affections différentes qui partagent l'imagination. Mais la première raison paraît beaucoup plus vraisemblable, (933d) car, auprès du soleil, toute espèce de feu perd sa clarté ; elle s'émousse même et devient moins propre à brûler, parce que la chaleur du soleil dissipe toute sa force. «S'il était donc vrai que la lune fût un astre trouble et limoneux, et qui n'eût à ce titre qu'un feu débile et sans vertu, comme le veulent les stoïciens, il serait assez naturel qu'elle n'éprouvât aucun des accidents que nous lui voyons maintenant, ou même qu'elle en eût de tout contraires ; qu'elle parût lorsqu'elle se cache et qu'elle se cachât quand elle paraît, c'est-à-dire qu'obscurcie tout le reste du temps par l'éther qui l'environne, elle devînt visible et brillante après un intervalle de six ou de cinq mois, lorsqu'elle entrerait dans l'ombre de la terre. Car, sur quatre cent soixante-cinq pleines lunes écliptiques, quatre cent quatre reviennent au bout de six mois, (933e) et les autres au bout de cinq seulement. Il faudrait donc que, dans de telles circonstances, la lune, traversant l'ombre de la terre, déployât toute sa lumière ; et nous voyons au contraire qu'alors elle s'éclipse et perd tout son éclat, et que c'est lorsqu'elle en sort qu'elle reprend sa clarté ; souvent même elle paraît pendant le jour, ce qui prouve (933f) qu'elle est tout autre chose qu'un corps igné qui tienne de la nature des astres. » Quand Lucius eut fini, Apollonide et Pharnace se réunirent pour combattre ses preuves. Pharnace, soutenu de son collègue, prit la parole. «C'est là précisément, dit-il à Lucius, ce qui prouve que la lune est un astre ou un corps igné ; car elle n'est pas entièrement obscurcie dans les éclipses, mais elle a une certaine couleur de charbon ardent effrayante à voir, et qui lui est particulière.» Apollonide insista sur le terme d'ombre : il dit que les mathématiciens donnaient ce nom à tout lieu qui n'est pas éclairé; que, par conséquent, le ciel ne pouvait jamais avoir d'ombre.


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Dernière mise à jour : 24/01/2008