| [932] (932a) ἀμφότεραι δ´ εἰσὶν ἐπισκοτήσεις, ἀλλ´ ἡ μὲν δυτικὴ 
τῆς γῆς ἡ δ´ ἐκλειπτικὴ τῆς σελήνης τῇ σκιᾷ καταλαμβανούσης τὴν ὄψιν. Ἐκ 
δὲ τούτων εὐθεώρητον τὸ γινόμενον. Εἰ γὰρ ὅμοιον τὸ πάθος, ὅμοια τὰ 
ποιοῦντα· τῷ γὰρ αὐτῷ τὰ αὐτὰ συμβαίνειν ὑπὸ τῶν αὐτῶν ἀναγκαῖόν ἐστιν. 
Εἰ δ´ οὐχ οὕτως τὸ περὶ τὰς ἐκλείψεις σκότος βύθιόν ἐστιν οὐδ´ ὁμοίως τῇ 
νυκτὶ πιέζει τὸν ἀέρα, μὴ θαυμάζωμεν· οὐσία μὲν γὰρ ἡ αὐτὴ τοῦ τὴν νύκτα 
ποιοῦντος καὶ τοῦ  τὴν ἔκλειψιν σώματος, μέγεθος δ´ οὐκ ἴσον· ἀλλ´ 
Αἰγυπτίους μὲν ἑβδομηκοστόδυον οἶμαι φάναι μόριον εἶναι τὴν σελήνην, 
(932b) Ἀναξαγόραν δ´ ὅση Πελοπόννησος. Ἀρίσταρχος δὲ τὴν διάμετρον τῆς 
γῆς πρὸς τὴν διάμετρον τῆς σελήνης λόγον ἔχουσαν ἀποδείκνυσιν, ὃς ἐλάττων 
μὲν ἢ ἑξήκοντα πρὸς δεκαεννέα, μείζων δ´ ἢ ὡς ἑκατὸν ὀκτὼ πρὸς 
τεσσαράκοντα τρί´ ἐστίν. Ὅθεν ἡ μὲν γῆ παντάπασι τῆς ὄψεως τὸν ἥλιον 
ἀφαιρεῖται διὰ μέγεθος· μεγάλη γὰρ ἡ ἐπιπρόσθησις καὶ χρόνον ἔχουσα τὸν 
τῆς νυκτός· ἡ δὲ σελήνη κἂν ὅλον  ποτὲ κρύψῃ τὸν ἥλιον, οὐκ ἔχει χρόνον 
οὐδὲ πλάτος ἡ ἔκλειψις, ἀλλὰ περιφαίνεταί τις αὐγὴ περὶ τὴν ἴτυν, οὐκ ἐῶσα 
βαθεῖαν γενέσθαι τὴν σκιὰν καὶ ἄκρατον. Ἀριστοτέλης δ´ ὁ παλαιὸς αἰτίαν 
τοῦ πλεονάκις τὴν σελήνην (932c) ἐκλείπουσαν ἢ τὸν ἥλιον καθορᾶσθαι πρὸς 
ἄλλαις τισὶ καὶ ταύτην ἀποδίδωσιν· ἥλιον γὰρ ἐκλείπειν σελήνης ἀντιφράξει, 
σελήνην δὲ - - - . Ὁ δὲ Ποσειδώνιος ὁρισάμενος οὕτω τόδε τὸ πάθος «ἔκλειψίς 
ἐστιν ἡλίου σύνοδος σκιᾶς σελήνης ἧς τὴν ἔκλειψιν - - -.»· Ἐκείνοις γὰρ 
μόνοις ἔκλειψίς ἐστιν, ὧν ἂν ἡ σκιὰ τῆς σελήνης  καταλαβοῦσα τὴν ὄψιν 
ἀντιφράξῃ πρὸς τὸν ἥλιον· ὁμολογῶν δὲ σκιὰν τῆς σελήνης φέρεσθαι πρὸς ἡμᾶς 
οὐκ οἶδ´ ὅ τι λέγειν ἑαυτῷ καταλέλοιπεν - - - ἄστρου δὲ σκιὰν ἀδύνατον 
γενέσθαι· τὸ γὰρ ἀφώτιστον σκιὰ λέγεται, τὸ δὲ (932d) φῶς οὐ ποιεῖ σκιὰν 
ἀλλ´ ἀναιρεῖν πέφυκεν.»
«Ἀλλὰ τί δή» ἔφη «μετὰ τοῦτο τῶν τεκμηρίων ἐλέχθη»; Κἀγώ «Τὴν αὐτήν» 
ἔφην «ἐλάμβανεν ἡ σελήνη ἔκλειψιν».  «Ὀρθῶς» εἶπεν «ὑπέμνησας· ἀλλὰ 
δὴ πότερον ὡς πεπεισμένων ὑμῶν καὶ τιθέντων ἐκλείπειν τὴν σελήνην ὑπὸ τοῦ 
σκιάσματος ἁλισκομένην ἤδη τρέπωμαι πρὸς  τὸν λόγον, ἢ βούλεσθε μελέτην 
ποιήσωμαι καὶ ἀπόδειξιν ὑμῖν τῶν ἐπιχειρημάτων ἕκαστον ἀπαριθμήσας»; «Νὴ 
Δί´» εἶπεν ὁ Θέων «Τούτοις καὶ ἐμμελέτησον· ἐγὼ δὲ καὶ πειθοῦς τινος 
δέομαι, ταύτῃ μόνον ἀκηκοὼς ὡς ἐπὶ μίαν (932e) (μὲν) εὐθεῖαν τῶν τριῶν 
σωμάτων γιγνομένων, γῆς καὶ ἡλίου καὶ σελήνης, αἱ ἐκλείψεις 
συντυγχάνουσιν· ἡ γὰρ γῆ τῆς σελήνης ἢ πάλιν ἡ σελήνη τῆς γῆς ἀφαιρεῖται 
τὸν ἥλιον· ἐκλείπει γὰρ οὗτος μὲν σελήνης, σελήνη δὲ γῆς ἐν μέσῳ τῶν τριῶν 
ἱσταμένης· ὧν γίνεται τὸ μὲν ἐν συνόδῳ τὸ δ´ ἐν διχομηνίᾳ». Καὶ ὁ Λεύκιος 
ἔφη «σχεδὸν μέντοι τῶν  λεγομένων κυριώτατα ταῦτ´ ἐστί· πρόσλαβε δὲ 
πρῶτον, εἰ βούλει, τὸν ἀπὸ τοῦ σχήματος τῆς σκιᾶς λόγον· ἔστι γὰρ κῶνος, 
ἅτε δὴ μεγάλου πυρὸς ἢ φωτὸς σφαιροειδοῦς ἐλάττονα σφαιροειδῆ δὲ 
περιβάλλοντος ὄγκον. Ὅθεν ἐν ταῖς ἐκλείψεσι τῆς σελήνης αἱ περιγραφαὶ τῶν 
μελαινομένων (932f) πρὸς τὰ λαμπρὰ τὰς ἀποτομὰς περιφερεῖς ἴσχουσιν· ἃς 
γὰρ ἂν στρογγύλον στρογγύλῳ προσμῖξαν ἢ δέξηται τομὰς ἢ παράσχῃ, πανταχόσε 
χωροῦσαι δι´ ὁμοιότητα γίνονται κυκλοτερεῖς. Δεύτερον οἶμαί σε γινώσκειν, 
ὅτι σελήνης μὲν ἐκλείπει πρῶτα μέρη τὰ πρὸς  ἀπηλιώτην, ἡλίου δὲ τὰ πρὸς 
δύσιν, κινεῖται δ´ ἡ μὲν σκιὰ τῆς γῆς ἐπὶ τὴν ἑσπέραν ἀπὸ τῶν ἀνατολῶν, 
ἥλιος δὲ καὶ σελήνη τοὐναντίον ἐπὶ τὰς ἀνατολάς. 
 | [932] (932a) Dans les deux cas, il y a obscurité; 
mais celle du soleil couchant est causée par la terre, et 
celle du soleil éclipsé l'est par la lune, dont l'ombre intercepte notre vue. 
De là il est facile de tirer la conséquence. Si ces effets sont les 
mêmes, les causes efficientes le sont aussi ; car il est absolument nécessaire 
que les mêmes accidents dans un même sujet naissent d'une même cause. 
«Si dans les éclipses l'obscurité n'est pas aussi profonde que pendant la 
nuit et ne s'empare pas également de l'air, il ne faut pas s'en étonner. 
La substance du corps qui cause la nuit est bien de la même nature que 
celle du corps qui produit l'éclipse, mais leur grandeur n'est pas égale. 
Suivant les Égyptiens, si je ne me trompe, la lune n'est que la 
soixante-douzième partie de la terre; (932b) et Anaxagore prétend qu'elle 
n'est pas plus grande que le Péloponnèse. Aristarque croit que le diamètre 
de la lune est à celui de la terre dans une proportion plus petite que 
dix-neuf à soixante, et un peu plus grande que quarante-trois à cent huit 
; ce qui fait que la terre, à cause de sa grandeur, nous dérobe 
entièrement la vue du soleil; elle lui oppose une masse très considérable, 
et cet obstacle dure autant que la nuit. Mais quoique la lune cache 
quelquefois tout le disque du soleil, l'éclipse n'a pas autant de durée ni 
de largeur ; il paraît toujours à sa circonférence un arc lumineux 
qui empêche que l'obscurité ne soit aussi profonde. L'ancien 
Aristote, en expliquant pourquoi les éclipses de lune (932c) sont plus 
fréquentes que celles du soleil, entre plusieurs autres causes qu'il 
assigne, donne pour raison que le soleil est éclipsé par l'interposition 
de la lune entre cet astre et nous, et la lune, par celle de la terre, 
qui, étant beaucoup plus grande, nous cache plus souvent cette planète. 
Posidonius définit l'éclipse du soleil, la conjonction de cet astre avec 
la lune, dont l'ombre vient frapper notre vue. Car il n'y a d'éclipse que 
pour ceux dont la vue, étant arrêtée par l'ombre de la lune, ne peut voir 
le soleil. Dès qu'il avoue que l'ombre de cette planète parvient jusqu'à 
nous, je ne vois pas ce qu'il lui reste à dire; car il est impossible 
qu'un astre ait de l'ombre. On n'appelle ombre que ce qui n'est pas 
éclairé, et (932d) la lumière ne fait point d'ombre ; au contraire, elle 
la fait disparaître. Quels autres arguments employa-t-il ensuite? — La 
lune, lui dis-je, souffrait alors une semblable éclipse. — Vous l'avez 
rappelé fort à propos, me répondit-il. Mais voulez-vous que, comme si vous 
étiez convenu que la lune s'éclipse lorsqu'elle tombe dans l'ombre de la 
terre, je poursuive mon discours? ou préférez-vous que, par manière 
d'exercice, je vous démontre ce point, en vous rapportant toutes les 
preuves les unes après les autres ? — Je vous en conjure, lui dit Théon, 
exposez-nous-les. Pour moi, j'ai besoin d'être persuadé sur ce point, 
ayant seulement entendu dire (932e) que les éclipses arrivent quand ces 
trois corps, la terre, le soleil et la lune, se trouvent placés sur une 
même ligne, parce que alors ou la terre cache le soleil à la lune, ou la 
lune le dérobe à la terre. Le soleil est éclipsé quand la lune est entre 
les deux autres; c'est au contraire la lune, quand la terre est au milieu. 
La première éclipse arrive dans les conjonctions, et la seconde dans les 
oppositions du soleil et de la lune. — Voici, dit Lucius, les principaux 
points qui furent traités. Commençons, si vous le voulez, par l'argument 
tiré de la figure de l'ombre, 
qui est celle d'un cône, attendu que tout grand corps de feu 
ou de lumière qui a la forme sphérique circonscrit une masse de moindre 
grandeur, mais de même figure. De là vient qu'aux éclipses de lune, les 
lignes qui séparent les parties noires et obscures (932f) de celles qui 
sont claires et lumineuses, ont toujours leurs sections circulaires ; car 
les approches d'un corps sphérique, quelque marche qu'il ait, et soit 
qu'il en coupe un autre ou qu'il en soit coupé lui-même, tiennent 
toujours, à raison des similitudes, de la forme circulaire. Je passe au 
second argument. Vous savez que le bord oriental de la lune est éclipsé le 
premier, et que, dans les éclipses de soleil, c'est le bord occidental. 
L'ombre de la terre se meut d'orient en occident; au contraire, le 
soleil et la lune vont d'occident en orient : 
 |