HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Plutarque, Oeuvres morales, De la face qui paraît sur la lune

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[929] (929a) Αὐγῆς δὲ νώθειαν καὶ τάχους ἀμβλύτητα καὶ τὸ θερμὸν ἀδρανὲς καὶ ἀμαυρόν, κατὰ τὸν Ἴωνα «Μέλας οὐ πεπαίνεται βότρυς», εἰς τί θησόμεθα πλὴν ἀσθένειαν αὐτῆς καὶ πάθος; Πόθεν οὖν πάθους ἀιδίῳ σώματι καὶ ὀλυμπίῳ μέτεστιν; Ὅλως γάρ, φίλε Ἀριστότελες, γῆ μὲν οὖσα πάγκαλόν τι χρῆμα καὶ σεμνὸν ἀναφαίνεται καὶ κεκοσμημένον, ὡς δ´ ἄστρον φῶς τι σῶμα θεῖον καὶ οὐράνιον δέδια μὴ ἄμορφος καὶ ἀπρεπὴς καὶ καταισχύνουσα τὴν καλὴν ἐπωνυμίαν· εἴ γε τῶν ἐν οὐρανῷ τοσούτων τὸ πλῆθος ὄντων μόνη φωτὸς ἀλλοτρίου δεομένη περίεισι, κατὰ Παρμενίδην (929b) «Ἀεὶ παπταίνουσα πρὸς αὐγὰς ἠελίοιο» μὲν οὖν ἑταῖρος ἐν τῇ διατριβῇ τοῦτο δὴ τὸ Ἀναξαγόρειον ἀποδεικνύς, ὡς ἥλιος ἐντίθησι τῇ σελήνῃ τὸ λαμπρόν, ηὐδοκίμησεν· ἐγὼ δὲ ταῦτα μὲν οὐκ ἐρῶ, παρ´ ὑμῶν μεθ´ ὑμῶν ἔμαθον, ἔχων δὲ τοῦτο πρὸς τὰ λοιπὰ βαδιοῦμαι. Φωτίζεσθαι τοίνυν τὴν σελήνην οὐχ ὡς ὕελον κρύσταλλον ἐλλάμψει καὶ διαφαύσει τοῦ ἡλίου πιθανόν ἐστιν, οὐδ´ αὖ κατὰ σύλλαμψίν τινα καὶ συναυγασμόν, ὥσπερ αἱ δᾷδες αὐξομένου τοῦ φωτός· οὕτως γὰρ οὐδὲν ἧττον ἐν νουμηνίαις διχομηνίαις ἔσται πανσέληνος ἡμῖν, εἰ μὴ στέγει μηδ´ ἀντιφράττει τὸν ἥλιον, ἀλλὰ δίεισιν ὑπὸ μανότητος (929c) κατὰ σύγκρασιν εἰσλάμπει καὶ συνεξάπτει περὶ αὐτὴν τὸ φῶς. Οὐ γὰρ ἔστιν ἐκκλίσεις οὐδ´ ἀποστροφὰς αὐτῆς, ὥσπερ ὅταν διχότομος καὶ ἀμφίκυρτος μηνοειδής, αἰτιᾶσθαι περὶ τὴν σύνοδον, ἀλλὰ κατὰ στάθμην, φησὶ Δημόκριτος, ἱσταμένη τοῦ φωτίζοντος ὑπολαμβάνει καὶ δέχεται τὸν ἥλιον, ὥστ´ αὐτήν τε φαίνεσθαι καὶ διαφαίνειν ἐκεῖνον εἰκὸς ἦν. δὲ πολλοῦ δεῖ τοῦτο ποιεῖν· αὐτή τε γὰρ ἄδηλός ἐστι τηνικαῦτα κἀκεῖνον ἀπέκρυψε καὶ ἠφάνισε πολλάκις, « Ἀπεσκέδασεν δέ οἱ αὐγάς», ὥς φησιν Ἐμπεδοκλῆς, «Ἔσ τε αἶαν καθύπερθεν, ἀπεσκνίφωσε δὲ γαίης τόσσον, ὅσον τ´ εὖρος γλαυκώπιδος ἔπλετο μήνης», (929d) καθάπερ εἰς νύκτα καὶ σκότος οὐκ εἰς ἄστρον ἕτερον τοῦ φωτὸς ἐμπεσόντος. δὲ λέγει Ποσειδώνιος, ὡς ὑπὸ βάθους τῆς σελήνης οὐ περαιοῦται δι´ αὐτῆς τὸ τοῦ ἡλίου φῶς πρὸς ἡμᾶς, ἐλέγχεται καταφανῶς. γὰρ ἀὴρ ἄπλετος ὢν καὶ βάθος ἔχων πολλαπλάσιον τῆς σελήνης ὅλος ἐξηλιοῦται καὶ καταλάμπεται ταῖς αὐγαῖς. Ἀπολείπεται τοίνυν τὸ τοῦ Ἐμπεδοκλέους, ἀνακλάσει τινὶ τοῦ ἡλίου πρὸς τὴν σελήνην γίνεσθαι τὸν ἐνταῦθα φωτισμὸν ἀπ´ αὐτῆς. Ὅθεν οὐδὲ θερμὸν οὐδὲ λαμπρὸν ἀφικνεῖται πρὸς ἡμᾶς, ὥσπερ ἦν εἰκὸς ἐξάψεως καὶ μίξεως δυοῖν φώτων γεγενημένης ἀλλ´ οἷον αἵ τε φωναὶ (929e) κατὰ τὰς ἀνακλάσεις ἀμαυροτέραν ἀναφαίνουσι τὴν ἠχὼ τοῦ φθέγματος αἵ τε πληγαὶ τῶν ἀφαλλομένων βελῶν μαλακώτεραι προσπίπτουσιν, «Ὣς αὐγὴ τύψασα σεληναίης κύκλον εὐρύν» ἀσθενῆ καὶ ἀμυδρὰν ἀνάρροιαν ἴσχει πρὸς ἡμᾶς, διὰ τὴν κλάσιν ἐκλυομένης τῆς δυνάμεως». Ὑπολαβὼν δ´ Σύλλας «Ἀμέλει ταῦτ´» εἶπεν «ἔχει τινὰς πιθανότητας· δ´ ἰσχυρότατόν ἐστι τῶν ἀντιπιπτόντων, πότερον ἔτυχέ τινος παραμυθίας παρῆλθεν ἡμῶν τὸν ἑταῖρον; «Τί τοῦτο» ἔφη «λέγεις;» Λεύκιος· « τὸ πρὸς τὴν διχότομον ἀπορούμενον» «Πάνυ μὲν οὖν» (929f) Σύλλας εἶπεν· «Ἔχει γάρ τινα λόγον τὸ πάσης ἐν ἴσαις γωνίαις γινομένης ἀνακλάσεως, ὅταν σελήνη διχοτομοῦσα μεσουρανῇ, μὴ φέρεσθαι τὸ φῶς ἐπὶ γῆς ἀπ´ αὐτῆς ἀλλ´ ὀλισθάνειν ἐπέκεινα τῆς γῆς· γὰρ ἥλιος ἐπὶ τοῦ ὁρίζοντος ὢν ἅπτεται τῇ ἀκτῖνι τῆς σελήνης· [929] (929a) D'ailleurs la lenteur de son cours, la débilité de sa chaleur, qui, suivant le poète Ion, "Ne fait jamais mûrir le fruit noir de la vigne", à quoi les attribuerons-nous, si ce n'est à sa faiblesse et à quelque affection qu'elle éprouve, si toutefois un corps céleste et éternel est susceptible de passion? En un mot, mon cher Aristote, la lune, comme terre, est un corps très beau, très admirable et fort bien ordonné ; mais comme astre, comme corps lumineux céleste et divin, je crains qu'on ne puisse lui reprocher sa laideur et sa difformité, et qu'elle ne déshonore le beau nom qu'elle porte, si, de ce grand nombre de substances célestes, elle est la seule qui ait besoin d'une lumière empruntée, et qui toujours, suivant Parménide, (929b) "Tienne sur le soleil ses regards attachés.» Notre ami, dans cette dispute, ayant démontré cette assertion d'Anaxagore, que la lune reçoit du soleil ce qu'elle a de clarté, il fut fort applaudi. Pour moi, je ne dirai pas ce que j'en ai appris de vous, ou du moins avec vous ; mais le regardant comme accordé, je passe à d'autres objets. Il est probable que la lune n'est pas éclairée par le soleil comme un verre ou un cristal que cet astre pénètre de ses rayons ; que ce n'est pas non plus par le contact et la communication de sa lumière, comme en allumant une torche à une autre on augmente réciproquement leur clarté. Car alors si elle n'arrêtait ou ne renvoyait pas les rayons de cet astre, mais qu'à cause de la rarité de sa substance elle leur donnât passage, (929c) ou que, par une sorte de mélange, il allumât en elle sa clarté, elle ne serait pas moins pleine dans sa nouveauté ou à son premier quartier, que dans son opposition avec le soleil. Dans sa conjonction on ne peut alléguer ses déclinaisons et ses aberrations, comme dans ses trois autres phases, puisque alors, suivant Démocrite, étant directement au-dessous du soleil, elle reçoit tellement la lumière de cet astre, qu'elle devrait nous apparaître elle-même et nous laisser apercevoir le soleil à travers son globe. Mais loin que l'un et l'autre arrivent, elle nous est au contraire alors cachée, et souvent même elle nous dérobe la vue du soleil ; et, comme dit Empédocle, "De toute la grandeur de son globe obscurci Arrêtant ses rayons au haut de l'hémisphère, Elle empêche souvent qu'ils n'éclairent la terre". (929d) Il semble qu'alors la lumière du soleil tombe dans la nuit et dans les ténèbres, et non pas sur un autre astre. Quant à ce que dit Posidonius, que la profondeur du corps de la lune fait que le soleil ne peut pas la pénétrer pour arriver jusqu'à nous, cela se réfute d'une manière évidente par l'exemple de l'air, qui, quoique immense et d'une profondeur bien plus considérable que celle de la lune, est entièrement éclairé par les rayons du soleil. Il faut donc s'en tenir à l'opinion d'Empédocle, qui croit que la clarté de la lune est l'effet de la réflexion des rayons solaires. Voilà pourquoi elle arrive sur la terre sans chaleur et sans éclat ; au lieu qu'elle aurait l'un et l'autre si cette clarté venait (929e) d'inflammation ou du mélange de la lumière des deux astres. Mais comme l'écho formé par la répercussion de la voix est toujours plus sourd et plus obscur que la parole, et que les flèches renvoyées par un corps solide portent des coups plus faibles, de même quand le soleil "Vient frapper de ses feux le globe de la lune, cette planète ne nous renvoie qu'une lumière faible et débile, parce que la réflexion en diminue la force, » Alors Sylla prenant la parole : «Certainement, dit-il, vos assertions ne manquent pas de probabilité ; mais a-t-on répondu à la plus forte objection qu'on y oppose, ou notre ami l'a-t-il oubliée? — De quelle objection parlez-vous ? lui dit Lucius. Est-ce de la difficulté qui se tire de la lune à son premier quartier? — Précisément, lui répondit (929f) Sylla. Puisque toute réflexion se fait à angles égaux, il n'est pas sans quelque vraisemblance que quand la lune a son premier quartier se trouve au milieu du ciel, la lumière qu'elle envoie ne devrait pas donner sur la terre, mais glisser au delà ; car le soleil, étant sur l'horizon, atteint la lune de ses rayons,


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Dernière mise à jour : 24/01/2008