HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre III

Chapitre 3

 Chapitre 3

[6,3,3] Πῶς δέ, λέγωμεν· ἔστι δὴ πρῶτον οὕτως, τὸ μὲν ὕλην εἶναι, τὸ δὲ εἶδος, τὸ δὲ μικτὸν ἐξ ἀμφοῖν, τὰ δὲ περὶ ταῦτα· τῶν δὲ περὶ ταῦτα τὰ μὲν κατηγορούμενα μόνον, τὰ δὲ καὶ συμβεβηκότα· τῶν δὲ συμβεβηκότων τὰ μὲν ἐν αὐτοῖς, τὰ δὲ αὐτὰ ἐν ἐκείνοις, τὰ δὲ ἐνεργήματα αὐτῶν, τὰ δὲ πάθη, τὰ δὲ παρακολουθήματα. Καὶ τὴν μὲν ὕλην κοινὸν μὲν καὶ ἐν πάσαις ταῖς οὐσίαις, οὐ μὴν γένος, ὅτι μηδὲ διαφορὰς ἔχει, εἰ μή τις τὰς διαφορὰς κατὰ τὸ τὴν μὲν πυρίνην, τὴν δὲ τὴν ἀέρος μορφὴν ἔχειν. Εἰ δέ τις ἀρκοῖτο τῷ κοινῷ τῷ ἐν πᾶσιν οἷς ἐστιν ὕλην εἶναι, ὡς ὅλον πρὸς μέρη, ἄλλως γένος ἂν εἴη· καὶ στοιχεῖον δὲ ἓν τούτῳ δυναμένου καὶ τοῦ στοιχείου γένους εἶναι. Τὸ δὲ εἶδος προσκειμένου τοῦ «περὶ ὕλην» «ἐν ὕλῃ» τῶν μὲν ἄλλων εἰδῶν χωρίζει, οὐ μὴν περιλαμβάνει πᾶν εἶδος οὐσιῶδες. Εἰ δὲ εἶδος λέγομεν τὸ ποιητικὸν οὐσίας καὶ λόγον τὸν οὐσιώδη κατὰ τὸ εἶδος, οὔπω τὴν οὐσίαν εἴπομεν πῶς δεῖ λαμβάνειν. Τὸ δὲ ἐξ ἀμφοῖν εἰ τοῦτο μόνον οὐσίαν, ἐκεῖνα οὐκ οὐσίας· εἰ δὲ κἀκεῖνα καὶ τοῦτο, τί τὸ κοινὸν σκεπτέον. Τὰ δὲ κατηγορούμενα μόνον ἐν τῷ πρός τι ἂν εἴη, οἷον αἴτιον εἶναι, στοιχεῖον εἶναι. Τῶν δὲ ἐν αὐτοῖς συμβεβηκότων τὸ μὲν ποσὸν εἶναι, τὸ δὲ ποιὸν εἶναι, ἐν αὐτοῖς· τὰ δ´ αὐτὰ ἐν ἐκείνοις ὡς τόπος καὶ χρόνος, τὰ δὲ ἐνεργήματα αὐτῶν καὶ πάθη ὡς κινήσεις, τὰ δὲ παρακολουθήματα ὡς τόπος καὶ χρόνος, μὲν τῶν συνθέτων, δὲ τῆς κινήσεως χρόνος. Καὶ τὰ μὲν τρίαεἰεἰς ἕν, εὕροιμεν κοινόν τι, τὴν ἐνταῦθα ὁμώνυμον οὐσίαν· εἶτα τὰ ἄλλα ἐφεξῆς, πρός τι, ποσόν, ποιόν, ἐν τόπῳ, ἐν χρόνῳ, κίνησις, τόπος, χρόνος. λειφθέντος τόπου καὶ χρόνου περιττὸν τὸ ἐν χρόνῳ καὶ τόπῳ, ὥστε εἶναι πέντε, ὡς ἓν τῶν πρώτων τριῶν· εἰ δὲ μὴ εἰς ἓν τὰ τρία, ἔσται ὕλη, εἶδος, συναμφότερον, πρός τι, ποσόν, ποιόν, κίνησις. καὶ ταῦτα εἰς τὰ πρός τι· περιεκτικὸν γὰρ μᾶλλον. [6,3,3] Quelle division adopterons-nous donc? Il y a d'abord la matière, puis la forme, ensuite le composé qui résulte de leur ensemble, enfin les choses qui se rapportent aux trois précédentes et qui en sont affirmées, les unes simplement comme attributs, les autres en outre comme accidents; et parmi les accidents, les uns sont contenus dans ces choses, les autres les contiennent; les uns en sont des actions, les autres des passions ou des conséquences. La matière est quelque chose de commun qui se trouve dans toutes les substances: elle ne forme cependant pas un genre parce qu'elle n'admet pas de différences, à moins que ses différences ne consistent à avoir ici la forme du feu, et là, celle de l'air. Si l'on croit que, pour constituer un genre, il suffise à la matière d'être ce qui est commun à toutes les choses dans lesquelles elle existe, ou bien d'être à l'égard des matières particulières dans le rapport du tout aux parties, on prend le terme de genre dans un autre sens que celui qu'il a ordinairement : ce sera alors un élément unique, en admettant qu'un élément puisse être un genre. Si l'on y ajoute la forme, de telle sorte qu'elle soit conçue comme unie à la matière ou étant en elle, la matière sera par là séparée des autres formes, mais elle ne comprendra pas toute forme substantielle. Si nous appelons forme le principe générateur de la substance, et raison substantielle la raison qui constitue la forme, nous n'aurons pas encore clairement déterminé ce qu'est l'essence ou la substance. Enfin, si l'on ne donne le nom de substance qu'au composé de la matière et de la forme, il en résultera que ces deux choses {la matière et la forme prises séparément} ne seront pas elles-mêmes des substances. Si l'on admet qu'elles en sont aussi bien que le composé, il faut alors examiner ce qu'il y a de commun entre les trois {la matière, la forme et le composé}. Quant aux choses qui sont simplement affirmées comme attributs, elles doivent être placées dans le genre de la relation, comme étant des principes ou des éléments. Parmi les accidents des choses, les uns sont contenus en elles, comme la quantité et la qualité ; les autres contiennent les choses, comme le lieu et le temps; puis, il y a les actions et les passions, comme les mouvements; puis les conséquences, comme être dans le lieu et être dans le temps : être dans le lieu est la conséquence du composé, et être dans le temps est la conséquence du mouvement. Nous trouvons que les trois premières choses {la matière, la forme et le composé} concourent à former un seul genre, que nous appelons ici-bas par homonymie essence ou substance, genre qui leur est commun et dont le nom s'applique également à elles trois. Ensuite viennent les autres genres, la relation, la quantité, la qualité, la propriété d'être contenu dans le temps, celle d'être contenu dans le lieu, le mouvement, le lieu, le temps. Mais, comme en admettant le temps et le lieu, on n'a pas besoin d'ajouter la propriété d'être contenu dans le temps ni celle d'être contenu dans le lieu, on doit se borner à reconnaître cinq genres {1° substance, 2° quantité et qualité, 3° lieu et temps, 4° mouvement, 5° relation} puisque l'on compte la matière, la forme et le composé pour un seul genre {celui de la substance}. Si l'on ne compte pas la matière, la forme elle composé pour un seul genre, on placera toutes ces choses dans l'ordre suivant : matière, forme, composé, relation, quantité, qualité, mouvement, ou bien on rapportera ces trois dernières choses {quantité, qualité, mouvement} à la relation parce que celle-ci a plus d'extension qu'elles.


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Dernière mise à jour : 14/06/2010