HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

PLOTIN, Les Ennéades, VI, livre III

Chapitre 15

 Chapitre 15

[6,3,15] Ἀλλὰ πῶς ἴδιον τοῦ ποσοῦ τὸ ἴσον καὶ ἄνισον; Ὅμοια γὰρ τρίγωνα λέγεται καὶ ὅμοια λέγεται μεγέθηκαὶ ὁμοιότης λεγομένη οὐκ ἀναιρεῖ τὸ ὅμοιον καὶ τὸ ἀνόμοιον εἶναι ἐν τῷ ποσῷ· ἴσως γὰρ ἐνταῦθα ἐν τοῖς μεγέθεσι τὸ ὅμοιον ἄλλως καὶ οὐχ ὡς ἐν τῷ ποιῷ. Ἔπειτα οὐκ, εἰ ἴδιον εἶπε τὸ ἴσον καὶ ἄνισον, ἀνεῖλε καὶ τὸ ὅμοιον κατηγορεῖν τινων· ἀλλ´ εἰ εἶπε τὸ ὅμοιον καὶ ἀνόμοιον τοῦ ποιοῦ, ἄλλως λεκτέον, ὡς ἔφαμεν, τὸ ἐπὶ τοῦ ποσοῦ. Εἰ δὲ ταὐτὸν τὸ ὅμοιον καὶ ἐπὶ τούτων, ἐπισκέψασθαι δεῖ ἰδιότητας ἄλλας ἑκατέρου τοῦ γένους, τοῦ τε ποσοῦ καὶ τοῦ ποιοῦ. λεκτέον, τὸ ὅμοιον καὶ ἐπὶ τοῦ ποσοῦ λέγεσθαι, καθόσον αἱ διαφοραὶ ἐν αὐτῷ, καθόλου δέ, ὅτι συντάττειν δεῖ τὰς συμπληρούσας διαφορὰς τῷ οὗ διαφοραί, καὶ μάλιστα, ὅταν μόνου ἐκείνου διαφορὰ διαφορά. Εἰ δ´ ἐν ἄλλῳ μὲν συμπληροῖ τὴν οὐσίαν, ἐν ἄλλῳ δὲ μή, οὗ μὲν συμπληροῖ, συντακτέον, οὗ δὲ μὴ συμπληροῖ, μόνον ἐφ´ ἑαυτοῦ ληπτέον· συμπληροῦν δὲ λέγω τὴν οὐσίαν οὐ τὴν ἁπλῶς, ἀλλὰ τὴν τοιάνδε, τοῦ «τοιάνδε» προσθήκην οὐκ οὐσιώδη δεχομένου. Κἀκεῖνο δὲ ἐπισημαντέον, ὅτι ἴσα μὲν λέγομεν καὶ τρίγωνα καὶ τετράγωνα καὶ ἐπὶ πάντων σχημάτων, ἐπιπέδων τε καὶ στερεῶν· ὥστε ἴσον τε καὶ ἄνισον κείσθω ἐπὶ ποσοῦ ἴδιον. Ὅμοιον δὲ καὶ ἀνόμοιον, εἰ ἐπὶ ποιοῦ, ἐπισκεπτέον. Περὶ δὲ τοῦ ποιοῦ ἐλέχθη, ὡς σὺν ἄλλοις μὲν ὕλῃ καὶ ποσῷ συμμιχθὲν συμπλήρωσιν ἐργάζεται αἰσθητῆς οὐσίας, καὶ ὅτι κινδυνεύει λεγομένη αὕτη οὐσία εἶναι τοῦτο τὸ ἐκ πολλῶν, οὐ τὶ ἀλλὰ ποιὸν μᾶλλον· καὶ μὲν λόγος εἶναι οἷον πυρὸς τὸ «τὶ» σημαίνων μᾶλλον, ἣν δὲ μορφὴν ἐργάζεται, ποιὸν μᾶλλον· καὶ λόγος τοῦ ἀνθρώπου τὸ «τὶ» εἶναι, τὸ δ´ ἀποτελεσθὲν ἐν σώματος φύσει εἴδωλον ὂν τοῦ λόγου ποιόν τι μᾶλλον εἶναι. Οἷον εἰ ἀνθρώπου ὄντος τοῦ Σωκράτους τοῦ ὁρωμένου εἰκὼν αὐτοῦ ἐν γραφῇ χρώματα καὶ φάρμακα ὄντα Σωκράτης λέγοιτο· οὕτως οὖν καὶ λόγου ὄντος, καθ´ ὃν Σωκράτης, τὸν αἰσθητὸν Σωκράτηλέγομεν Σωκράτη〉· ἀλλὰ χρώματα καὶ σχήματα ἐκείνων τῶν ἐν τῷ λόγῳ μιμήματα εἶναι· καὶ τὸν λόγον δὲ τοῦτον πρὸς τὸν ἀληθέστατον ἤδη λόγον τὸν ἀνθρώπου τὸ αὐτὸ πεπονθότα εἶναι. Ταῦτα μὲν οὖν οὕτως. [6,3,15] Mais comment la propriété de la quantité est-elle d'être dite égale et inégale ? Ne dit-on pas de deux triangles qu'ils sont semblables? Ne pourra-t-on dire aussi que deux grandeurs sont semblables? — Sans doute : ce qu'on nomme similitude {en parlant de la qualité} n'empêche pas qu'il y ait similitude et dissimilitude dans le genre de la quantité. Ici, en effet, le mot similitude s'applique aux grandeurs dans un autre sens qu'à la qualité. En outre, si {Aristote} a dit que la propriété spéciale aux quantités est de pouvoir être dites égales et inégales, il n'a pas défendu d'affirmer de quelques-unes qu'elles sont semblables. Mais puisqu'il a dit que la propriété spéciale aux qualités est de pouvoir être dites semblables et dissemblables, il faut, comme nous l'avons déjà expliqué, prendre le terme de semblable dans un autre sens quand on l'applique aux grandeurs. Si les grandeurs qu'on nomme semblables sont identiques, il faut considérer alors les autres propriétés de la quantité et de la qualité qui peuvent se trouver en elles {afin d'en bien saisir la différence}. On peut dire encore que le terme de similitude s'applique au genre de la quantité en tant que celui-ci contient des différences {qui distinguent entre elles les grandeurs semblables}. En général, il faut placer les différences qui complètent l'essence avec ce dont elles sont des différences, surtout quand une différence appartient à un seul sujet. Si une différence complète l'essence d'un sujet et ne complète pas l'essence d'un autre, on doit placer cette différence avec le sujet dont elle complète l'essence, et considérer en lui-même celui dont elle ne complète pas l'essence : et par compléter l'essence, je n'entends pas compléter l'essence en général, mais compléter telle essence, de manière que le sujet appelé tel n'admette plus aucune addition essentielle. Nous avons donc le droit de dire que des triangles, des quadrilatères sont égaux, aussi bien que des surfaces et des solides, et que la propriété de la quantité est de pouvoir être dite égale et inégale. Quant à la question de savoir s'il n'y a que la qualité qui puisse être dite semblable et dissemblable, elle nous reste encore à résoudre. En traitant des choses qualifiées, nous avons déjà expliqué que la matière unie à la quantité et prise avec les autres choses constitue la substance sensible, que cette substance paraît être un composé de plusieurs choses, qu'elle n'est pas proprement une quiddité, mais plutôt une chose qualifiée. La raison {séminale}, celle du feu, par exemple, a plus de rapport avec la quiddité, tandis que la forme que cette raison engendre est plutôt une chose qualifiée : de même, la raison {séminale} de l'homme est une quiddité, tandis que la forme que cette raison donne au corps, n'étant qu'une image de la raison, est plutôt une chose qualifiée. C'est ainsi que si le Socrate que nous voyons était Socrate proprement dit, son portrait composé seulement de couleurs serait également appelé Socrate. De même, quoique ce soit la raison {séminale de Socrate} qui constitue Socrate proprement dit, nous donnons néanmoins le nom de Socrate à l'homme que nous voyons; or les couleurs et la figure du Socrate que nous voyons ne sont que l'image de celles que contient sa raison {séminale}. De même, la raison de Socrate n'est elle-même qu'une image de la raison véritable {de l'idée} de l'homme. Voici ce que nous avions à dire sur ce sujet.


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Dernière mise à jour : 14/06/2010