HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Platon, Phedon

Chapitre 29

  Chapitre 29

[29] XXIX - Τί οὖν; Τούτων οὕτως ἐχόντων ἆροὐχὶ σώματι μὲν ταχὺ διαλύεσθαι
προσήκει, ψυχῇ δὲ αὖ τὸ παράπαν ἀδιαλύτῳ εἶναι ἐγγύς τι τούτου;
- (80c) Πῶς γὰρ οὔ;
- Ἐννοεῖς οὖν, ἔφη, ἐπειδὰν ἀποθάνῃ ἄνθρωπος, τὸ μὲν ὁρατὸν αὐτοῦ, τὸ
σῶμα, καὶ ἐν ὁρατῷ κείμενον, δὴ νεκρὸν καλοῦμεν, προσήκει
διαλύεσθαι καὶ διαπίπτειν καὶ διαπνεῖσθαι, οὐκ εὐθὺς τούτων οὐδὲν
πέπονθεν, ἀλλἐπιεικῶς συχνὸν ἐπιμένει χρόνον, ἐὰν μέν τις καὶ χαριέντως
ἔχων τὸ σῶμα τελευτήσῃ καὶ ἐν τοιαύτῃ ὥρᾳ, καὶ πάνυ μάλα· συμπεσὸν γὰρ
τὸ σῶμα καὶ ταριχευθέν, ὥσπερ οἱ ἐν Αἰγύπτῳ ταριχευθέντες, ὀλίγου ὅλον
μένει ἀμήχανον ὅσον χρόνον, (80d) ἔνια δὲ μέρη τοῦ σώματος, καὶ ἂν σαπῇ,
ὀστᾶ τε καὶ νεῦρα καὶ τὰ τοιαῦτα πάντα, ὅμως ὡς ἔπος εἰπεῖν ἀθάνατά ἐστιν·
οὔ;
- Ναί.
- δὲ ψυχὴ ἄρα, τὸ ἀιδές, τὸ εἰς τοιοῦτον τόπον ἕτερον οἰχόμενον γενναῖον
καὶ καθαρὸν καὶ ἀιδῆ, εἰς Ἅιδου ὡς ἀληθῶς, παρὰ τὸν ἀγαθὸν καὶ φρόνιμον
θεόν, οἷ, ἂν θεὸς θέλῃ, αὐτίκα καὶ τῇ ἐμῇ ψυχῇ ἰτέον, αὕτη δὲ δὴ ἡμῖν
τοιαύτη καὶ οὕτω πεφυκυῖα ἀπαλλαττομένη τοῦ σώματος εὐθὺς
διαπεφύσηται καὶ ἀπόλωλεν, ὥς φασιν οἱ πολλοὶ (80e) ἄνθρωποι; Πολλοῦ γε
δεῖ, φίλε Κέβης τε καὶ Σιμμία, ἀλλὰ πολλῷ μᾶλλον ὧδἔχει· ἐὰν μὲν
καθαρὰ ἀπαλλάττηται, μηδὲν τοῦ σώματος συνεφέλκουσα, ἅτε οὐδὲν
κοινωνοῦσα αὐτῷ ἐν τῷ βίῳ ἑκοῦσα εἶναι, ἀλλὰ φεύγουσα αὐτὸ καὶ
συνηθροισμένη αὐτὴ εἰς ἑαυτήν, ἅτε μελετῶσα ἀεὶ τοῦτο - τὸ δὲ οὐδὲν ἄλλο
ἐστὶν ὀρθῶς φιλοσοφοῦσα καὶ τῷ ὄντι (81a) τεθνάναι μελετῶσα ῥᾳδίως·
οὐ τοῦτἂν εἴη μελέτη θανάτου;
- Παντάπασί γε.
- Οὐκοῦν οὕτω μὲν ἔχουσα εἰς τὸ ὅμοιον αὐτῇ τὸ ἀιδὲς ἀπέρχεται, τὸ θεῖόν τε
καὶ ἀθάνατον καὶ φρόνιμον, οἷ ἀφικομένῃ ὑπάρχει αὐτῇ εὐδαίμονι εἶναι,
πλάνης καὶ ἀνοίας καὶ φόβων καὶ ἀγρίων ἐρώτων καὶ τῶν ἄλλων κακῶν
τῶν ἀνθρωπείων ἀπηλλαγμένῃ, ὥσπερ δὲ λέγεται κατὰ τῶν μεμυημένων, ὡς
ἀληθῶς τὸν λοιπὸν χρόνον μετὰ θεῶν διάγουσα; Οὕτω φῶμεν, Κέβης,
ἄλλως;
- Οὕτω νὴ Δία, ἔφη Κέβης.
[29] XXIX. — Alors, s’il en est ainsi, n’est-il pas naturel que le corps se dissolve rapidement
et que l’âme au contraire soit absolument indissoluble ou à peu près ?
— Sans contredit.
— Or, tu peux observer, continua-t-il, que lorsque l’homme meurt, la partie de lui qui
est visible, le corps, qui gît dans un lieu visible et que nous appelons cadavre, bien qu’il
soit naturellement sujet à se dissoudre, à se désagréger et à s’évaporer, n’éprouve
d’abord rien de tout cela et reste comme il est assez longtemps, très longtemps même, si
l’on meurt avec un corps en bon état et dans une saison également favorable ; car,
quand le corps est décharné et embaumé, comme on fait en Égypte, il demeure presque
entier durant un temps infini, et même quand il est pourri, certaines de ses parties, les
os, les tendons et tout ce qui est du même genre, sont néanmoins presque immortels.
N’est-ce pas vrai ?
— Si.
— Peut-on dès lors soutenir que l’âme, qui s’en va dans un lieu qui est, comme elle,
noble, pur, invisible, chez celui qui est vraiment l’Invisible, auprès d’un dieu sage et bon,
lieu où tout à l’heure, s’il plaît à Dieu, mon âme doit se rendre aussi, que l’âme, dis-je,
pourvue de telles qualités et d’une telle nature, se dissipe à tous les vents et périsse en
sortant du corps, comme le disent la plupart des hommes ? Il s’en faut de beaucoup,
chers Cébès et Simmias ; voici plutôt ce qui arrive. Si, en quittant le corps, elle est pure
et n’entraîne rien du corps avec elle, parce que pendant la vie elle n’avait avec lui
aucune communication volontaire et qu’au contraire elle le fuyait et se recueillait en
elle-même, par un continuel exercice ; et l’âme qui s’exerce ainsi ne fait pas autre chose
que philosopher au vrai sens du mot et s’entraîner réellement à mourir aisément, ou
bien crois-tu que ce ne soit pas s’entraîner à la mort ?
— C’est exactement cela.
— Si donc elle est en cet état, l’âme s’en va vers ce qui est semblable à elle, vers ce qui
est invisible, divin, immortel et sage, et quand elle y est arrivée, elle est heureuse,
délivrée de l’erreur, de la folie, des craintes, des amours sauvages et de tous les autres
maux de l’humanité, et, comme on le dit des initiés, elle passe véritablement avec les
dieux le reste de son existence. Est-ce là ce que nous devons croire, Cébès, ou autre chose?
— C’est cela, par Zeus, dit Cébès.


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Dernière mise à jour : 8/06/2005