[1,17] (1) Ἀθηναίοις δὲ ἐν τῇ ἀγορᾷ καὶ ἄλλα ἐστὶν οὐκ ἐς ἅπαντας ἐπίσημα καὶ Ἐλέου βωμός, ᾧ
μάλιστα θεῶν ἐς ἀνθρώπινον βίον καὶ μεταβολὰς πραγμάτων ὄντι ὠφελίμῳ μόνοι τιμὰς Ἑλλήνων
νέμουσιν Ἀθηναῖοι. τούτοις δὲ οὐ τὰ ἐς φιλανθρωπίαν μόνον καθέστηκεν, ἀλλὰ καὶ θεοὺς εὐσεβοῦσιν
ἄλλων πλέον, καὶ γὰρ Αἰδοῦς σφισι βωμός ἐστι καὶ Φήμης καὶ Ὁρμῆς· δῆλά τε ἐναργῶς, ὅσοις πλέον τι
ἑτέρων εὐσεβείας μέτεστιν, ἴσον σφίσι παρὸν τύχης χρηστῆς. (2) ἐν δὲ τῷ γυμνασίῳ τῆς ἀγορᾶς
ἀπέχοντι οὐ πολύ, Πτολεμαίου δὲ ἀπὸ τοῦ κατασκευασαμένου καλουμένῳ, λίθοι τέ εἰσιν Ἑρμαῖ θέας
ἄξιοι καὶ εἰκὼν Πτολεμαίου χαλκῆ· καὶ ὅ τε Λίβυς Ἰόβας ἐνταῦθα κεῖται καὶ (ὁ) Χρύσιππος ὁ Σολεύς.
πρὸς δὲ τῷ γυμνασίῳ Θησέως ἐστὶν ἱερόν· γραφαὶ δέ εἰσι πρὸς Ἀμαζόνας Ἀθηναῖοι μαχόμενοι.
πεποίηται δέ σφισιν ὁ πόλεμος οὗτος καὶ τῇ Ἀθηνᾷ ἐπὶ τῇ ἀσπίδι καὶ τοῦ Ὀλυμπίου Διὸς ἐπὶ τῷ βάθρῳ.
γέγραπται δὲ ἐν τῷ τοῦ Θησέως ἱερῷ καὶ ἡ Κενταύρων καὶ (ἡ) Λαπιθῶν μάχη· Θησεὺς μὲν οὖν
ἀπεκτονώς ἐστιν ἤδη Κένταυρον, τοῖς δὲ ἄλλοις ἐξ ἴσου καθέστηκεν ἔτι ἡ μάχη. (3) τοῦ δὲ τρίτου τῶν
τοίχων ἡ γραφὴ μὴ πυθομένοις ἃ λέγουσιν οὐ σαφής ἐστι, τὰ μέν που διὰ τὸν χρόνον, τὰ δὲ Μίκων οὐ
τὸν πάντα ἔγραψε λόγον. Μίνως ἡνίκα Θησέα καὶ τὸν ἄλλον στόλον τῶν παίδων ἦγεν ἐς Κρήτην,
ἐρασθεὶς Περιβοίας, ὥς οἱ Θησεὺς μάλιστα ἠναντιοῦτο, καὶ ἄλλα ὑπὸ ὀργῆς ἀπέρριψεν ἐς αὐτὸν καὶ
παῖδα οὐκ ἔφη Ποσειδῶνος εἶναι, ἐπεὶ <οὐ> δύνασθαι τὴν σφραγῖδα, ἣν αὐτὸς φέρων ἔτυχεν, ἀφέντι ἐς
θάλασσαν ἀνασῶσαί οἱ. Μίνως μὲν λέγεται ταῦτα εἰπὼν ἀφεῖναι τὴν σφραγῖδα· Θησέα δὲ σφραγῖδά τε
ἐκείνην ἔχοντα καὶ στέφανον χρυσοῦν, Ἀμφιτρίτης δῶρον, ἀνελθεῖν λέγουσιν ἐκ τῆς θαλάσσης. (4) ἐς
δὲ τὴν τελευτὴν τὴν Θησέως πολλὰ ἤδη καὶ οὐχ ὁμολογοῦντα εἴρηται· δεδέσθαι τε γὰρ αὐτὸν λέγουσιν
ἐς τόδε ἕως ὑφ᾽ Ἡρακλέους ἀναχθείη, πιθανώτατα δὲ ὧν ἤκουσα· Θησεὺς ἐς Θεσπρωτοὺς ἐμβαλών,
τοῦ βασιλέως τῶν Θεσπρωτῶν γυναῖκα ἁρπάσων, τὸ πολὺ τῆς στρατιᾶς οὕτως ἀπόλλυσι, καὶ αὐτός τε
καὶ Πειρίθους - Πειρίθους γὰρ καὶ τὸν γάμον σπεύδων ἐστράτευεν - ἥλωσαν, καὶ σφᾶς ὁ Θεσπρωτὸς
δήσας εἶχεν ἐν Κιχύρῳ. (5) γῆς δὲ τῆς Θεσπρωτίδος ἔστι μέν που καὶ ἄλλα θέας ἄξια, ἱερόν τε Διὸς ἐν
Δωδώνῃ καὶ ἱερὰ τοῦ θεοῦ φηγός· πρὸς δὲ τῇ Κιχύρῳ λίμνη τέ ἐστιν Ἀχερουσία καλουμένη καὶ ποταμὸς
Ἀχέρων, ῥεῖ δὲ καὶ Κωκυτὸς ὕδωρ ἀτερπέστατον. Ὅμηρός τέ μοι δοκεῖ ταῦτα ἑωρακὼς ἔς τε τὴν ἄλλην
ποίησιν ἀποτολμῆσαι τῶν ἐν Ἅιδου καὶ δὴ καὶ τὰ ὀνόματα τοῖς ποταμοῖς ἀπὸ τῶν ἐν Θεσπρωτίδι
θέσθαι. τότε δὲ ἐχομένου Θησέως στρατεύουσιν ἐς Ἄφιδναν οἱ Τυνδάρεω παῖδες καὶ τήν τε Ἄφιδναν
αἱροῦσι καὶ Μενεσθέα ἐπὶ βασιλείᾳ κατήγαγον· (6) Μενεσθεὺς δὲ τῶν μὲν παίδων τῶν Θησέως παρ᾽
Ἐλεφήνορα ὑπεξελθόντων ἐς Εὔβοιαν εἶχεν οὐδένα λόγον, Θησέα δέ, εἴ ποτε παρὰ Θεσπρωτῶν
ἀνακομισθήσεται, δυσανταγώνιστον ἡγούμενος διὰ θεραπείας τὰ τοῦ δήμου καθίστατο, ὡς Θησέα
ἀνασωθέντα ὕστερον ἀπωσθῆναι. στέλλεται δὴ Θησεὺς παρὰ Δευκαλίωνα ἐς Κρήτην, ἐξενεχθέντα δὲ
αὐτὸν ὑπὸ πνευμάτων ἐς Σκῦρον τὴν νῆσον λαμπρῶς περιεῖπον οἱ Σκύριοι κατὰ γένους δόξαν καὶ
ἀξίωμα ὧν ἦν αὐτὸς εἰργασμένος· καί οἱ θάνατον Λυκομήδης διὰ ταῦτα ἐβούλευσεν. ὁ μὲν δὴ Θησέως
σηκὸς Ἀθηναίοις ἐγένετο ὕστερον ἢ Μῆδοι Μαραθῶνι ἔσχον, Κίμωνος τοῦ Μιλτιάδου Σκυρίους
ποιήσαντος ἀναστάτους - δίκην δὴ τοῦ Θησέως θανάτου - καὶ τὰ ὀστᾶ κομίσαντος ἐς Ἀθήνας·
| [1,17] CHAPITRE XVII. L'autel de la Pitié. Le Gymnase de Ptolémée. Le
temple de Thésée.
Il y a sur la place publique d'Athènes, plusieurs monuments peu remarqués en général,
entre autres l'autel de la Pitié, divinité la plus utile de toutes dans les diverses vicissitudes
de la vie, et que les Athéniens seuls honorent d'un culte particulier ; ils se sont distingués
en effet non seulement par leur humanité, mais encore par leur piété envers les
dieux, car ils ont érigé des autels à la Pudeur, à la Renommée et à la Valeur,
et leur exemple prouve évidemment que ceux qui se signalent par leur piété
en sont récompensés par une prospérité constante.
Près de la place il y a un lieu d'exercice ou gymnase, qui porte le nom de
Ptolémaeum, son fondateur ; on y voit des Mercure (Hermès) en marbre, de
figure quarrée, qui sont d'une grande beauté. Ptolémée y est en bronze
aussi bien que Juba le Libyen, et Chrysippe de Soli. Le temple de Thésée
n'est pas loin de là ; vous y trouverez de fort belles peintures ;
premièrement le combat des Athéniens contre les Amazones, et ce combat
est encore gravé sur le bouclier de Minerve (Athéna), et sur le piédestal de
la statue de Jupiter (Zeus) Olympien, en second lieu la bataille des
Centaures et des Lapithes ; Thésée a déjà tué un Centaure; du reste,
l'avantage est à peu près égal des deux parts. le tableau peint sur le
troisième mur du temple, est presque inintelligible pour ceux qui n'en
connaissent pas le sujet, ce qui vient, ou de ce que le temps en a détruit une
partie, ou de ce que Micon n'a pas peint l'histoire entière. Minos ayant
emmené dans l'île de Crète, Thésée et d'autres jeunes gens des deux sexes,
devint amoureux de Péribée; comme Thésée s'opposait fortement à sa
passion, il s'emporta contre lui, et entre autres propos injurieux, il lui dit
qu'il n'était pas fils de Neptune (Poséidon), et qu'il ne pourrait pas lui
rapporter un anneau qu'il se trouvait avoir au doigt, s'il le jetait dans la
mer. Et il jeta, dit-on, au même moment, cet anneau dans les flots ; Thésée
s'y précipita et en ressortit bientôt avec l'anneau et une couronne d'or
qu'Amphitrite lui avait donnée. Quant à la mort de Thésée, on la raconte de
plusieurs manières différentes ; on dit qu'il resta enchaîné jusqu'à ce
qu'Hercule l'eût délivré ; mais voici le récit le plus vraisemblable à ce sujet
Thésée étant allé attaquer les Thesprotes pour enlever la femme de leur roi,
que Pirithoüs voulait épouser, y perdit la plus grande partie de ses troupes,
et fut lui-même fait prisonnier ainsi que Pirithoüs qui était allé avec lui, et le
roi des Thesprotes les garda enchaînés dans Cichyre. Il y a peut-être dans la
Thesprotide d'autres monuments remarquables, comme le temple de
Jupiter (Zeus) à Dodone, et le hêtre sacré de ce dieu ; on y voit aussi vers
Cichyre le lac Achérusien, le fleuve Achéron et le Cocyte qui roule une eau
très désagréable. Et je pense que c'est après avoir observé tout cela,
qu'Homère hasarde dans ses poèmes tout ce qu'il dit des enfers, et donne
aux fleuves qu'il y place les noms de ceux de la Thesprotide. Tandis que
Thésée était ainsi détenu, les fils de Tyndare vinrent assiéger Aphidne, la
prirent et rétablirent Ménesthée sur le trône. Ménesthée ne tint aucun
compte des fils de Thésée qui s'étaient retirés chez Eléphénor dans l'Eubée,
mais pensant que Thésée, s'il revenait jamais du pays des Thesprotes, serait
un concurrent très redoutable, il s'empara si bien de l'esprit du peuple par
ses manières prévenantes, que dans la suite, lorsque ce prince revint, on
refusa de le recevoir. Thésée s'embarqua pour aller vers Deucalion dans l'île
de Crète, et fut porté par les vents dans l'île de Scyros dont les habitants le
reçurent avec distinction, à cause de l'éclat de sa naissance, et de la
considération qu'il s'était acquise par ses exploits ; c'est pour cela que
Lycomède trama sa perte. On ne lui érigea un monument héroïque à
Athènes, que quelque temps après la défaite des Mèdes à Marathon, et
lorsque Cimon, fils de Miltiade ayant chassé les habitants de Scyros de leur
île, pour venger la mort de Thésée, eut apporté ses ossements à Athènes.
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